Omble chevalier

Omble chevalier
Illustration - MPO
Nom :
Omble chevalier
Nome latin :
Salvelinus alpinus (L.)
Groupe :
Salmonidés
Lieu :
Océan Arctique
Engin de pêche :
Filets-pièges et filets maillants
Saison de pêche :
Variable

Aperçu de l’espèce

L'omble chevalier est présent dans l'Arctique canadien, entre autres à proximité des îles de l'archipel Arctique. Même si l'on trouve aussi cette espèce dans de nombreuses rivières et de nombreux lacs du Grand Nord canadien, pour les utilisations alimentaires et commerciales, c'est l'omble chevalier de mer qui est le plus recherché.

L'omble chevalier constitue une importante ressource sur le plan de la culture, de la subsistance et de l’économie dans l'Arctique. Au fait, on trouve de nombreux participants à la pêche commerciale, tant dans les eaux à marée que dans les rivières, ainsi que de nombreux participants à la pêche de subsistance (communautés inuites).

Mets grandement apprécié, l'omble chevalier est commercialisé surtout à l'état frais et congelé entièrement paré et en darnes. De plus, une petite quantité est transformée en produits à valeur ajoutée, comme de l’omble fumé et de la charqui.

Débarquements :
Les débarquements commerciaux équivalaient à 57 tonnes en 2012, 52 tonnes en 2011, 29,4 tonnes en 2010, et 31,8 tonnes en 2009.
Valeur :
La valeur au débarquement était de 186 000$ en 2012, 175 000$ en 2011, 118 000$ en 2010, et de 133 367 $ en 2009.
Situation et tendances de l’abondance :
Les données sont limitées en raison de la répartition géographique et de la nature des pêches. Toutefois, il semble que les stocks commerciaux soient stables.
Pêche :
La pêche commerciale est pratiquée dans divers réseaux hydrographiques partout dans l'Arctique canadien. En effet, la plupart des activités de pêche commerciale se déroulent au Nunavut, notamment dans les régions de la baie Cumberland et de Cambridge Bay. Des pêcheurs se livrent aussi à la pêche exploratoire dans le but de trouver des zones de pêche commerciale de l'omble chevalier.
Mesures de conservation :
Dans l’Arctique canadien, la gestion de la pêche à l'omble chevalier est assurée en coopération avec les partenaires de cogestion respectifs. Parmi les mesures de conservation de la pêche commerciale figurent le maillage minimum des filets maillants et les niveaux de prises totaux.

Renseignements sur l’espèce

De tous les poissons d’eau douce, c’est l’omble chevalier qui a l’aire de répartition la plus septentrionale. Le corps de cette espèce est semblable à celui de la plupart des salmonidés, mais il présente une grande variété pour ce qui est de la forme et de la couleur : par exemple, dans la région de Cambridge Bay, le dos, les flancs et le ventre des géniteurs sont orange et la couleur est plus intense chez les males. L'omble chevalier peut être anadrome, c'est-à-dire qu'il peut se déplacer vers la mer au printemps et revenir vers les cours d'eau douce à l'automne, ou passer sa vie en eau douce.

Le frai a lieu en eau douce en septembre ou octobre, sur des lits de gravier. Les femelles fraient habituellement tous les deux ou trois ans. Les males arrivent en premier sur le site de frai, afin d'y établir leur territoire et de le défendre. Les femelles arrivent plus tard et se laissent courtiser par les males avant de commencer à creuser un nid de frai (ou frayère) à une profondeur de trois à six mètres d'eau dans lequel elles déposent leurs œufs. Les œufs sont incubés sous la glace pendant environ six mois. Les alevins émergent du nid en gravier à la mi-juillet; ils mesurent alors environ 25 mm de longueur.

Dans la plupart des réseaux hydrographiques, l'omble chevalier anadrome migre la première vers la mer lorsqu'il atteint quatre ou cinq ans et mesure entre 150 et 250 mm. Les juvéniles se nourrissent principalement de crevettes d'eau douce et de larves d'insectes, tandis que les adultes mangent de petits poissons et des organismes benthiques, par exemple des escargots, des palourdes et des larves d'insectes. Une fois en mer, l'omble se nourrit d'invertébrés et de poissons. À l'automne, l'omble chevalier revient en eau douce pour hiverner et éviter de geler en mer.

Pêche

La pêche à l’omble chevalier est importante pour les communautés inuites et pour l’économie de subsistance d’un grand nombre de communautés circumpolaires. Cette pêche, qui est pratiquée principalement près des communautés, est effectuée à l’aide de filets maillants. En 2004, on a estimé que la pêche de subsistance pratiquée dans la région de Cambridge Bay représentait environ 50 % des activités de pêche commerciale.

C'est à Cambridge Bay en 1960 qu'ont été déployés les premiers efforts de pêche commerciale de l'omble chevalier (Figure 1) au moyen d'un filet maillant à Freshwater Creek; on avait alors récolté 2 000 kilogrammes de poisson. De nos jours, certains se livrent à cette pêche dans la baie Cumberland (Figure 2).

Mesures de conservation

Dans la région du Nunavut, la cogestion de la pêche de l'omble chevalier est assurée par Pêches et Océans Canada, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut, les organisations régionales des ressources fauniques et les organisations de chasseurs et de trappeurs, conformément à l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, à la Loi sur les pêches et son règlement et, dans certaines localités, conformément aux règlements locaux visant les chasseurs et les trappeurs. Ainsi, les décisions concernant la gestion de la pêche de l'omble chevalier sont fondées sur la meilleure information disponible. On a également entrepris la rédaction de plans de gestion intégrée des pêches pour les principales pêches commerciales de l'omble chevalier.

