Sélection de la langue

Recherche

Veiller à la protection de l’environnement tout en augmentant la capacité grâce à la production terrestre de flétans de l’Atlantique

Rapport définitif
Halibut PEI Inc
PIAAM 2012-G07

Sommaire

Depuis 2008, Halibut PEI Inc (HPEI) élève des flétans de l'Atlantique avec succès dans l'installation Morning Star, une installation de viviers à homards remise à neuf située à Victoria, sur l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), tout en maintenant une très faible empreinte écologique. Dans le cadre de cette proposition, en plus de doubler la capacité de production de l'installation Morning Star, HPEI a construit une rallonge de 22 000 pieds carrés comportant un système aquacole à recyclage (SAR) hybride modulaire novateur visant à optimiser la croissance du flétan de l'Atlantique et a conçu, en collaboration avec Atlantech Group of Companies, un SAR hybride muni d'un système de gestion des déchets qui permet un nettoyage efficace des effluents qui quittent le site. Ces mesures permettront d'accroître la production et d'assurer la durabilité de l'élevage du flétan sur l'Î.-P.-É. Cette proposition fait partie d'une initiative plus importante visant à obtenir des investissements du secteur privé en vue d'une plus grande croissance dans l'ensemble de l'Î.-P.-É. et partout où l'on trouve également des puits d'eau salée exempte de pathogènes et dont la température est régulée de manière géothermique. L'ensemble de la croissance de HPEI se déroulera sur terre, en parc clos. Ce système modulaire à plusieurs bassins constitue un prolongement de notre installation de nurserie et de grossissement actuelle.

Ce système aquacole modulaire, partiellement financé par le PIAAM et conçu pour faire grossir les flétans de l'Atlantique de façon optimale et les faire passer d'un kilogramme à trois kilogrammes, augmentera l'efficience opérationnelle, facilitera l'utilisation optimale de l'eau et réduira les coûts énergétiques par kilogramme de flétan produit. Une fois qu'elle aura fait ses preuves, cette conception pourra être utilisée sur d'autres sites. Dans le cadre du projet général, HPEI continue d'élaborer des moyens plus éconergétiques de collecter les déchets, de réduire le volume actuel d'effluent et de minimiser la quantité sortante de solides en suspension. En collaboration avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), cette partie du projet permet de déterminer le taux de sédimentation des déjections de flétan (mucus et excréments), fournissant ainsi les renseignements nécessaires pour élaborer des méthodes d'autonettoyage éconergétiques. Un système de biofiltration unique qui semble prometteur pour assurer une exploitation efficiente et uniforme en dépit des hauts niveaux de mucus trouvés dans les effluents de flétans a été conçu par Atlantech. Le système de gestion des effluents nous permettra de conserver notre pratique actuelle qui consiste à apporter toutes les déjections recueillies dans des exploitations terrestres aux fins de compostage.

Ce projet du PIAAM fournit un exemple de système de production à capacités de grossissement et d'efficience opérationnelle accrues tout en conservant une faible empreinte environnementale. Le projet prend part à l'adaptation et à l'élaboration de technologies novatrices en biofiltration et en collecte éconergétique des déjections dans les effluents. HPEI continuera (tout au long du projet et après celui-ci) d'organiser des visites d'établissements d'enseignement, de collaborer avec des étudiants diplômés, ainsi que des personnes et des entreprises informées afin d'expliquer les objectifs du projet et de promouvoir davantage l'industrie du grossissement du flétan (parc d'engraissement) à l'Î.-P.-É. et ailleurs.

Introduction

Le flétan de l'Atlantique est une nouvelle espèce inscrite sur les listes du PIAAM et de l'Initiative nationale pour des plans d'action stratégiques en aquaculture de Pêches et Océans Canada qui visent à en augmenter la production au Canada atlantique. HPEI élève des flétans depuis septembre 2008 à l'installation Morning Star, une installation de viviers à homards remise à neuf située à Victoria, Î.-P.-É. (Canada). Dans notre système, le flétan s'est avéré être un poisson d'élevage très robuste et efficace. Ce projet du PIAAM a permis d'appuyer le prolongement de l'installation existante en doublant la capacité de grossissement du flétan de l'Atlantique. Après avoir publié une demande de propositions à l'échelle internationale, HPEI a choisi Atlantech Group of Companies pour concevoir le SAR à plusieurs bassins, selon un format modulaire qui peut être utilisé partout où des puits d'eau salée existent. La plupart des SAR sont axés sur la conservation des eaux et le maintien de l'état des eaux, y compris le réchauffement et le refroidissement de l'eau. Le SAR est conçu pour maintenir une température constante de dix degrés Celsius aux fins de grossissement optimal du flétan de l'Atlantique, et ce, uniquement à l'aide des eaux de puits géothermiques profonds de l'Î.-P.-É. sans nécessiter d'autre source d'énergie. Après quatre ans d'expérience à pomper les trois puits d'eau salée existants, HPEI a démontré que la température de l'eau accuse un retard d'environ cinq mois par rapport aux températures ambiantes saisonnières, ce qui offre la possibilité de combiner le SAR et l'ajout opportun d'un puits d'eau pour maintenir des conditions de croissances optimales pour le flétan de l'Atlantique. À mesure que les données de production seront recueillies et que l'installation fera ses preuves, ce projet favorisera l'accroissement de l'industrie du flétan à l'Î.-P.-É. et partout où des sources d'eau adéquates existent. La production accrue de flétans contribue à rendre l'ensemble de l'industrie d'élevage du flétan plus efficiente, profitable et suffisamment importante pour devenir un producteur clé à l'échelle mondiale. L'installation Morning Star a été initialement conçue en 2008 pour élever des flétans et les faire passer de 5 g à 3 kg de façon efficiente. La rallonge est conçue pour assurer un grossissement optimal des flétans de 1 kg à 3 kg, ce qui constitue la partie la plus efficiente et fiable de leur cycle de vie. Toutefois, en raison de l'expansion de l'industrie à l'Î.-P.-É. et ailleurs, ces installations pourraient, avec de légères modifications, produire des flétans qui passeraient de 5 g à 1 kg et les vendre à d'autres installations aquacoles dont le concept est semblable à celui de cette nouvelle rallonge. La réussite de cette initiative fera croître de façon importante le secteur de la pisciculture à l'Î.-P.-É.

