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Directives et leçons apprises sur les réseaux d'aires marines protégées au Canada

Directives et leçons apprises sur les réseaux d'aires marines protégées au Canada : Compte rendu d'un atelier national tenu à Ottawa en janvier 2008

Directives et leçons apprises sur les réseaux d'aires marines protégées au Canada : Compte rendu d'un atelier national tenu à Ottawa en janvier 2008 (PDF, 2.21 Mo)

Compte rendu d'un atelier national tenu à Ottawa en janvier 2008

Table des matières

3.0 Directives sur les bonnes pratiques pour la planification des réseaux d'aires marines protégées

EXPOSÉS

Le corpus de directives et de documents de référence élaboré pour aider les pays à respecter les engagements qu'ils ont pris concernant les réseaux d'AMP ne cesse de s'agrandir. Les experts invités présentent des exposés sur les outils et des directives que l'IUCN/CMAP et la CDB ont élaborés. (L'exposé prévu sur les directives élaborées récemment par la FAO est annulé du fait que le présentateur ne peut être présent; toutefois, le rapport est distribué et contribue à éclairer la discussion qui s'ensuit)Footnote 11. Les exposés, les débats des groupes d'experts et les discussions en petits groupes révèlent qu'un consensus clair émerge maintenant quant aux bonnes pratiques pour la conception et la planification des réseaux d'AMP.

3.1 Exposé sur les directives relatives au milieu marin de l'IUCN/CMAP

Establishing MPA Networks: Exploring Their Importance and Feasibility (établissement des réseaux d'AMP: Examen de leur importance et de leur faisabilité)

Présentatrice : Tundi Agardy, Sound Seas, pour l'IUCN

Mme Agardy présente les directives de l'IUCN/CMAP d'après ses propres réflexions sur l'état actuel de la conservation du milieu marin et fait remarquer l'écart qui existe entre ce qui doit être fait et ce qui a été fait jusqu'à maintenant. Selon elle, l'écart est en partie un problème d'échelle : l'établissement des priorités et des politiques à grande échelle a lieu à une échelle différente de celle à laquelle sont établies les mesures de conservation appliquées à l'échelon local. Les AMP vulnérables, établies de façon opportuniste et de petite taille se révèlent souvent trop petites et sont souvent mises sur pied trop tard. Nous savons que nous devons voir grand, mais nos interventions sont invariablement trop limitées pour que cela fasse une différence. L'une des solutions qui pourrait se révéler efficace consiste à établir des réseaux d'AMP à grande échelle.

Cependant, Mme Agardy fait une distinction entre les réseaux d'AMP véritablement conçus en fonction de paramètres écologiques et les systèmes de sites administratifs. Les réseaux offrent des avantages, des liens et des économies d'échelle accrus (parfois constatés uniquement lorsque l'ensemble du réseau est en place), mais il faut les concevoir sur le plan stratégique et systématique selon une perspective écologique.

Ces avantages peuvent être essentiels pour :

Les lignes directrices de l'IUCN/CMAP visent avant tout une conception optimale des réseaux écologiques - espèces et habitats à cibler, menaces à prendre en considération, rôle des utilisateurs et détermination de l'emplacement des sites.

Afin de faciliter l'établissement des réseaux d'AMP, les lignes directrices portent sur divers aspects importants de l'établissement de tels réseaux (figure 1) :

Aspects clés de l'établissement des réseaux d'AMP

Figure 1. Aspects clés de l'établissement des réseaux d'AMP

Making it Happen

Établissement d'une AMP

public education

éducation du public, communication et sensibilisation

monitoring & assessment

surveillance et évaluation

sustainable financing

financement durable

compliance & enforcement

conformité et application de la réglementation

political will et leadership

volonté politique et leadership

ecological design criteria

critères de conception écologique

best practices for planning

pratiques optimales pour la planification et la mise en œuvre

selling MPA networks…

faire accepter les réseaux d'AMP dans un contexte plus général

economic & social considerations

considérations économiques et sociales

spacial & temporal considerations

considérations spatiales et temporelles

scientific & information management considerations

considérations relatives à la science et à la gestion de l'information

institutional & governance considerations

considérations relatives aux institutions et à la gouvernance

Les critères de conception écologique, considérés comme la pierre angulaire du cadre de l'IUCN/CMAP, suscitent un intérêt particulier chez les participants. Ces critères sont les suivants.

Mme Agardy soutient que les réseaux d'AMP qui incorporent ces critères et les autres éléments clés de la conception des réseaux d'AMP décrits dans les directives de l'IUCN/CMAP peuvent éviter les écarts d'échelle susmentionnés du fait qu'ils présentent une hiérarchie pour l'établissement des priorités qui fait en sorte qu'il est possible d'assurer une conservation à grande échelle, tout en permettant d'adapter la forme de gestion et de gouvernance appliquées dans chacune des AMP aux conditions et aux besoins locaux. Les réseaux d'AMP peuvent ainsi devenir des outils importants et puissants.

