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Pratiques exemplaires de gestion pour la protection de l’habitat des poissons d’eau douce à Terre-Neuve-et-Labrador

Pratiques exemplaires de gestion pour la protection de l’habitat des poissons d’eau douce à Terre-Neuve-et-Labrador
(PDF, 4,5 Mo)

Sur cette page

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2022.
PDF : No de cat. Fs114-28/2021F-PDF ISBN 978-0-660-43367-7

Publié par :

Pêches et Océans Canada
Direction de la gestion des écosystèmes
Programme de protection du poisson et de son habitat
Région de Terre-Neuve-et-Labrador
Case postale 5667
St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) A1C 5X1

Le présent document doit être cité comme suit :

Pêches et Océans Canada. 2022. Pratiques exemplaires de gestion pour la protection de l’habitat des poissons d’eau douce à Terre-Neuve-et-Labrador, St. John’s (T.‑N.‑L.). vi + 90 p.

Préface

Le présent document, intitulé Pratiques exemplaires de gestion pour la protection de l’habitat du poisson d’eau douce à Terre-Neuve-et-Labrador, doit servir de référence aux planificateurs, aux promoteurs, aux entrepreneurs et aux organismes de réglementation qui doivent régler les questions de protection des poissons d’eau douce et de leur habitat découlant des activités d’aménagement proposées, en eau douce ou à proximité. Le présent document constitue une mise à jour d’une version antérieure intitulée Guidelines for Protection of Freshwater Fish Habitat in Newfoundland and Labrador [lignes directrices pour la protection de l’habitat des poissons d’eau douce à Terre-Neuve-et-Labrador] (Gosse et al. 1998), qui avait combiné l’information contenue dans les lignes directrices antérieures de Pêches et Océans Canada (MPO), notamment celles-ci : Resource Road Construction Fish Habitat Protection Guidelines [lignes directrices pour la protection de l’habitat du poisson dans le cadre de la construction de routes d’accès aux ressources naturelles] (McCubbin et al. 1990) et Urban Development Guidelines for Protection of Fish Habitat in Insular Newfoundland [directives sur l’aménagement urbain pour la protection de l’habitat des poissons sur l’île de Terre‑Neuve] (MPO et LGL Ltd. 1990).

1.0 Introduction

Des pratiques exemplaires de gestion ont été mises au point pour servir de référence aux planificateurs, aux promoteurs, aux entrepreneurs et aux organismes de réglementation qui doivent régler les questions de protection des poissons d’eau douce et de leur habitat découlant des activités d’aménagement proposées.

La protection est une étape essentielle au maintien de la productivité de l’habitat du poisson. La protection de l’habitat contribue à la conservation et à l’amélioration des ressources halieutiques commerciales, récréatives et autochtones. Des exigences particulières pour la protection du poisson et de son habitat sont énoncées dans la Loi sur les pêches du Canada et ses règlements d’application. D’autres lois et règlements fédéraux, provinciaux ou municipaux portant sur la protection du poisson et de son habitat peuvent également s’appliquer aux activités d’aménagement.

La plupart des problèmes associés aux activités d’aménagement, peu importe leur ampleur, sont souvent le résultat d’une mauvaise planification, d’une mauvaise conception, d’un emplacement inadéquat et de pratiques de construction inappropriées. Le présent document décrit les activités courantes d’aménagement qui peuvent avoir des conséquences négatives sur le milieu aquatique, et il fournit de l’information sur les mesures à prendre pour réduire ou éliminer ces effets nocifs. La mise en œuvre adéquate de techniques d’atténuation appropriées peut prévenir ou réduire au minimum les répercussions sur l’habitat productif du poisson et les populations de poissons.

1.1 Portée et objet

Le présent document vise à fournir aux planificateurs, aux promoteurs, aux entrepreneurs et aux organismes de réglementation des pratiques exemplaires de gestion pour protéger les poissons d’eau douce et leur habitat pendant les activités d’aménagement proposées. Voici les grandes lignes du document :

1.2 Le poisson et son habitat

Les ressources halieutiques d’eau douce de Terre-Neuve-et-Labrador sont uniques en leur genre par rapport aux régions de latitude comparable en Amérique du Nord, en ce sens que les salmonidés sont prédominants dans presque tous les plans d’eau. Les salmonidés comprennent :

D’autres poissons d’eau douce retrouvés dans la province sont, entre autres :

L’annexe A fournit des renseignements propres aux espèces et aux exigences en matière d’habitat.

Les habitats doivent fournir un abri et de la nourriture et être sûrs pour permettre aux populations de poissons de se développer et de se reproduire. Tous les salmonidés ont des besoins semblables en matière d’habitat d’eau douce :

Figure 1.1 Exigences en matière d’habitat d’eau douce pour les salmonidés

La clarté de l’eau est importante pour diverses raisons. Les sédiments en suspension réduisent la visibilité, ce qui rend difficile la localisation et la capture des proies par les poissons. Les sédiments en suspension (figure 1.2) peuvent aussi endommager les branchies des poissons, entraînant des blessures, de la mortalité et une plus grande vulnérabilité aux maladies et à la prédation. Les sédiments décantés peuvent remplir les fosses et les bancs, ce qui réduit la disponibilité et la qualité de l’habitat de fraie et d’élevage du poisson (figure 1.3). Le remplissage qui se produit pendant les périodes de fraie, d’incubation ou d’éclosion peut étouffer les œufs et les alevins. Les dépôts de sédiments peuvent également réduire l’approvisionnement alimentaire en déplaçant les larves d’insectes qui résident au fond du cours d’eau.

Figure 1.2 Les activités d’aménagement peuvent introduire des sédiments en suspension dans les cours d’eau (image de gauche montrant les sédiments en suspension qui donnent à l’eau une apparence brune) et les sédiments décantés peuvent remplir les fosses et les bancs (image de droite montrant la profondeur du remplissage par les sédiments)
Figure 1.3 Les sédiments en suspension peuvent se déposer au fond des cours d’eau, remplissant les espaces interstitiels du substrat de gravier utilisé pour la fraie et l’incubation

L’eau propre, exempte de toxines et de polluants, est essentielle à la santé et à la productivité des populations de poissons. L’introduction de polluants dans le milieu aquatique peut avoir de graves répercussions sur les plantes, les animaux et les microorganismes, modifiant ainsi la structure de l’écosystème aquatique. Les polluants peuvent être directement mortels pour les poissons, peuvent rendre les poissons plus vulnérables à d’autres facteurs de stress ou peuvent s’accumuler dans les tissus des poissons, ce qui les rend dangereux pour la consommation humaine.

La température de l’eau est un facteur critique de la survie des salmonidés. Les poissons peuvent montrer des signes de stress à des températures supérieures à 22 °C et des mortalités ont été enregistrées à 27 °C. Les œufs en développement ont également des exigences strictes en matière de température fraîche, et le succès de l’éclosion peut être grandement affecté par des augmentations de température. Les facteurs qui aident à maintenir les températures de l’eau fraîches comprennent les marais et les fosses profondes où l’eau circule, l’ombrage de la végétation riveraine et les sources d’eau souterraine intactes.

L’oxygène dissous dans l’eau est absorbé par les poissons à travers les branchies et transporté par le sang partout dans le corps. Les plantes aquatiques et les algues introduisent de l’oxygène dans l’eau grâce à la photosynthèse. La turbulence est également importante pour l’oxygénation de l’eau. Les niveaux d’oxygène dissous sont réduits dans l’eau chaude, une autre raison importante du maintien de la fraîcheur de l’eau.

Un abri est nécessaire pour éviter les prédateurs et accéder à des zones ombragées pendant les périodes de chaleur. Les souches, les grumes et les autres débris dans les cours d’eau constituent d’excellentes cachettes. Les poissons se reposent derrière les rochers ou dans les crevasses des berges et s’élancent dans le courant pour attraper la nourriture qui dérive. Ces zones sont également des abris pour se protéger du mouvement rapide de l’eau et leur permettent de conserver leur énergie.

L’approvisionnement alimentaire dans le milieu aquatique doit être abondant et diversifié pour soutenir la productivité d’un bassin versant. Un étang ou un cours d’eau sain contient des centaines de variétés de plantes et d’animaux, dont la plupart sont microscopiques. Les feuilles mortes et les débris ligneux qui tombent dans un cours d’eau sont décomposés par des microorganismes et des larves d’insectes. Ces larves d’insectes, à leur tour, peuvent être consommées par des poissons juvéniles. Les gros poissons peuvent s’attaquer aux vers, aux amphipodes et aux petits poissons.

La variété de l’habitat est importante pour fournir des composantes clés de l’habitat à toutes les étapes du cycle de vie d’une population de poissons. Les salmonidés utilisent différentes sections d’un cours d’eau à différentes étapes de leur cycle de vie (voir l’annexe A). L’utilité de ces sections est déterminée par la taille du substrat, la profondeur de l’eau et le débit.

Un substrat convenable est essentiel à la productivité des poissons. Les poissons ont besoin d’aires de fraie bien aérées et à fond de gravier. Les zones d’élevage nécessitent des composants de substrats plus gros, qui fournissent aux jeunes poissons des aires de repos et un abri contre les prédateurs. Les poissons ont besoin d’un débit de cours d’eau adéquat pour garantir que l’habitat est accessible. Le débit des cours d’eau influe également sur d’autres facteurs de l’habitat, comme la température de l’eau et les niveaux d’oxygène dissous. Le débit est nécessaire pour fournir de l’oxygène aux œufs en développement et éliminer les déchets. Les sections de cours d’eau plus profondes où le courant est plus lent créent de bonnes aires d’alevinage et de croissance pour les salmonidés nouvellement éclos qui grandissent. Un débit excessif et des vitesses élevées de l’eau peuvent déplacer les poissons loin de leur habitat et créer des barrières migratoires. Les fosses et les étangs sont utilisés pour l’hivernage. En fin de compte, le débit détermine l’espace disponible (zone mouillée) pour les poissons. L’accès à l’habitat est essentiel au maintien des populations de poissons. Les obstacles au passage du poisson peuvent aliéner de grandes zones d’habitat productif de fraie et d’élevage.

2.0 Exigences réglementaires

À Terre-Neuve-et-Labrador, le travail dans les plans d’eau et à proximité est régi par les lois fédérales et provinciales. Pêches et Océans Canada conserve et protège le poisson et son habitat en appliquant les dispositions relatives à la protection du poisson et de son habitat de la Loi sur les pêches, en combinaison avec d’autres lois et règlements fédéraux applicables liés aux écosystèmes aquatiques, y compris :

Les dispositions de la Loi sur les pêches relatives à la protection du poisson et de son habitat réglementent les ouvrages, entreprises ou activités qui risquent de nuire au poisson et à son habitat. Plus précisément, elles comprennent les 2 interdictions fondamentales aux personnes qui réalisent des ouvrages, entreprises ou activités entraînant la « mort du poisson, sauf celle de la pêche » [paragraphe 34.4(1)], et la « détérioration, la destruction ou la perturbation de l’habitat du poisson » [paragraphe 35(1)].

Lors de la planification et de la mise en œuvre des ouvrages, entreprises ou activités, il est important de veiller à éviter les effets néfastes, notamment la mort du poisson et la détérioration, la perturbation ou la destruction de son habitat. Si les promoteurs croient que leur ouvrage, leur entreprise ou leur activité peut avoir des effets nocifs sur le poisson et son habitat, ils peuvent communiquer avec Pêches et Océans Canada (MPO). Le Ministère collaborera avec les promoteurs pour évaluer le risque que l’ouvrage, l’entreprise ou l’activité qu’ils proposent entraîne la mort du poisson ou la détérioration, la destruction ou la perturbation de son habitat, fournira des conseils et des directives sur la façon de se conformer à la Loi sur les pêches (Pêches et Océans Canada 2019a).

