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Menaces pour le poisson et son habitat

Les écosystèmes aquatiques sont confrontés à de nombreuses menaces, qu’il s’agisse des activités humaines dans l’eau ou à proximité, de l’utilisation des terres dans le bassin hydrographique élargi, ou même d’événements naturels. L’énoncé de politique sur la protection du poisson et de son habitat (2019) présente les menaces généraux qui menacent la santé et la durabilité des poissons et de leur habitat :

Modification ou dégradation de l’habitat

Le saviez-vous?

La fragmentation de l'habitat est une forme de dégradation car elle sépare l'habitat en parties isolées. Cela peut perturber ou empêcher le passage des poissons vers les zones de l'habitat qui fournissent de la nourriture et un abri à l'espèce.

La modification de l’habitat désigne les changements de la fonction d’un écosystème aquatique qui le rend moins apte à subvenir aux besoins des poissons et d’autres espèces aquatiques. Par exemple, la modification du débit d’un cours d’eau par un barrage, le détournement de l’eau, des traversées de cours d’eau ou une extraction d’eau peuvent avoir des effets négatifs sur la ponte ou l’élevage, ou encore entraîner la mort des poissons. La perte ou la dégradation de l’habitat peut découler d’activités comme le remplissage de lacs, de cours d’eau ou de milieux humides qui créent des terres sèches ou des obstacles au passage du poisson (c’est-à-dire qui perturbent la connectivité de l’habitat du poisson).

Espèces aquatiques envahissantes

Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont des espèces de poissons, d’invertébrés ou de plantes qui ont été introduites dans un nouveau milieu aquatique, à l’extérieur de leur aire de répartition naturelle. Le Canada compte de nombreuses EAE, à la fois dans les écosystèmes d’eau douce et dans les écosystèmes marins. Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes du Canada énumère plus de 164 espèces aquatiques comme étant envahissantes. Quelques-uns des espèces envahissantes d’eau douce les plus visibles au Canada sont la carpe asiatique, la lamproie marine et la moule zébrée.

Les EAE peuvent être introduites accidentellement ou intentionnellement dans les eaux canadiennes par différents vecteurs, notamment par :

Puisqu’elles ont peu ou pas de prédateurs naturels, les EAE peuvent supplanter les espèces indigènes pour la nourriture et l’espace. Elles peuvent dégrader l’habitat en affectant la qualité de l’eau et en transportant des maladies ou des parasites.

Les impacts économiques des EAE comprennent :

Surexploitation des ressources halieutiques

La surexploitation des poissons, ou surpêche, désigne la capture de quantités de poissons qui ne sont pas durables, c’est-à-dire la pêche à un rythme qui nuit à la capacité de la population restante à se reconstituer ou à retrouver des niveaux sains. L’épuisement des stocks de poissons peut s’accompagner de graves conséquences économiques et modifier des réseaux alimentaires entiers.

La pêche peut également être à l’origine de l’épuisement et de la vulnérabilité des stocks de poissons pour les raisons suivantes :

Pollution

La pollution peut pénétrer dans les habitats d’eau douce à partir d’un large éventail de sources, notamment :

Ces apports peuvent nuire aux poissons et aux écosystèmes aquatiques de différentes manières. Par exemple, le phosphore est un nutriment présent dans la nature, ainsi que dans les produits fabriqués par l’être humain, comme les engrais et les détergents. À lui seul, le phosphore contribue à nourrir la vie dans le lac, mais lorsque nous ajoutons à cette charge naturelle, le phosphore suralimente le lac, provoquant la prolifération des populations d’algues et de plantes aquatiques, un processus appelé « eutrophisation » (ou enrichissement en nutriments). Ce processus peut empêcher la lumière du soleil d’atteindre les profondeurs de l’eau sous la surface, réduire les niveaux d’oxygène et modifier la composition des espèces ainsi que la biodiversité.

Changement climatique

Le changement climatique désigne les variations à long terme des températures et des conditions météorologiques, principalement causées par les activités humaines, en particulier la combustion des combustibles fossiles.

Le Rapport sur le climat changeant du Canada (2019), dirigé par Environnement et Changement climatique Canada dans le cadre du processus d’évaluation nationale du Canada, présente un résumé complet des connaissances actuelles sur la façon dont le climat du Canada a changé et sur les raisons de ce changement, ainsi que sur les changements prévus pour l’avenir. Quelques résultats clés indiquent ce qui suit :

Qu’est-ce que cela signifie pour le poisson et son habitat?

L’acidité accrue (acidification) peut réduire la disponibilité des ions carbonate (un élément nécessaire pour la formation du squelette et de la coquille de nombreux organismes) et accroître la solubilité des structures calcifiées existantes. Cette acidification peut se traduire par une diminution du nombre de mollusques et de crustacés, et une détérioration de la santé des mollusques, des crustacés et des coraux. L’acidification peut également rendre certains habitats inadéquats pour les différents stades de vie des organismes et favoriser la prolifération des algues.

La diminution de l’oxygène dissous et de la disponibilité des nutriments peut limiter la productivité biologique dans les eaux de surface et souterraines, tout en entravant la respiration des organismes aquatiques. De même, une disponibilité réduite des nutriments peut nuire à la croissance des organismes aquatiques, y compris ceux qui forment la base des réseaux alimentaires. 

L’augmentation des précipitations et le ruissellement qui s’ensuit ont été associés à un excès de nutriments dans les systèmes aquatiques, augmentant ainsi l’incidence de la prolifération d’algues nuisibles.

Les tempêtes extrêmes et les inondations peuvent accroître le ruissellement des contaminants dans le paysage et éroder les côtes et le littoral, ce qui augmente les charges de sédiments dans les systèmes aquatiques, dégradant ainsi la qualité de l’eau.

Les changements touchant les régimes de précipitations et les températures plus chaudes signifient que les conditions de sécheresse pourraient devenir plus fréquentes. Pour certains plans d’eau, la diminution du débit des rivières et/ou du volume d’eau des lacs signifie que l’eau se réchauffe rapidement lors des températures estivales chaudes. Les espèces indigènes qui ont évolué pour occuper ces habitats pourraient ne plus être en mesure de tolérer des températures plus élevées et leurs sources traditionnelles de nourriture pourraient devenir limitées ou même disparaître.

Le rapport sur l’état du saumon du Pacifique au Canada du ministère des Pêches et des Océans (MPO) explique comment les effets des changements climatiques sur les écosystèmes marins et d’eau douce se répercutent sur le saumon du Pacifique à chaque étape de son cycle de vie.

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