En conclusion, Mme Agardy aborde la question de la faisabilité des réseaux d'AMP. Elle mentionne la sensibilisation accrue à l'égard de la détérioration des océans et de l'impact de cette détérioration sur le bien-être des humains, les gains accomplis sur le plan scientifique dans la compréhension des liens écologiques à toutes les échelles, l'accroissement du nombre de modèles de démonstration de réseaux d'AMP et l'acceptation accrue du principe du zonage des océans. Les réseaux d'AMP constituent un point de départ logique pour le zonage des océans du fait qu'ils permettent de cibler les zones centrales qui doivent faire l'objet d'une protection optimale. Ce qu'il faut présentement, selon Mme Agardy, c'est des directives sur le processus de conception des réseaux, particulièrement en ce qui concerne les échelles hiérarchiques et les liens écologiques.

3.2 Exposé fondé sur les directives de la CDB

Azores 2007: Update on the Development of the CBD's MPA Criteria (Açores 2007 : Mise à jour sur l'élaboration des critères de la CDB sur les AMP)

Présentateurs : Jake Rice, Pêches et Océans Canada, et Jeff Ardron, Agence fédérale allemande pour la conservation de la nature

MM. Rice et Ardron commencent par exposer l'historique de la participation de la CDB dans les réseaux d'AMP. Les signataires de la CDB ont adopté le Mandat de Jakarta sur la diversité biologique marine et côtière en 1995 et ont établi un programme de travail pluriannuel (décision IV/5) en 1998. L'objectif opérationnel 3.2b de ce programme de travail consiste "à contribuer à l'élaboration de critères pour le choix des zones marines et côtières protégées".

Engagement de la CDB à l'égard des réseaux d'AMP

Établissement et maintien - d'ici 2010 pour les zones terrestres et d'ici 2012 pour les zones marines - de systèmes de zones protégées régionaux et nationaux représentatifs sur le plan écologique qui sont gérés efficacement.

Décision VII/28, Zones protégées (articles 8a à e)

Réseaux intégrés d'aires marines et côtières protégées (AMCP) constitués : a) d'AMCP lorsque les menaces sont gérées afin de conserver la biodiversité et/ou une utilisation durable et lorsque des utilisations extractives peuvent être permises; b) d'AMCP représentatives lorsque des utilisations extractives sont exclues et que d'autres contraintes humaines importantes sont éliminées ou limitées afin d'assurer le maintien ou le rétablissement de l'intégrité, de la structure et du fonctionnement des écosystèmes.

Décision VII/5, Diversité biologique marine et côtière (paragraphe 21)

Une série de réunions et d'ateliers, qui a débuté en 2004, s'achève présentement après la rédaction d'un rapport par un groupe d'experts lors d'une réunion tenue aux Açores, à la fin de 2007. Le Canada a joué un rôle de leader dans le processus, notamment en tenant un atelier à Ottawa en 2005 durant lequel il a recommandé des critères pour le recensement des zones biologiquement et écologiquement importantes qui sont hors du ressort national. À Mexico, en janvier 2007, un groupe s'est réuni pour formuler des directives sur l'utilisation de systèmes de classification biogéographique. L'atelier d'experts final, qui a eu lieu aux Açores en octobre 2007, avait comme mandat de raffiner et de consolider ces deux éléments et de compiler un ensemble de critères scientifiques pour l'établissement de réseaux d'AMPreprésentatifs, y compris dans les eaux océaniques du large et les habitats marins des grandes profondeurs.

Le rapport final de l'atelier des experts tenu aux Açores définit ainsi l'objectif des réseaux d'AMP :

"Maintenir, protéger et conserver la biodiversité marine mondiale par la conservation et la protection de ses composants dans un réseau représentatif, sur le plan biogéographique, de sites cohérents sur le plan écologique. En utilisant la meilleure information scientifique disponible, appliquer l'approche de précaution ainsi que l'approche écosystémique pour tenter de mettre un terme à la perte de biodiversité."

Les critères propres aux sites pour la détermination des zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) ont été finalisés comme suit :

Les principaux critères des réseaux jugés essentiel à l'atteinte d'une "cohérence écologique" (une expression adaptée de l'initiative sur les réseaux de l'OSPAR/Commission d'Helsinki) ont été finalisés de la façon suivante :

Les directives sur la classification biogéographique mondiale, telles qu'élaborées à Mexico, constitueront un complément au rapport des Açores. Elles proposent une approche taxonomique assortie d'une approche physiognomique en tant qu'étape de validation, à savoir l'utilisation de l'information biologique dans la mesure du possible, afin d'identifier des groupes d'espèces ayant des aires de répartition communes, appuyée par une comparaison des profils biogéographiques et des caractéristiques océanographiques physiques.

Finalement, le rapport des Açores propose quatre étapes initiales pour la conception des réseaux d'AMP.

  1. Identification scientifique d'un ensemble initial de ZIEB.
  2. Élaboration/choix d'un système de classification des paramètres biogéographiques, des habitats et/ou des communautés.
  3. À partir des étapes 1 et 2 ci-devant, utiliser de façon itérative des techniques qualitatives ou quantitatives pour identifier les sites à inclure dans le réseau.
  4. Évaluation de l'adéquation et de la viabilité des sites retenus.

