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Document de recherche 2021/009

Évaluation du potentiel de rétablissement du saumon chinook de l’Okanagan (Oncorhynchus tshawytscha) (2019)

Par Mahony, A., Challenger, W., Robichaud, D., Wright, H., Bussanich, R., Sharma, R., et Enns, J.

Résumé

Les saumons chinooks de l’Okanagan (Oncorhynchus tshawytscha), qui sont aussi appelés « saumons quinnats de l’Okanagan », forment la seule population canadienne du fleuve Columbia et sont génétiquement distincts des individus de toutes les autres populations canadiennes de saumons chinooks. Pour le peuple syilx de la Nation okanagan, le saumon chinook de l’Okanagan (appelé « Ntytix » par ce peuple) est considéré comme un aliment primaire de grande importance. Il faisait l’objet d’une pêche autochtone importante à des fins alimentaires et commerciales, mais peu d’individus persistent à l’état sauvage aujourd’hui. L’Okanagan Nation Alliance (ONA) participe activement à l’étude et à la conservation du saumon chinook de l’Okanagan. Elle contribue aussi à l’amélioration de l’habitat de fraie de la population grâce à l’installation de frayères près d’Oliver et de Penticton, et à des efforts visant à retirer les obstacles à la migration situés près des barrages et dans les affluents.

L’abondance de reproducteurs minimale de la population correspondait à une moyenne d’environ neuf individus de 2008 à 2012, puis elle a augmenté à une moyenne d’environ 50 individus de 2013 à 2017 (estimation maximale de 61 reproducteurs en 2015). En 2018, le nombre de reproducteurs a chuté aux niveaux de 2008 à 2012 (10 reproducteurs). En outre, il existe de nouveaux éléments probants indiquant la présence d’une population de saumons chinooks de printemps dans le bassin hydrographique de la rivière Okanagan, mais le présent document tient seulement compte du saumon chinook de l’Okanagan de type océanique qui remonte en été.

À l’heure actuelle, l’habitat de fraie de la rivière Okanagan permet d’accueillir une quantité maximale de 1 460 couples reproducteurs. Si l’on considère que l’abondance de la remonte de saumons chinooks de l’Okanagan est de quelques dizaines d’individus, il est improbable que la disponibilité de l’habitat physique représente un obstacle dans un avenir rapproché. Par contre, la réussite de la montaison d’adultes nés en écloserie pourrait éventuellement avoir des répercussions sur la disponibilité de l’habitat pour les individus sauvages. On considère que les refuges en eaux froides, comme ceux situés dans des affluents, sont importants, surtout compte tenu du réchauffement climatique.

On a cerné de nombreuses menaces pesant sur la population, y compris les répercussions causées par l’utilisation de ressources, les changements climatiques, les barrages, les modifications de l’écosystème ou la perte d’habitat, et les espèces envahissantes. On considère que l’immigration en provenance d’autres populations est improbable. Selon les conditions actuelles, l’analyse de la viabilité de la population effectuée indique que le saumon chinook de l’Okanagan n’atteindra pas la cible de rétablissement établie de 1 000 reproducteurs. Même s’il n’y avait plus de mortalité par pêche, la population devrait quand même faire l’objet de mesures de gestion intenses (amélioration de l’habitat ou programme d’ensemencement au moyen de saumons d’écloserie) pour atteindre cette cible de rétablissement. Si aucune autre mesure de gestion n’était mise en œuvre, il faudrait lancer un programme d’ensemencement visant le lâcher de 250 000 smolts ou plus par année pour que la probabilité associée à l’atteinte de la cible de rétablissement soit élevée (on a déterminé le nombre de smolts en considérant que la valeur adaptative des individus d’écloserie était la même que celle des individus sauvages; si cette valeur s’avérait plus faible, on devrait lâcher davantage de smolts pour compenser). L’ampleur des programmes d’ensemencement pourrait être réduite (p. ex., lâcher de 150 000 smolts ayant la même valeur adaptative que les individus sauvages chaque année) si ces programmes étaient combinés à d’autres mesures de gestion réduisant la mortalité des juvéniles ou des adultes.

Des initiatives de remise en état sont en cours, notamment la remise à un état plus naturel de parties canalisées de la rivière Okanagan, la création de frayères dans le chenal de Penticton, l’amélioration des passes à poissons permettant le franchissement de barrages et la production en écloserie.

Il reste encore certaines lacunes en matière de connaissances concernant les caractéristiques fondamentales du cycle vital du saumon chinook de l’Okanagan. Plus particulièrement, on devrait mener des études visant à évaluer l’importance de l’habitat de grossissement des juvéniles pour la survie ou le rétablissement de la population canadienne, y compris en examinant l’incidence d’espèces envahissantes. On devrait aussi entreprendre une mise à jour exhaustive des données sur l’habitat afin d’évaluer l’emplacement et l’importance des sources d’eau souterraine, et l’utilisation d’estuaires. En outre, on devrait étudier les limites associées aux températures et aux taux d’oxygène des eaux dans le cadre d’une évaluation sur l’habitat et le franchissement de barrages.

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