Sélection de la langue

Recherche

Fait saillant de l’habitat : évaluation de la connectivité de l’habitat aquatique en Nouvelle-Écosse

La connectivité de l’habitat est essentielle à un réseau aquatique sain : si l’habitat est connecté, les populations de poissons sont généralement plus grandes, en meilleure santé et moins sensibles à la dégradation de l’habitat.

Cours d'eau peu profond bordé par une forêt. La rive gauche du ruisseau est faite de pierres et de roches.

Sur cette page

Barrages et autres installations de régulation des eaux – détermination de la quantité d’habitats inaccessiblesMesures de gestion pour améliorer

La Nouvelle-Écosse compte plus de 600 barrages et installations de régulation des eaux, dont bon nombre contribuent à la fragmentation de l’habitat aquatique. La majorité de ces barrages sont utilisés pour retenir ou stocker l’eau pour la production d’hydroélectricité, les besoins municipaux et les utilisations agricoles. De nombreux petits barrages servent à retenir l’eau à des fins de conservation de la faune, notamment en créant et en maintenant des zones humides.

Chaque bassin versant primaire de la Nouvelle-Écosse a été analysé pour déterminer la quantité d’habitat en amont qui est inaccessible aux poissons migrateurs, présentée comme la proportion de la longueur totale du cours d’eau en amont d’un barrage ou d’une autre installation de régulation des eaux qui est infranchissable. La quantité d’habitat inaccessible aux espèces de poissons migrateurs dépend à la fois de l’emplacement de l’installation de régulation des eaux dans le bassin versant (un grand barrage à la sortie du cours principal d’une rivière est susceptible de restreindre l’accès à une plus grande superficie de l’habitat du poisson qu’une petite installation de régulation des eaux sur un affluent dans les eaux d’amont d’un bassin versant) et de la présence ou non d’une passe à poisson au niveau de l’installation. Dans le cadre de cette analyse, le passage du poisson a été déterminé uniquement en fonction de la présence ou de l’absence d’une passe à poisson à un emplacement particulier du barrage, sans une évaluation du bon fonctionnement ou de l’efficacité de la passe à poisson. Une passe à poisson, également appelée échelle à poissons, est une structure construite près d’un obstacle pour faciliter la migration des poissons. Il est important de noter que les passes à poisson sont généralement conçues pour une espèce précise et peuvent mal fonctionner pour d’autres espèces ou lorsque la plage de débit d’eau dépasse la plage de fonctionnement de l’installation.

L’analyse a révélé que les bassins versants présentant les plus grandes proportions d’habitat inaccessible en raison de barrages se trouvent dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, comme le montre la carte ci-dessous. En particulier, les bassins des rivières Mersey, Sissiboo/Bear et Sainte-Croix présentent les plus grandes proportions de longueur totale de cours d’eau inaccessible aux espèces de poissons migrateurs, en raison de barrages ou d’autres installations de régulation des eaux sans passe à poisson vers l’amont (60,5%, 53,9% et 41,5%, respectivement). Dans les bassins des rivières Meteghan, Annapolis, et Gold, plus de 20% de la longueur totale de ces cours d’eau se trouve en amont de barrages sans passe à poisson vers l’amont. À l’inverse, cinq bassins versants ne contiennent aucun barrage ou aucun barrage sans passe à poisson : Missaguash, Country Harbour, Barrington/Clyde, Liscomb, et River Denys.

Il est important de noter que l’évaluation fournit un indicateur de la quantité relative d’habitat accessible aux espèces migratrices, mais qu’elle ne tient pas compte de la qualité de l’habitat.