Des autorisations, licences ou permis peuvent être requis pour la réalisation d’ouvrages, d’entreprises ou d’activités. Cela peut comprendre des cas où l’activité proposée peut avoir des répercussions sur le poisson et son habitat, ainsi que dans les cas suivants :

Les promoteurs sont invités à communiquer avec leur bureau régional du MPO pour s’assurer que toutes les exigences réglementaires applicables sont respectées.

Les lois provinciales de Terre-Neuve-et-Labrador réglementent également les ouvrages dans les plans d’eau ou à proximité. La Environmental Protection Act [loi sur la protection de l’environnement] et la Water Resources Act [loi sur les ressources en eau], deux lois provinciales, s’appliquent à toute modification d’un plan d’eau et un permis doit être obtenu auprès du gouvernement provincial.

Dans certaines circonstances, d’autres lois et règlements municipaux, provinciaux ou fédéraux peuvent s’appliquer. Par exemple, le gouvernement municipal, la municipalité et les conseils municipaux peuvent exiger que vous obteniez des permis de zonage et de construction pour les ouvrages proposés. Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) exerce un contrôle sur des contaminants particuliers (pétrole, BPC, etc.) et les déversements accidentels de substances toxiques. Si un projet proposé pouvait avoir une incidence sur les voies navigables ou les terres humides qui sont importantes pour les oiseaux migrateurs, le Service canadien de la faune d’ECCC l’examinera. De même, si le projet est susceptible d’avoir des répercussions sur le castor, l’orignal, le caribou ou d’autres espèces sauvages, il pourrait nécessiter un examen par le ministère provincial des Pêches, des Forêts et de l’Agriculture.

En résumé, des autorisations, des licences ou des permis des gouvernements fédéral et provinciaux peuvent être requis pour les ouvrages dans les cours d’eau. Le fait de communiquer avec le MPO, ECCC, les ministères provinciaux compétents et, parfois, avec la direction responsable des terres de la Couronne constitue une bonne pratique. De plus, si votre projet se trouve à l’intérieur des limites d’une municipalité ou d’une zone municipale d’approvisionnement en eau, il faut consulter le bureau de la municipalité ou le conseil municipal pour discuter du projet proposé afin de veiller à ce que toutes les exigences légales en matière d’environnement soient respectées. Dans tous les cas, il incombe au promoteur de se conformer aux lois et règlements applicables et de garantir que les exigences des autorités fédérales, provinciales et municipales sont respectées.

Pour de nombreux projets et activités connexes, des questions doivent habituellement être réglées en ce qui concerne la protection des poissons d’eau douce et de leur habitat. Les points communs à de nombreux projets, peu importe leur envergue (c.-à-d. petits ou grands) sont des questions comme :

sont communes à de nombreux projets, peu importe leur envergure (c.-à-d. petits ou grands). La section suivante présente à la fois les activités générales de construction et les techniques d’atténuation propres au projet visant à réduire ou à éliminer les effets potentiellement nocifs sur le poisson et son habitat. Ces techniques sont souvent utilisées de la façon la plus efficace en combinaison les unes avec les autres.

3.0 Techniques d’atténuation pour la protection de l’habitat

3.1 Contrôle de l’érosion et de la sédimentation

Les activités d’aménagement de terrain, comme le défrichage, le nivellement des pentes, la construction de routes, l’excavation et l’entreposage de matériaux, peuvent entraîner l’érosion des sols dans les cours d’eau voisins où vivent des poissons et où se trouve leur habitat (figure 3.1). La sédimentation des cours d’eau peut avoir des effets néfastes sur les poissons et leur habitat. Les sédiments en suspension réduisent la clarté de l’eau et peuvent endommager les branchies. Ils peuvent également se déposer au fond des cours d’eau, étouffant les œufs ou rendant le substrat de gravier impropre à la fraie. Même après le remplacement et le compactage des pentes et des surfaces, des ravines et des canaux peuvent se former et entraîner une érosion subséquente. Par conséquent, la gestion du ruissellement sur le site et hors site est un facteur clé dans le contrôle de l’érosion et des sédiments. Les techniques de gestion, comme la préparation et le recouvrement des sols perturbés, la revégétalisation des pentes et le revêtement des fossés de ruissellement au début du projet aident à réduire le potentiel d’érosion.

Figure 3.1 Sédiments visibles pénétrant dans un cours d’eau

Un plan de lutte contre l’érosion et la sédimentation doit être préparé et mis en œuvre pour le site afin de réduire le risque de sédimentation du plan d’eau à toutes les étapes du projet. Des mesures de contrôle de l’érosion et des sédiments doivent être mises en place jusqu’à ce que les sols perturbés soient stabilisés de façon permanente, que les sédiments en suspension se soient déposés sur le lit du plan d’eau ou du bassin de décantation, ou que l’eau de ruissellement soit limpide.
Le plan doit comprendre, s’il y a lieu, les éléments suivants :

En général, les dispositions relatives au contrôle approprié de l’érosion et de la sédimentation doivent également tenir compte des éléments suivants :

Figure 3.2 Végétation naturelle en bordure d’un cours d’eau

En plus des pratiques générales susmentionnées, les sections 3.1.1 à 3.1.6 fournissent des détails sur certaines techniques d’atténuation de l’érosion et de la sédimentation. (c.‑à-d. clôture anti-érosion, barrage filtrant en tissu, bermes filtrantes en roches, bassins de décantation, fossés, accès stabilisé au site, barrière en paille/structure en ballot de paille, tapis et végétation, et nivellement). Lorsqu’on utilise des matériaux manufacturés de contrôle de l’érosion, il faut également consulter les spécifications du fabricant. De plus, une stabilisation appropriée et opportune des zones perturbées, telle que présentée à la section 3.2, peut faciliter le contrôle de la sédimentation et de l’érosion.

3.1.1 Barrage filtrant en tissu et clôture anti-érosion

Les barrages filtrants en tissu sont des barrières temporaires qui constituent un filtre efficace pour le ruissellement chargé de sédiments provenant des pentes et des surfaces perturbées. Ils sont utilisés dans les fossés pour enlever les sédiments de l’eau prélevée avant le rejet de cette eau dans un cours d’eau naturel. Les clôtures anti-érosion sont construites avec du tissu filtrant et des poteaux ou piquets, et sont habituellement installées en série à des intervalles adéquats le long des fossés de drainage dans les zones d’aménagement. Les clôtures anti-érosion entourent un site perturbé ou une pente redessinée exposée (inclinaison maximale de 2:1), de façon à emprisonner efficacement les sédiments à proximité de la source d’érosion et empêchant la sédimentation du milieu aquatique par le ruissellement du site. Les clôtures anti-érosion et les barrages filtrants en tissu ont une capacité de rétention limitée et ne sont pas conçus pour le contrôle à long terme de la sédimentation. Ces structures nécessitent également un entretien continu.

Les pratiques exemplaires de gestion pour l’utilisation efficace des structures en tissu filtrant sont les suivantes :

Figure 3.3 Barrages filtrants en tissu installés en série
Figure 3.4 Barrage filtrant en tissu enfoncé dans le fond du fossé

3.1.2 Berme filtrante

Les bermes filtrantes (figure 3.5) peuvent être temporaires ou permanentes et sont utilisées pour prévenir l’érosion et contrôler la sédimentation provenant des fossés le long des routes. Les bermes filtrantes sont des structures utilisées pour prévenir l’érosion du fond des fossés en ralentissant la vitesse du ruissellement concentré et en recueillant et retenant l’humidité et les sédiments dans le fond des fossés. Ces structures sont généralement construites en tenant compte de la disponibilité des matériaux et du fait que les bermes filtrantes doivent être soit permanentes, soit temporaires. Les bermes filtrantes peuvent être construites à partir de matériaux disponibles localement et sont relativement faciles et économiques à construire. Les matériaux habituellement utilisés comprennent :

Figure 3.5 Les bermes filtrantes peuvent être construites à partir de divers matériaux facilement accessibles, y compris des roches

Lors de l’utilisation de bermes filtrantes, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Figure 3.6 Vues latérales et obliques d’une berme filtrante en pierres

3.1.3 Bassins de décantation

Les bassins (ou étangs) de décantation (figure 3.7) sont utilisés pour intercepter et retenir les eaux de ruissellement chargées de sédiments. Ces structures permettent le dépôt de sédiments, réduisant ainsi la quantité de sédiments qui quittent la zone perturbée et protégeant l’habitat du poisson dans lequel s’écoule le ruissellement. L’efficacité des bassins de décantation dépend de la taille des particules, des caractéristiques de décantation, du temps de décantation et de la superficie. Des bassins de décantation doivent être installés dans la zone d’aménagement avant toute excavation ou autre activité liée à la construction. Ces bassins sont les plus efficaces pour le contrôle de la sédimentation à relativement court terme.

Figure 3.7 Caractéristiques d’un bassin de décantation bien construit
Les caractéristiques comprennent : un tuyau de trop-plein, une berme imperméable, une base ferme pour permettre l'enlèvement des sédiments accumulés et un enrochement.

Lors de l’utilisation de bassins de décantation, les pratiques exemplaires de gestion suivantes doivent être suivies :

Figure 3.8 Vue d’une série de bassins de décantation (images du haut et du bas)
Figure 3.9 Les bassins de décantation doivent être tapissés d’un matériau imperméable, comme du plastique, afin d’empêcher la production de limon à partir du bassin de décantation excavé

3.1.4 Fossés

Les fossés peuvent être utilisés pour réduire la quantité d’eau entrant dans les terres défrichées et causant l’érosion, ainsi que pour recueillir l’eau chargée de sédiments et la diriger vers des bassins de décantation. Les fossés en bordure de route permettent :

Les fossés de crête sont des structures temporaires ou permanentes conçues pour intercepter et transporter des eaux de ruissellement propres loin des pentes érodables, ce qui réduit l’érosion potentielle de la surface et limite la quantité d’eaux de ruissellement devant être traitées. Par ailleurs, ces fossés peuvent recueillir les eaux de ruissellement chargées de sédiments des pentes et les transporter, sans autre érosion, vers les zones de traitement ou les bassins de décantation. Les fossés de crête doivent habituellement être creusés et stabilisés pour prévenir l’érosion et la sédimentation.