Le rapport de l'atelier des experts tenu aux Açores sera soumis à l'acceptation de l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (OSFASTT) et, par la suite, à la neuvième Conférence des Parties, à Bonn, en Allemagne, en mai 2009. Les présentateurs indiquent qu'ils souhaitent que le Canada continue à soutenir ces directives au cours des dernières étapes de leur élaboration et considèrent également que le rapport sera utile pour la planification des réseaux d'AMPdans les eaux canadiennes Footnote 12.

Le rapport de l'atelier d'experts des Açores peut être consulté à l'adresse suivante : http://www.cbd.int/doc/meetings/mar/ewsebm-01/official/ewsebm-01-02-en.doc.

3.3 Résumé des discussions des groupes de travail sur les critères écologiques (d'après la liste de vérification de l'IUCN/CMAP)

À la suite des exposés en séances plénières sur les directives relatives aux pratiques optimales tenus au cours de la première journée de l'atelier sur les réseaux d'AMP, les participants se réunissent en trois petits groupes pour discuter de l'application des critères écologiques au processus d'établissement des réseaux d'AMP dans le contexte canadien. Les résultats des discussions de ces trois groupes sont résumés ci-après.

Groupe de discussion sur la cohérence et l'adéquation

La plupart des exemples d'application pratique de ces deux critères - cohérence et adéquation - se rapportent davantage aux AMP qu'aux réseaux d'AMP. Le groupe de travail a essayé de se concentrer sur les caractéristiques particulières qui distinguent les applications aux réseaux d'AMP de celles concernant les AMP comme telles. L'absence de processus pour réunir les AMP en un réseau a été soulevée en tant que lacune. Nous utilisons plutôt des listes de vérification des caractéristiques.

Une grande partie de la discussion est axée sur l'appariement des critères à des objectifs écologiques particuliers. De quelle façon des composants distincts peuvent-ils contribuer à la protection de l'ensemble tout en respectant également des objectifs écologiques tels que la protection des espèces en voie de disparition? Les réseaux peuvent assurer une connectivité entre des secteurs particuliers qui sont importants pour le cycle biologique des espèces; parmi ces secteurs particuliers, mentionnons les aires de nidification, les aires d'alimentation et d'autres habitats essentiels clés qui peuvent être améliorés par une protection des routes migratoires. Mais comment pouvons-nous déterminer ce qui est important à protéger dans un réseau? Comment pouvons-nous déterminer ce qu'il faut faire pour gérer les menaces pesant sur l'ensemble du cycle biologique des espèces marines?

On soulève la question de savoir quelle importance doit-on accorder à la cohérence comparativement aux autres critères. Plusieurs participants signalent les problèmes associés à la cohérence. Le fait de s'attaquer à l'ensemble de la question au début du processus peut mettre en péril le processus dans son ensemble. La cohérence est difficile à appliquer.

On demande aux participants d'établir la différence entre le résultat idéal et la réalité dans laquelle ils travaillent ainsi que les limites connexes. Tout en mettant le cap sur le réseau idéal, nous devons prioriser les premières étapes pour atteindre le résultat souhaité, car nous ne pouvons tout faire en même temps.

On demande également aux participants s'il existe suffisamment de données scientifiques pour concevoir des réseaux d'AMP dans le contexte canadien. Certains participants laissent sous-entendre que le processus pourrait être accéléré par une réduction des quantités de données et d'énoncés justificatifs requis avant la désignation, tout en appliquant l'approche de précaution. Pour plusieurs endroits au Canada, l'information n'est pas suffisante, mais nous devons aller de l'avant avec l'information disponible pour prendre des décisions. Pour l'ensemble des réseaux, une plus grande quantité d'information nous permettrait de mieux cibler la planification et de mieux définir les mesures de gestion.

L'an dernier, on a désigné un réseau d'AMP dans la région marine du sud-est de l'Australie. Cette désignation était fondée sur la présence de secteurs que l'on présumait de grande valeur. On s'est servi des meilleures données scientifiques sur l'environnement marin, mais en fait, on connaissait très peu de choses. On a donc appliqué l'approche de précaution et il est possible que des décennies doivent s'écouler avant que les données scientifiques permettent de confirmer les désignations. Cette démarche aura entraîné des coûts à court terme pour le gouvernement qui a dû procéder à des rajustements structuraux (compensation aux pêcheurs), mais les avantages à long terme devraient surpasser les coûts engagés à court terme.

On suggère l'application de certains raccourcis au processus de planification des réseaux d'AMP. Par exemple, les planificateurs pourraient d'aller de l'avant avec le processus d'identification en s'appuyant sur l'information concernant la région (p. ex. les meilleures aires de pêche connues) que possèdent les utilisateurs et les scientifiques, tout en tenant compte du niveau de certitude qui peut être associé à une telle information. Les connaissances traditionnelles et locales sont extrêmement importantes dans le processus de désignation, même lorsque de l'information scientifique est disponible.