Proportion de la longueur totale des cours d’eau en amont d’un barrage ou d’une installation de régulation des eaux en Nouvelle-Écosse
Proportion de la longueur totale des cours d'eau en amont d'un barrage ou d'une installation de régulation des eaux en Nouvelle-Écosse. Version texte ci-dessous.
Proportion de la longueur totale des cours d’eau en amont d’un barrage ou d’une installation de régulation des eaux en Nouvelle-Écosse - Version texte, sources de données et méthodes

Sources de données et méthodes

Pour compléter la mesure de la proportion de la longueur des cours d’eau en amont de barrages infranchissables, les emplacements des barrages (et des installations de régulation des eaux) dans chaque bassin versant primaire ont été compilés à partir de diverses sources, notamment :

  • les installations de régulation des eaux de la Nouvelle-Écosse, telles que compilées par le ministère de l’Environnement et du Changement climatique de la Nouvelle-Écosse et par Pêches et Océans Canada
  • les installations de régulation des eaux des systèmes hydroélectriques
  • les obstacles au passage du poisson (barrages) selon l’outil d’évaluation de la présence de saumons (SPATLAS), élaboré par Pêches et Océans Canada
  • les installations de régulation des eaux exploitées à des fins de conservation de la faune

L’information sur le passage du poisson a été prise en compte pour chaque emplacement de barrage, en fonction des meilleurs renseignements auxquels le MPO avait accès. Le passage du poisson a été déterminé en fonction de la présence d’une passe à poisson et de l’information accessible sur le passage du poisson pour certains ensembles de données sur les barrages. L’évaluation du bon fonctionnement et de l’efficacité des passes à poisson ne faisait pas partie de cette analyse, on a donc supposé que la présence d’une passe à poisson indiquait qu’un barrage offrait un passage adéquat pour les poissons. À l’aide de l’extension FIPEXNote de bas de page 1 du logiciel ArcGIS Desktop, la longueur totale (en km) des cours d’eau se trouvant en amont d’un barrage infranchissable a été calculée pour chaque bassin versant primaire. L’outil FIPEX utilise un réseau géométrique hydrologique (p. ex. le Réseau hydro national) représentatif du réseau de cours d’eau d’un bassin versant, en conjonction avec les emplacements des obstacles en milieu aquatique pour calculer diverses évaluations de la connectivité de l’habitat aquatique. Tous les barrages sans passe à poisson ont été utilisés pour l’analyse FIPEX, qui a calculé les longueurs totales et en amont immédiat pour chaque emplacement d’obstacle. La valeur de la longueur immédiate correspond à la longueur du réseau de cours d’eau entre un obstacle et l’obstacle suivant en amont, tandis que la longueur totale fait référence à la longueur totale du réseau de cours d’eau en amont d’un obstacle, indépendamment de la présence d’autres obstacles en amont. Pour calculer la proportion de longueur des cours d’eau en amont de barrages infranchissables à l’échelle d’un bassin versant primaire, la somme de toutes les valeurs de longueur en amont immédiat a été calculée pour tous les barrages dans le bassin versant, et divisée par la longueur totale des cours d’eau de l’ensemble du bassin versant.

Sources de données pour le fond de carte

General Bathymetric Chart of the Oceans GEBCO_08 Grid, National Oceanic and Atmospheric Administration, National Geographic, Garmin, HERE, Geonames.org, and Esri.

Proportion de la longueur totale des cours d’eau en amont d’un barrage ou d’une installation de régulation des eaux en Nouvelle-Écosse
Bassin versant principal Proportion de la longueur du cours d’eau en amont des barrages sans passage du poisson vers l’amont (%)
Annapolis 27.07
Barrington / Clyde -
rivière Cheticamp 6.39
Clam Harbour / St. Francis 2.82
Country Harbour -
rivière East / Indian  17.51
East / Middle / West (Pictou) 0.86
East / West  (Sheet Harbour) 3.93
Economy 5.02
French 0.49
Gaspereau 16.39
Gold 20.95
Grand 0.65
Herring Cove / Medway 8.93
Indian 17.51
Isle Madame 2.47
Kelly / Maccan / Hebert 3.24
Kennetcook 2.31
LaHave 0.29
Liscomb -
Margaree 0.11
Mersey 60.50
Meteghan 28.41
Missaguash -
Musquodoboit 6.91
New Harbour / Salmon 3.08
North / Baddeck / Middle 0.08
Parrsboro 5.10
Philip / Wallace 3.78
rivière Denys / Big -
rivière Inhabitants 5.86
rivière John 4.76
Roseway / Sable / Jordan 4.07
Sackville 10.01
Salmon / Debert 4.06
Salmon / Mira 2.34
Shubenacadie / Stewiacke 3.07
Sissiboo / Bear 53.93
South / West 3.40
St. Croix 41.54
St. Mary’s 0.13
Tangier 0.32
Tidnish / Shinimicas 4.21
Tracadie 6.36
rivière Tusket  11.58
Wreck Cove 0.18

