Avis scientifique 2018/039
Conditions océanographiques dans la zone Atlantique en 2017
Sommaire
- Les problèmes mécaniques des navires et l'annulation et les retards des campagnes ont entraîné d'importantes lacunes dans l'évaluation des conditions océanographiques dans la zone atlantique en 2017. Les lacunes dans les données entraînent de grandes diminutions dans l'exactitude et la précision des séries observationnelles et peuvent limiter notre capacité à détecter les changements dans les conditions environnementales dans l'avenir.
- Les températures de la surface de la mer ont été supérieures à la normale en hiver sur le Plateau néo-écossais et la baie de Fundy, y compris un record (depuis 1985) sur le centre du Plateau néo-écossais (4W) en février. Les températures ont également été supérieures à la normale au large de la Nouvelle-Écosse en automne, y compris des records de série en octobre et en novembre sur l'est du Plateau néo-écossais (4X SS), en octobre et décembre dans l'est du golfe du Maine et la baie de Fundy et en novembre au centre du Plateau néo-écossais (4W). Les températures étaient généralement inférieures à la normale sur les Grands Bancs du Sud-Est (3N) pendant les mois sans glace, y compris un record en juin.
- L'étendue moyenne des glaces de mer en hiver était près de la normale sur le plateau de Terre-Neuve-et-Labrador, mais elle se classait au 6e rang le plus bas depuis le début des relevés en 1969 dans le golfe du Saint-Laurent. Une réapparition inhabituelle de glace très épaisse en provenance du Plateau du Labrador a touché le nord-est du golfe de la fin mai à la mi-juin.
- Les conditions de la couche intermédiaire froide de l'été variaient de plus froides que la normale dans les secteurs les plus septentrionaux (Île Seal et Baie Blanche) à supérieures à la normale dans la section du Bonnet flamand et sur le Plateau néo-écossais.
- Les températures sur le fond marin étaient normales ou supérieures à la normale dans toute la zone, y compris de très fortes anomalies sur le Plateau néo-écossais et dans les eaux plus profondes du nord du golfe du Saint-Laurent. Les températures au fond à la station de Rimouski sont demeurées élevées, mais ont diminué par rapport à un sommet record de la série observé en 2016.
- La stratification était élevée à toutes les stations d’échantillonnage à haute fréquence, sauf à Halifax 2. Dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent, cela a été attribué à la plus grande crue d'avril-mai enregistré (depuis 1948).
- Les inventaires de sels nutritifs en profondeur ont considérablement diminué en 2017, atteignant des creux record sur la majeure partie du Plateau néo-écossais. Les seules exceptions étaient le sud des Grands Bancs et le nord du golfe du Saint-Laurent où les inventaires étaient près de la normale. Les baisses ont été modestes dans la majeure partie du Plateau de Terre-Neuve, mais elles représentent la continuation des tendances récentes dans le golfe du Saint-Laurent et sur le Plateau néo-écossais.
- Les inventaires annuels de chlorophylle a étaient inférieurs à la normale sur les Grands Bancs, le détroit de Cabot et la partie est du Plateau néo-écossais, mais étaient normaux ou supérieurs à la normale dans le golfe du Saint-Laurent.
- Le début de la floraison printanière du phytoplancton a été retardé sur le Plateau de Terre-Neuve et normal ou précoce dans le golfe du Saint-Laurent et sur le Plateau néo-écossais; l'ampleur de la floraison était généralement inférieure à la normale, à l'exception du nord-ouest du golfe du Saint-Laurent qui était bien au-dessus de la normale; la durée de la floraison était très variable, avec de longues durées sur le Plateau de Terre-Neuve, dans le nord-ouest du golfe du Saint-Laurent, sur le Banc Western et le centre du Plateau néo-écossais, et près de la moyenne dans le reste de la zone.
- Les changements dans la communauté de zooplancton observé au cours des années récentes, caractérisée par une plus faible abondance du copépode Calanus finmarchicus riche en énergie, une plus grande abondance de petits copépodes et de non-copépodes, ont persisté en 2017 bien que l'intensité ait diminué par rapport à 2016. L’abondance de Calanus finmarchicus a augmenté sur la partie sud des Grands Bancs et dans l'est du golfe du Saint-Laurent alors qu'il y avait des baisses dans l’abondance de Pseudocalanus sp. et des non-copépodes dans une grande partie de la zone.
- La biomasse du zooplancton était inférieure à la normale dans l'ensemble de la zone, à l'exception de la ligne d'Halifax. Les plus fortes anomalies négatives ont été observées sur le Plateau de Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent.
- Un fort mélange vertical a eu lieu dans la mer du Labrador à l'hiver 2017, dépassant 1500 m de profondeur, et représente la cinquième année d'intensification progressive et d'approfondissement du mélange et de production d'eau de mer du Labrador (LSW) depuis 2012. Les couches supérieures, 0-200 m, et plus profondes, 200-2000 m, se sont refroidies depuis 2010, mais la LSW formée à l'hiver 2017 est la plus dense depuis le milieu des années 1990. Le courant du Labrador a été fort en 2016 et en 2017 par rapport aux quatre années précédentes alors qu'il était dans son état quasi normal. À la suite de l'annulation du relevé de recherche du printemps, il n'a pas été possible de mettre à jour le taux de diminution du pH ni d'évaluer l'état de la population de Calanus finmarchicus, le mésozooplancton dominant dans la mer du Labrador, en 2017.
Le présent avis scientifique découle de la dix-huitième réunion annuelle du Programme de Monitorage de la Zone Atlantique (PMZA) tenue du 20 au 23 mars 2018. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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