La plupart des participants ne pensent pas que tous les critères écologiques doivent être respectés pour qu'un réseau soit efficace. La cohérence et la connectivité doivent faire partie du cadre de conception, mais peuvent être omises dans les "plans d'affaires" visant la mise en œuvre du réseau du fait que la cohérence et la connectivité seront inévitablement des critères ayant peu de poids.

Les AMP sont décrites comme une porte qui, une fois franchie, amène les planificateurs vers la gestion écosystémique. Les réseaux ne peuvent être cohérents que dans le contexte plus large de la planification marine, c'est-à-dire que les AMP et les réseaux ne peuvent permettre l'atteinte des buts et des objectifs fixés s'ils sont traités séparément du fait que l'environnement marin est fortement interrelié et que les limites sont facilement franchies en raison des courants qui provoquent la mouvance des espèces et des attributs. Nous pouvons désigner les AMP au petit bonheur et, par la suite, tenter de combler les lacunes, ou nous pouvons concevoir des réseaux de façon stratégique dès le tout début.

On discute brièvement des paramètres. Comment pouvons-nous mesurer la cohérence; peut-on utiliser une espèce indicatrice ou, encore, une espèce "parapluie"? Disposons-nous de suffisamment de connaissances écologiques pour identifier une véritable espèce indicatrice? En Australie, on s'est servi d'espèces indicatrices pour évaluer l'efficacité des AMP, mais la plupart des participants estiment qu'il faudra encore bien du temps avant de pouvoir mesurer véritablement la cohérence des réseaux, même si ce critère était mieux défini.

En amorçant la discussion sur l'adéquation, on soulève la question à savoir si le terme est utilisé pour désigner l'adéquation de chacune des AMP ou celle de l'ensemble du réseau. Plusieurs participants laissent sous-entendre que l'adéquation s'applique au site comme tel, et que l'adéquation du réseau doit être évaluée en tant que cohérence du réseau.

L'adéquation des sites est notamment reliée à la taille et à la forme de ceux-ci. Cependant, l'adéquation est également associée à la cohérence et à la connectivité. Ces critères sont difficiles à différencier. La cohérence doit être considérée comme ce qui chapeaute le tout. Au niveau du réseau, l'adéquation renvoie à l'atteinte des objectifs écologiques pour lesquels le réseau a été établi.

Cela étant dit, l'adéquation d'un réseau est difficile à mesurer. Le réseau doit en effet être constitué, et il faut attendre un certain temps avant que l'on puisse tenter de mesurer son adéquation. Nous devons être réalistes quant au moment où les avantages seront ressentis et ne pas avoir d'attentes à court terme. En outre, en règle générale, un petit nombre de grandes AMP est préférable à un grand nombre de petites AMP.

On signale également que l'adéquation de la gestion représente une autre dimension. Sur le plan écologique, l'adéquation renvoie à la capacité du réseau à cibler les valeurs pour la conservation. Sur le plan de la gestion, des tracés droits, des caractéristiques simples, des formes simples et des limites simples sont importantes tant pour la conception des AMP que pour l'assurance de la conformité à la réglementation et l'application de celle-ci.

Groupe de discussion sur le choix des sites : représentativité, répétitivité et importance écologique

La majeure partie de la discussion est axée sur des questions se rapportant à la représentativité et à la répétitivité. La représentativité d'un réseau se concrétise lorsque celui-ci est constitué de secteurs représentant les différentes subdivisions biogéographiques qui illustrent de façon raisonnable l'ensemble de l'éventail des écosystèmes, y compris la diversité du biote et de l'habitat de la région marine. La représentativité est fonction de l'échelle et des processus océanographiques à grande échelle qui confèrent des caractéristiques particulières à une région.

Au Canada, des organismes travaillant avec différents cadres utilisent des lois distinctes pour établir lesAMP. La difficulté est donc de réunir tous ces efforts et de faire de la planification des AMP un exercice de collaboration transparent et exhaustif.

L'Australie possède un cadre fédéral comptant 41 biorégions dans les eaux de compétence fédérale. Les provinces australiennes possèdent quant à elles leurs propres régions et cadres de planification établis sur une méso-échelle, ce qui signifie que chacune des provinces a son propre cadre.

La répétition des caractéristiques écologiques signifie que plus d'un site contient des exemples d'une caractéristique donnée dans une aire biogéographique donnée. Le terme "caractéristique" renvoie aux espèces, aux habitats ainsi qu'aux processus écologiques qui sont présents de façon naturelle dans une zone biogéographique. La répétition renvoie à la protection de deux zones qui présentent des caractéristiques similaires, mais qui sont distinctes sur le plan spatial et isolées l'une de l'autre. Le but est de faire en sorte que ces zones ne soient pas mises en péril en même temps (c.-à-d. que la répétition signifie que les deux sites ne devraient pas être mis en péril simultanément par la même contrainte ou le même agent perturbateur.

Le groupe de travail souligne qu'il existe une certaine confusion quant à la répétition de toutes les caractéristiques. Le groupe conclut que la répétition est probablement nécessaire uniquement pour lesAMP représentatives. Par exemple, l'Australie présente des cas de répétition des AMP dans ses régions. Dans un contexte canadien, dans le cas de caractéristiques telles que des bouches hydrothermales ou des canyons sous-marins, il serait souhaitable de protéger deux bouches hydrothermaux ou deux canyons sous-marins.