Répercussions de longue date des barrages sur le corégone de l’Atlantique, une espèce en voie de disparition

Illustration d'un poisson avec un ventre blanc, un dos bleu foncé et une nageoire caudale fourchue.
Corégone atlantique. Crédit photo : Jeffrey C. Domm

Autrefois une espèce anadrome présente dans les bassins versants de la rivière Tusket et de la Petite Rivière, le corégone de l’Atlantique a subi un déclin important et sa répartition est maintenant limitée à trois lacs du réseau de la Petite Rivière. Les raisons de ce déclin ne sont pas entièrement connues, mais on pense que la construction d’obstacles à la migration y a contribué. Depuis que les Européens ont colonisé la Nouvelle-Écosse, des barrages ont été construits sur la plupart des rivières et ruisseaux principaux dans le sud-ouest de la province. En 1926, il y avait 92 barrages sur 33 rivières du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse entre les rivières Annapolis et Sackville. De nombreux barrages sur la Petite Rivière et la rivière Tusket datent d’avant la promulgation de la Loi sur les pêches en 1868Note de bas de page 2.

Densité des franchissements de cours d’eau

Les franchissements de cours d’eau sont installés aux endroits où les lignes routières et ferroviaires traversent des ruisseaux ou des rivières. En général, des ponts sont utilisés pour les grands franchissements, tandis que des ponceaux sont utilisés pour les petits franchissements.

Trois ponceaux ronds sous une route. Les ponceaux se trouvent au-dessus du niveau d'eau du cours d'eau et l'eau s'écoule des ponceaux.
Un ponceau perché peut être facile à identifier en raison de la différence de hauteur entre l'exutoire du ponceau et le bassin de tranquillisation.

Les répercussions sur l’habitat aquatique sont généralement attribuables à des franchissements de cours d’eau conçus, installés ou fonctionnant de manière inappropriée, notamment les ponceaux qui ne fonctionnent pas correctementNote de bas de page 3. Par exemple, des ponceaux mal conçus ou fonctionnant mal peuvent être incapables de supporter des débits d’eau élevés, entraînant des inondations dans les zones riveraines et terrestres et des dommages au cours d’eau en amont et en aval. En outre, des ponceaux mal conçus ou fonctionnant mal peuvent entraver le déplacement des poissons. Les ponceaux bloqués ou « perchés » peuvent constituer un obstacle physique au passage des poissonsNote de bas de page 4.

Les ponceaux peuvent également avoir des répercussions sur les niveaux d’eau et la vitesse d’écoulement de l’eau. Un ponceau surdimensionné peut entraîner une profondeur d’eau insuffisante pour que les poissons puissent y nager, tandis qu’un ponceau sous-dimensionné peut entraîner des vitesses d’écoulement élevées qui dépassent la capacité de nage de certains poissonsNote de bas de page 5. La plupart des espèces de poissons indigènes de la Nouvelle-Écosse peuvent nager pendant quelques minutes avant de devoir se reposer. Cela signifie que si un ponceau est trop long, les poissons s’épuiseront avant de pouvoir le traverser, à moins que des chicanes ou d’autres éléments ne soient prévus pour créer des zones de repos dans le ponceau. Des débris, tels que la végétation, les débris ligneux ou les éléments non naturels, peuvent s’accumuler au fil du temps à l’entrée des ponceaux et constituer un obstacle physique au passage des poissons.