Les fossés, en particulier les nouveaux, peuvent transporter de grandes quantités de sédiments. Les sédiments déversés dans les cours d’eau peuvent nuire à l’habitat du poisson et à la vie aquatique. Lors de l’utilisation de fossés, les pratiques exemplaires de gestion suivantes doivent être suivies :

Figure 3.10 Caractéristiques d’un système de fossé bien conçu
Les caractéristiques d'un bon système de fossés comprennent des ponceaux de drainage transversaux installés en amont du cours d'eau.
Figure 3.11 Les ponceaux de drainage transversal et les fossés de décharge transportent l’eau de la route vers la végétation environnante

3.1.5 Barrière en paille et structure en ballot de paille

Les barrières en paille/structures en ballot de paille sont des mesures d’atténuation temporaires qui servent de barrières pour intercepter le ruissellement qui se déplace le long d’une pente, réduisant ainsi le potentiel d’érosion tout en contrôlant les sédiments. Ces barrières fonctionnent de la même façon que les bermes filtrantes et les barrages en géotextile. Des barrières en paille/structures en ballot de paille doivent être installées dans les voies de ruissellement et à d’autres emplacements où le débit est concentré, afin d’empêcher la migration des sols érodables. Le nombre et l’espacement des ballots dépendront de la nature des activités de construction; toutefois, ces structures sont efficaces pour contrôler les sédiments près de la source. Lors de l’utilisation de barrière en paille/structure en ballot de paille, les points suivants doivent être respectés :

3.1.6 Tapis et végétation

Le tapis temporaire, comme le tapis de jute, le tapis de fibre de verre, les feuilles de polyéthylène, le tapis de papier tissé et le tapis de végétation (communément appelé tapis anti-érosion), sert à stabiliser la surface des pentes abruptes et des fossés et à protéger le sol nouvellement ensemencé contre l’érosion. Ces tapis servent de paillis pour retenir l’humidité et permettre à l’herbe de pousser (figure 3.12). Les tapis absorbent l’effet de la pluie, réduisent la vitesse du ruissellement, améliorent l’infiltration, lient les particules de sol avec les racines et garantissent un contrôle immédiat de l’érosion jusqu’à ce que la végétation permanente puisse être établie.

Figure 3.12 Le tapis temporaire offre une protection contre l’érosion pour les zones nouvellement ensemencées. L’humidité est retenue et l’herbe pousse à travers le tapis

L’établissement rapide d’une couverture végétale est généralement reconnu comme la forme la plus efficace de contrôle de l’érosion de surface. L’ensemencement, l’ensemencement hydraulique, le placage, les arbustes et/ou les petits arbres ou les tapis de végétation sont des méthodes naturelles de stabilisation qui offrent une protection permanente de la surface.

Lors de l’utilisation de tapis et de végétation comme moyens de contrôle de l’érosion, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.2 Stabilisation des berges

Les berges sont composées d’une variété de matériaux (comme le sable, le sol et le gravier) qui sont facilement érodables lorsqu’ils sont exposés ou perturbés par les activités de construction (figure 3.13). L’érosion des berges peut entraîner le dépôt de grandes quantités de sédiments dans l’environnement d’eau douce. La sédimentation peut avoir divers effets négatifs sur le poisson et son habitat, comme endommager les branchies, étouffer les œufs et couvrir un important habitat de fraie. À l’état naturel, la stabilité des berges est maintenue par le réseau vivant de racines et de végétation. Les zones perturbées nécessitent des mesures de stabilisation supplémentaires pour s’assurer que les pentes des berges sont stables et résistent à l’érosion.

Figure 3.13 Les activités d’aménagement peuvent déstabiliser les berges, ce qui entraîne leur érosion et une sédimentation considérable des cours d’eau

En général, dans le but de réduire l’érosion et le rejet de sédiments dans l’habitat du poisson, les efforts visant à stabiliser les berges doivent tenir compte des éléments suivants :

Figure 3.14 Exemples de techniques de stabilisation
Les exemples incluent les plaques de gazon ancré avec des piquets, les tapis végétaux et les gabions.

Les sections 3.2.1 à 3.2.3 fournissent des renseignements sur la stabilisation des berges (p. ex. enrochement, gabions, géotextile et encaissement en bois). Lors de l’utilisation de matériaux manufacturés de stabilisation, il faut également consulter les spécifications du fabricant. De plus, certaines mesures de contrôle de l’érosion (p. ex. tapis) assurent également la stabilisation.

3.2.1 Enrochement

L’enrochement peut être utilisé pour stabiliser l’érosion des berges. Il ne doit être utilisé que lorsque la végétation ne peut pas assurer un soutien adéquat des berges. Le type d’enrochement utilisé dépend de la situation et de la disponibilité des matériaux (figure 3.15).

Figure 3.15 L’enrochement prévient l’érosion

Lors de l’utilisation d’un enrochement pour la stabilisation, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

L’enrochement ne doit pas être utilisé pour les berges de plus de 3 m de hauteur et une pente de plus de 2:1 (Buchanan et. al. 1989).

Tableau 3.1 Tailles des pierres d’enrochement pour diverses vitesses de débit des cours d’eau
Débit du cours d’eau (m/s) Diamètre moyen des pierres (mm)
Moins de 3,0 200 – 460
3,0 – 4,0 200 – 770
4,0 – 4,60 500 – 1220

3.2.2 Gabions

Les gabions ou les murs de gabions sont des paniers métalliques fabriqués en acier qui sont placés puis remplis de roches. Les gabions peuvent servir à protéger les berges des cours d’eau contre l’érosion et à fournir le support d’un mur de soutènement pour une berge instable. Les gabions doivent être utilisés conformément à la conception et aux spécifications du fabricant (voir la figure 3.14).

3.2.3 Géotextiles

Les tissus filtrants en géotextile servent de stabilisateurs du sol, permettant à l’eau de s’écouler à travers le revêtement, tout en empêchant le sol sous-jacent d’être emporté. Le type de matériau géotextile utilisé est propre au site et tient compte de facteurs comme le type de sol, les conditions hydrauliques et les conditions et techniques de construction. Lors du choix et de l’installation de géotextiles, il faut consulter les spécifications des fabricants et demander l’avis de professionnels.

3.3 Ouvrages de franchissement de cours d’eau

Tout ouvrage de franchissement d’un cours d’eau peut avoir des répercussions sur le poisson et son habitat et modifier le régime d’écoulement naturel existant. Les ouvrages de franchissement qui maintiennent le fond naturel du cours d’eau et les conditions hydrauliques (p. ex. ponts, ponceaux à arche classique) sont préférables aux structures qui modifient l’habitat du poisson, le régime d’écoulement et restreignent la largeur du cours d’eau. Les ouvrages de franchissement mal installés (ponceaux, ponts, etc.) peuvent entraver le passage du poisson. La machinerie doit être :

Il faut garder sur le chantier des trousses d’urgence en cas de fuites de fluides ou d’écoulements provenant de la machinerie.
L’option privilégiée pour l’atténuation des effets négatifs potentiels des ouvrages de franchissement de cours d’eau est d’éviter les franchissements, dans la mesure du possible. Dans les cas où les franchissements de cours d’eau sont inévitables, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

En ce qui concerne la protection du poisson et de son habitat, les ouvrages de franchissement de cours d’eau doivent respecter les conditions suivantes :

Les sections 3.3.1 à 3.3.5 présentent des renseignements précis sur les types d’ouvrages de franchissement de cours d’eau (c.-à-d. les ouvrages de franchissement temporaires, les ponts, les ponceaux, les ouvrages de franchissement souterrains et les ponts-jetées; voir la figure 3.16).

Figure 3.16a Méthodes de franchissement de cours d’eau : Pont temporaire portatif
Figure 3.16b Méthodes de franchissement de cours d’eau : Passage à gué
Figure 3.16c Méthodes de franchissement de cours d’eau : Pont permanent
Figure 3.16d Méthodes de franchissement de cours d’eau : Ponceau à arche classique

3.3.1 Ouvrages de franchissement temporaires

Dans certaines circonstances, des ouvrages de franchissement temporaires bien conçus peuvent être utilisés pour le franchissement de cours d’eau. Ceux-ci peuvent comprendre les ponts à portée libre temporaires (y compris les ponts Bailey ou les ponts à longerons en rondins) les passages à gué et les passages hivernaux temporaires (c.-à-d. les ponts de glace et les remblais de neige).

Les ouvrages de franchissement temporaires sont conçus pour un accès à court terme par-dessus un cours d’eau lorsqu’un passage existant n’est pas disponible ou pratique à utiliser. Ils ne sont pas destinés à une utilisation prolongée (p. ex. routes de transport forestières ou minières). Les ponts à portée libre temporaires et les passages à gué doivent être limités aux endroits où la largeur du chenal au franchissement ne dépasse pas cinq mètres de la laisse normale de crue. Ne pas niveler les berges ou les approches. Dans la mesure du possible, avoir recours à des méthodes de prévention de tassement du substrat (p. ex. chemin de branchages, bourrage).

3.3.1.1 Ponts à portée libre temporaires

L’utilisation de ponts temporaires (voir la figure 3.16a), ou d’un passage à gué à sec, est préférable à un passage à gué dans l’eau courante, car cela réduit les risques de blessures et de mortalité des poissons, de dommages au lit et aux berges du cours d’eau et de sédimentation de l’habitat du poisson en aval.

Lors de l’utilisation de ponts temporaires, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.3.1.2 Passage à gué

Le passage à gué peut se faire dans l’eau courante ou à sec (p. ex. assèchement saisonnier du lit). L’utilisation d’un site de passage à gué se limite habituellement aux périodes où les conditions de faible débit prévalent et où le nombre de passages à gué est limité. Les passages à gué doivent être réduits au minimum, en particulier avec les machines, et si l’on prévoit des passages à gué répétés à un endroit, il faut utiliser des ponts temporaires ou des ouvrages de franchissement permanent (Scruton et al. 1997). La pertinence du passage à gué peut dépendre du type de véhicule utilisé sur le site. Bien que les véhicules équipés de pneus à basse pression puissent traverser un cours d’eau avec peu de perturbations, la machinerie dotée de chenilles peut causer des dommages environnementaux considérables et, par conséquent, ne pas convenir généralement aux passages à gué des cours d’eau (figure 3.16 b).

Lors du passage à gué, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.3.1.3 Passages hivernaux

Les passages hivernaux, comme les ponts de glace et les remblais de neige, offrent un accès rentable aux régions éloignées lorsque les rivières et les ruisseaux sont gelés. Comme le sol est gelé, il est possible de les construire en perturbant le moins possible le lit et les berges du cours d’eau.

Les passages hivernaux peuvent être utilisés dans les cas suivants :

Lors de l’utilisation de passages hivernaux, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Avant d’entreprendre des ouvrages, des entreprises ou des activités comportant l’utilisation d’ouvrages de franchissement temporaires, consultez le code de conduite sur les traversées temporaires de cours d’eau qui se trouve sur le site Web des Projets près de l’eau. Un formulaire de déclaration doit être soumis au bureau du MPO de votre région avant le début de vos ouvrages, entreprises et activités.

3.3.2 Ponts

Les ponts sont la structure privilégiée pour tous les franchissements dans les zones où l’obstruction de la glace ou le ruissellement rapide peut causer la défaillance structurale d’un franchissement par ponceaux, ainsi que pour tout cours d’eau qui soutient des populations de poissons anadromes ou résidents. Un pont bien conçu permet un fond naturel de cours d’eau à un point de passage et ne doit pas entraîner une augmentation de la vitesse de l’eau qui pourrait entraver le passage des poissons ou causer l’affouillement du lit du cours d’eau (figure 3.17).

Figure 3.17 Un pont bien conçu permet un fond naturel de cours d’eau à un point de passage
Pont qui enjambe tout le ruisseau.

Lors de l’utilisation de ponts pour le franchissement de cours d’eau, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.3.3 Ponceaux

Les ponceaux constituent la méthode la plus couramment utilisée pour permettre le passage au-dessus d’un cours d’eau, en particulier pour les cours d’eau de petite et moyenne taille. Plusieurs types de ponceaux sont utilisés, y compris les ponceaux à arche classique, les ponceaux à tuyau arqué, les ponceaux à dalot et les ponceaux à tuyau rond. Les ponceaux à dalot sont généralement faits de bois ou de béton, tandis que les autres types sont faits de plastique, de béton ou, le plus souvent, de métal ondulé. La figure 3.18 illustre certains termes liés aux ponceaux utilisés dans le présent document et la figure 3.19 indique les formes des ponceaux.