La Nouvelle-Zélande utilise des données sur les caractéristiques représentatives lorsque celles-ci sont disponibles, mais a également recours à des avis d'experts et aux connaissances locales pour définir les zones d'importance écologique.

L'Australie utilise de l'information scientifique pour préparer des profils régionaux et tient des ateliers pour caractériser les régions marines à partir de l'information disponible. On utilise également des ateliers pour établir les valeurs pour la conservation (p. ex. espèces menacées, caractéristiques écologiques clés, zones de forte productivité). L'Australie utilise un processus interministériel au niveau fédéral pour réunir la meilleure information disponible.

Le Canada a défini des ZIEB dans les cinq zones étendues de gestion des océans (ZÉGO). D'autres ateliers sont prévus pour raffiner le processus. On compte avoir recours à un processus en quatre étapes pour définir des approches de gestion intégrée génériques pour les unités de gestion précisées. L'étape 1 consisterait à procéder à une évaluation écologique intégrée pour appliquer les critères des ZIEB et relever les secteurs essentiels. L'étape 2 consisterait à évaluer les espèces afin de déterminer les rôles joués par chacune d'elles dans l'écosystème. L'étape 3 consisterait à définir les zones dégradées et, l'étape 4, à identifier les espèces décimées. Les quatre listes produites par ce processus en quatre étapes nous donneraient un point de départ pour établir les AMP.

Comment peut-on intégrer de façon optimale les différentes approches canadiennes concernant l'identification des biorégions? Même si la plupart des experts ne considèrent pas qu'il s'agisse d'une question importante, une minorité d'entre eux insiste pour affirmer que l'échange d'une approche commune est essentiel. Les choses seraient en effet plus faciles si tous les organismes gouvernementaux s'entendaient sur des unités biorégionales comme point de départ, ce qui faciliterait la consultation avec l'industrie et les autres parties intéressées.

Le groupe conclut également que la liste de vérification de l'IUCN/CMAP n'est pas facile à interpréter et qu'elle devrait faire l'objet d'éclaircissements.

Groupe de discussion sur la planification rationnelle : objectifs écologiques rationnels, gestion de l'information et conception prudente

De quelle quantité d'information a-t-on besoin pour aller de l'avant? Dans de nombreux cas, les autorités n'ont ni le temps ni les ressources nécessaires pour consentir d'importants efforts afin de rassembler de l'information. La discussion est axée sur l'utilisation de la meilleure information disponible pour la mise en place des AMP et des réseaux. L'information supplémentaire nécessaire pourra être définie plus clairement une fois la mise en œuvre terminée; de l'information de plus grande valeur peut être ajoutée ultérieurement. Ce principe est en accord avec l'approche à la gestion adaptative.

Plusieurs participants soulignent que l'information socio-économique soulève des problèmes particuliers; des contraintes législatives ou juridiques limitent souvent la cueillette d'une telle information. Comparativement aux données socio-économiques, les données écologiques sont relativement faciles à recueillir et à interpréter. Les données écologiques sont objectives; les données socio-économiques et leur transposition en objectifs socio-économiques sont une question de choix social. Les objectifs socio-économiques sont beaucoup plus difficiles à préciser que les objectifs écologiques et sont fortement tributaires du processus.

Qui détermine quelle est la quantité d'information requise? La quantité d'information requise est souvent fonction de l'urgence avec laquelle il faut établir un réseau d'AMP. La Californie utilise la "meilleure information facilement accessible" et n'a pas à obtenir de nouvelles données scientifiques pour agir. L'État utilise une approche de gestion adaptative et des échéanciers pour les examens (tous les trois ans). La Marine Life Protection Act (MLPA) de la Californie prévoit la mise sur pied d'une équipe de consultation scientifique qui éclaire le processus de conception des AMP. En Californie, les exigences relatives aux données scientifiques optimales pour les AMP sont beaucoup plus rigoureuses que celles établies pour la gestion des pêches. Comme les diverses lois canadiennes obligent habituellement le gouvernement à prendre des mesures, il est possible que l'on ne puisse attendre que de meilleures données scientifiques soient disponibles.

On insiste sur le fait que l'échelle est un facteur clé dans la détermination de l'information requise pour élaborer des objectifs écologiques valables. L'établissement d'objectifs clairs et mesurables est plus facile pour les zones de petite échelle, comme les baies et les estuaires, comparativement aux grandes zones marines.

On précise que la combinaison de données scientifiques avec de l'information tirée de consultations avec des utilisateurs locaux afin d'obtenir des connaissances traditionnelles constitue un bon point de départ. Les présentations dans les collectivités devraient être faites par des résidents locaux lorsque c'est possible. La collecte de connaissances traditionnelles locales dans l'ouest de l'Arctique et en Californie est citée à titre d'exemple de bonnes pratiques.