Il y a plus de 30 000 endroits en Nouvelle-Écosse où des routes traversent des ruisseaux ou des rivières. On trouve des ponceaux à la majorité de ces franchissements de cours d’eau. Pour obtenir la densité des franchissements de cours d’eau, le nombre total de franchissements a été divisé par la longueur totale du réseau de cours d’eau (en kilomètres) pour chaque bassin versant primaire. L’analyse a révélé que les plus fortes densités de franchissements de cours d’eau se trouvent dans les bassins versants des rivières East/Middle/West (Pictou) (0,60 franchissement/km), Isle Madame (0,54 franchissement/km), Gaspereau (0,53 franchissement/km), Meteghan (0,52 franchissement/km), Tracadie (0,51 franchissement/km), French (0,51 franchissement/km), Annapolis (0,49 franchissement/km), Sackville (0,49 franchissement/km), Gold (0,46 franchissement/km) et Parrsboro (0,45 franchissement/km). Les bassins versants présentant les plus faibles densités de franchissements de cours d’eau sont deux des rivières Missaguash (0,03 franchissement/km), Cheticamp (0,08 franchissement/km), Wreck Cove (0,13 franchissement/km), Mersey (0,17 franchissement/km) et Roseway/Sable/Barrington (0,18 franchissement/km).

Densité des franchissements de cours d’eau en Nouvelle-Écosse (nombre/km)
Version texte ci-dessous.
Densité des franchissements de cours d’eau en Nouvelle-Écosse (nombre/km) - Version texte, sources de données et méthodes

Sources de données et méthodes

La cartographie de la densité des franchissements de cours d’eau a été réalisée à l’aide de la carte au 1:50 000 du Réseau routier national (RRN) de Canvec en conjonction avec le Réseau versant national (RHN). Tous les types de routes ont été superposés aux réseaux de cours d’eau du RHN à l’aide de l’outil Intersect disponible dans le logiciel ArcGIS, qui a généré les emplacements géographiques de tous les franchissements de cours d’eau. Une jointure spatiale a ensuite été appliquée pour calculer le nombre total de points de franchissement de cours d’eau situés dans chaque bassin versant primaire. Pour obtenir la mesure de la densité des franchissements, le nombre total de franchissements a été divisé par la longueur totale du réseau de cours d’eau (en km) pour chaque bassin versant primaire.

Tous les produits cartographiques finaux sont présentés en utilisant une classification quantile, dans laquelle chaque classe contient un nombre égal de bassins versants. Par exemple, les bassins versants présentant les deux plus faibles densités de franchissements de cours d’eau font partie de la première classe, tandis que les bassins versants présentant les deux plus fortes densités de franchissements de cours d’eau font partie de la dernière classe. Les couleurs plus foncées indiquent les bassins versants présentant une plus grande densité de franchissements de cours d’eau, de barrages et la plus grande proportion de longueur de cours d’eau en amont de barrages infranchissables, tandis que les couleurs plus claires indiquent une plus faible densité de franchissements de cours d’eau, de barrages et la plus faible proportion de longueur de cours d’eau en amont de barrages infranchissables.

Sources de données pour le fond de carte

General Bathymetric Chart of the Oceans GEBCO_08 Grid, National Oceanic and Atmospheric Administration, National Geographic, Garmin, HERE, Geonames.org, and Esri.

Densité des franchissements de cours d’eau en Nouvelle-Écosse
Bassin versant principal Densité des franchissements de cours d’eau (nombre de franchissements/km de cours d’eau)
Annapolis 0.49
Barrington / Clyde 0.20
rivière Cheticamp 0.08
Clam Harbour / St. Francis 0.40
Country Harbour 0.30
rivière East / Indian  0.38
East / Middle / West (Pictou) 0.60
East / West  (Sheet Harbour) 0.24
Economy 0.42
French 0.51
Gaspereau 0.53
Gold 0.46
Grand 0.44
Herring Cove / Medway 0.31
Indian 0.22
Isle Madame 0.54
Kelly / Maccan / Hebert 0.38
Kennetcook 0.35
LaHave 0.43
Liscomb 0.24
Margaree 0.25
Mersey 0.17
Meteghan 0.52
Missaguash 0.03
Musquodoboit 0.39
New Harbour / Salmon 0.22
North / Baddeck / Middle 0.25
Parrsboro 0.45
Philip / Wallace 0.37
rivière Denys / Big 0.44
rivière Inhabitants 0.42
rivière John 0.42
Roseway / Sable / Jordan 0.18
Sackville 0.49
Salmon / Debert 0.36
Salmon / Mira 0.41
Shubenacadie / Stewiacke 0.42
Sissiboo / Bear 0.42
South / West 0.42
St. Croix 0.39
St. Mary’s 0.32
Tangier 0.22
Tidnish / Shinimicas 0.34
Tracadie 0.51
rivière Tusket  0.33
Wreck Cove 0.13