Figure 3.18 Illustration des termes généraux relatifs aux ponceaux
Version texte : Figure 3.18 Illustration des termes généraux relatifs aux ponceaux

Termes de ponceau :

  • en amont
  • en aval
  • ponceau
  • radier d’entrée/de sortie du ponceau pour le passage des poissons
  • radier de sortie/d’entrée du ponceau pour le passage des poissons
  • écoulement
  • profondeur d'écoulement
  • bassin de sortie
  • radier du bassin de sortie

Les pratiques exemplaires de gestion suivantes concernant l’installation et l’entretien/la réparation de ponceaux sont génériques et ont été élaborées pour s’appliquer à diverses circonstances. Dans certaines situations propres au site, il faut consulter un ingénieur professionnel ou un biologiste. Lorsque le passage des poissons est requis, une profondeur d’eau suffisante et des vitesses d’écoulement appropriées doivent être fournies pour les espèces et la taille des poissons se trouvant sur le site ou dans la zone.

Figure 3.19 Formes de ponceaux
Version texte : Figure 3.19 Formes de ponceaux
Ponceau à arche classique
Conserve le substrat de fond naturel et la capacité hydraulique d’un cours d’eau (c.à-d. effets minimes sur la vitesse naturelle de l’eau).
Ponceau à dalot
Peut être conçu pour s’adapter à la largeur naturelle du cours d’eau.
Ponceau à tuyau arqué
Convient aux installations à faible dégagement. Le fond large permet de retenir les substrats naturels.
Ponceau à tuyau parallèles étages
Permet le passage des poissons sur une vaste plage de débits, de profondeurs et de vitesses de l’eau.
Ponceau à tuyau rond
S’il est bien conçu et installé, il ne limite pas le passage des poissons. Peut restreindre la largeur du cours d’eau et créer des vitesse élevées.
3.3.3.1 Installation d’un ponceau

Lors de l’installation de ponceaux, il faut tenir compte des pratiques exemplaires de gestion suivantes :

3.3.3.2 Entretien et réparation des ponceaux

Le revêtement d’un ponceau est le renforcement d’un ponceau nécessaire en raison d’une défaillance de l’intégrité de la structure, souvent à la suite de corrosion ou de dommages physiques. Cela comprend le remplacement du fond des ponceaux en acier corrodé par du béton ou d’autres matériaux, ou l’insertion de manchons ou de doublures (p. ex. doublures en polyéthylène haute densité) à l’intérieur de ponceaux affaiblis ou déformés (figure 3.28). Idéalement, les ponceaux endommagés doivent être entièrement remplacés par de nouveaux ponceaux en tôle d’acier ondulée; toutefois, dans certains scénarios, les revêtements et les radiers sont moins coûteux, nécessitent moins de bouleversement dans la zone environnante et peuvent effectivement prolonger la durée de vie d’un ponceau. En raison de la nature de l’installation des deux revêtements de ponceaux et des radiers de béton, cet ouvrage sera effectué à sec, le cours d’eau étant détourné d’une façon ou d’une autre ou pompé pour qu’il passe autour. L’utilisation de doublures et de radiers doit tout de même respecter toutes les pratiques exemplaires de gestion susmentionnées pour l’installation de ponceaux, comme la profondeur de l’eau, la vitesse, la pente du cours d’eau, etc.

Figure 3.28 Exemples de ponceaux réparés (l'image du haut montre l'armature en béton et l'image du bas montre le revêtement en PEHD)

Lorsque vous effectuez l’entretien ou la réparation de ponceaux, il faut tenir compte des pratiques exemplaires de gestion suivantes :

Remarque : Il pourrait être nécessaire de modifier les critères ci-dessus en consultation avec Pêches et Océans Canada (MPO) pour tenir compte du passage d’espèces de poissons autres que le saumon, l’omble de fontaine et la truite brune dans les ponceaux. De plus, des considérations propres au site peuvent justifier la modification des directives ci-dessus, selon ce qui est jugé approprié et en consultation avec le Ministère. Des lignes directrices détaillées pour l’entretien des ponceaux se trouvent dans le code de conduite pour l’entretien des ponceaux sur le site Web des Projets près de l’eau.

3.3.4 Ouvrages de franchissement de cours d’eau souterrains

Les aménagements exigent parfois que les cours d’eau soient traversés par des conduites d’eau, des égouts sanitaires, des câbles souterrains, etc. Le nombre d’ouvrages de franchissement doit être réduit au minimum. Les ouvrages de franchissement nécessaires doivent suivre les routes, réduisant ainsi l’incidence globale sur le cours d’eau. La construction d’installations souterraines perturbe le lit du cours d’eau et peut produire une sédimentation en aval. Des ouvrages de franchissement souterrains mal construits peuvent également entraîner un renard, réduisant et, dans des cas extrêmes, arrêtant le débit du cours d’eau sous le site de franchissement.

Lors de la réalisation d’aménagements sous le lit, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Figure 3.29 Un ouvrage de franchissement de cours d’eau souterrain bien installé est construit dans un endroit sec, remblayé et recouvert de substrat adéquat en vue de conserver les caractéristiques d’origine du fond du cours d’eau

3.3.5 Encaissement en bois

Les caissons de bois sont utilisés comme structures de contrôle et de stabilisation de l’érosion et font partie des structures des quais et des culées de pont. Lors de l’utilisation d’encaissement en bois, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Figure 3.30 Les matériaux de remplissage des caissons de bois doivent être en blocs, angulaires et exempts de fines ou de sédiments
Figure 3.31 Il faut utiliser du bois non traité ou traité sous pression pour la construction de caissons en bois

3.3.6 Ponts-jetées

Un pont-jetée pour les projets linéaires ne doit être construit que lorsque d’autres voies s’avèrent irréalisables. Si l’installation d’un pont-jetée est nécessaire, celui-ci doit traverser la plus courte longueur possible du plan d’eau ou de la zone humide et permettre le passage des poissons (figure 3.32).

Figure 3.32 Vue aérienne du pont et du pont-jetée de la rivière Alexis construit le long de la route translabradorienne. Crédit photo : G. Jin et al. 2003

Lors de la construction d’un pont-jetée, les directives suivantes sont données :

3.4 Préparation du site, zones tampons, désaffectation et réhabilitation

Les activités de préparation du site, comme le défrichage et l’essouchement, peuvent libérer des sédiments dans les cours d’eau avoisinants, entraînant ainsi des dommages pour le poisson et son habitat. Une grande partie des répercussions des activités de préparation du site peuvent être réduites ou éliminées par une visite préliminaire du site et une planification adéquate qui tient compte de l’élaboration d’un programme de contrôle de l’érosion. Des mesures d’atténuation efficaces, comme des zones tampons, doivent toujours être envisagées avant la préparation des sites du projet, puisque ces zones offrent une protection considérable aux cours d’eau adjacents contre les répercussions des activités à proximité. Il faudrait envisager d’assurer une protection à long terme contre l’érosion pour tous les aspects de la réhabilitation du site, y compris l’enlèvement approprié des routes, des fossés et des ouvrages de franchissement de cours d’eau. Les considérations générales pour la préparation de l’emplacement, les zones tampons et l’abandon sont les suivantes :

Les sections 3.4.1 à 3.4.4 fournissent des renseignements détaillés sur la préparation de l’emplacement, les zones tampons et l’abandon.

3.4.1 Entreposage de matériaux

Les matériaux retirés d’un chantier de construction pendant la préparation du chantier sont souvent entreposés en piles. Le décapage comprend l’enlèvement de la terre végétale et des morts-terrains avant la construction d’une route d’accès ou d’installations. La terre végétale et les matières organiques sont souvent conservées sur le chantier de construction pour être utilisées dans la revégétalisation après l’achèvement des activités de construction. Les morts-terrains empilés sont souvent retirés du site et doivent être éliminés dans un site d’enfouissement approuvé par les organismes de réglementation appropriés.

Voici les pratiques exemplaires de gestion pour l’entreposage des matériaux :

3.4.2 Zones tampons

Des zones tampons doivent être maintenues le long des cours d’eau pour protéger contre l’érosion (figures 3.33 et 3.34). La largeur de la zone tampon dépendra des caractéristiques du sol, de l’inclinaison de la pente menant aux plans d’eau, du type et de la qualité de l’habitat protégé et du type de l’activité pour laquelle une zone tampon est nécessaire. Le tableau 3.2 présente les largeurs de zones tampons recommandées pour diverses activités effectuées à proximité de plans d’eau. Il existe également des zones tampons plus importantes autour des zones protégées d’approvisionnement public en eau (PPWSA; voir le tableau 3.3).

Figure 3.33 Des zones tampons de végétation non perturbée doivent être maintenues entre les cours d’eau et les activités d’aménagement
Vue aérienne du ruisseau avec bande de végétation le long de ses rives.
Figure 3.34 Illustration d'une zone tampon bien entretenue

Pour obtenir des détails précis sur les zones tampons en ce qui concerne diverses activités de l’industrie, veuillez consulter la documentation de référence jointe au tableau 3.2.

Malgré les différences dans les critères de conception, les zones tampons fonctionnent généralement pour :

Tableau 3.2 Zones tampons minimales recommandées pour les activités à proximité des cours d’eau
Activité Référence associée à la zone tampon recommandée
Aménagement urbain 15 md
Aménagement de lots pour chalets récréatifs 30 me
Perturbation des terres (p. ex. coupe de bois, sylviculture, routes, pistes de débardage, jetées, défrichage) 20 ma, b, c1, f
20 m + 1,5 x pente (si pente > 30 %)a, b, c1, f
30 mb à 50 mf (près des rivières à saumon réglementées)
Essouchement 30 ma, b, c1
Empilage 30 mc1
Déblaiement de réservoir (c.-à-d. aménagement hydroélectrique) 15 mf
Carrières et emprunts 50 ma à 100 mb, f
Rémanents/débris 30 mc1/au-dessus de la laisse de cruea
Camps 30 mc2
Carburant (< 25 L); entreposage/manutention/utilisation 15 mb, f
Carburant (< 2 000 L); entreposage/manutention 30 mb, f
Carburant en vrac (> 2 000 L); entreposage/manutention/utilisation 100 ma, b, c1, f
Entretien courant, lavage et ravitaillement de l’équipement 30 ma
Dynamitage 200 mb, c1, f

a. Foresterie : Environmental Protection Guidelines for Forestry Operations in Newfoundland and Labrador; Department of Fisheries and Land Resources, 2018 [en anglais seulement].
b. Projets linéaires : TL 267 Overland Transmission Environmental Protection Plan; Nalcor, 2016. [en anglais seulement]
c1. Exploitation minière : Environmental Protection Plan Big Triangle Pond Mineral Exploration Resource Access Road and Associated Mineral Exploration Activities; Eagleridge International Limited, 2015 [en anglais seulement]. ;
c2. Exploitation minière : Mineral Act, 2014 [en anglais seulement].
d. Milieu urbain : The 1994 Development Regulations; ville de St. John’s, 2020 [en anglais seulement].
e. Milieu rural : Remote Recreational Cottage; Fisheries, Forestry and Agriculture webpage, 2021 [en anglais seulement].
f. Hydroélectricité : LITL Vegetation Protection and Environmental Effects Monitoring Plan; Nalcor, 2014 [en anglais seulement].