Au Nunavut, la pêche commerciale de l'omble chevalier est assujettie à diverses mesures de gestion conçues pour favoriser durabilité et la conservation de la ressource. Sans s'y limiter, les mesures de conservation incluent un maillage minimum des filets maillants, des niveaux de prises totaux et une surveillance communautaire.

L’absence de données sur la pêche, la vaste répartition de l’espèce et la complexité biologique de l’omble chevalier rendent la gestion de cette pêche difficile. On élabore actuellement de nouvelles approches à l’aide des paramètres du cycle biologique ainsi que des renseignements sur la pêche et l’habitat.

Aires de pêche de l'omble chevalier près de Cambridge Bay
Figure 1. Aires de pêche de l'omble chevalier près de Cambridge Bay

La figure 1 a pour sous-titre « Zones de pêche à l'omble dans la baie Cambridge ». Il s'agit d'une carte illustrant la géographie d'une région choisie du Nunavut située au sud de l'île Victoria. La carte comprend des voies navigables et des caractéristiques topographiques sélectionnées faisant partie du nord et du sud (de gauche à droite) du golfe Coronation, de la baie Wellington, de l'anse Starvation, de la baie Cambridge et de la baie de la Reine-Maud. L'objectif de la carte est de montrer l'emplacement de 13 sites de pêche, lesquels sont marqués par un drapeau, d'un village (Cambridge Bay), qui est indiqué par un cercle, et de huit sites de frai de l'omble chevalier, représentés par un « S ». Les 13 sites de pêche sont situés : 1-2) à l'embouchure de la rivière Lauchlan et dans l'anse Starvation, dans le golfe Coronation; 3-5) aux embouchures des rivières Halovik, Paliryuak et Ekalluk, dans la baie Wellington; 6) à l'embouchure de la rivière Jayco, depuis le lac Jayco; 7) dans le ruisseau Padliak; 8) à l'entrée du lac HTA, depuis le ruisseau Padliak; 9) au large de la péninsule Collinson (près du ruisseau Padliak); 10) dans le ruisseau Elu, au large de la péninsule Kent; 11-12) aux embouchures des rivières Kulgayak et Ellice, près de la pointe Dease, dans la baie de la Reine-Maud et 13) près de l'embouchure de la rivière Perry, dans la baie de la Reine-Maud. Les huit sites de frai sont situés sur l'île Victoria : 1) au nord de la rivière Paliryuak; 2) sur le bord de la baie Wellington; 3) au nord-est de l'anse Starvation; 4-5) au nord et au nord-est de la baie Cambridge; 6) sur le bord ouest du golfe de la Reine-Maud et 7-8) dans les terres entre le lac Jayco et la baie Wellington. La figure comprend également un encart cartographique montrant l'emplacement des zones de pêche à l'omble chevalier dans la région plus vaste des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.

Baie Cumberland incluant le réseau hydrographique de la rivière Isuituq et Pangnirtung
Figure 2. Baie Cumberland incluant le réseau hydrographique de la rivière Isuituq et Pangnirtung (principaux utilisateurs des ressources du réseau Isuituq)

La figure 2 a pour sous-titre « Baie Cumberland avec vue du réseau hydrographique de la rivière Isuituq et du village de Pangnirtung ». Il s'agit d'une carte du réseau hydrographique de la rivière Isuituq montrant la communauté de Pangnirtung, laquelle se situe sur le littoral de la baie Cumberland de l'île de Baffin. La figure comprend également un encart cartographique servant à situer la carte principale dans la région plus vaste du Nunavut.

Débarquements – Perspective historique

Les débarquements commerciaux dans la région de Cambridge Bay (huit zones) sont passés de 39 000 kg en 1985 à 22 800 kg en 2003. La moyenne dans la région de la baie de la Reine-Maud était d'environ 5 000 kg, tandis que dans la région de la baie Albert Edward les débarquements déclarés entre 1985 et 2003 ont atteint un sommet de 17 000 kg.

Estimations de la population

Des scientifiques du MPO, des experts à l'externe et des pêcheurs évaluent les stocks d'omble chevalier et les résultats de leurs évaluations sont publiés sur le site Web du Secrétariat canadien de consultation scientifique. Même s'il existe peu de données sur les stocks, les données biologiques recueillies par des pêcheurs indiquent l'existence d'un large éventail de tailles et d'âges, sans pertes des classes d'âge supérieures. Ces données permettent de croire que les niveaux d'exploitation actuels sont sans doute durables.

Des données sur la condition et l'état des océans sont également recueillies, afin de mieux comprendre les conditions de l'environnement dans lesquelles évoluent les populations d'ombles chevaliers. Par exemple, les recherches ont permis de déterminer : la variation dans biodiversité et la variation trophique (alimentation) de l'omble chevalier dans le Nord canadien et le rôle de l'espèce dans la structure et le fonctionnement de l'écosystème; l'écologie thermique (historique des températures) de l'omble chevalier et l'incidence que peut avoir le changement climatique sur l'espèce; le lien entre le changement climatique et la bioaccumulation de mercure; ainsi que les changements dans les populations d'ombles chevaliers qui ont été observés au moyen de la surveillance par la collectivité.

Renseignements supplémentaires

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