En Nouvelle-Écosse, le programme Adopt a Stream a élaboré des outils pour aider les organismes locaux d’intendance des bassins versants à recueillir des données sur une variété de paramètres qui influencent la franchissabilité des ponceaux dans la province. On peut calculer la franchissabilité en recueillant des renseignements sur le ponceau (p. ex. les dimensions, les matériaux, la forme, le matériau du fond), son fonctionnement (p. ex. le refoulement, l’encastrement, la chute du débit sortant, la pente) et les caractéristiques en amont et en aval (p. ex. l’élévation, la profondeur de l’eau, le débit)Note de bas de page 6. La base de données analytique sur la connectivité de l’habitat aquatique (ACAD) du programme Adopt a Stream contient des données sur la franchissabilité des ponceaux pour cinq espèces de poissons (le saumon atlantique, l’omble de fontaine, l’anguille, l’alose et l’éperlan) et caractérise les ponceaux comme suit : obstacle complet, obstacle partiel, obstacle potentiel, obstacle franchissable ou données insuffisantes. 

Les données sur les ponceaux provenant de l’ACAD ont été analysées pour les quatre bassins versants primaires qui ont fait l’objet du plus grand nombre d’évaluations de ponceaux : Annapolis, Shubenacadie/Stewiacke, St. Mary’s et LaHave. Bien que le nombre de ponceaux évalués ne représente qu’une partie du nombre total de ponceaux dans ces bassins versants, l’information présentée dans le tableau ci-dessous donne un aperçu de la franchissabilité des ponceaux en Nouvelle-Écosse. Par exemple, entre 26% et 47% des ponceaux de ces quatre bassins versants constituent un obstacle complet au passage des poissons.

Franchissabilité des ponceaux évalués dans quatre bassins hydrographiques de la Nouvelle-Écosse.
Graphiques montrant la praticabilité des ponceaux évalués dans les bassins versants de St Mary's, LaHave, Annapolis et Shubenacadie en Nouvelle-Écosse. Version texte ci-dessous.
Franchissabilité des ponceaux évalués dans quatre bassins hydrographiques de la Nouvelle-Écosse - Version texte
Franchissabilité des ponceaux évalués dans quatre bassins hydrographiques de la Nouvelle-Écosse
État des ponceaux Pourcentage de ponceaux évalués
Annapolis (382) Shubenacadie/Stewiacke (370) St. Mary’s (96) LaHave (93)
Franchissables 26% 11% 46% 22%
Obstacle possible 17% 27% - 16%
Obstacle partiel 1% - - -
Obstacle total 39% 26% 47% 29%
Données insuffisantes 17% 36% 7% 33%

Mesures de gestion pour améliorer la connectivité de l’habitat aquatique

On peut adopter un éventail d’approches pour résoudre les problèmes de passage du poisson posés par les barrages et les franchissements de cours d’eau, de l’utilisation d’outils réglementaires jusqu’aux partenariats avec des groupes locaux d’intendance des bassins versants qui remettent en état les ponceaux pour améliorer le passage.

Outils réglementaires

Les ouvrages, entreprises ou activités doivent prévoir le passage des poissons pour être conformes à la Loi sur les pêches. Ceux qui pourraient avoir des répercussions sur la connectivité de l’habitat et le passage du poisson nécessitent aussi généralement une surveillance réglementaire provinciale. Le MPO a conclu des ententes avec la province de la Nouvelle-Écosse afin d’offrir une approche à « guichet unique » pour l’examen des projets et la prestation de conseils en vertu de la Loi sur les pêches, de la Loi sur les espèces en péril et du Activities Designation Regulations (règlement sur la désignation des activités) de la loi sur l’environnement de la province. L’approche à « guichet unique » n’empêche pas le MPO d’utiliser d’autres outils ministériels pour protéger le poisson et son habitat.

