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Évaluer les menaces qui pèsent sur le poisson et son habitat grâce aux données scientifiques et à la surveillance

Nos connaissances de la santé des espèces et des habitats sont aussi bonnes que les données que nous recueillons et partageons avec d’autres. La recherche scientifique, la surveillance et la collecte de données nous aident à comprendre en quoi les menaces telles que la modification de l’habitat par les activités d’aménagement ont une incidence sur le poisson et son habitat. Ces données éclairent les décisions que nous prenons sur les meilleurs moyens de protéger le poisson et son habitat.

Données scientifiques à l’appui de la prise de décisions fondées sur des données probantes

Notre Programme de protection du poisson et de l’habitat du poisson (PPPH) travaille en étroite collaboration avec les scientifiques du Ministère pour s’assurer que les processus et les outils de prise de décision s’appuient sur des données scientifiques actuelles examinées par des pairs. Ces processus et outils guident l’examen des propositions de projets selon une approche fondée sur les risques. Par exemple :

La recherche sur les espèces aquatiques envahissantes (EAE) tend à se concentrer sur la fourniture de conseils pour la détection précoce et la surveillance, les répercussions potentielles sur l’écosystème et les mesures de gestion pour les EAE nouvelles et existantes. Par exemple, les recherches menées par le MPO sur le cycle vital de la lamproie marine ont conduit au développement de lampricides sélectifs visant à détruire les larves de ce parasite. Ces lampricides ont permis de réduire les populations de lamproies marines dans les Grands Lacs, contribuant ainsi à la protection des stocks de salmonidés des Grands Lacs. La lamproie marine est une espèce envahissante qui menace les Grands Lacs depuis des décennies. Son comportement alimentaire agressif crée un stress biologique pour les populations de poissons indigènes.

Le MPO surveille également les espèces aquatiques en péril en eau douce afin de déterminer le risque relatif de menaces et de répercussions sur le rétablissement de ces espèces. Une réalisation notable a été la conclusion, en 2021-2022, du Réseau canadien de recherche sur les espèces en péril, d’une durée de trois ans, avec un numéro spécial du Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques intitulé Science to support Canada’s SARA-listed freshwater species [Des données scientifiques à l’appui d’espèces d’eau douce inscrites sur la liste de la LEP; disponible en anglais seulement], qui aborde les lacunes critiques en matière de recherche sur les menaces et la réintroduction d’une multitude d’espèces canadiennes de poissons et de moules d’eau douce inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

Le MPO a également examiné les répercussions que le changement climatique peut avoir sur les écosystèmes et les infrastructures aquatiques par le biais de rapports d’évaluation fondés sur les risques pour chacun des quatre grands bassins aquatiques (bassins de l’Arctique, du Pacifique et de l’Atlantique et bassin d’eau douce comprenant le bassin versant du lac Winnipeg et le réseau hydrographique des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Les résultats ont été utilisés, en partie, pour aider les décideurs ministériels à savoir où concentrer les stratégies d’adaptation, et pour éclairer la conception du Programme des services d’adaptation aux changements climatiques en milieu aquatique (PSACCMA). Les activités scientifiques et de recherche du MPO ont contribué à la rédaction du Rapport sur le climat changeant du Canada et à d’autres rapports publics sur l’état des écosystèmes océaniques du Canada (p. ex. les rapports L’état des océans du Canada).

Surveillance de la conformité et de l’efficacité

Pour les projets qui se déroulent dans ou près de l’eau et qui peuvent avoir une incidence sur le poisson et son habitat, le programme de surveillance du PPPH vérifie la mise en œuvre des mesures de gestion qui sont recommandées (dans les lettres d’avis aux promoteurs), ou qui sont imposées comme conditions d’autorisation ou de permis délivrés par le Ministère. Cela se fait à la fois par des visites sur le site et par l’examen des rapports que les promoteurs de projets doivent fournir au Ministère. Ces renseignements de suivi, ainsi que les conseils fournis par les scientifiques du MPO, nous aident à déterminer l’efficacité des mesures d’évitement, d’atténuation et de compensation, et contribuent à l’amélioration continue de la gestion des risques pour le poisson et son habitat.

Surveillance de l’eau douce

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux (et dans certains cas avec l’aide de peuples autochtones, d’institutions ou de bénévoles), surveille l’eau douce au Canada par le biais de divers réseaux :

Indicateurs environnementaux

Les Canadiens se soucient de leur environnement naturel. Ils veulent savoir si l’habitat est sain et si les approches actuelles de protection du poisson et de son habitat sont efficaces.

Les indicateurs environnementaux peuvent être utilisés pour communiquer la santé d’une espèce ou d’un habitat particulier sur la base d’une ou de plusieurs caractéristiques mesurables. Un indicateur simple, comme l’étendue des milieux humides du Canada (le pourcentage d’une écozone qui est classée comme milieu humide), lorsqu’il est suivi dans le temps, peut fournir un instantané de la santé de l’écosystème aquatique, où la diminution de l’étendue des milieux humides au fil du temps correspond à une diminution de la santé de l’écosystème.

L’indicateur des aires conservées au Canada montre la valeur des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs ou des cibles. Le Canada vise actuellement la conservation de 25 % de ses terres et de 25 % de ses océans d’ici à 2025, et 30 % de chacun d’entre eux d’ici à 2030, dans le cadre de la Stratégie et du Plan d’action de biodiversité nationale du Canada.