HPEI fait tout en son pouvoir pour promouvoir l'industrie du grossissement du flétan de l'Atlantique à l'Î.-P.-É. et ailleurs. Le mandat de HPEI consiste toujours à participer aux projets de recherche coopératifs, à permettre à un public informé d'effectuer des visites et à répondre aux besoins d'étudiants issus de divers domaines d'étude, comme les aspirants-chefs, les étudiants inscrits à un programme menant à un diplôme dans le domaine de l'aquaculture, les étudiants en médecine vétérinaire et les étudiants en génie. L'industrie du grossissement du flétan est en voie de se développer de façon importante, et l'appui du PIAAM est essentiel à ce développement.

Objectifs de gestion des plans et du rendement, et résultats

Objectif 1 de l'activité : Construire l'infrastructure d'exploitation.

On prévoit construire un bâtiment aménagé de manière esthétique qui respecte tous les codes de construction et dans lequel la température de l'eau des bassins de flétans varie uniquement entre 9 et 11 degrés Celsius toute l'année. Le SAR hybride devrait avoir une efficacité électrique maximale permettant d'augmenter la production en minimisant les répercussions environnementales.

RÉSULTATS

Plus le projet est unique, plus les restrictions nuisent à sa progression. HPEI avait raisonnablement prévu commencer la construction de la rallonge de l'installation Morning Star en mai 2012. Bien que HPEI ait rencontré la population du village de Victoria et obtenu son appui pour le projet, une vive opposition s'est fait entendre. La réalisation des examens environnementaux a été plus longue que prévu en raison du nombre croissant de préoccupations exprimées par plusieurs parties. Le conseil du village a tout fait pour faire participer la population et les résidents estivaux à la prise de décisions, et cela est tout à son honneur. Parmi les circonstances, notons le fait que les réunions publiques nécessaires ont fini par avoir lieu en double, ce qui a prolongé les délais pour l'approbation du permis de construction. HPEI, réalisant que le grand bâtiment requis pour abriter la rallonge empêcherait d'admirer le paysage marin dans ce village axé sur le tourisme, a élaboré un plan d'aménagement coopératif en collaboration avec le conseil afin d'assurer une « harmonisation » optimale avec le village. Finalement, HPEI a reçu un soutien unanime pour l'obtention du permis de construction, mais la date de commencement du projet avait changé, passant de mai à octobre 2012. Une fois entamée, la construction du bâtiment de 22 000 pieds carrés a bien progressé. En effet les fondations et le bétonnage ont été achevés avant l'arrivée du temps froid.

Le secteur privé a versé à HPEI les fonds suggérés dans la proposition; ceux-ci dépendaient de l'obtention d'un permis de construction. Les problèmes liés à la demande de permis de construction comprenaient l'obtention du permis environnemental, un processus qui a duré au moins six semaines de plus que prévu. HPEI devait obtenir des permis auprès d'Environnement Canada (une exigence de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique [APECA]) ainsi qu'un permis provincial exigeant la réalisation d'une étude d'impact environnemental. Ce dernier était une modification du permis existant de l'installation Morning Star. Si un nouveau permis environnemental avait été nécessaire, le processus de délivrance de permis aurait peut-être duré plus de 12 mois et nécessité un investissement de plusieurs milliers de dollars supplémentaires. Toute nouvelle installation doit établir ses exigences très tôt au début de l'élaboration de son plan. Le permis de construction exigeait également que nous achetions une partie (100 pieds) du parc provincial nécessaire pour accueillir la rallonge. Le parc appartenait au gouvernement provincial, mais était loué au village de Victoria aux fins d'exploitation.

HPEI a négocié l'achat de la terre avant de l'acheter et a stabilisé les rives en ajoutant des pierres de l'Île. Le permis de construction nécessitait la signature du ministre afin de modifier le plan de la ville et la propriété du parc, ce qui a une fois de plus entraîné le report de la date de début du projet. Le village exigeait que tous les arbres existants soient déplacés à une distance de 100 pieds dans le parc afin qu'on ne les perde pas. Les permis d'exploration et d'extraction requis pour les nouveaux puits ont été traités en avril 2013 afin que ceux-ci soient forés aussitôt que les limites de poids liées aux routes de l'Î.-P.-É. seraient connues. HPEI a obtenu une période de prolongation d'un partenaire financier pour cette partie du projet.

Afin d'éviter la congélation du sol et les conditions hivernales, qui auraient retardé le projet de près d'un an, HPEI a modifié le plan d'aménagement du projet et a commencé à installer le revêtement du bâtiment avant d'installer la plomberie et les bassins. Atlantech a été en mesure de concevoir la fosse à biofiltre enfouie, une structure en béton d'une profondeur de 8 pieds, d'une largeur de 24 pieds et d'une longueur de 26 pieds, à temps pour la coulée initiale de la fondation du bâtiment. Une feuille de plastique recouverte d'une épaisseur de 8 pouces de sciures de bois a été installée pour isoler le plancher du nouveau bâtiment contre le gel. Le canal d'évacuation des effluents de l'installation Morning Star a donné lieu à des complications puisque celui-ci ne passait pas réellement sous terre étant donné que sa conception datait de plusieurs années. Ces complications ont nécessité la fermeture de l'exploitation de flétans durant plusieurs heures pendant qu'un nouveau système de drainage étendu était déplacé et installé de façon adéquate. Les tempêtes hivernales ont ralenti les travaux de construction à plusieurs reprises. Cependant, en février, le toit a été mis en place et le bâtiment était protégé des conditions météorologiques. L'isolation intérieure ainsi que le recouvrement des murs et du plafond ont été rapidement installés, permettant ainsi d'enlever les sciures de bois et la feuille de plastique de manière à faciliter l'installation de la plomberie et des bassins.