Consultez les exigences provinciales pour plus d'informations.

Une personne portant une veste de sécurité réfléchissante se tient dans le ruisseau en aval d'un ponceau et tient une perche de relevé. Une autre personne se tient sur la route en amont du ponceau et prend des notes.
Un employé du MPO évalue un ponceau pour déterminer s'il répond aux exigences relatives au passage du poisson.

Le MPO examine les propositions relatives :

Il examine ces projets au cas par cas dans le but d’améliorer le passage du poisson et de réduire les répercussions en amont et en aval.

La planification, la conception et l’installation de nouveaux ponceaux et l’entretien des ponceaux existants doivent satisfaire aux exigences relatives au passage du poisson en vertu de la Loi sur les pêches. En 2002, le MPO a effectué une évaluation aléatoire de 50 installations de petits ponceaux en Nouvelle-Écosse réalisées entre 1996 et 2000. L’évaluation a révélé qu’une partie importante des installations de ponceaux contribuait à la fragmentation de l’habitat, c’est-à-dire des endroits où le passage du poisson était empêché par des ponceaux perchés ou par des ponceaux ayant une pente supérieure à 0,5%. Dans de nombreux cas, on aurait pu réduire la fragmentation de l’habitat en modifiant la conception du ponceauNote de bas de page 7. Le document Guidelines for the Design of Fish Passage for Culverts in Nova ScotiaNote de bas de page 8 a été préparé pour fournir l’information nécessaire à la conception, à l’installation et à l’entretien adéquats des ponceaux afin que ces franchissements de cours d’eau répondent aux exigences relatives au passage du poisson prévues par la Loi sur les pêches. Combinées à une surveillance accrue de la conformité et à une formation des installateurs, ces directives contribuent à faire en sorte que les poissons puissent se déplacer plus librement dans les bassins versants de la Nouvelle-Écosse.

Restauration

Une échelle à poissons en béton est installée sur une pente, avec une colline gazonnée à gauche et un sentier à droite.
La passe migratoire du barrage hydroélectrique de White Rock sur la rivière Gaspereau.

L’un des outils permettant d’atténuer les répercussions des barrages consiste à installer une passe à poisson pour améliorer la connectivité. Les passes à poisson peuvent être utilisées autour d’obstacles naturels (p. ex. des chutes d’eau) ou anthropiques (p. ex. des barrages) et doivent être conçues en tenant compte des espèces ciblées (en particulier leur capacité de nage) ainsi que de l’hydrologie. Au début des années 1900, Denil a conçu l’une des premières structures de passe à poisson avec des déflecteurs qui créent une série de chicanes perpendiculaires à l’écoulement de l’eau, ce qui crée des tourbillons pour réduire la vitesse en aval.

Dans les cas où un ponceau ne permet pas le passage du poisson et que l’on ne prévoit pas de le remplacer dans un avenir proche, il peut être nécessaire de le remettre en étatNote de bas de page 9. Pour établir la priorité des ponceaux à remettre en état, il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs, notamment la quantité d’habitats en amont, la complexité du site, l’état du ponceau existant et la présence d’espèces aquatiques envahissantesNote de bas de page 10.