Tout le monde s'entend sur le fait qu'il faut des objectifs clairement définis, particulièrement au Canada. Les objectifs écologiques ne peuvent être établis de façon rétrospective. Sur la côte ouest du Canada, des organismes provinciaux et fédéraux se sont à tout le moins entendus sur des objectifs de haut niveau comme point de départ.

La MLPA californienne établit des buts généraux, puis précise des objectifs particuliers, mesurables scientifiquement, une approche qui en bout de ligne mène à l'établissement de systèmes d'AMP plus faciles à défendre que les systèmes établis sans objectifs clairs. Par exemple, ces dernières années, on a accepté de mettre de côté 20 % des zones marines en tant que réserves sur lesquelles aucune exploitation n'est permise.

Les politiciens aiment les résultats concrets. Historiquement, les AMP ont été établies sur une base ponctuelle, et le simple fait d'établir une AMP était suffisant, mais la situation change maintenant. Aujourd'hui, les politiciens veulent connaître les résultats et l'efficacité des AMP sur le plan de l'atteinte des objectifs de conservation. La démonstration de résultats concrets est une raison pour laquelle il faut des objectifs clairement définis.

L'atteinte d'objectifs mesurables clairement définis est impossible à court terme. Dans de nombreux écosystèmes, on ne verra les avantages écologiques prévus qu'au bout d'une longue période.

Finalement, les réseaux d'AMP devraient être l'un des résultats de la gestion intégrée. Plusieurs participants soulignent, cependant, qu'étant donné la vitesse à laquelle la gestion intégrée est mise en application au Canada, il n'est pas nécessaire que ce type de gestion soit appliqué pour que l'on établisse des réseaux d'AMP.

La discussion en groupe se termine avec la question de la conception prudente, dont la gestion intégrée est un élément. Sur le plan scientifique, la précaution peut être intégrée à la conception en augmentant le nombre d'AMP. La répétition est un facteur clé.

3.4 Résumé des discussions du groupe d'experts faisant suite aux discussions en petits groupes

Une discussion du groupe d'experts suit les trois discussions en petits groupes. Les premiers sujets abordés sont l'adéquation, la taille et la forme, la résilience et la cohérence des réseaux d'AMP ainsi que les AMP comme telles. L'"adéquation" est un critère de conception difficile à appliquer, plus facile à mesurer à l'échelon du site qu'à l'échelon du réseau. L'adéquation d'un réseau ne peut être mesurée tant que le réseau n'est pas constitué et qu'une certaine période ne s'est pas écoulée. Pendant l'aménagement du Parc marin de la Grande Barrière (Great Barrier Reef Marine Park, ou GBRMP), les définitions d'adéquation et d'exhaustivité ont évolué avec le temps. Le Representative Areas Program (Programme des zones représentatives) a été le premier à zoner l'ensemble du parc, y compris les habitats sans corail, en tant qu'unité. Le GBRMP, comparativement à d'autres zones en Australie, est bien documenté. Malgré cela, il a fallu beaucoup de temps et beaucoup de travail pour établir le zonage afin de protéger les zones représentatives de l'ensemble du parc. Au début du processus de planification, nous devons tenter de définir la "structure" dont nous avons besoin, car l'établissement d'un réseau optimal est une entreprise à long terme.

Dans d'autres biorégions de l'Australie, l'adéquation (des limites des AMP) s'est appuyée sur une démarche opportuniste. L'adéquation est difficile à définir au moment de la mise en œuvre d'une AMP. En Nouvelle-Zélande, on a décidé de se concentrer sur la représentativité et l'exhaustivité, plutôt que sur l'adéquation, en tant que principe directeur clé. La taille et l'espacement en tant que critère de conception ont également été pris en considération dans les biorégions de la Nouvelle-Zélande, mais ces paramètres se sont révélés difficiles à appliquer. On signale que, sur le plan des AMP, la taille a une grande importance". Un petit nombre d'AMP de grande taille est, en général, préférable à un grand nombre de petites AMP. Les grandes AMP peuvent réduire les effets de bordure, l'incidence des impacts de l'extérieur et l'incertitude quant à la conception et peuvent faciliter la gestion.

Dans le contexte canadien, il est important que les ministères ayant des responsabilités différentes à l'égard des AMP se réunissent en vue d'élaborer une approche commune pour les réseaux d'AMP. Un processus de planification intégré sera plus efficace qu'une combinaison aléatoire de processus de planification distincts.

La taille et la forme des AMP sont des facteurs importants. Les formes simples, reposant sur des limites déjà en place lorsque c'est possible, sont à privilégier. Les limites rectilignes sont comprises facilement par le public et facilitent le respect et l'application de la réglementation ainsi que la gestion. La complexité des formes de certaines réserves marines au sein de la GBRMP a été remise en question du fait qu'elles pouvaient compliquer les efforts de mise en application de la réglementation.