Cet objectif a été atteint malgré un début tardif. En effet, le bâtiment a été mis en place et la conception du système a été achevée.

Conformément à la décision de modifier le calendrier de production afin de faire progresser les travaux malgré l'approche de l'hiver, les travaux ont été amorcés en octobre et le SAR était prêt à être installé en avril, ce qui n'était pas beaucoup plus tard que la date prévue. De plus, tous les critères supplémentaires établis dans le cadre de l'entente d'aménagement conclue avec le village de Victoria ont été respectés; le projet continue d'être entièrement et solidement appuyé par le conseil. La conception du SAR et de la structure du bâtiment a été achevée dans les limites budgétaires établies.

La modification du plan en raison des travaux à effectuer en hiver a engendré des coûts supplémentaires en raison de l'installation de la feuille de plastique et de la couche de sciures de bois sur le plancher afin de prévenir le gel. La froideur de l'hiver a fait en sorte que le gel a pénétré à une profondeur de 24 pouces dans le plancher; ces lignes de gel ont dû être enlevées à l'aide d'excavatrice et transportées hors du site par camions, causant ainsi un retard de deux semaines. Le coût de l'installation a été dépassé par le coût de l'enlèvement et parce que l'excavation des lignes de gel imprévues a pris plus de temps que prévu.

HPEI a embauché plusieurs ingénieurs et autres spécialistes pour s'assurer de construire un bâtiment attrayant qui répond à tous les codes du bâtiment. Elle a également collaboré avec Maritime Electric pour enlever les fils électriques aériens, déplacer le transformateur et installer de nouveaux dispositifs d'alimentation électrique dans l'installation existante et la rallonge. Le ponceau de l'entrée a été déplacé et réinstallé par le ministère des Transports de l'Î.-P.-É. Deux marchés de services d'électriciens ont été élaborés par l'ingénieur électricien en décembre et en février; les entrepreneurs en électricité ont été choisis et les travaux ont été achevés peu après. La première proposition de prix devait être coordonnée avec le système de générateur électrique afin que l'installation existante continue d'être exploitée pendant la construction de la rallonge. Atlantech a indiqué les emplacements finaux des charges électriques et de la pompe en avril, et l'ingénieur électricien a élaboré le marché définitif à envoyer aux fins de soumissions. L'obtention des dessins de conception électrique est coûteuse, mais elle permet de soumissionner sur une proposition de prix plus détaillée et de réaliser des économies lors de l'installation d'équipement complexe.

Toutes ces situations nécessitent de négocier et d'adapter les calendriers. Même si ces derniers sont négociés et adaptés avec succès, il peut quand même y avoir des retards imprévus qui ralentissent les travaux d'autres entrepreneurs. Finalement, la construction du bâtiment a été achevée et l'équipement du SAR a été personnalisé et aménagé pour être intégré au bâtiment. La réduction de la taille du bâtiment requise en raison des codes du bâtiment a fait en sorte que la taille des bassins a dû être changée et a nécessité la révision et la modification des estimations liées à l'élevage du flétan de l'Atlantique, ce qui a causé certains retards dans la conception.

Objectif 2 : Concevoir et évaluer un nouveau système d'enlèvement des déchets solides.

Le rendement de la boucle de traitement des déchets solides sera mesuré dans les réservoirs-viviers de flétans. L'eau de ces bassins devrait toujours être d'excellente qualité et ne contenir aucune matière organique en décomposition. Le produit livrable en ce qui concerne l'effluent consistera à minimiser l'écoulement de solides en suspension (inférieur à 20 ppm; objectif de 2 ppm) et à respecter toutes les exigences liées aux caractéristiques chimiques de l'eau. L'efficacité énergétique du processus (c.-à-d. la réduction des coûts d'électricité par kg de poisson produit et l'entretien limité) constituera une mesure importante. Il sera important d'obtenir une boue concentrée dans le cadre de la collecte et de l'enlèvement.

RÉSULTATS

Tout au long de l'automne 2012 et de l'hiver 2013, HPEI et Atlantech ont examiné et élaboré (d'abord, dans le cadre de réunions périodiques et ensuite dans le cadre de réunions hebdomadaires) les détails du système nécessaire à la croissance optimale du flétan de l'Atlantique. Bien que le système d'Atlantech soit quelque peu différent de la conception proposée initialement par HPEI dans la demande du PIAAM, il est celui qui correspond le mieux aux objectifs de conception de HPEI parmi les cinq systèmes qui ont été évalués par HPEI. De plus, pour déterminer la taille et l'emplacement de l'équipement, la quantité de matières fécales, la quantité de mucus, la vitesse du courant et les dimensions de la plomberie doivent toutes être déterminées, examinées et confirmées. Puisque le flétan de l'Atlantique est une nouvelle espèce pour ce type de système, l'expertise des deux entreprises était axée sur la modification et l'adaptation.

Bien que la construction du bâtiment précède les autres étapes, HPEI a continué à élaborer la conception et à obtenir des soumissions pour les composants nécessaires au SAR. Après avoir étudié les revêtements de coffrages en (feuilles de) vinyle pour bassins en béton, les silos cylindriques en tôle ondulée à base en béton enduits d'acrylique, et les revêtements d'acier trempé de verre pour bassins cylindriques en béton et fibre de verre, en novembre 2012, nous avons opté pour une construction en béton avec coffrage en feuilles de vinyle en tenant compte des aspects financier, pratique et esthétique. Toutefois, lorsque nous avons obtenu des soumissions d'entrepreneurs en béton sur l'Î.-P.-É., en janvier, le prix d'installation de ce système a plus que doublé en raison de la perception de la difficulté d'installer les murs en béton à l'aide des systèmes d'alimentation en béton disponibles dans la province. Après plusieurs semaines de négociations avec le fabricant et les installateurs de béton, et après un nouvel examen détaillé de tous les autres systèmes, HPEI a changé de type de bassin et a plutôt opté pour des bassins sectionnels en fibre de verre. Toute la conception du système en ce qui concerne les puisards centraux, les caissons latéraux et la plomberie sous les bassins a dû être refaite en raison de ce changement inattendu de fournisseur de bassins. Par conséquent, nous avons raté la saison optimale de construction de fibre de verre pour les composants de fibre de verre posés à la main, ce qui a entraîné davantage de retard imprévu. La cause sous-jacente du changement de structure des bassins était le manque d'équipement de transport de béton sur l'Î.-P.-É., un facteur que personne, ni même le fournisseur du système, n'avait prévu.