Les techniques de remise en état comprennent l’installation d’une goulotte de sortie, de chicanes, d’un déversoir en aval ou d’une échelle à poissonNote de bas de page 11Note de bas de page 12 :

Goulotte de sortie
dispositif pouvant être installé sur un ponceau à dalot ou à tuyau rond lorsque l’élévation de la sortie du ponceau existant est trop élevée et que le ponceau est « perché ». La goulotte est une solution temporaire sous la forme d’une encoche étroite qui guide les poissons dans le ponceau. Elle renvoie également de l’eau dans le ponceau, créant ainsi une profondeur d’eau.
Chicane
Dispositifs installés sur le fond d’un ponceau à dalot ou à tuyau rond pour retenir l’écoulement de l’eau, ce qui ralentit la vitesse d’écoulement de l’eau. Les chicanes créent également des zones où les poissons peuvent se reposer.
Déversoir
Installation de régulation qui peut être installée en aval d’un ponceau pour dissiper l’énergie et renvoyer de l’eau dans le ponceau.
Échelle à poisson
Dispositif utilisé lorsque les autres techniques de remise en état ne sont pas suffisantes en raison d’un important décalage de niveau. Elle fonctionne de la même manière qu’une passe à poisson miniature.

Image 1: Chute installée sur un ponceau perché.

Image 2: Un grand ponceau avec une série de déflecteurs.

Image 3: Un grand ponceau avec une série de déflecteurs.

Image 4: Dalot de l'échelle à poissons adjacent à un ponceau.

Si diverses structures, telles que les barrages et les ponceaux, peuvent entraver le déplacement des poissons indigènes et affecter leur capacité à mener à bien divers processus vitaux, elles peuvent également empêcher le déplacement et la propagation des espèces aquatiques envahissantes. Cela pose un problème pour déterminer comment restaurer la connectivité de l’habitat dans les zones où des espèces aquatiques envahissantes ont été recensées. Lors de la prise d’une décision, il faut trouver un équilibre entre le risque d’isoler les espèces de poissons indigènes et le risque d’accroître la propagation d’espèces envahissantes.

Partenariats pour améliorer la connectivité de l’habitat aquatique

La résolution des problèmes de passage du poisson en Nouvelle-Écosse est un effort de collaboration entre le MPO, la province de la Nouvelle-Écosse, les organisations autochtones et de nombreux partenaires non gouvernementaux. En plus des rôles de la province et du programme Adopt a Stream décrits ci-dessus, de nombreuses organisations contribuent à la restauration et à la remise en état des obstacles pour améliorer le passage du poisson en Nouvelle-Écosse.

Ce contenu est également disponible dans un format interactif (StoryMap : Partenariats pour améliorer la connectivité de l'habitat aquatique).

Projet des cinq bassins versants

Grâce à un financement du Fonds pour la restauration côtière, le Maritime Aboriginal Peoples Council (MAPC) s’est penché sur des questions relatives à la connectivité de l’habitat dans le bassin versant primaire de Salmon/Debert, en particulier pour les rivières Chiganois, Debert, Folly, Great Village et Portapique, qui comprennent des zones désignées comme habitat essentiel pour le saumon atlantique de l’intérieur de la baie de Fundy, une espèce menacée. Dans un premier temps, l’équipe du projet a cartographié l’emplacement de tous les franchissements de routes dans ces cinq bassins versants, puis a visité les franchissements sur les rivières principales et les affluents afin d’évaluer le potentiel de libre passage du poisson. Bien que de nombreux franchissements soient des ponts ou des ponceaux correctement installés qui permettent le passage du poisson, certains franchissements ont été définis comme représentant une menace pour le passage du poisson. Par exemple, sur le ruisseau Galloping, un affluent de la rivière Chiganois, l’équipe du projet a repéré un ponceau en bois qui était « perché » et qui constituait un obstacle en hauteur pour les poissons qui remontaient le cours d’eau. Au moment des évaluations initiales sur le terrain, plus de 1 000 gaspareaux avaient été observés dans un bassin en aval du ponceau, incapables de se rendre en amont. Le MAPC, en collaboration avec plusieurs partenaires, a installé une passe munie de déflecteurs pour contourner le ponceau et faciliter le passage du poisson. Cette passe à poisson offre une pente ascendante graduelle et contient des chicanes qui réduisent la vitesse d’écoulement de l’eau et fournissent des zones de repos pendant le passage. Le MAPC a surveillé le site depuis l’installation de la passe et a observé des poissons l’utilisant pour se rendre dans des frayères de haute qualité auparavant inaccessibles en amont du ponceau.

