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Gobie à taches noires, tanche, poisson à tête serpent et gardon rouge

Les envahisseurs aquatiques : Carnet d’identification d’espèces envahissantes d’eau douce du Québec

Les envahisseurs aquatiques : Carnet d’identification d’espèces envahissantes d’eau douce du Québec (PDF 4,6 Mo)

Table des matières :

Les espèces aquatiques envahissantes au Québec

Gobie à taches noires

(Neogobius melanostomus)

Gobie à taches noires

Crédit photo : Paul Skawinski, Extension Lakes Program University of Wisconsin-Stevens Point

Caractéristiques

Gobie à taches noires
Crédit photo : Paul Skawinski, Extension Lakes Program University of Wisconsin-Stevens Point
Gobie à taches noires
Crédit photo : Dave Jude

Origine

Le gobie à taches noires est un poisson originaire des mers du centre de l'Europe et de l'Asie. Disséminé par les eaux des ballasts des navires océaniques, il a été observé une première fois en Amérique du Nord en 1990, dans la rivière Sainte-Claire (Ontario). Il s'est rapidement propagé dans les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Capturé près de Québec en 1997, il a été observé dans l'estuaire du Saint-Laurent (Rivière-Ouelle) en 2009.

Habitat

Le gobie à taches noires est un poisson qui vit au fond des plans d'eau, surtout dans les rivières et les lacs, et qui est capable de supporter les eaux saumâtres. Il vit généralement près des rives, particulièrement dans les fonds rocailleux qui lui offrent des abris, mais on le voit aussi sur des fonds sablonneux.

Espèces semblables

Le gobie à taches noires ressemble à plusieurs autres poissons dans les eaux canadiennes, notamment le chabot de profondeur (Myoxocephalus thompsonii), une espèce indigène en péril. Toutefois, les chabots ont une peau lisse, sans écaille, pas de tache noire sur leur première nageoire dorsale et ont 2 nageoires pelviennes distinctes. Le gobie à taches noires ressemble aussi à une autre espèce envahissante présente en Ontario et au Québec, le gobie à nez tubulaire (Proteorhinus semilunaris), aussi appelé gobie demi-lune. Il se distingue du gobie à taches noires par l'absence de tache noire sur la première nageoire dorsale et par ses narines en forme de tube, d'où son nom.

Gobie à nez tubulaire

Gobie à nez tubulaire, une espèce semblable au gobie à taches noires

Crédit photo : Eric C. Maxwell

Tanche

(Tinca tinca)

Tanche

Crédit photo : Karelj

Caractéristiques

Tanche

Crédit photo : Sunci Alvlijas

Origine

La tanche est un poisson originaire d'Europe et d'Asie. Au Québec, la tanche aurait été importée illégalement d'Allemagne en 1986 dans une pisciculture située en bordure de la rivière Richelieu. Des tanches se seraient échappées des étangs d'élevage en 1991, après une importante crue. En 2001, on les retrouvait dans le lac Champlain et, en 2005, dans le fleuve Saint-Laurent. Elles se retrouvent aussi près de la frontière Ontario-Québec, entre Cornwall et le lac Ontario. Depuis le printemps 2021, la tanche est également présente dans la rivière des Outaouais.

Habitat

La tanche peut vivre dans différents milieux aquatiques, y compris dans des eaux calmes faiblement oxygénées. Elle vit souvent dans des milieux où le fond est vaseux et recouvert de végétation aquatique tels les marais, les étangs, les lacs et les rivières où le courant est faible. Cette tolérance à de telles conditions lui permet de coloniser des endroits trop hostiles pour la plupart des autres espèces.

Espèces semblables

La tanche possède certaines ressemblances avec la barbotte brune (Ameriurus nebulosus). Cependant, la barbotte brune n'a pas d'écaille et a 4 paires de barbillons plutôt qu'une seule pour la tanche. La carpe commune (Cyprinus carpio) ressemble aussi à la tanche, mais la carpe possède de plus grandes écailles, 2 paires de barbillons et une très longue nageoire dorsale (2/3 du dos) précédée d'une seule épine.