La conception du système a été achevée en avril. Il ne restait alors que les schémas détaillés de mise en place de la plomberie souterraine à terminer pour que l'on puisse demander des soumissions aux entrepreneurs. Il existe deux systèmes pour la collecte du fumier et l'enlèvement de celui-ci en vue d'un stockage terrestre visant à constituer des tas de fumier organique. À mesure que les données de rendement initiales seront colligées et les résultats du projet de sédimentation du CNR seront disponibles, des collecteurs de débris latéraux seront ajoutés au système. Bien que cela reste à prouver, nous nous attendons à ce que le système atteigne les objectifs fixés sans que des collecteurs de débris latéraux soient ajoutés. Cependant, lorsque ces derniers seront ajoutés, le système fonctionnera mieux à de hautes densités, l'efficacité énergétique augmentera et il y aura un effet bénéfique sur la qualité de l'eau qui quitte le bâtiment parce que les matières organiques du système seront retirées rapidement. Des renseignements à ce sujet seront ajoutés au fur et à mesure de l'exploitation et de l'évaluation du système.

Objectif 3 : Établir la dynamique des bassins pour les tablettes autonettoyantes.

Cette mesure de rendement déterminera le pourcentage de flétans qui utilisent les tablettes. La conception sera probablement modifiée au fil du temps, et chaque nouvelle conception devra faire l'objet d'une évaluation systématique fondée sur le nombre de poissons sur chaque tablette.

RÉSULTATS

Les matières fécales des flétans ont une consistance très différente de celles de la plupart des poissons. Dans le cadre d'études antérieures, HPEI a déterminé que ces matières fécales étaient constituées d'une partie qui coule rapidement au fond et d'une autre à flottabilité neutre qui a tendance à rester plus longtemps dans la colonne d'eau. De plus, élever des flétans dans une eau à faible salinité semble créer plus de mucus qu'une eau à salinité élevée. Le mucus a une flottabilité élevée et se combine avec de petites particules de matières fécales, ce qui le rend difficile à enlever. Pendant plusieurs années, HPEI filtrait les particules de 50 microns et plus se trouvant dans l'eau du flétan d'élevage. Le mucus excédentaire est collant et adhère à presque tout. Les filtres rotatifs utilisent une barre de pulvérisation à haute pression pour l'autonettoyage. Toutefois, le mucus et les matières fécales des flétans bouchaient les filtres à tambour et nécessitaient deux nettoyages à l'eau chaude additionnels par jour ainsi qu'un nettoyage hebdomadaire à l'aide d'une machine autonome à très haute pression.

Le taux de sédimentation et les caractéristiques des matières fécales du flétan de l'Atlantique n'ont fait l'objet que de recherches superficielles, et personne n'a déterminé les caractéristiques de celles-ci dans une eau à salinité modérée, dans la fourchette de températures maintenues à l'installation de HPEI. HPEI a travaillé avec le CNRC et l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard (UPEI – Wayne Peters, Ph. D., ing.) afin d'élaborer un projet visant à déterminer le taux de sédimentation des matières fécales, du mucus et de la nourriture du flétan ainsi que de combinaisons de tous ces éléments. Ce projet a connu des retards de financement et a débuté en février 2013, près d'un an en retard par rapport au calendrier prévu. HPEI a embauché Peter Sykes, dont la thèse de doctorat portait sur la production de flétan, et le projet s'est déroulé rapidement en mars et en avril. Les données sur la sédimentation permettront d'effectuer des calculs afin de modifier les collecteurs de débris latéraux ou d'intégrer d'autres séparateurs à écoulement radial, en vue de permettre la mise à l'essai de matériaux pour les tablettes qui permettront l'autonettoyage. Il est attendu que ce travail sera terminé d'ici novembre 2013. HPEI fournira un addenda au présent rapport du PIAAM à ce moment.

HPEI a tenté d'utiliser des tablettes auparavant et a constaté qu'en plus de devoir être nettoyées pour enlever les matières fécales et le mucus, elles devaient être très stables. Toute vibration ou inclinaison des tablettes poussait les flétans à se chercher une autre aire de repos. Les tablettes actuelles seront autonettoyantes, comme indiqué précédemment, en plus d'être stables puisqu'elles seront fixées à l'aide d'attaches au rebord supérieur du bassin et suspendues au plafond à l'aide de câbles. Il n'y aura aucun support vertical inférieur qui pourrait interférer avec le comportement du poisson et amasser des débris. Le matériau couvrant les tablettes sera choisi en fonction de sa capacité à résister aux salissures et de son acceptation par le flétan. Les résultats de ces travaux, lorsqu'ils seront achevés, feront l'objet d'un addenda au présent rapport.

Objectif 4 : Évaluer un nouveau matériau biofiltrant.

Des mesures constantes et régulières des paramètres vitaux – oxygène, CO2 et ammoniac – seront effectuées quotidiennement durant la mise en place et le calibrage de cette partie du système à recyclage hybride.

RÉSULTATS

Le SAR de la rallonge de HPEI recycle au total 22 000 litres par minute dans les 12 réservoirs-viviers remplis de flétans. Cet énorme volume d'eau recyclée nécessite un biofiltre contenant près de 4 tonnes de matériau plastique dans une fosse de béton sur mesure d'une profondeur de 8 pi, d'une largeur de 24 pi et d'une longueur de 26 pi.