Le processus de consultation publique doit demeurer flexible et doit permettre l'apport de changements à la forme et à la taille des AMP. Les objectifs de conservation, toutefois, ne doivent jamais être oubliés. La proposition finale concernant les réserves marines dans le GBRMP a été radicalement différente de la proposition initiale. Néanmoins, le GBRMP s'est révélé assez efficace pour ce qui est du respect des principes de fonctionnement biophysique. Par ailleurs, dans le Channel Islands National Marine Sanctuary, en Californie, la protection des caractéristiques importantes aurait été de 10 à 30 % meilleure que les résultats obtenus. Des négociations trop longues à propos de la taille et de la forme des sites ont tendance à entraîner une diminution de l'efficacité générale de l'initiative en vue de protéger les réseaux écologiques. Pendant les négociations concernant la taille et la forme des AMP, les scientifiques doivent vérifier les diverses propositions pour déterminer si celles-ci respecteront les buts de conservation.

La discussion porte ensuite sur la cohérence en tant que critère pour la conception des réseaux. De nombreux participants ne sont pas familiers avec ce concept, c'est pourquoi ils hésitent à parler de cohérence écologique et de sa valeur. L'examen de la cohérence globale d'un réseau d'AMP nous ramène logiquement au choix de chacun des sites. La connectivité est souvent la première chose qui nous vient à l'esprit lorsqu'on examine la cohérence, mais la cohérence ne se limite pas à la connectivité. La connectivité doit couvrir les parties importantes du cycle biologique de chacun des espèce, mais dans un écosystème marin, des milliers d'espèces sont présentes, ce qui rend la connectivité difficile à définir, à mesurer et à évaluer.

La discussion passe ensuite aux indicateurs - espèces indicatrices ou espèces parapluie. L'une des façons d'obtenir une efficacité et une économie d'échelle est de considérer l'utilisation de méta-indicateurs, par exemple des groupes d'oiseaux. Cependant, l'adoption d'une telle approche à grande échelle complique parfois le travail des gestionnaires, que ce soit au sein d'une grande AMP ou au sein d'un réseau d'AMP.

On soulève la question de savoir si le MPO peut désigner des AMP en premier, puis élaborer des plans de gestion plus tard, comme cela a été le cas en Allemagne. Tous les membres du groupe s'entendent pour dire que cela ne serait pas possible. L'établissement des ZIEB, cependant, est considéré comme une bonne première étape en vue de favoriser la planification et la désignation des AMP.

On mentionne qu'il est important de recueillir des connaissances locales pour combler les lacunes au chapitre de l'information scientifique. Le banc Dogger, dans la mer du Nord, est cité à titre d'exemple. Le Royaume-Uni essaie toujours de déterminer s'il s'agit d'un véritable banc, même si les pêcheurs désignent l'endroit comme un banc depuis 300 ans!

Les avantages de la cohérence écologique peuvent prendre beaucoup de temps à se manifester - l'échelle de temps peut être de l'ordre de décennies ou, à tout le moins, de plusieurs générations dans le cas de certaines espèces. Les avantages de la cohérence s'accroîtront au fur et à mesure que le réseau s'agrandira. Lorsqu'on aborde cette question avec les décideurs et le public, nous devons être réalistes à propos de l'échéancier à long terme.

L'absence d'un processus de planification finalisé ne doit pas servir d'excuse pour l'inaction. Nous devons prendre certaines mesures et demeurer flexibles. Inévitablement, la trajectoire empruntée variera au fur et à mesure que le processus évoluera.

On soulève une question à propos des cibles relatives aux AMP. Par exemple, la Nouvelle-Zélande a établi une cible de 10 % dans ses stratégies sur la biodiversité. Cette cible sert de fondement en vue de mesurer les progrès accomplis; on est présentement en train de revoir cette cible qui pourrait être redéfinie. L'Australie n'a pas de cible numérique pour déterminer l'adéquation de son réseau d'AMP, malgré le fait que les organisations non gouvernementales (ONG) vouées à la conservation ne cessent de demander quelles sont les cibles de conservation. En établissant des cibles qui ne sont pas suffisamment élevées, il est possible que l'on perde des occasions d'établir de grandes AMP. Ainsi, en Australie, les planificateurs biorégionaux envisagent de désigner environ 50 % de la mer de corail en tant qu'AMP. Même si la désignation d'une zone de cette envergure est improbable, le fait d'avoir une cible de désignation établie à uniquement 10 ou 20 % de la zone aurait été une contrainte.

L'avis formulé par les conseillers scientifiques, en Californie, était d'avoir une cible minimale de 30 % et une cible de précaution de 50 %. Cependant, les discussions avec les intervenants ont été plutôt axées sur les pourcentages et non sur l'endroit où les AMP devraient être ou ne pas être. L'avis scientifique actuel est axé sur une taille minimale (étendue), une longueur de côte et des espacements minimaux et maximaux entre les AMP. En Europe, l'approche varie d'un pays à l'autre. Natura 2000 suggère d'assurer une protection allant de 20 à 60 % dans le cas des habitats importants.

