Ascidie jaune
Ciona intestinalis
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Si vous pensez avoir découvert une espèce aquatique envahissante :
- ne rejetez pas l'espèce à l'eau
- prenez des photos
- Remarque :
- l'emplacement exact (coordonnées GPS)
- la date d'observation
- identification des caractéristiques
- contactez-nous pour le signaler
Sur cette page
- Origine et répartition
- Caractéristiques d'identification
- Habitat
- Impacts écologiques et économiques
- Mode d'arrivée au pays
- Méthodes de dispersion
- Actions du gouvernement
- Pour plus d'information
- Références
L'Ascidie jaune est un tunicier solitaire envahissant qui serait originaire de l'Atlantique Nord-Est.
Origine et répartition
La présence d'Ascidie jaune en Amérique du Nord a été signalée pour la première fois dans l'est des États-Unis en 1850 et sur la côte est du Canada (Nouveau-Brunswick), en 1852. L'espèce était peu commune dans la région, jusqu'en 1997, lorsque de grandes abondances ont été découvertes sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. L'espèce été signalée pour la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard en 2004. L'espèce est maintenant présente :
- en Nouvelle-Écosse
- à l'Île-du-Prince-Édouard
- au Nouveau-Brunswick
- à Terre-Neuve
- aux Îles-de-la-Madeleine
L'Ascidie jaune a été identifiée pour la première fois à Terre Neuve et Labrador le 19 septembre 2012, durant un relevé en plongée des quais et des-brise lames, effectué par Pêches et Océans Canada à Burin, dans la baie Placentia. Il s'agissait de la première découverte de l'Ascidie jaune dans les eaux de cette province. Des relevés subséquents effectués en octobre et novembre 2012 ont révélé la présence de l'Ascidie jaune à Little Bay et à Marystown. Les plus fortes concentrations ont été observées à Little Bay, sur :
- des piliers de quais
- des coques de bateaux
- des câbles
- des bouées
- du varech
- des frondes de zostère
L'espèce a aussi été détectée en plus faibles concentrations sur des structures de quai à Burin et à Marystown. Jusqu'à maintenant, cette espèce n'a été signalée dans aucune exploitation aquacole de Terre Neuve et Labrador.
Caractéristiques d'identification
- Corps cylindrique, sans pédoncule, translucide, mou et lisse
- Se développe individuellement mais peut former des agrégations denses
- Couleur variable : jaune verdâtre pâle à orange rosé
- Taille : jusqu'à 15 centimètres de longueur
Espèces similaires (indigènes)
La patate de mer (Boltenia ovifera), le raisin de mer (espèces du genre Molgula), et la pêche de mer (Halocynthia pyriformis) sont des espèces indigènes de tuniciers solitaires qui peuvent être confondues avec l'ascidie jaune. Cependant, ces tuniciers solitaires indigènes, poussent généralement seuls ou en petits groupes; on ne les retrouve pas en agrégations denses. Ils diffèrent de l'Ascidie jaune par leur forme et leur texture:
- La patate de mer a la forme d'un hochet et possède une longue tige pouvant atteindre 13 centimètres
- Les raisins de mer sont sphériques, avec deux siphons rapprochés au sommet
- Le corps de la pêche de mer est plus ferme et plus arrondi, et sa peau est rugueuse
Habitat
La température et la salinité jouent un rôle important dans la croissance et la reproduction de l'Ascidie jaune. Dans les régions tempérées ou peu profondes, l'Ascidie jaune peut vivre de 12 à 18 mois et produire 2 générations par année; dans les zones plus froides et plus profondes, elle peut vivre de 2 à 3 ans mais ne se reproduire que durant 1 année ou moins.
Impacts écologiques et économiques
Comme l'Ascidie jaune est un animal qui se nourrit par filtrage, elle est un compétiteur naturel des autres filtreurs (dont les moules et autres bivalves commerciaux). Des exploitations aquacoles des Maritimes (principalement de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard) ont observé :
- une diminution de la taille et de l'état des moules d'aquaculture commerciale
- une augmentation des coûts de récolte dus à la nécessité d'éliminer les tuniciers
- des problèmes liés à la qualité de l'eau
L'Ascidie jaune se compose principalement d'eau; elle peut donc transporter un poids considérable lorsqu'elle forme de denses colonies. Or ce poids supplémentaire peut entraîner une hausse des coûts d'entretien des bateaux, en plus de réduire la vitesse des bateaux et leur maniabilité.