Barbotte brune

Barbotte brune
Crédit photo : Ontario Freshwater Fishes Life History Database, R. J. Eakins

Carpe commune

Carpe commune
Crédit photo : Ontario Freshwater Fishes Life History Database, R. J. Eakins

Poisson à tête serpent

(Channa sp., Parachanna sp.)

Poisson à tête serpent

Crédit photo : Brian Gratwicke

Caractéristiques

Poisson à tête de serpent

Crédit photo : George Berninger Jr.

Origine

Il existe 29 espèces de poissons à tête de serpent et la grande majorité d'entre elles sont originaires du Sud et de l'Est de l'Asie. Aucune n'est présente au Canada. L'espèce la plus susceptible de s'adapter aux eaux canadiennes est le poisson à tête de serpent du Nord (Channa argus), car celui-ci résiste bien aux températures froides. Les 2 vecteurs de propagation les plus probables de ces poissons sont les marchés d'alimentation et l'aquariophilie.

Habitat

Les poissons à tête de serpent sont retrouvés dans des plans d'eau peu profonds (étangs et marais) avec des courants faibles, des concentrations faibles en oxygène et des fonds boueux recouverts de végétation aquatique. La plupart des espèces sont capables de supporter des températures allant de 0 °C à 30 °C.

Espèces semblables

Le poisson à tête de serpent du Nord peut être confondu avec 2 poissons indigènes : le poisson-castor (Amia calva) et la lotte (Lota lota). Le poisson-castor n'a pas d'écaille sur sa tête massive, mais il a 2 narines externes en forme de petits tubes et sa nageoire anale est courte. De son côté, la lotte possède un corps allongé, des écailles pratiquement indiscernables, 2 nageoires dorsales (une courte et une longue) et un barbillon sous la mâchoire.

Poisson-castor

Poisson-castor

Poisson-castor
Crédit photo : New York State Department of Environmental Conservation

Lotte

Lotte
Crédit photo : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec

Gardon rouge

(Scardinius erythrophthalmus)

Gardon rouge

Crédit photo : Peter van der Sluijs

Caractéristiques

Gardon rouge

Crédit photo : Robin Gáspárdy, Pêches et Océans Canada

Origine

Le gardon rouge, aussi appelé rotengle, est originaire des mers d'Europe centrale. Observé une première fois aux États-Unis à la fin des années 1880, il aurait disséminé accidentellement en Amérique du Nord par son utilisation comme poisson-appât pour la pêche et son élevage en aquaculture. Au Canada, il a été observé une première fois en 1990 dans la portion ontarienne du fleuve Saint-Laurent. L'espèce s'est ensuite propagée dans les lacs Saint-Pierre, Champlain, Ontario, Érié et Michigan.

Habitat

Le gardon rouge habite des milieux où les eaux sont calmes et les fonds sont recouverts d'une épaisse végétation aquatique (étangs, lacs, rivières). Il s'adapte à toutes sortes de conditions environnementales, modifiant son régime alimentaire en fonction des ressources disponibles. Comme ce poisson tolère des températures entre 10 °C et 22 °C, les températures froides de nos hivers sont vraisemblablement un facteur limitant pour son établissement dans nos eaux.

Espèces semblables

Au premier coup d'œil, le gardon rouge ressemble beaucoup au méné jaune (Notemigonus crysoleucas). Cependant, ce méné est plus petit (entre 8 cm et 12 cm, parfois 23 cm). Il n'a aucune écaille sur le ventre et ses nageoires sont habituellement de couleur jaune-verdâtre, pouvant devenir orange vif lors de la reproduction (mai à août). Une hybridation possible entre ces 2 espèces inquiète les biologistes.

Méné jaune

Méné jaune
Crédit photo : Ontario Freshwater Fishes Life History Database, R. J. Eakins
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