En ce qui concerne la représentativité, la répétitivité et l'importance écologique, l'enjeu clé est de savoir à quelle échelle ces paramètres doivent être établis et appliqués - à l'échelle de l'écorégion ou à une petite échelle? Des caractéristiques uniques et des points chauds peuvent être utilisés en vue de déterminer l'importance écologique d'un secteur. La Nouvelle-Zélande recherche un exemple de chacune des caractéristiques dans une réserve marine; elle recherche également la représentativité au sein de chacune de ses biorégions. On suggère que l'Agence Parcs Canada concentre ses efforts sur la représentativité et que les autres organismes concentrent les leurs sur les caractéristiques uniques, selon leurs mandats respectifs.

La répétitivité des habitats ou des caractéristiques au sein des réserves est essentielle si l'on veut se prémunir contre les catastrophes ou les résultats négatifs de mauvaises décisions. La séparation spatiale est également un facteur important : les éléments répétés ne doivent pas se trouver au sein de la même caractéristique, par exemple, un courant ou une zone de remontée d'eau. La répétitivité est particulièrement importante et applicable aux caractéristiques représentatives; elle ne s'applique pas nécessairement aux caractéristiques uniques qui sont choisies notamment en raison de leur unicité.

Lorsqu'on détermine l'importance écologique (p. ex. en identifiant l'unicité et les points chauds), nous devons utiliser une combinaison d'information scientifique et de connaissances d'experts, y compris des connaissances locales. On soulève la question de savoir si les ZIEB peuvent être utilisées en tant que première étape de la détermination de l'unicité et des points chauds. Par contre, le fait de ne s'intéresser qu'aux zones qui correspondent aux critères des ZIEB ferait en sorte que la représentativité ne serait pas prise en considération.

En ce qui concerne les régions et la répétitivité, il est important, en premier lieu, de connaître l'échelle à laquelle la répétition doit se produire. S'il y a 29 régions, est-ce que la répétition doit exister au sein des régions ou entre celles-ci? Les régions sont-elles différentes sur le plan biologique? Les habitats sont-ils les mêmes? Lorsqu'on définit les habitats pour vérifier s'il y a répétitivité, nous devons aller au-delà des caractéristiques physiques et inclure les paramètres océanographiques, la température et d'autres caractéristiques. La répétition de différentes caractéristiques doit se faire à différents niveaux, selon la variabilité de chacune des caractéristiques. Une caractéristique qui tombe dans une "catégorie fourre-tout" devra être reproduite à une plus grande fréquence, particulièrement s'il s'agit d'une caractéristique d'importance. Les caractéristiques mieux définies nécessiteront quant à elles moins de répétitions.

Au Canada, les trois autorités mandatées pour établir des AMP disposent de cadres régionaux marins distincts dont les buts diffèrent. Comment pouvons-nous procéder à la planification dans un contexte caractérisé par des cadres régionaux différents? Comment pouvons-nous les harmoniser? Pour de simples raisons de gouvernance, ces cadres pourraient demeurer inchangés, mais ces autorités devraient tenir compte des cadres de leurs homologues. Les participants signalent également que même s'il existe des différences entre les cadres, certains points communs sont partagés. On souligne, cependant, que le cadre de l'Agence Parcs Canada, contrairement à ceux d'EC et du MPO, inclut les Grands Lacs ainsi que des océans du Canada, et qu'il faut que les AMP de l'Agence Parcs Canada touchent à la côte afin que le public puisse les utiliser et en profiter.

Les enjeux associés à l'information scientifique, à la gestion intégrée, à la clarté des objectifs ainsi qu'à l'application de l'approche de précaution au processus de conception sont étudiés au cours de l'atelier, particulièrement en ce qui concerne leur application au Canada. On aura toujours besoin de données scientifiques valables. Comment pouvons-nous présenter la science aux gens ordinaires, aux électeurs ou aux intervenants? Sommes-nous en mesure d'obtenir des connaissances locales? Un processus de gestion adaptative explicite peut permettre la collecte d'information et servir de fondement pour l'utilisation de nouvelles connaissances. Nous devons aller de l'avant avec les domaines bien documentés, mais le manque d'information n'est pas une raison pour ne rien faire ou cesser nos efforts.

Au Canada, de nombreux organismes disposent des pouvoirs requis pour désigner des AMP. La discussion met au premier plan l'importance que revêt un cadre de gestion intégrée tenant compte des intérêts nationaux, provinciaux et locaux. Le comité sur la gestion intégrée du Nouveau-Brunswick (N.-B.) étudie des mesures qui pourraient protéger les ressources au-delà des AMP; déplacer une voie de navigation, par exemple, pourrait permettre l'atteinte de buts multiples.

Il est difficile, pour un organisme, de couvrir toutes les menaces pesant sur les AMP ou les réseaux d'AMP. La gestion intégrée peut s'attaquer à différentes menaces, y compris les menaces provenant de la terre.

Le fait d'avoir des objectifs clairs peut stimuler la volonté des politiciens d'établir des réseaux d'AMP. Les politiciens aiment avoir des objectifs clairs, et non des énoncés de buts "élastiques". La désignation d'AMP pour lesquelles les objectifs sont mal définis peut nuire à l'établissement de nouvelles AMP. En établissant des réseaux d'AMP, nous devons nous assurer que nous disposons d'objectifs clairement définis et réalisables.

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