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Document de recherche 2021/048

Évaluation du crabe des neiges du plateau néo-écossais en 2018

Par Zisserson, B.M., Cameron, B.J., Glass, A.C., et Choi, J.S.

Résumé

En 2018, les débarquements de crabe des neiges (Chionoecetes opilio) dans le nord-est et le sud-est de la Nouvelle-Écosse ont atteint respectivement 742 t et 6 064 t, et 55 t dans la zone de pêche du crabe (ZPC) 4X pour la saison 2016–2017, soit une diminution de 9 % (nord-est), de 10 % (sud-est) et de 31 % (4X) par rapport à l’année précédente. Les totaux autorisés de captures de 2018 étaient de 786 t, 6 057 t et 110 t dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse, le sud-est de la Nouvelle-Écosse et la ZPC 4X, respectivement. Le TAC n’a pas été atteint dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse ni dans la ZPC 4X. En 2018, les taux de prise non normalisés étaient de 62 kg/casier levé dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse, de 116 kg/casier levé dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse et de 12 kg/casier levé dans la ZPC 4X en 2017-2018, ce qui représente une diminution de 31 % (nord-est), une augmentation de 23 % (sud-est) et une diminution de 52 % (4X) par rapport à l’année précédente. Le taux de capture de crabes à carapace molle dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse est passé d’environ 5 % en 2017 à 25 %, presque exclusivement pendant la pêche estivale. Dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, la présence relative de crabes à carapace molle était de 1,6 % pour la saison 2018. Les taux de rejet de crabes à carapace molle dans la ZPC 4X demeurent très bas, en raison du moment de la saison de pêche. Les prises accessoires d’espèces non ciblées sont très faibles (moins de 0,4 %) dans toutes les ZPC. Tant dans le nord-est que dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, on s’attend à un recrutement interne modéré dans la pêche au cours de la prochaine année (et probablement pendant trois ou quatre ans), d’après les histogrammes de taille et de fréquence. Dans la ZPC 4X, il semble y avoir un potentiel limité de recrutement interne (faible nombre de crabes de taille inférieure à la taille réglementaire) et externe (immigration en provenance des zones voisines) pour la pêche. Depuis 2016, il y a eu un recrutement important de crabes femelles dans le segment mature de la population de toutes les ZPC. Les avantages potentiels pour la population du recrutement et de la maturation des deux sexes sont tempérés par un certain nombre d’incertitudes, notamment l’influence de la prédation et des changements de température (en particulier dans la ZPC 4X et certaines parties de la ZPC 24). La prédation par le flétan atlantique est une source potentiellement importante et croissante de mortalité naturelle pour le crabe des neiges du plateau néo-écossais. Les résultats de l’approche de modélisation actuelle (stmv) produisent des estimations d’abondance avec une très faible variabilité interannuelle, en particulier dans le nord-est et le sud-est de la Nouvelle-Écosse. Cette hyperstabilité est incongrue avec les tendances en matière d’abondance temporelle observées dans la moyenne géométrique des densités selon les relevés, les fréquences de longueur, les taux de capture, etc. Cette disparité par rapport aux autres données indique qu’il faut faire preuve de prudence lorsqu’on utilise les estimations modélisées de la biomasse et de la mortalité par pêche. L’indice de la biomasse exploitable modélisée du crabe des neiges après la saison de pêche dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse était estimé à 3 203 t, contre 3 358 t en 2017. Dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, l’indice de la biomasse exploitable après la saison de pêche était de 33 190 t, par rapport à 32 040 t en 2017. Dans la ZPC 4X, la biomasse exploitable modélisée avant la saison de pêche était de 403 t, par rapport à 354 t en 2017. L’estimation de la mortalité par pêche (F) dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse pour 2018 est de 0,24, soit une augmentation par rapport à celle de 0,17 enregistrée en 2017. L’estimation de F dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse pour 2018 est de 0,22, en baisse par rapport à 0,26 en 2017. L’estimation de F dans la ZPC 4X pour 2017–2018 est de 0,23 (taux d’exploitation de 0,21), soit une diminution par rapport à 0,26 en 2016–2017. Dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse, les prélèvements par la pêche au cours des deux dernières saisons semblent avoir été fondés sur une stratégie de pêche trop agressive, les taux de capture ayant diminué et le TAC de 2018 n’ayant pas été atteint. Une approche plus prudente dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse pourrait stabiliser les taux de prise, protéger le recrutement à venir et permettre à la biomasse commerciale de se reconstituer. Les réductions substantielles du TAC au cours des trois dernières saisons ont aidé à maintenir un rendement stable de la pêche dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, malgré la contraction de l’habitat, la réduction du recrutement et l’augmentation de la prédation. La moyenne géométrique des prises de relevé est stable et, d’après la structure du stock, il est probable qu’il y aura un recrutement accru dans la pêche au cours de la prochaine saison. Une stratégie de pêche modérément plus agressive peut être envisagée. L’habitat dans la ZPC 4X est « marginal » par rapport aux autres ZPC. L’incertitude associée à cette zone est augmentée en raison du faible recrutement interne et des grandes variations interannuelles de la température. La population de crabes des neiges ne s’est pas remise de l’épisode d’eaux particulièrement chaudes de 2012–2013. Un TAC nul a été fixé pour la saison de pêche 2018–2019 en raison de la faible biomasse commerciale. Les captures lors des relevés de recherche indiquent que les niveaux de la biomasse commerciale dans la ZPC 4X demeurent très faibles, mais qu’ils se sont améliorés.

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