Tableau 3.3a Zones tampons minimales recommandées pour les activités à proximité des zones protégées d’approvisionnement public en eau
Zone protégée d’approvisionnement en eau Largeurs de la zone tampon recommandées*
Étang, lac ou réservoir de prise d’eau Minimum de 150 m
Prise d’eau dans une rivière (une distance de 1 km en amont et de 100 m en aval) Minimum de 150 m
Chenal principal de rivière Minimum de 75 m
Principaux affluents, lacs ou étangs Minimum de 50 m
Autres plans d’eau Minimum de 30 m

*Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, 2021

Tableau 3.3b Zones tampons minimales pour les produits pétroliers
Produits pétroliers Exigences réglementaires*
Ravitaillement en carburant 150 m
Entreposage dans des réservoirs 500 m

*Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, 2021

Lors de la planification et de l’entretien des zones tampons, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.4.3 Défrichage et essouchement de l’emprise

Le défrichage, l’enlèvement et l’élimination de la végétation (arbres, grumes et broussailles) sont souvent accompagnés d’activités d’essouchement, qui comprennent l’enlèvement et l’élimination des racines et des souches (figure 3.35). Ces activités sont des pratiques courantes dans de nombreux travaux de construction et sont des questions importantes à régler lorsque de tels aménagements sont adjacents à un cours d’eau. L’étendue du défrichage et de l’essouchement associés à la création de largeurs d’emprise dépend du type de projet et de la couverture végétale présente.

Figure 3.35 Le défrichage et l’essouchement des emprises sont souvent associés à de nombreux projets de construction, y compris des routes, des pipelines et des lignes de transport d’électricité
Forêt montrant une zone en cours de défrichage.

Voici les pratiques exemplaires de gestion pour le défrichage et l’essouchement des emprises :

Figure 3.36 Exemple de zone sans essouchement le long de l’emprise et à proximité du cours d’eau (ci-dessus) et schéma montrant une zone sans essouchement de 30 m (ci-dessous)

3.4.4 Remise en état du site et abandon

Pour assurer la protection du poisson et de son habitat, la remise en état des sites est une question qui doit être abordée à l’étape de la planification pour toute activité d’aménagement. Les pratiques exemplaires de gestion suivantes doivent être prises en compte en ce qui concerne la remise en état du site et son abandon :

3.5 Ouvrages exécutés en milieu sec dans les cours d’eau

Le travail dans les cours d’eau doit être évité dans la mesure du possible. La sédimentation de l’habitat en aval et l’altération, la perturbation ou la destruction de l’habitat sur le lieu de travail sont des effets négatifs potentiels d’ouvrages mal exécutés. Cependant, il est reconnu qu’il peut parfois être nécessaire d’effectuer des ouvrages dans les cours d’eau dans le cadre d’un projet. Les ouvrages sont définis comme se faisant « dans les cours d’eau » lorsqu’ils sont effectués n’importe où en deçà de la ligne de crue. Cela comprend le travail hors du périmètre mouillé d’un cours d’eau pendant les périodes de faible débit. L’isolement efficace du chantier peut réduire considérablement les dommages inutiles au poisson et à son habitat. Les dommages directs aux substrats, la perte de l’habitat riverain, le piégeage des poissons dans les zones de travail sèches, l’érosion et la sédimentation accrues et l’obstruction du passage des poissons sont quelques-uns des effets négatifs potentiels d’ouvrages mal exécutés.

Lors de l’exécution d’ouvrages en milieu sec, il faut tenir compte des éléments suivants :

Les sections 3.5.1 à 3.5.3 fournissent de l’information sur des méthodes précises d’exécution des ouvrages en milieu sec dans les cours d’eau par l’utilisation de canaux de dérivation ou de tuyauteries surélevées en combinaison avec des batardeaux.

3.5.1 Batardeaux

Cette technique est recommandée pour les projets à relativement court terme dans les petits cours d’eau ou pendant les périodes de faible débit, mais elle peut également être appliquée dans les grands cours d’eau, étangs ou lacs. Essentiellement, un batardeau s’étend à partir de la rive, encercle la zone du cours d’eau à fermer, puis retourne à la rive. Les batardeaux peuvent être utilisés seuls pour isoler les zones d’ouvrage le long des bords du cours d’eau de l’écoulement du cours d’eau (figure 3.37), ou conjointement avec des canaux de dérivation temporaires ou une tuyauterie surélevée pour créer une zone de travail sèche qui couvre toute la largeur d’un cours d’eau (figure 3.38). Un batardeau se compose habituellement d’une double rangée de sacs de sable avec du plastique entre les rangées. Seuls des matériaux propres et exempts de sédiments doivent être utilisés comme remblai et tous les sacs et matériaux doivent être enlevés une fois la construction terminée.

Figure 3.37 Des batardeaux peuvent être utilisés pour isoler les zones d’ouvrage du bord du cours d’eau de l’écoulement du cours d’eau
Construction d'un bâtiment à côté d'un ruisseau montrant l'utilisation d'un batardeau.
Figure 3.38 Les batardeaux peuvent être utilisés conjointement avec des canaux de dérivation temporaires pour créer une zone de travail sèche
Exemple de batardeau et de canal de dérivation temporaire avec un schéma montrant le débit d'eau dévié.

Voici les pratiques exemplaires de gestion liées aux batardeaux :

3.5.2 Canal de dérivation temporaire

Une dérivation temporaire (figure 3.39) est une méthode utilisée afin de réaliser des travaux en milieu sec. Cette méthode est habituellement limitée uniquement par la disponibilité de l’espace où construire la dérivation. L’eau est détournée vers une voie de contournement de cours d’eau excavée recouverte de plastique maintenu en place par de la pierre concassée. Ces dérivations doivent toujours être excavées en isolement du débit du cours d’eau, en commençant en aval du canal et en travaillant vers l’amont pour réduire au minimum la production de sédiments.

Figure 3.39 Caractéristiques d’une dérivation temporaire bien construite
Version texte : Figure 3.39 Caractéristiques d’une dérivation temporaire bien construite p>Caractéristiques :

  • Batardeau – extrémité en amont de la dérivation
  • Dérivation
  • Zone de travail sèche
  • Pompe (pour pomper l’eau chargée de sédiments)
  • Batardeau – Extrémité en aval de la dérivation

Les dérivations de cours d’eau doivent être effectuées le plus rapidement possible, de préférence en une seule journée pendant la période de faible débit. Une fois les ouvrages terminés, le cours d’eau doit être restauré à sa configuration d’origine et stabilisé afin de prévenir l’érosion des berges autour de la dérivation temporaire.

Lorsque vous utilisez des canaux de dérivation temporaires, les renseignements suivants sont fournis :

Figure 3.40 Les canaux de dérivation temporaires doivent être recouverts de plastique lesté de pierre

3.5.3 Tuyauterie surélevée

Des tuyaux surélevés (figure 3.41) peuvent être utilisés pour effectuer des travaux en milieu sec comme solution de rechange à l’utilisation de batardeaux et de pompes ou dans des circonstances où les contraintes du site empêchent la construction d’une dérivation temporaire.

Figure 3.41 Tuyau surélevé

Les pratiques exemplaires de gestion pour la tuyauterie surélevée sont présentées ci‑dessous :

Figure 3.42 Assèchement de l’ouvrage de franchissement du cours d’eau au moyen d’un tuyau surélevé

3.6 Prélèvement d’eau

La conception ou la construction inadéquate d’une structure de prélèvement d’eau peut entraîner des effets néfastes comme l’assèchement des zones en aval, l’obstruction du passage des poissons et l’entraînement ou la collision des poissons sur les grillages. Le prélèvement d’eau doit être planifié en tenant compte du maintien des débits en aval, et les prises d’eau doivent être équipées de grillages à poissons (grillages, filets ou mailles) conçus et installés de manière à prévenir les pertes potentielles de poissons dues à l’entraînement ou à la collision.

L’installation et l’entretien d’un grillage à poissons (figure 3.43) à l’entrée des prises d’eau douce sont la responsabilité du promoteur. Cette exigence vise à limiter les effets négatifs potentiels que le prélèvement d’eau peut avoir sur les poissons présents, dont la gravité dépend de l’abondance, de la répartition, de la taille, de la capacité de nager et du comportement des poissons à proximité de la prise d’eau. De plus, il faut tenir compte de la vitesse, du débit et de la profondeur de l’eau, de la conception de la prise d’eau, de la taille des mailles du grillage, des procédures d’installation et de construction et d’autres facteurs physiques.

Figure 3.43 Exemples d’applications et de caractéristiques typiques des grillages à poissons à l’entrée des prises d’eau
Les types comprennent des systèmes de prélèvement d'eau flottants et entièrement submergés avec des écrans à poissons.

Voici les pratiques exemplaires de gestion liées au prélèvement d’eau :

3.7 Collecteurs d’eaux pluviales

Les collecteurs d’eaux pluviales sont utilisés pour acheminer les eaux pluviales loin des terrains aménagés, des bâtiments et des ensembles résidentiels, etc. L’eau pénètre dans les égouts pluviaux à partir de structures étanches comme les stationnements, les routes et les toits de bâtiments, ainsi que par la percolation et l’écoulement à travers le sol. Les égouts pluviaux se déversent souvent directement dans le cours d’eau le plus proche sans traitement ni entreposage.

Le drainage pluvial peut avoir des conséquences sur l’hydrologie du bassin fluvial et la qualité de l’eau du cours d’eau récepteur. Un apport d’eau d’égout pluvial peut modifier l’hydrologie du bassin fluvial, tant sur le plan du débit que de la qualité du ruissellement. Le ruissellement rapide pendant les tempêtes peut causer la déstabilisation des berges, l’érosion, la sédimentation et le déplacement des poissons. La diminution des conditions du débit de base entre les tempêtes peut réduire la quantité d’habitat utilisable du poisson et peut entraîner une réduction du stock actuel de poissons dans un cours d’eau. Les eaux de ruissellement urbaines peuvent contenir de nombreux contaminants, y compris :

L’introduction de ces substances dans le milieu d’eau douce peut avoir des effets négatifs sur les populations de poissons.

Les pratiques exemplaires de gestion pour la conception, l’installation et l’entretien des collecteurs d’eaux pluviales sont présentées ci-dessous :

Figure 3.44 Les sorties du drainage pluvial doivent être reliées au cours d'eau récepteur par un canal dont l'orientation est parallèle à l'écoulement du cours d'eau récepteur

3.8 Sites d’emprunt, carrières, usines de bitume et cimenteries

L’emplacement des sites d’emprunt, des carrières, des usines de bitume et des cimenteries doit tenir compte des configurations de drainage locales, des poissons et de leur habitat, ainsi que des cours d’eau à proximité. Toutes les sources d’emprunt proposées doivent être approuvées par les organismes de réglementation appropriés. Les sites d’emprunt, les carrières, les usines de bitume et les cimenteries doivent permettre :

Les pratiques exemplaires de gestion pour les sites d’emprunt, les carrières, les usines de bitume et les cimenteries sont présentées ci-dessous :

3.9 Dynamitage et explosifs

Le dynamitage dans l’eau ou à proximité de l’eau produit des ondes de choc susceptibles d’endommager les vessies natatoires et les organes internes des poissons. Les vibrations causées par le dynamitage peuvent également tuer ou endommager les œufs et les larves de poissons.

