Sélection de la langue

Recherche

 

Cadre de référence

Examen des éléments de la demande du promoteur d'utiliser de la roténone dans le but d'éradiquer l'achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu) dans le lac Miramichi (Nouveau-Brunswick)

Réponse des Sciences – Région du Golfe

Le 11 septembre 2019
Moncton (Nouveau-Brunswick)


Président : Matthew Hardy

Contexte

L'introduction de l'achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), une espèce non indigène du Nouveau-Brunswick, a été confirmée en 2008 et l'espèce est maintenant établie dans le lac Miramichi, un lac d'amont de la rivière Miramichi Sud-Ouest, dans le sud du golfe du Saint-Laurent (MPO 2009). Une évaluation des risques posés par l'introduction et l'établissement de cette espèce de poisson non indigène pour le saumon atlantique de la rivière Miramichi a mené à la conclusion qu'il existe une forte probabilité d'établissement généralisé de l'achigan à petite bouche dans la rivière Miramichi Sud-Ouest et dans les rivières de la région du Golfe en général (MPO 2009). Le risque global pour l'écosystème aquatique a été jugé élevé dans l'environnement lacustre, puisque l'on prévoit que l'achigan à petite bouche deviendra une composante dominante du réseau trophique et entraînera des réductions importantes du biote existant; l'incertitude a été jugée faible (MPO 2009). Le risque global a été jugé modéré dans l'environnement fluvial, une diminution mesurable de l'abondance des populations indigènes étant probable dans la plupart des endroits en raison de l'établissement de l'achigan à petite bouche; on a conclu que l'incertitude était élevée (MPO 2009).

Diverses options de confinement, de contrôle et d'éradication, y compris leur efficacité et leurs répercussions sur les composantes de l'écosystème, ont été examinées dans le contexte général des introductions de poissons non indigènes et plus particulièrement dans le lac Miramichi (Halfyard 2010). On a conclu que l'éradication par traitement chimique offrait la plus forte probabilité d'élimination complète dans le lac Miramichi; cependant, même dans les systèmes fermés, le traitement chimique n'est pas toujours efficace à 100 % et c'est le traitement qui a le plus de conséquences négatives sur les espèces indigènes non ciblées (MPO 2009; Halfyard 2010). Les barrières physiques ont été considérées comme la mesure immédiate la plus efficace pour contenir la propagation de l'achigan à petite bouche à l'extérieur du lac Miramichi, et de telles barrières ont été mises en place à partir de 2009 (Biron 2018). Des mesures de contrôle, notamment la pêche intensive dans le lac Miramichi pour éliminer les stades adulte et juvénile de l'achigan à petite bouche, ont été prises, et bien qu'elles aient réduit l'abondance de l'espèce dans le lac, elles n'ont pas permis de l'éliminer (Biron 2018).

En 2015, le gouvernement du Canada a révisé la Loi sur les pêches et adopté le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes (DORS/2015-121), qui autorisait les personnes visées par règlement (article 18) et désignées en vertu de l'alinéa 36(5)f) de la Loi à utiliser des piscicides pour lutter contre les espèces envahissantes; le MPO et plusieurs ministères provinciaux et territoriaux faisaient partie de ces personnes désignées, mais non la province du Nouveau-Brunswick. Le règlement précise également les espèces et les zones auxquelles il s'applique; l'achigan à petite bouche a été déterminé dans la partie 3 de l'annexe comme l'une de ces espèces dans les zones où il n'est pas indigène. En vertu de ce règlement, le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne pourrait autoriser l'emploi de substances toxiques pour le poisson au Nouveau-Brunswick en vue de lutter contre l'achigan à petite bouche, qui n'est pas une espèce indigène dans les provinces maritimes. Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes stipule également que les mesures de rechange et les répercussions sur le poisson, sur son habitat ou sur son utilisation doivent être prises en considération avant d'autoriser le rejet d'une substance nocive.

Une organisation non gouvernementale a présenté une demande au ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne afin qu'il autorise le dépôt d'une substance nocive pour combattre une espèce aquatique envahissante conformément au paragraphe 19(3) du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes DORS/2015-121 (REAE). La demande vise le dépôt de roténone dans le lac Miramichi afin d'éradiquer l'achigan à petite bouche.

Pour appuyer le processus décisionnel, le Programme des espèces aquatiques envahissantes  de la région du Golfe du MPO a demandé au Secteur des sciences du MPO d'examiner les éléments de la demande du promoteur.

Objectifs

L'examen devrait produire un avis sur la pertinence de l'information fournie et l'interprétation de la documentation, et déterminer les lacunes relatives aux considérations suivantes :

Les éléments précis de la demande à examiner sont la section 3 (tout), la section 4 (tout), la section 5.1, la section 7 (tout) et la section 8 (surveillance).

Publications prévues

Participation

Références

Biron, M. 2018. Review of the control and monitoring activities for Smallmouth Bass (Micropterus dolomieu) in Miramichi Lake, New Brunswick, in 2009 to 2017. Can. Manuscr. Rep. Fish. Aquat. Sci. No. 3166: ix + 38 p.
Halfyard, E.A. 2010. A review of options for the containment, control and eradication of illegally introduced smallmouth bass (Micropterus dolomieu). Can. Tech. Rep. Fish. Aquat. Sci. 2865: vi + 71 p.
MPO. 2009. Impacts potentiels de l'introduction d'achigan à petite bouche sur le saumon atlantique : Analyse des risques. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2009/003.

Avis

La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.

Date de modification :