Le biofiltre, le filtre rotatif à tambour qui s'y rattache et le canal de pompage sont conçus pour maintenir une qualité d'eau acceptable à pleine capacité et à pleine ration afin de favoriser la croissance optimale du flétan. Le matériau se compose de billes de plastique conçues par Atlantech et devrait satisfaire à tous les critères de l'installation. Le nouveau matériau que nous prévoyions comparer à ce matériau ne sera pas utilisé initialement. Des études européennes récentes sur ce nouveau matériau indiquent qu'il peut être ajouté au biofiltre actuel plutôt que de le remplacer, et ce, afin d'augmenter la nitrification. Une fois que la capacité initiale du biofiltre aura été évaluée, HPEI décidera si des essais supplémentaires seront effectués. L'entreprise qui fabrique les biofiltres Toroid proposés à l'origine a cessé ses activités, de sorte qu'il a fallu apporter une modification à notre système de biofiltration. Le pourcentage de recyclage par le système variera de 75 % à 95 % selon la quantité d'eau de puits supplémentaire nécessaire pour maintenir une température constante dans les bassins.

Objectif 5 : Remplir un rapport définitif.

RÉSULTATS

En raison des retards éprouvés par HPEI, l'équipement nécessaire à la construction du SAR est arrivé à la dernière minute. Puisqu'on a décidé de procéder à la construction en hiver au lieu de la reporter d'un an, et puisque le plancher de la rallonge a été isolé avec du plastique et des sciures de bois, l'installation du SAR doit être effectuée le plus rapidement possible. Toutefois, la mise à l'essai du système ne sera pas effectuée avant que celui-ci soit achevé. Un addenda a donc été négocié; il sera présenté lorsque la mise à l'essai aura été effectuée. Le restant du rapport définitif est présenté dans le présent document.

Objectif 6 : Élaborer un plan de communication visant à diffuser l'information aux producteurs potentiels de flétans de l'Atlantique.

RÉSULTATS

HPEI a toujours appliqué une politique de communication ouverte. Tout au long du projet et après celui-ci, des groupes universitaires et collégiaux, y compris des étudiants provenant de plusieurs établissements d'enseignement locaux, ont visité l'installation. Cette dernière a également accueilli bon nombre de groupes souhaitant en apprendre davantage sur l'élevage du flétan, notamment des visiteurs étrangers et des visiteurs provenant d'à peu près partout au Canada. HPEI tient sa clientèle informée au sujet de la nouvelle rallonge. HPEI est accréditée par le programme Ocean Wise, qui soutient la production durable des produits de la mer. Une série d'annonces informelles seront diffusées lorsque le système sera mis en service.

DISCUSSION

HPEI, à son installation Morning Star, une installation de viviers à homards remise à neuf située à Victoria (Î.-P.-É.), a observé une bonne croissance du flétan de l'Atlantique en utilisant des puits d'eau de mer filtrée naturellement et modifiée par géothermie pour élever des flétans de 5 g à 3 kg. Le flétan est un poisson plat qui passe la majorité de son temps au fond du bassin, et qui nécessite moins de profondeur d'eau et une plus grande étendue de surface que le saumon et la truite. De plus, le comportement sédentaire du flétan modifie la circulation de l'eau dans les bassins, ce qui a une incidence sur l'autonettoyage et le rendement sur le plan de la croissance. Le présent projet vise à adapter la technologie en vue de promouvoir une croissance optimale pour cette espèce.

HPEI travaille à élaborer une industrie véritablement durable de production terrestre du flétan de l'Atlantique à l'Î.-P.-É. et ailleurs. HPEI, qui élève du flétan à son installation Morning Star de Victoria, à l'Î.-P.-É., depuis 2008, avec l'appui du présent projet du PIAAM, souhaitait passer à l'étape suivante de développement en créant une installation de grossissement du flétan de l'Atlantique, de 1 kg à 3 kg, destiné au marché. Comme il s'agit du stade de croissance le plus efficace et le plus fiable du flétan, cette fourchette de poids fournit un poisson qui peut être élevé dans des cages marines ou des installations terrestres d'une manière suffisamment constante et rapide pour intéresser les banques et les investisseurs. HPEI sait que l'installation Morning Star actuelle dispose d'une eau qui convient mieux à l'élevage de flétan de l'Atlantique juvénile de 5 g à 1 kg, et cette phase de production sera maintenue. Toutefois, le flétan de plus de 1 kg a une plus grande tolérance aux variations des conditions de l'eau et peut être grossi efficacement dans d'autres installations qui disposent d'une eau moins salée. En concevant la rallonge consacrée à la croissance du poisson destiné au marché, HPEI a veillé à ce que la nouvelle installation de Victoria puisse être convertie à l'avenir en vue de produire beaucoup plus de flétan de 1 kg destiné au grossissement dans d'autres sites, si l'analyse de rentabilisation justifiait ce changement.

Le PIAAM soutient le développement d'une production durable. La motivation de ce projet était de mettre à profit des technologies nouvelles ou existantes afin d'améliorer la production et de réduire les coûts qui s'y rattachent, tout en maintenant le rendement environnemental. La composante environnementale est essentielle à la culture du flétan à l'Î.-P.-É. puisque l'effluent provenant des fermes terrestres est habituellement exposé au regard du public. L'autre aspect de l'environnement qui était important pour HPEI était de répondre aux préoccupations du village concernant l'« harmonisation » du bâtiment à son environnement, compte tenu de la taille de la rallonge et de son intrusion dans le paysage marin. HPEI a été en mesure de répondre aux exigences du conseil municipal à cet égard, tout en respectant le budget alloué pour le bâtiment.