Si des explosifs sont nécessaires dans le cadre d’un projet, il est possible de réduire au minimum les répercussions possibles sur le poisson et son habitat en mettant en œuvre les mesures suivantes :

Tableau 3.4 Distances minimales requises à partir d’un cours d’eau pour le dynamitage (charges confinées)
Habitat Poids de la charge explosive (kg)
0,5 1 5 10 25 50
H1 7 m 10 m 15 m 20 m 35 m 50 m
H2 15 m 20 m 45 m 65 m 100 m 143 m

H1 = élevage/habitat général du poisson
H2 = habitat de fraie où les œufs ou les premiers poissons se développent

3.10 Dragage

Le dragage nécessite l’enlèvement mécanique de matériaux du lit d’un cours d’eau et peut avoir des répercussions néfastes sur le poisson et son habitat. Le dragage se produit souvent dans les zones où la profondeur de l’eau ne permet pas de travailler à sec.

Afin de minimiser les effets du dragage dans les eaux douces stagnantes, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Figure 3.46 Rideau en suspension pour contenir les sédiments en suspension dans la zone de travail immédiate

Selon la période de l’année, les activités de dragage dans les estuaires pourraient nuire à la migration vers la mer ou à la migration de retour des espèces de salmonidés anadromes. Cela pourrait avoir des répercussions sur la survie des poissons ou sur le succès de la fraie (si les activités de dragage nuisent à la migration de fraie de retour).

Les pratiques exemplaires de gestion pour le dragage dans les régions estuaires des rivières sont présentées ci-dessous :

Remarque : Un permis d’immersion en mer peut être requis si les déblais de dragage doivent être immergés dans le milieu marin. Il faut communiquer avec Environnement et Changement climatique Canada avant d’entreprendre des activités de dragage dans les estuaires, afin de déterminer si un permis est nécessaire.

3.11 Exploitation forestière et activités connexes

La mécanisation croissante du secteur de l’exploitation forestière et de la récolte du bois et l’accélération de la construction de routes d’accès ont accru la possibilité que ces activités aient des répercussions négatives sur le poisson et son habitat.

Voici quelques-uns des effets préjudiciables potentiels de ces activités sur le poisson et l’habitat du poisson :

Le document intitulé The Forestry Guidelines for the Protection of Fish Habitat in Newfoundland and Labrador [lignes directrices forestières pour la protection de l’habitat du poisson à Terre-Neuve-et-Labrador] (Scruton et al. 1997) doit être consulté pour obtenir des lignes directrices détaillées sur la foresterie.

Les pratiques générales recommandées pour l’exploitation forestière sont indiquées ci‑dessous :

La section 3.11.1 fournit des renseignements sur les mesures de protection du poisson et de son habitat qui doivent être intégrées à l’utilisation des sentiers de porteurs.

3.11.1 Sentiers de porteurs

Les sentiers de porteurs sont utilisés pour transporter le bois d’œuvre jusqu’au bord de la route. Lorsque le sol forestier est compacté par la machinerie qui circule sur les sentiers, l’action de filtrage naturelle du sol est détruite. L’eau de surface n’est plus absorbée, mais elle est recueillie par les ornières créées par les roues, qui agissent comme des fossés de drainage (figure 3.47). À mesure que l’eau s’écoule dans ces ornières, le sol s’érode et de grands volumes de sédiments peuvent être déversés dans les cours d’eau avoisinants, endommageant ainsi l’habitat du poisson et la vie aquatique. Un sentier de porteurs qui n’est pas protégé peut continuer à se dégrader et créer des problèmes de sédimentation longtemps après la fin de l’opération de récolte.

Figure 3.47 Les ornières dans les sentiers de porteurs peuvent faciliter le mouvement de l’eau chargée en sédiments vers les cours d’eau avoisinants

Les pratiques exemplaires de gestion pour les sentiers de porteurs sont présentées ci-dessous :

Figure 3.48 Les « bûches de boue » détournent l’eau du sentier vers le sol forestier

3.12 Projets linéaires

La construction de projets linéaires (p. ex. autoroutes, routes d’accès aux ressources naturelles, lignes de transport d’électricité, pipelines et installation de câbles à fibres optiques) comporte diverses activités. Les sections précédentes de ce document ont présenté des mesures de protection du poisson et de son habitat pour plusieurs activités qui sont souvent associées à des projets linéaires (c.-à-d. fossés, ouvrages de franchissement de cours d’eau, défrichage de l’emprise, collecteurs d’eaux pluviales, sites d’emprunt/carrières et dynamitage/explosifs). Toutes ces sections doivent être consultées lors de la planification et de la conception d’un projet linéaire proposé.

En raison du grand nombre d’activités des projets linéaires, une mauvaise conception et construction de ces infrastructures peut avoir divers effets négatifs potentiels. Le fait de ne pas tenir compte des mesures de protection du poisson et de son habitat pendant les activités associées aux projets linéaires peut entraîner la sédimentation de l’habitat du poisson. Les opérations de dynamitage nécessitent des mesures d’atténuation pour protéger les poissons contre les blessures. Des ouvrages de franchissement de cours d’eau et des collecteurs d’eaux pluviales mal conçus peuvent avoir des répercussions sur les caractéristiques hydrauliques des cours d’eau et le passage des poissons.

Lors de la conception et de la construction de projets linéaires, les pratiques exemplaires de gestion générales suivantes doivent être prises en compte :

Les sections 3.12.1 à 3.12.3 présentent des renseignements généraux sur divers types de projet linéaire.

3.12.1 Grandes routes et routes d’accès aux ressources naturelles

Les routes peuvent avoir des effets environnementaux négatifs qui dégradent plutôt qu’améliorent l’environnement naturel. À moins que les routes ne soient bien conçues et planifiées et que les travaux de construction ne soient effectués avec soin, des perturbations indésirables des milieux aquatiques sont susceptibles de se produire (McCubbin et. al. 1990).

Les pratiques exemplaires de gestion pour la construction de routes sont présentées ci‑dessous :

3.12.2 Lignes de transport d’électricité

Comme d’autres projets linéaires, les activités liées à la construction de lignes de transport d’électricité (franchissements de cours d’eau, défrichage de l’emprise, etc.) peuvent avoir des répercussions négatives sur le poisson et son habitat, comme la destruction ou l’altération de l’habitat et la sédimentation. Toutefois, lorsqu’ils sont bien gérés, ces effets nocifs peuvent être atténués efficacement.

Les pratiques exemplaires de gestion pour l’aménagement des lignes de transport sont présentées ci-dessous :

3.12.3 Mise en place des câbles à fibres optiques

Les activités liées à la mise en place de câbles à fibres optiques (franchissements de cours d’eau, défrichage de l’emprise, etc.) peuvent avoir des répercussions négatives sur le poisson et son habitat, comme la destruction ou l’altération de l’habitat et la sédimentation. Toutefois, lorsqu’ils sont bien gérés, ces effets nocifs peuvent être atténués efficacement.

Lors de la planification et de la construction d’infrastructures pour les câbles à fibres optiques, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

3.13 Prospection minérale

Sans une planification et une mise en œuvre adéquates des mesures d’atténuation, les activités de prospection minérale peuvent avoir divers effets chimiques et physiques sur le poisson et son habitat. La pollution chimique de l’environnement d’eau douce peut résulter de rejets comme le drainage minier acide, les rejets d’eaux usées et les déversements accidentels d’hydrocarbures. Les activités de prospection minérale peuvent avoir des répercussions physiques si des stériles, des particules, du sable ou du gravier sont jetés ou déversés dans des cours d’eau. Dans le cadre des activités de prospection minérale, l’enlèvement de la végétation et des morts-terrains est souvent nécessaire pour accéder au gisement minéral; la terre végétale et le feuillage peuvent ensuite être transportés dans les cours d’eau avoisinants, ce qui entraîne l’envasement ou l’obstruction des cours d’eau.

Les pratiques courantes associées à la prospection minérale comprennent le défrichage et la récupération du bois, l’écorçage et l’entreposage de matériaux, les carrières et les zones d’emprunt, le dynamitage, la construction de routes d’accès, le franchissement de cours d’eau, l’abandon et la réhabilitation.

Les pratiques d’atténuation associées à ces activités sont abordées tout au long du présent document. Les pratiques exemplaires de gestion associées à la prospection minérale comprennent ce qui suit :

Figure 3.49 Les débris et les déchets provenant des activités de prospection doivent être enlevés

3.14 Aménagement urbain

Les cours d’eau en milieu urbain sont modifiés pour diverses raisons, allant de la lutte contre les inondations à la maximisation de la superficie disponible pour l’aménagement.

Des routes, des égouts, des conduites d’eau, des lignes électriques et des câbles téléphoniques traversent les cours d’eau dans les zones urbaines et, dans la plupart des cas, le font plus ou moins au hasard. Idéalement, tous les aménagements, tant résidentiels qu’industriels, doivent être conçus de manière à conserver l’état naturel des cours d’eau et à réduire au minimum les détournements et les franchissements de cours d’eau.

Les sections précédentes du présent document traitent des techniques d’atténuation pour :

Les préoccupations relatives à l’habitat physique associées à l’aménagement urbain comprennent l’érosion, la sédimentation, la perte de végétation riveraine et l’obstruction du passage des poissons. Les conséquences de l’urbanisation sur la quantité et la qualité de l’eau doivent également être prises en compte dans l’élaboration et la mise en œuvre de mesures visant à atténuer les effets potentiels sur le poisson et son habitat.

Les pratiques exemplaires de gestion pour l’aménagement urbain comprennent les suivantes :

3.15 Aménagements hydroélectriques

Les activités associées aux aménagements hydroélectriques (construction de barrages, inondations, assèchement, etc.) peuvent avoir des répercussions négatives sur le poisson et son habitat. Selon la capacité du bassin d’entreposage et la qualité des débits détournés, la construction et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique peuvent avoir les répercussions suivantes :

Lors de la planification et de la construction d’infrastructures hydroélectriques, les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont prévues :

Les mesures de protection du poisson et de son habitat associées aux projets linéaires comme les installations de transport d’électricité et les routes d’accès associées aux aménagements hydroélectriques doivent également être abordées.