Des indicateurs plus complexes, comme l’indicateur de qualité de l’eau de l’Indice canadien de durabilité environnementale (calculé sur la base de plusieurs paramètres physico-chimiques), peuvent être utilisés pour résumer de grands ensembles de données et transmettre les résultats en termes simples, ainsi que pour comparer les résultats entre différents sites et/ou différentes périodes.

Dans bon nombre des rapports « Faits saillants de l’habitat », les indicateurs généraux de la santé des espèces ou des habitats sont représentés à l’aide d’un paramètre approprié (un attribut mesurable) en fonction de la disponibilité des données. Dans le rapport « Fait saillant de l’habitat : Évaluation de la connectivité de l’habitat aquatique en Nouvelle-Écosse », nous voyons comment les données disponibles sont utilisées pour calculer deux paramètres différents qui décrivent la connectivité aquatique : la quantité d’habitat inaccessible au poisson à cause des barrages et la densité des traversées de cours d’eau.

Les valeurs d’un indicateur ou d’une mesure peuvent être regroupées en catégories sur la base des seuils, afin de communiquer les résultats de manière claire et cohérente. Un seuil peut être une valeur dérivée scientifiquement ou être basé sur une évaluation du risque, mais il doit déterminer un point à partir duquel on peut s’attendre à un changement d’état ou de santé.

Choisir les bons indicateurs

Le choix d’indicateurs appropriés dépend de nombreux facteurs, notamment du sujet traité et de la manière dont les indicateurs seront utilisés. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), par exemple, publie un large éventail d’indicateurs environnementaux dans le cadre de son mandat qui consiste à établir des normes internationales et proposer des solutions fondées sur des données factuelles en réponse aux défis sociaux, économiques et environnementaux. Les indicateurs de l’OCDE doivent être suffisamment larges pour être applicables à de nombreux pays membres et refléter le mandat de l’OCDE. Ces indicateurs sont nécessairement différents de ceux qui pourraient être utilisés par un petit groupe communautaire surveillant la santé de son bassin versant local.

Néanmoins, les critères de sélection des indicateurs de qualité sont relativement cohérents dans de nombreux organismes et domaines. Le Conseil du bassin du Fraser, une organisation sans but lucratif qui se consacre à la promotion de la durabilité dans le bassin du Fraser et dans toute la Colombie-Britannique, indique les critères suivants pour le choix des indicateurs de durabilité (à la fois environnementaux et socio-économiques) pour le bassin versant du bassin du FraserFootnote 1 :

Il n’existe pas d’approche unique pour rendre compte de la santé d’un bassin versant et utiliser des indicateurs environnementaux. L’approche ou les approches refléteront les circonstances uniques de la région, les données disponibles pour entreprendre une analyse, ainsi que les objectifs et les priorités des personnes qui y vivent.

Projets d’indicateurs environnementaux remarquables

Au Canada, plusieurs organismes et groupes élaborent et utilisent des indicateurs environnementaux liés au poisson et à son habitat dans le cadre de leurs initiatives d’évaluation spécifiques aux bassins versants.

Dans ses rapports sur les bassins versantsFootnote 2, le Fonds mondial pour la nature (WWF) Canada a élaboré un cadre d’évaluation et l’a utilisé pour examiner les indicateurs de santé (hydrologie, qualité de l’eau, invertébrés benthiques et poissons) et les menaces (pollution, perte d’habitat, fragmentation de l’habitat, surutilisation de l’eau, espèces envahissantes, changement climatique et altération des flux) dans chacun des 164 sous-bassins versants du Canada.

Dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, le Canada, les États-Unis et de nombreux partenaires évaluent l’état de chacun des Grands Lacs à l’aide de neuf indicateurs de haut niveau de la santé de l’écosystème (eau potable, plages, consommation de poisson, état des produits chimiques toxiques, état de l’habitat et des espèces, état des nutriments et des algues, prévention des espèces envahissantes, état des eaux souterraines, répercussions sur les bassins versants et tendances climatiques). Le rapport 2022 sur l’état des Grands Lacs montre que si des progrès sont réalisés sur de nombreux fronts, des menaces telles que les nutriments et les espèces envahissantes sont présentes dans certaines régions, et le changement climatique accroît les répercussions de certaines menaces.

Le programme des Indicateurs canadiens de la durabilité de l’environnement fournit des données et des renseignements qui permettent d’effectuer un suivi du rendement du Canada à l’égard d’enjeux clés en matière de durabilité de l’environnement comme le changement climatique et la qualité de l’air, la qualité de l’eau et sa disponibilité, et la protection de la nature. Les indicateurs sont préparés par Environnement et Changement climatique Canada avec l’appui d’autres ministères fédéraux et ministères provinciaux et territoriaux.

L’activité humaine et l’environnement 2021 : Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada présente certaines des statistiques les plus récentes sur l’étendue et l’état des écosystèmes du Canada, ainsi que des estimations de l’offre et de l’utilisation de certains services écosystémiques.

Nous avons également achevé récemment un processus du Secrétariat canadien des avis scientifiques visant à examiner les indicateurs potentiels, les paramètres et les seuils correspondants pour refléter la santé de l’habitat dans les Grands Lacs inférieurs et les versants est de l’Alberta.

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