Plusieurs retards se sont produits pendant le projet et ont rendu difficile l'exécution en temps opportun des composantes provenant de la contribution du PIAAM. Tout projet de cette envergure connaît des complications inattendues. Il est fort possible qu'il n'y ait aucun moyen de les prédire. Les décisions fondées sur les changements saisonniers dans les plans de construction ont également été compliquées par le manque d'équipement d'installation du béton pour les quatre bassins choisis. Ce dernier changement des plans est celui qui a le plus contribué à ralentir le projet, ce qui a compliqué le respect des échéances pour la sélection et la livraison de l'équipement financé dans le cadre du PIAAM. Les retards ont entraîné leur lot de complications. Par exemple, parce que HPEI avait une capacité de stockage limitée à son installation opérationnelle existante, l'équipement pour la rallonge devait être livré « juste-à-temps » afin qu'il puisse être installé suivant les besoins. Toutefois, en raison de contraintes liées à la fin de l'exercice financier pour une partie du financement du PIAAM, certains éléments, comme les quatre tonnes de matériau biofiltrant, ont dû être fabriquées et livrées immédiatement, ce qui a créé un important problème de stockage, qui a contribué lui aussi à ralentir la construction et a nécessité l'achat d'un transpalette motorisé afin de manutentionner l'immense volume de matériau.

Les moteurs requis pour les oxygénateurs basse pression du système de dégazage ne pouvaient pas être commandés en raison de la détérioration qui aurait pu se produire à défaut d'un stockage adéquat de ces oxygénateurs, qui pèsent chacun 200 lb. Étant donné qu'une partie de son financement provient d'organismes comme le PIAAM, l'APECA et Finances Î.-P.-É., HPEI doit dépenser pour pouvoir réclamer les fonds approuvés auprès des établissements de crédit. Ceci crée un problème parce que les retards dans la construction et la conception signifiaient que nous allions aussi accuser un retard dans la réclamation des fonds nécessaires pour exécuter l'étape suivante. Il s'agit d'une impasse que toute personne responsable d'un projet de nouvelle installation doit connaître.

La conséquence la plus importante des retards imprévus touchait les juvéniles nécessaires pour que le projet de rallonge reste sur la bonne voie en vue de réaliser les objectifs de production de poisson. Le poisson acheté pour la nouvelle installation est rapidement devenu trop grand pour l'espace disponible dans l'installation Morning Star existante, ce qui a forcé la prise de décisions difficiles. Les commandes de juvéniles de 5 g pour toute l'année 2012 ont dû être retardées et remplacées par des juvéniles de la production de 2013. Environ 8 000 poissons ont été expédiés de la nurserie Morning Star au site de Scotian Halibut Ltd à Woods Harbour. Un important tri par tailles et un abattage sélectif accru ont fait en sorte qu'il y ait suffisamment d'espace pour permettre la croissance des poissons jusqu'à leur taille commerciale, et un élevage plus important de poissons de 3 kg a permis aux plus gros poissons de continuer de croître jusqu'à leur poids de récolte. HPEI a pris des dispositions pour acheter, d'une autre source, des poissons plus gros et plus âgés, en 2014, afin de remplacer les juvéniles manquants de 2012. D'un point de vue opérationnel, cette composante biologique qui ne peut jamais être modifiée est celle que toute personne chargée d'élaborer un système semblable ne doit jamais perdre de vue.

Dans le cadre du projet global auquel PIAAM a pris part, HPEI a ajouté un bâtiment de 22 000 pi ca afin de fournir l'espace de croissance nécessaire pour que l'installation Morning Star puisse produire 70 tonnes de flétan destiné au marché par année. Les sept bassins d'un diamètre de 35 pi et les cinq autres d'un diamètre de 26 pi fournissent l'étendue de surface nécessaire pour assurer la croissance du flétan pendant la partie la plus rapide et la plus efficace de sa phase de grossissement. Les bassins ont une profondeur de 5,5 pieds, ce qui offre une profondeur d'eau suffisante pour une alimentation optimale et pour l'installation des tablettes visant à optimiser la surface et à augmenter la densité de stockage dans le bassin. En raison de la profondeur de l'eau, les gens peuvent accéder facilement et de façon sécuritaire aux bassins afin de procéder au tri par tailles et à une pêche continue.

Dans le but d'optimiser la croissance et de réduire les coûts associés au grossissement, HPEI a élaboré un SAR unique. Ce système est unique du fait qu'il sert à maintenir des températures optimales toute l'année sans qu'aucun chauffage ni aucune climatisation supplémentaires ne soient nécessaires. La température de l'eau des puits situés sur le site de l'installation Morning Star varie selon la saison et présente un retard d'environ six mois par rapport à la température ambiante de l'eau. Ainsi, la température peut s'élever à 12 degrés en novembre et décembre, alors que la température la plus froide de l'eau peut être atteinte en mai et juin, à condition que les trois puits existants fassent l'objet d'un pompage continu. Le SAR permet de recycler suffisamment d'eau pour maintenir une température optimale de 10 degrés Celsius toute l'année, favorisant ainsi une croissance maximale des poissons. La nouvelle installation est conçue pour recycler 22 000 litres d'eau par minute dans le bâtiment, avec un effluent de moins de 2 200 litres par minute. Cet effluent correspondra à la même eau pure reconditionnée qui retournera vers le flétan en croissance.

Dans le cadre de ce projet, HPEI aménagera un nouveau puits profond qui devra être ajouté aux trois puits originaux. En réduisant au minimum l'utilisation de l'eau au moyen du recyclage, HPEI réussira à maintenir à un degré optimal, pendant plusieurs mois d'affilés, la température des puits dont les profils de température sont différents, ce qui permettra d'éviter des coûts de chauffage ou de refroidissement. Au moyen de la recirculation, nous serons en mesure de « réduire » l'utilisation des puits (puisque leur température varie moins lorsqu'ils ne sont pas utilisés), et ainsi obtenir une température optimale à longueur d'année. Une température de croissance optimale permet d'accroître le poids du poisson produit et de réduire le nombre de jours requis avant la mise en marché, augmentant ainsi la viabilité et l'efficacité de la production aquacole de flétan. Le système hybride facilite le contrôle de la température du fait qu'il utilise efficacement l'eau souterraine dont la température est modérée par géothermie. Si moins d'eau est utilisée pour élever une plus grande biomasse de poissons, certains des puits pourront demeurer inutilisés pendant une certaine période. Si l'eau d'un puits est pompée pendant plusieurs mois, sa température changera, et alors un autre puits pourra être mis en production. Puisque la variation de température ne dépassera pas trois degrés Celsius, le changement de température de l'eau du réservoir du SAR hybride sera minime. Cette gestion des puits sera fondée sur l'expérience que HPEI aura acquise avec ses trois premiers puits.