4.0 Glossaire

Affouillement :
Infiltration ou perte d’eau sous un ponceau ou une autre structure.
Alevin :
Le saumon nouvellement éclos dont le sac vitellin est toujours en place.
Anadrome :
Poissons qui migrent vers l’eau douce pour frayer, mais qui vivent toute leur vie adulte, ou une partie de celle-ci, en mer.
Atténuation :
Mesures prises pendant les étapes de planification, d’élaboration, de construction ou d’exploitation pour alléger ou éliminer les effets néfastes possibles sur le poisson et son habitat.
Ballast :
Pierre cassée, gravier, laitier ou matériau similaire utilisé pour remplir les encaissements en bois.
Banc :
Section peu profonde d’un cours d’eau ou d’une rivière à courant rapide dont l’écoulement de surface est interrompu par du gravier, de la blocaille ou des rochers. Les bancs sont habituellement séparés par des fosses plus profondes.
Barrière en paille :
Ballots de paille utilisés dans les fossés pour réduire la vitesse de l’eau, retenir les sédiments et prévenir l’érosion.
Bassin de décantation :
Bassin construit pour recueillir les eaux de ruissellement des zones de travail perturbées et permettre le dépôt des sédiments avant leur rejet dans le milieu aquatique; souvent utilisé en série.
Batardeau :
Structure temporaire imperméable utilisée pour détourner l’écoulement et isoler une zone dans un cours d’eau ou un plan d’eau afin de permettre la réalisation de travaux dans la zone sèche tout en maintenant l’écoulement en aval et les courants côtiers. La construction peut souvent être un mur fait d’une double rangée de sacs de sable avec du plastique entre les deux rangées.
Berge :
Le terrain ascendant longeant un chenal de cours d’eau.
Berme filtrante :
Barrage imperméable construit dans un fossé pour réduire la vitesse de l’eau, retenir les sédiments et prévenir l’érosion.
Berme :
Monticule de terre qui peut être utilisé pour diriger ou détourner l’eau de surface.
Bilan hydrique :
L’équilibre entre l’eau qui entre dans un bassin versant et l’eau qui en sort (c.-à-d. les précipitations moins toutes les pertes de transport de vapeur et de liquide à partir d’un bassin versant).
Canal de dérivation :
Structure temporaire servant à détourner l’eau d’un cours d’eau pour effectuer des travaux en milieu sec tout en maintenant l’écoulement en aval.
Charge de fond :
Les sédiments se déplaçant sur le lit du cours d’eau ou à proximité et entrant fréquemment en contact avec celui-ci.
Chicane :
Barrière ou obstruction qui dévie, contrôle ou amortit l’écoulement de l’eau. Les chicanes de ponceaux sont des structures d’interférence du débit qui prennent habituellement la forme de déversoirs bas.
Collision :
Se produit lorsqu’un poisson pris au piège est maintenu en contact avec le grillage de la prise d’eau sans qu’il soit capable de s’en échapper.
Eaux de ruissellement :
Cette partie des précipitations qui apparaît dans les cours d’eau de surface.
Enrochement :
Roche angulaire utilisée pour la stabilisation des berges et des talus.
Entraînement :
Se produit lorsqu’un poisson est attiré dans une prise d’eau et ne peut s’en échapper.
Érosion :
Processus d’effritement du sol et des roches causé par des moyens naturels (p. ex. eau, vent, glace) ou par des perturbations liées à la construction.
Essouchement :
Enlèvement de la végétation, des souches, des débris, etc. d’un site d’aménagement.
Floculant :
Additif chimique qui permet de rassembler les minuscules particules en suspension.
Fosse :
Partie profonde, lente et tranquille d’un cours d’eau.
Gabion :
Cage ou panier en métal rempli de roche servant à stabiliser les berges ou les pentes.
Géotextile :
Tissu synthétique utilisé pour stabiliser les berges et les pentes; permet à l’eau de circuler, mais empêche l’érosion du sol sous-jacent.
Hydrologie :
L’étude de l’eau telle qu’elle se présente sur, au-dessus et au-dessous de la surface terrestre sous forme de débit, d’eau, de vapeur, de précipitations, d’humidité du sol et d’eaux souterraines.
Imperméable :
Toute matière qui ne permet pas le passage d’un fluide.
Laisse de crue ordinaire :
Le niveau habituel ou moyen auquel s’élève un plan d’eau à son point culminant et auquel il reste pendant assez longtemps pour modifier les caractéristiques du sol.
Oxygène dissous :
Concentration d’oxygène dissous dans l’eau, exprimée en mg/L ou en pourcentage de saturation, où la saturation est la quantité maximale d’oxygène qui peut théoriquement être dissoute dans l’eau à une altitude et à une température données.
Passage à gué :
Point de franchissement peu profond et stable qui ne nécessite pas de modification du lit ou de la berge du cours d’eau, par exemple en le traversant à gué. Il s’agit habituellement d’une traversée ponctuelle (aller et retour).
Passages hivernaux (ponts de glace et remblais de neige) :
Il s’agit de deux méthodes utilisées pour l’accès hivernal temporaire dans les régions éloignées. Les ponts de glace sont construits sur de grands cours d’eau ayant une profondeur et un débit d’écoulement suffisants pour empêcher le pont de glace d’entrer en contact avec le lit du cours d’eau et de restreindre le mouvement de l’eau sous la glace. Les remblais de neige sont des passages temporaires de cours d’eau construits en remplissant un chenal de neige propre et compactée, et sont habituellement utilisés pour traverser de plus petits cours d’eau.
Périmètre mouillé :
Limite de la section transversale du chenal qui est en contact avec l’écoulement du cours d’eau.
Plaine inondable :
Terre plate bordant un cours d’eau susceptible d’être inondée en période de crue.
Ponceau :
Conduit en fibre de verre, en métal, en béton, en plastique ou en bois utilisé pour faire passer l’eau sous une route d’accès. Les ponceaux servent à donner un accès permanent ou temporaire par-dessus un cours d’eau.
Pont à portée libre temporaire :
Structures de pont à petite échelle (p. ex. pont Bailey ou ponts à longerons en rondins) qui enjambent complètement le cours d’eau, ne modifient pas le lit ou la berge du cours d’eau et sont d’une largeur maximale d’une voie. La structure du pont (incluant les approches, les culées, les semelles et le blindage) est construite entièrement au-dessus de la laisse de crue ordinaire.
Pourcentage de dépassement :
Pourcentage de temps pendant lequel un débit particulier dans un cours d’eau est égal ou dépassé par rapport aux données sur la durée du débit. Par exemple, une valeur de dépassement de 90 % correspond à un débit égal ou dépassé à 90 % du temps.
Radier :
Point le plus bas de la section transversale interne d’un canal artificiel ou naturel.
Régime d’écoulement :
Variations saisonnières des caractéristiques hydrauliques des débits des cours d’eau.
Rémanents :
Les résidus laissés au sol après l’abattage ou l’accumulation d’arbres à la suite d’une tempête, d’un incendie ou d’un traitement sylvicole.
Ressource halieutique :
Stocks de poissons ou populations de poissons qui soutiennent des activités de pêche commerciale, récréative ou de subsistance au profit des Canadiens.
Revêtement du ponceau :
Le renforcement d’un ponceau nécessaire en raison d’une défaillance de l’intégrité de la structure, souvent à la suite de corrosion ou de dommages physiques.
Salmonidé :
Un poisson appartenant à la famille des salmonidés, qui comprend le saumon, les truites, les ombles, le corégone et l’ombre.
Scarifier :
Briser et ameublir la surface du sol.
Sédimentation :
Décantation et accumulation de matières à partir de la colonne d’eau jusqu’au lit du cours d’eau. Se produit lorsque l’énergie de l’eau courante est incapable de supporter la charge de sédiments en suspension.
Substance nocive :
Toute substance qui, ajoutée à l’eau, altérerait ou contribuerait à altérer la qualité de celle-ci au point de nuire de façon directe ou indirecte au poisson ou à son habitat, ou à l’utilisation par l’homme du poisson.
Terrasse :
Terrain en pente coupé en une succession de bancs afin de contrôler le ruissellement de surface, minimiser l’érosion du sol et encourager la revégétalisation.
Tissu filtrant :
Tissu synthétique utilisé pour enlever les sédiments en suspension dans les eaux de ruissellement des zones de travail perturbées; également utilisé dans la construction de certaines structures de stabilisation des berges pour prévenir l’érosion.
Topographie :
Terme général qui comprend les caractéristiques de la surface du sol comme les plaines, les collines et les montagnes, le degré de relief, l’inclinaison des pentes et d’autres caractéristiques physiographiques.
Vessie natatoire :
Organe hydrostatique présent chez la plupart des poissons qui consiste en un sac empli de gaz reposant sur le dos du canal alimentaire. Aussi appelé vessie gazeuse ou natatoire du poisson.
Zone d’élevage :
Bancs ou fosses peu profonds dans un cours d’eau qui fournissent aux jeunes poissons un abri et une nourriture adéquats.
Zone de fraie :
Section du cours d’eau offrant la taille de gravier, la vitesse de l’eau et la profondeur de l’eau adéquates pour la fraie et le développement des œufs.
Zone riveraine :
Zone adjacente aux cours d’eau, aux lacs et aux zones humides qui abritent un mélange unique de végétation résistante à l’eau allant des arbres et des arbustes aux plantes aquatiques et herbacées.
Zone sans essouchement :
Zone où il n’y a pas d’essouchement (c.-à-d. enlèvement de la végétation, des souches, des débris, etc.) sur 30 m de chaque côté d’un cours d’eau.
Zone tampon :
Bordure non perturbée de végétation (arbres, arbustes, herbe, etc.) le long d’un cours d’eau ou d’un étang qui isole et protège le milieu aquatique des activités de construction à proximité.

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White RJ et Brynildson OM. 1967. Guidelines for management of trout stream habitat in Wisconsin. Wis. Dept. Nat. Resources Tech. Bull. 39. 65 p.

Wright DG et Hopky GE. 1998. Lignes directrices concernant l’utilisation d’explosifs à l’intérieur ou à proximité des eaux de pêche canadiennes Can. Tech. can. Fish. Aquat. Sci. 2017 : iv + 34 p.

Annexe A

L’annexe A porte sur la biologie des salmonidés et leurs exigences en matière d’habitat, mais il est reconnu qu’il existe d’autres espèces qui ne sont pas des salmonidés dans la province.

Figure A1 Cycle biologique type et besoins en matière d’habitat d’un salmonidé (tiré de Buchanan et al. 1989)
Version texte : Figure A1 Cycle biologique type et besoins en matière d’habitat d’un salmonidé (tiré de Buchanan et al. 1989)

L’ombre de fontaine préfère les cours supérieurs pour la fraie.

Le tacon habite lis fosses; habitat d’eaux agitées

Étendue avec du gravier propre et un bon débit d’eau pour la formation des nids et la fraie.

Les gros œufs roses ou oranges sont enfouis dans le gravier.

Les larves munies de leur sac vitellin demeurent dans le gravier.

L’aveline émerge au printemps et nécessite des zones peu profondes ayant un couvert important. Seulement 10 % des alevins de saumon survivent jusqu’au stade de saumoneau.

Les saumoneaux du saumon atlantique descendent vers la mer (10 %) et survivent jusqu’à l’âge adulte.

La truite et l’omble anadromes ne s’aventurent pas loin de leurs cours d’eau d’origine.

Le saumon atlantique parcourt de nombreux kilomètres en mer pendant 1 à 3 ans avant de revenir frayer.

Formation de nids de fraie, et fraise à l’automne. Le printemps pour la truite arc-enciel.

La majorité des espèces d’eau douce pêchées à Terre-Neuve-et-Labrador sont des salmonidés. Le terme « salmonidé » désigne toute espèce de poisson de la famille des salmonidés. Il existe 32 espèces de salmonidés au Canada. De ce nombre, huit sont présentes à Terre-Neuve-et-Labrador :

Certaines espèces de salmonidés sont difficiles à distinguer, en particulier à des stades plus jeunes. Les poissons d’eau salée ou de différents étangs ou cours d’eau peuvent différer considérablement sur le plan de la coloration et de l’apparence générale. De plus, certaines de ces espèces, comme la truite brune, peuvent se croiser avec le saumon ou l’omble de fontaine pour produire des hybrides. Le poisson résultant du croisement de l’omble de fontaine et de la truite brune est appelé « truite tigrée » et peut être assez commun dans la presqu’île Avalon. D’autres espèces de salmonidés dans la province sont le touladi et le grand corégone, qui ne se trouvent qu’au Labrador (on peut trouver de grands corégones dans des régions isolées de Terre-Neuve). Le saumon atlantique et l’omble de fontaine sont de loin les poissons d’eau douce les plus importants dans la partie insulaire de la province, et l’omble chevalier joue également un rôle important au Labrador.
Cette section du manuel donne un aperçu très bref de l’éventail des préférences en matière d’habitat pour les différentes étapes du cycle biologique de nombreux salmonidés, y compris :

provenant de documents de référence propres à Terre-Neuve-et-Labrador. Les 3 premières espèces ont été mises en évidence puisqu’elles représentent les espèces les plus pêchées et, en fait, les espèces pour lesquelles la plupart des projets de mise en valeur et de restauration sont menés. Les deux dernières sont des espèces de salmonidés introduits qui ont acquis un statut de poisson de pêche sportive dans la province. Elles peuvent également faire concurrence aux espèces résidentes et, par conséquent, leurs besoins en matière d’habitat sont brièvement décrits.
En plus des salmonidés, d’autres espèces de poissons de pêche récréative ou de subsistance peuvent être présentes, particulièrement au Labrador, notamment :

Les 8 espèces de salmonidés énumérées, ainsi que les anguilles d’Amérique et l’éperlan arc-en-ciel, sont semblables en ce sens qu’elles ont toutes la capacité biologique de se déplacer entre l’eau douce et l’eau salée, bien que ce ne soit pas le cas de toutes les populations. Les populations qui fraient en eau douce, mais qui se rendent à la mer pour se nourrir, sont appelées des populations anadromes. Comme nous l’avons vu dans les sections précédentes, les salmonidés résidents des cours d’eau ont des besoins similaires en matière d’habitat :

Il existe des différences particulières entre les espèces au moment de la fraie, certaines différences dans le type de zone où une espèce peut frayer avec succès (c.‑à‑d. cours d’eau supérieur par rapport à un haut-fond rocheux dans un lac), et des différences dans les aires d’alimentation des adultes.