Mode d'arrivée au pays
L'Ascidie jaune est probablement arrivée dans les eaux canadiennes attachées aux coques de navires.
Méthodes de dispersion
La dispersion régionale de l'Ascidie jaune est fort probablement attribuable à l'encrassement de la coque des bateaux à déplacement lent tels que les barges flottantes et les petites embarcations de pêche et de plaisance, dans plusieurs zones côtières.
Actions du gouvernement
Pêches et Océans Canada surveille la répartition des espèces envahissantes formant des biosalissures (c'est-à-dire des espèces aquatiques qui vivent attachées à des surfaces dures) sur les côtes de l'Atlantique afin de détecter de nouvelles invasions et de suivre la propagation de l'Ascidie jaune. Les recherches se poursuivent en vue d'en apprendre davantage sur la biologie de cette espèce dans l'environnement de Terre-Neuve et Labrador et d'élaborer des stratégies d'atténuation et de communication visant à limiter et à prévenir la propagation de l'Ascidie jaune dans l'ensemble de la province.
Contrôle de l'abondance
L'Ascidie jaune est considérée comme l'espèce envahissante qui menace le plus la mytiliculture dans les provinces Maritimes; aussi faut-il tout mettre en œuvre pour éviter que cette espèce se propage aux installations de mytiliculture dans l'Est du Canada.
Les tuniciers peuvent se propager facilement par le déplacement d'engins de pêche, de mollusques et de bateaux de pêche commerciale et récréative. Afin de lutter contre la propagation de l'Ascidie jaune, il faut faire une inspection visuelle des coques des bateaux et des engins de pêche et les nettoyer régulièrement en les laissant sécher à l'air pendant au moins 48 heures. De plus, tout matériel végétal et animal et toute eau présente sur ces bateaux ou engins de pêche doivent être éliminés sur terre, en évitant qu'ils soient réintroduits dans l'eau. Tout doit être fait également pour éliminer les populations qui se trouvent sur les quais et les structures adjacentes.
L'établissement de relevés et la surveillance de l'Ascidie jaune sont des moyens efficaces d'en assurer la détection précoce. La détection précoce des populations nouvellement établies peut offrir la possibilité de maîtriser, de contenir ou, idéalement, d'éradiquer les nouvelles populations avant qu'elles se propagent.
Pour plus d'information
- Publications du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS)
- Fiches d'information - Les Tuniciers Envahissants
- Application de l'OQRB à l'évaluation du risque de l'espèce de tunicier envahissante Didemnum en Colombie-Britannique (SCCS docrech - 2007/056) (en anglais seulement)
Document de recherche - 2007/056 – Pêches et Océans Canada - Espèces Aquatiques Envahissantes : L'ascidie jaune dans les eaux de Terre-Neuve-Et-Labrador
Pêches et Océans Canada - 2011 - Avis scientifique issu de l'évaluation des risques posés par cinq espèces de tuniciers sessiles (SCCS AS - 2012/049)
- Biological Synopsis of the Solitary Tunicate [PDF] (Ciona intestinalis) (Anglais)
Références
- Carver, C.E., Mallet, A.L., and Vercaemer, B. 2006a. Biological Synopsis of the Solitary Tunicate Ciona intestinalis. Can. Manuscr. Rep. Fish. Aquat. Sci. 2746: v + 55 p.
- Pollock, L.W. 1998. A practical guide to the marine animals of Northeastern North America. New Brunswick (NJ) : Rutgers University Press. 367 p.
- Sargent, P., Wells, T., Matheson, K., McKenzie, C.M., and Deibel, D. 2013. First record of vase tunicate, Ciona intestinalis (Linnaeus, 1767) in coastal Newfoundland waters. BioInvasions Records 2(2). Sous presse.
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