Pont à Marshall’s Crossing

La Clean Foundation a recensé deux ponceaux en acier à Marshall’s Crossing, dans le bassin versant de la rivière East, dans le comté de Pictou, qui constituaient des obstacles à l’écoulement des eaux de marée et des eaux douces et qui empêchaient le passage du poisson. L’un des ponceaux s’était effondré sous le poids de la route et l’autre risquait également de s’effondrer. En 2019, en collaboration avec des partenaires, la Clean Foundation a coordonné le remplacement des ponceaux par un pont afin de rétablir un écoulement plus naturel, de restaurer le passage du poisson et d’améliorer l’habitat des zones humides de marée. La Clean Foundation a effectué un suivi approfondi du site pour en savoir plus sur la façon dont le projet a profité à l’écosystème, notamment en surveillant l’hydrologie, la végétation, les poissons et le sol du site. Le projet a été financé par le Fonds pour la restauration côtière et a été reconnu par Clean50 pour son utilisation d’une approche participative et de partenariats solides pour restaurer la dynamique des écosystèmes naturels.

Pour en savoir plus sur ce projet, consulter le site Web Clean Coasts de la Clean Foundation et la vidéo sur le projet de pont à Marshall’s Crossing réalisée par la Clean Foundation.

Évaluation et remise en état de l’obstacle sur la rivière Stewiacke

Depuis 2014, le Mi’kmaw Conservation Group (MCG) de la Confederacy of Mainland Mi’kmaq mène un projet à long terme visant à évaluer et à améliorer le passage du poisson dans l’ensemble du bassin versant de la rivière Stewiacke, grâce au financement du Programme d’intendance de l’habitat. Ce bassin versant contient un habitat essentiel pour la population de saumon atlantique de l’intérieur de la baie de Fundy, une espèce menacée. Il contient plus de 1 000 franchissements d’eau potentiels et le MCG a mené un certain nombre de projets pour évaluer systématiquement les ponceaux, cerner ceux qui constituent un obstacle à la migration du saumon et classer les activités de remise en état par ordre de priorité. Pour déterminer les priorités, le MCG tient compte de la quantité d’habitats en amont qui seront rendus accessibles, de leur qualité et de la présence d’espèces aquatiques envahissantes. Sur la base des évaluations réalisées, le MCG a remis en état plusieurs ponceaux dans le bassin versant de la rivière Stewiacke, en ajoutant des goulottes ou des chicanes ou en enlevant des débris, contribuant ainsi à l’accessibilité de l’habitat du saumon atlantique et d’autres espèces. Par exemple, un site sur le ruisseau Fall a bénéficié de l’installation d’une goulotte métallique, de chicanes et d’un dispositif servant à réduire la vitesse d’écoulement de l’eau. En plus de son travail sur la rivière, le MCG a développé un certain nombre de documents de sensibilisation pour renseigner les élèves et les jeunes sur le saumon atlantique. Le site Go Plamu Go donne aux élèves l’occasion d’explorer la base de données sur les ponceaux et de constater les répercussions des obstacles sur le saumon atlantique d’une manière amusante et interactive.

Passage du poisson et espèces aquatiques envahissantes

Le Clean Annapolis River Project (CARP) et le programme Adopt a Stream de la Nova Scotia Salmon Association ont collaboré à l’élaboration d’un outil destiné à aider les groupes d’intendance des bassins versants à établir l’ordre de priorité des projets d’amélioration de la connectivité de l’habitat aquatique. Plus précisément, le cadre décisionnel pour les projets de passes à poisson en Nouvelle-Écosse fournit aux gestionnaires de l’habitat des conseils et un cadre pour évaluer les risques et les avantages de l’amélioration de la connectivité de l’habitat dans les zones où se trouvent des espèces aquatiques envahissantes. Le cadre permet d’évaluer le risque d’invasion (c.-à-d. le risque posé par la présence d’espèces aquatiques envahissantes à la suite de l’amélioration du passage du poisson) par rapport au risque d’isolement (c.-à-d. le risque posé aux espèces indigènes par la fragmentation de l’habitat). Le développement de cet outil a été financé par le Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces aquatiques en péril.

Date de modification :