Besoins en matière d’habitat des salmonidés à Terre-Neuve-et-Labrador

Saumon atlantique/ouananiche

Saumon atlantique/ouananiche.
Renseignements généraux

La fraie a habituellement lieu entre le 15 octobre et le 20 novembre à Terre-Neuve et entre le 1er septembre et le 31 octobre au Labrador (Scruton et al. 1997). Les nids de fraie consistent en plusieurs dépressions de 10 à 50 cm de profondeur où la femelle pond ses œufs (Bley 1987; Calkins 1989). Une fois les œufs pondus et fécondés, la femelle les recouvre d’environ 10 à 25 cm de substrat (Bley 1987).

Les nids de fraie sont normalement un monticule allongé distinctif composé de gravier relativement propre. L’emplacement optimal pour un nid de fraie est une zone peu profonde et graveleuse à l’extrémité d’une fosse où la vitesse de l’eau augmente. D’autres endroits peuvent comprendre la tête d’une fosse, l’extrémité aval des bancs ou des zones près de la remontée des eaux souterraines. Avant et après la fraie, les adultes peuvent utiliser les fosses à proximité pour se reposer.

Les œufs sont incubés pendant l’hiver et éclosent généralement en avril. L’alevin nouvellement émergé restera dans le gravier jusqu’à ce que son sac vitellin soit absorbé (habituellement en mai ou en juin). Les alevins émergeront du gravier et resteront dans des bancs peu profonds près du nid jusqu’à ce qu’ils mesurent environ 65 mm de long.

L’habitat typique des juvéniles (tacons) se compose de bancs avec un substrat de gravier ou de galets (Buchanan et al. 1989). Un bon habitat d’élevage à Terre-Neuve se caractérise généralement par un grand nombre de rochers où les jeunes peuvent s’abriter.

Étape du cycle de vie, variable de l’habitat et plage de valeurs appropriée
Œufs
Nid de fraie
Émergence
Alevin
Tacon

Omble chevalier

Omble chevalier.
Renseignements généraux

On trouve principalement l’omble chevalier au Labrador, mais on sait que certaines populations sont présentes à Terre-Neuve dans certains lacs plus profonds de la péninsule Northern (Bradbury et al. 1999) ainsi que dans le lac Gander (O’Connell et Dempson 2002), avec quelques populations anadromes. La croissance de l’omble est habituellement très lente, les plus grands poissons étant normalement observés dans les populations anadromes du Nord.

L’omble anadrome peut migrer vers la mer pour se nourrir pendant l’été, mais il ne se trouve pas aussi loin de ses rivières natales que le saumon atlantique (des dizaines de milles par rapport à des centaines de milles) et il ne saute pas les obstacles aussi bien que le saumon.

Étape du cycle de vie, variable de l’habitat et plage de valeurs appropriée
Nid de fraie
Alevin
Juvénile

Omble de fontaine

Brook Trout.
Renseignements généraux

L’omble de fontaine est aussi connu localement sous le nom de truite mouchetée. Il s’agit du salmonidé le plus commun dans les cours d’eau et les étangs de Terre-Neuve et d’un poisson de pêche récréative et de consommation important. Une partie de certaines populations peut migrer vers l’océan, demeurant généralement dans l’habitat estuarien et saumâtre.

L’omble de fontaine fraie entre le 1er et le 31 octobre sur l’île de Terre-Neuve et entre le 1er et le 30 septembre au Labrador (Scruton et al. 1997).

Les aires de fraie préférées se trouvent dans des cours d’eau d’amont frais et limpides avec du gravier propre et bien ventilé, à des profondeurs d’environ 61 cm. La fraie peut également se produire dans les lacs, en particulier dans les zones graveleuses sujettes aux remontées des eaux printanières et aux courants d’eau modérés.

L’omble de fontaine femelle creuse un nid et dépose ses œufs. Un mâle est présent, mais les deux sexes chassent les intrus. Certaines truites de Terre-Neuve arrivent à maturité à une très petite longueur (p. ex. 8 à 15 cm); certaines sont précoces, tandis que d’autres sont issues de populations naines.

Les œufs éclosent en environ 100 jours (le moment exact dépend de la température de l’eau). La teneur en oxygène dissous de l’eau qui s’écoule par le nid ne doit pas tomber en dessous de 50 % de saturation pour le développement de l’embryon (Harshbarger 1975). Les jeunes (alevins) resteront dans les espaces du gravier jusqu’à ce que leur sac vitellin soit absorbé (~38 mm de longueur).

Les alevins préfèrent les zones tranquilles et peu profondes d’un cours d’eau et ils ont tendance à utiliser les fosses plus que les jeunes saumons. Les juvéniles plus âgés ont tendance à fréquenter les zones d’eaux vives des bancs.

La tolérance à la température varie entre 0 et 25 °C, bien que l’acclimatation soit nécessaire pour des changements extrêmes. La croissance optimale de l’omble de fontaine se produit entre 11 et 14 °C (Raleigh 1982).

L’habitat optimal de l’omble de fontaine dans les cours d’eau est caractérisé par un ratio fosse:banc de 1:1, des berges bien végétalisées, une couverture abondante dans le cours d’eau et des débits d’eau ainsi que des températures stables. La couverture dans le cours d’eau et les fosses profondes peuvent également être très importantes pour assurer le succès de l’hivernage.

Étape du cycle de vie, variable de l’habitat et plage de valeurs appropriée
Nid de fraie
Alevin
Juvénile

Truite brune

Truite brune.
Renseignements généraux

La truite brune est commune dans la presqu’île Avalon, où les populations de poissons anadromes se sont établies. Dans certaines régions, elle peut avoir tendance à remplacer l’omble de fontaine indigène, car elle tolère mieux certains types de pollution, comme la turbidité accrue et les températures plus élevées de l’eau. Elle a tendance à occuper les tronçons inférieurs du cours d’eau, à croître plus rapidement et à une plus grande taille, à vivre plus longtemps et est plus difficile à pêcher que l’omble de fontaine. La truite brune préfère les berges crevassées et les zones herbeuses. Parfois, les poissons les plus gros se cachent dans les herbes des eaux très peu profondes.

La truite brune fraie généralement à la fin de l’automne – début de l’hiver; plus tard que l’omble de fontaine. Ses œufs sont de couleur ambrée, contrairement aux autres salmonidés dont les œufs sont orange ou roses. Les œufs éclosent habituellement en avril. Elle peut produire des hybrides avec l’omble de fontaine (appelés « truite tigrée »), le saumon et la truite arc-en-ciel.

Besoins en matière d’habitat

Les besoins en matière d’habitat de la truite brune sont semblables à ceux de l’omble de fontaine.

La truite brune tolère mieux les températures élevées et peut tolérer une plage de 0 °C à 27 °C, bien que la croissance optimale se situe entre 12 °C et 19 °C (Raleigh et al. 1986).

La truite brune tolère moins bien le faible pH que l’omble de fontaine et se trouve normalement dans une plage de pH de 5,0 à 9,5 (Raleigh et al. 1986).

Elle peut utiliser le même substrat de gravier dans les frayères d’amont que l’omble de fontaine ainsi que l’habitat dans les cours inférieurs.

Truite arc-en-ciel

Truite arc-en-ciel.
Renseignements généraux

À l’origine, la truite arc-en-ciel était indigène de l’ouest de l’Amérique du Nord, mais elle a été introduite partout. Les populations de poissons anadromes sont connues sous le nom de saumon arc-en-ciel et sont un poisson sportif très recherché.

Des truites arc-en-ciel ont été introduites à Terre‑Neuve en 1887 à partir du continent. Elles ont été transplantées à divers endroits de la province au fil des ans et se retrouvent maintenant dans de nombreux systèmes de la partie insulaire de la province. Elles préfèrent généralement l’eau plus libre et plus rapide que l’omble de fontaine de taille égale.

La croissance et la taille maximale sont très variables et dépendent des conditions environnementales. Elles ne vivent pas particulièrement longtemps (c.-à-d. environ six à huit ans).

Besoins en matière d’habitat

Les adultes de Terre-Neuve préfèrent l’habitat lacustre (lacs clairs, froids et profonds) à l’habitat des cours d’eau, sauf pendant la période de fraie. Les cours d’eau d’entrée ou de sortie avec des bancs à fond de gravier sont normalement nécessaires à la fraie. Les jeunes truites arc-en-ciel se déplacent normalement vers un habitat lacustre pendant la première saison de croissance ou après l’hivernage dans leur cours d’eau natal.

La truite arc-en-ciel fraie habituellement au printemps, et ses sites de fraie préférés sont des lits de fin gravier dans des bancs en amont d’une fosse.

Les populations vivant dans les lacs semblent avoir besoin de cours d’eau d’alimentation pour frayer avec succès.

Le moment du développement des œufs dépend fortement des conditions locales, mais les œufs éclosent normalement dans environ quatre à sept semaines. Les alevins ont besoin de 3 à 7 jours supplémentaires pour absorber le vitellus avant de pouvoir nager librement.

Annexe B

Le numéro de la ligne de signalement 24 heures sur 24 des urgences environnementales (709-772-2083 ou 1-800-563-9089) doit être utilisé pour :

Les déversements de produits chimiques ou d’hydrocarbures de plus de 70 litres doivent être signalés. Cependant, il est recommandé que les déversements de moins de 70 litres le soient également. Au besoin, consultez la Loi canadienne sur la protection de l’environnement pour obtenir une liste des substances toxiques réglementées. De plus, pour garantir qu’une intervention rapide et efficace en cas de déversement est possible, l’équipement d’intervention en cas de déversement, comme les adsorbants et les barils ouverts pour la collecte des débris de nettoyage, doit être facilement accessible et entreposé dans un endroit facile d’accès sur place pour tout travail effectué en eau douce ou à proximité. Le personnel qui travaille au projet doit connaître les procédures d’intervention.

Pour signaler une préoccupation environnementale qui ne constitue pas une urgence :

Coordonnées

Bureau régional : Programme de protection du poisson et de son habitat
Pêches et Océans Canada
80, chemin East White Hills C.P. 5667
St. John’s (T.-N.-L.) A1C 5X1

Tél. : 709‑772‑4140
Courriel : dfo.fppnl-ppptnel.mpo@dfo-mpo.gc.ca

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