Le SAR hybride à plusieurs réservoirs a été construit à côté de l'installation existante. Au cours du processus de conception, HPEI s'est heurtée à certains changements imprévus en raison desquels la conception originale a dû être modifiée. Les limites exigées par le village étaient différentes de celles qui nous avaient été fournies à l'origine, et le bâtiment devait être plus long et plus étroit. Comme nous avions déjà amorcé les négociations visant l'achat de 100 pieds du parc adjacent, nous avons dû réduire la taille de certains réservoirs et modifier certains aspects technologiques de notre système afin de l'adapter aux nouveaux volumes d'eau. Le SAR hybride est doté de tours de dégazage latérales ainsi que d'un oxygénateur qui permet de retirer le plus de CO2 possible et d'isoler les bassins pendant certaines périodes au cours du tri ou de la pêche. Le système de vidange triple d'Atlantech permet de retirer les matières solides rapidement et efficacement, ce qui permet de réduire l'accumulation de déchets azotés dans le système ou leur rejet dans l'effluent. Le système complet est muni d'un ensemble de pompes permettant d'élever le niveau de l'eau jusqu'à un réservoir de tête adjacent au biofiltre; le système fonctionne alors sous l'action de la gravité. Sa conception hybride crée un effluent concentré à faible pression permettant d'enlever de façon efficace les solides en suspension qui sont recueillis et enlevés aux fins de compostage terrestre. Ce système de contrôle de l'effluent à la fine pointe de la technologie sera exploité à l'aide de commandes électroniques, et ce, en tout temps pour minimiser le rejet de solides en suspension, de dioxyde de carbone et de déchets azotés.

HPEI continue d'examiner et d'adapter des moyens de séparer, de concentrer et de déshydrater davantage les solides recueillis pour améliorer les systèmes en place. Depuis que ce projet a été présenté, plusieurs activités liées à l'équipement ont nécessité la modification et la restructuration de la conception d'origine pour répondre aux besoins. L'entreprise qui fabrique le biofiltre Torriod a changé de propriétaire; par conséquent, les unités n'étaient plus disponibles. Les unités MulticycloneMC fabriquées en Australie, soit des décanteurs cycloniques qui maintiennent la pression de refoulement, seront utilisées à d'autres fins, car elles ne pouvaient pas être obtenues dans une taille convenant à la nouvelle rallonge. La conception définitive comprend les fractionneurs de mousse achetés par HPEI au cours de la phase de recherche. La conception actuelle du SAR ne comprend pas l'utilisation d'ozone, bien que cela puisse être ajouté par la suite. L'utilisation d'ozone a été écartée jusqu'à ce que la nouvelle conception du système soit mise à l'essai pour déterminer si l'eau doit être purifiée davantage. Le système de biofiltration central comprendra le matériau biofiltrant conçu par Atlantech. Dans le cadre de ce projet, un nouveau matériau à surface beaucoup plus poreuse devait être comparé au matériau existant pour déterminer s'il allait améliorer la biofiltration de l'eau chargée de mucus produit par le flétan. Depuis que ce projet du PIAAM a été présenté, des travaux réalisés en Europe ont indiqué que ce nouveau matériau fonctionne mieux si on l'ajoute au matériau existant, du moins dans les réseaux d'égouts municipaux habituels. HPEI évaluera l'efficacité de la conception présentée par Atlantech, notamment sur le plan de la gestion de l'effluent de flétan, et intégrera le nouveau matériau aux fins de mise à l'essai à une période ultérieure, au besoin.

En plus d'avoir un cycle de vie sédentaire, les flétans vivants dans les eaux à faible salinité produisent du mucus flottant qui complique la collecte de solides en suspension et des matières fécales qui collent à ce mucus. Les excréments de flétan ne forment pas de boulettes fécales, mais se dispersent plutôt en petites particules. La peau et les intestins du flétan relâchent une quantité importante de mucus qui a tendance à coller à toutes les surfaces, ce qui nuit à la plomberie et au système de filtration. Dans les nouveaux bassins, des tablettes suspendues de conception unique fourniront une surface stable qui contribuera à agrandir l'aire utilisable des bassins et, par conséquent, la densité de poissons. Selon une étude sur la sédimentation des excréments financée par le CNRC, la manipulation des conditions hydrauliques des bassins permettra de garder le mucus en mouvement au-dessus des tablettes, et le drain pourra les enlever rapidement grâce au système de vidange triple. Ces résultats feront l'objet d'un addenda à ce rapport lorsque le projet sera terminé.

La conception de l'installation proposée et les résultats des divers sous-projets pourront être utilisés par tous les éleveurs de flétans, ce qui contribuera à l'avancement de l'industrie du grossissement du flétan. Puisqu'il s'agit d'une unité modulaire, celle-ci pourra être installée sur tout autre site de l'Î.-P.-É. et partout où il existe des puits d'eau salée. Une grande partie des renseignements générés permettront d'adapter d'autres SAR à la culture du flétan.

À la fin de ce projet, HPEI sera en mesure de confirmer le modèle économique qui permettra l'établissement d'autres installations d'élevage du flétan, favorisant ainsi l'apparition d'une nouvelle espèce aquacole et d'une nouvelle industrie piscicole à l'Î.-P.-É. L'expansion d'autres installations de viviers à homards sous-utilisées pourra se fonder sur l'expertise et l'expérience acquises par HPEI à l'installation Morning Star. La construction d'exploitations à buts précis aux endroits où existent des puits d'eau salée sera possible à la suite de cette proposition. Selon des estimations prudentes, d'ici 5 à 10 ans, la production de flétans de l'Atlantique pourrait dépasser 250 tonnes par année au sein d'une industrie valant plusieurs millions de dollars implantée à l'Î.-P.-É. Ce volume de production nécessitera un appui secondaire en matière de capacité de transformation et de produits à valeur ajoutée. HPEI collabore désormais avec la PEI Aquaculture Alliance, deux groupes des Premières Nations et d'autres organismes responsables d'évaluer les puits et les installations. Il sera nécessaire de posséder une capacité de transformation accrue sur l'Î.-P.-É. puisque, à mesure que l'industrie se développe, l'embauche et la diversité des produits augmentent en raison des produits à valeur ajoutée.

Conclusions

Les projets aquacoles novateurs nécessitent de s'adapter, d'innover et de prendre des risques. Les forces extérieures peuvent entraver les plans les mieux établis, et nuire aux résultats et aux échéanciers. L'objectif général qui consiste à développer une industrie du flétan de l'Atlantique au Canada atlantique demeure une perspective constante et intéressante. L'utilisation novatrice des puits géothermiques d'eau salée pour l'élevage d'espèces de poissons de grande valeur et très en demande sur le marché devrait permettre l'élevage à terre, évitant ainsi tous les problèmes environnementaux auxquels se heurte la pisciculture.

Avec l'aide du PIAAM, ce projet continue à progresser. Et, après sa mise en service, des données (qui seront jointes au présent rapport) qui confirmeront les propriétés et les coûts d'exploitation liés à l'élevage terrestre de flétans de l'Atlantique seront générées. Les travaux de conception et les expérimentations en cours permettront de réduire davantage les coûts énergétiques liés à la collecte et à l'enlèvement des déchets organiques de l'installation aux fins de compostage.

Le soutien du PIAAM a contribué à la construction et à l'aménagement de la rallonge de 22 000 pieds carrés de l'installation Morning Star de HPEI, qui a fait passer la production d'environ 30 tonnes par année à plus de 70 tonnes par année. En construisant un SAR modifié pour tirer profit de l'eau de puits géothermique exempte de pathogènes présente sur le site de l'entreprise à Victoria (Î.-P.-É.), cette technologie pourra être utilisée partout où des puits semblables existent. La production accrue de flétans de l'Atlantique à l'aide de systèmes aquacoles terrestres permettra d'améliorer la production aquacole de poissons à l'Î.-P.-É., mais aussi de démontrer la viabilité accrue de l'aquaculture terrestre en évitant les coûts de chauffage et de refroidissement. Le maintien d'objectifs environnementaux stricts assure le développement durable de l'industrie.

Le SAR de la nouvelle rallonge est muni du système de vidange triple d'Atlantech permettant d'enlever rapidement et efficacement les matières solides des bassins à poissons. Au cours de la première étape d'élaboration et de mise à l'essai, deux des composantes du système de vidange triple seront mises à l'essai. Lorsque les résultats de l'étude de sédimentation du CNRC seront disponibles, les tablettes conçues pour accroître la surface de contact (le poisson plat passe la plupart de son temps au fond, donc l'augmentation du nombre de poissons nécessite l'accroissement des surfaces de contact pour conserver le poisson en fonction du nombre de pieds carrés disponibles) seront installées et leur capacité autonettoyante sera examinée. Toute modification de la capacité nettoyante sera évaluée. Au cours de la dernière étape, la troisième composante du système de vidange triple (collecteurs de débris latéraux) sera modifiée pour gérer la charge muqueuse plus importante et, si nécessaire, pour optimiser la clarté et la qualité de l'eau dans les bassins en fibre de verre remplis de flétans.

Compte tenu de l'importance de l'accumulation de CO2 pour le flétan et de la difficulté à éliminer le CO2 de l'eau salée, ce nouveau système est muni de tours de dégazage latérales combinées à des oxygénateurs basse pression qui faciliteront l'élimination du CO2, permettront d'isoler un bassin du système principal pour une longue période et optimiseront les conditions requises pour des densités de stockage variables. De plus, la conception permet à l'eau de s'écouler du puits à un bassin, en passant par les tours de dégazage ou d'oxygénation latérales, pour permettre aux bassins d'agir à titre de systèmes à recyclage d'eau, au besoin. Le volume d'eau pompé par les tours de dégazage et oxygénateurs latéraux améliore le rendement hydraulique dans les bassins, lequel est nécessaire pour les sept réservoirs-viviers à flétans d'un diamètre de 35 pi et les cinq autres d'un diamètre de 26 pi, tous d'une profondeur de 5,5 pi. À la fois l'eau du SAR qui provient du système central d'élimination des solides et l'eau qui est pompée par les collecteurs de débris latéraux seront redistribuées par des barres de pulvérisation uniques qui facilitent l'atteinte de conditions hydrauliques adéquates en vue de l'autonettoyage des tablettes tout en permettant une récupération rapide et efficace des matières solides qui se trouvent dans les bassins pour les envoyer dans le système central de traitement des déchets solides.

Les matières solides retirées de tous les bassins passent par un système central qui les enlève du SAR en vue de leur stockage terrestre. Cette conception diffère légèrement de notre proposition initiale, mais répondait mieux aux objectifs utilisés pour évaluer les cinq propositions de systèmes reçues des entrepreneurs internationaux fournisseurs de SAR.

En vue de l'expansion de l'industrie, tant l'installation Morning Star existante que la nouvelle rallonge peuvent être converties pour passer de la production du poisson destiné au marché de 3 kg à celle des flétans juvéniles de 5 g à 1 kg destinés au grossissement dans d'autres installations. HPEI avait comme objectif global de bâtir une industrie, et ce projet, malgré toutes ses complications, contribuera à l'atteinte de cet objectif.

Date de modification :