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Mactre de Stimpson (Mactromeris polynyma)

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Aperçu de l’espèce

Description physique

Une palourde arctique avec une barre d'échelle. Référez-vous à la description physique.
Mactre de Stimpson (Mactromeris polynyma). Photo : Dale Roddick.

La mactre de Stimpson, aussi appelée « palourde de Stimpson », est un bivalve de grande taille dont la longueur peut atteindre 160 millimètres (mm). Elle a une coquille triangulaire de couleur gris blanchâtre caractérisée par des anneaux concentriques. La couche externe de la coquille, appelée périostracum, varie du brun clair au brun foncé. L’intérieur de la coquille est blanc et le pied est généralement violet, mais peut être jaunâtre.

Répartition

La mactre de Stimpson est présente dans les eaux côtières au large du nord du Pacifique Nord et du nord-ouest de l’Atlantique. Les populations suffisamment importantes pour soutenir une pêche commerciale se trouvent :

Cycle biologique

La mactre de Stimpson peut vivre jusqu’à plus de 60 ans. La mactre de Stimpson est un géniteur qui disperse ses œufs, c’est-à-dire que l’espèce expulse ses gamètes dans la colonne d’eau. Chaque individu possède seulement des organes reproducteurs mâles ou femelles. La maturité sexuelle est atteinte entre 5 et 8 ans, et la fraie a principalement lieu pendant l’été ou l’automne. Le développement et la croissance des larves dépendent de la température. Après un stade larvaire d’une durée de 1 à 3 semaines, les juvéniles se déposent sur des berges sablonneuses côtières ou extracôtières caractérisées par des grains de sédiments de taille moyenne à grande et des températures de l’eau inférieures à 15 °C. Les taux de croissance de la mactre de Stimpson diminuent lorsque les individus atteignent une longueur de coquille d’environ 50 mm. La longueur et l’âge à 50 % de maturité sont de 45,2 mm de longueur de coquille et de 8,3 ans sur le banc Banquereau. La longueur et l’âge à 50 % de maturité sont de 39,9 mm de longueur de coquille et de 5,3 ans sur le Grand Banc.

Historique de la pêche

Maritimes
Carte des zones de pêche du Banc Banquereau et du Grand Banc à partir des conditions de permis.
Zones de pêche situées sur le banc Banquereau et le Grand Banc (lignes pleines), d’après les conditions de permis.

On a observé des quantités commerciales de mactres de Stimpson sur le banc Banquereau dans le cadre de relevés effectués sur le plateau néo-écossais entre 1980 et 1983. En 1987, un programme triennal d’allocations d’entreprise pour la pêche hauturière de la mactre de Simpson a été mis au point avec le consensus de l’industrie pour appuyer une pêche réglementée. Au cours de cette période, la pêche était exploratoire, mais elle est devenue par la suite une pêche commerciale établie. On a établi le total autorisé des captures (TAC) et les allocations aux entreprises pendant chacune des trois années du programme avec les trois entreprises participantes. En 1987, le TAC a été établi à 30 000 tonnes (t). Le TAC est demeuré à ce niveau jusqu’à ce qu’il soit réduit à 24 000 t en 2002. En 2018, à la suite d’une évaluation, le TAC a encore été réduit à 20 943 t.

La pêche exploratoire pratiquée sur le Grand Banc en 1987 et 1988 a mené à l’expansion de la pêche dans cette zone en 1989. Quatre permis de pêche exploratoire ont été délivrés pour un an pour le Grand Banc, avec un TAC de 20 000 t. Le TAC est demeuré à ce niveau jusqu’à l’évaluation du Grand Banc en 2010, lorsqu’on a ajusté le TAC à 14 756 t.

Québec
Carte des zones de gestion pour la pêche de la mactre de Stimpson au Québec.
Zones de gestion pour la pêche de la mactre de Stimpson au Québec.

Au Québec, la pêche côtière est gérée par 10 zones de pêche : 8 zones sur la Côte-Nord et 2 zones aux Îles-de-la-Madeleine, avec un total autorisé des captures (TAC) par zone. Les premières pêches exploratoires dans le nord du golfe ont eu lieu en 1990 aux Îles-de-la-Madeleine et en 1991 sur la Côte-Nord. Par la suite, d’autres pêches exploratoires ont été menées sur la Côte-Nord, sur les rives du Bas-Saint-Laurent et sur la rive nord de la péninsule gaspésienne. Ces pêches exploratoires ont permis de localiser plusieurs frayères. À partir de ce moment-là, la pêche a commencé à se développer davantage sur la Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine. Les premiers débarquements ont été observés en 1993. Au Québec, la pêche à la mactre de Stimpson est complémentaire aux autres pêches pratiquées par les pêcheurs pendant l’année.

Contexte écosystémique

La pêche hauturière de la mactre de Stimpson est pratiquée à l’aide d’engins entrant en contact avec le fond, qui perturbent le fond marin. Ces perturbations ont des répercussions immédiates sur le substrat et les organismes benthiques, car les dragues utilisées liquéfient les sédiments jusqu’à une profondeur d’au moins 20 cm. Les dragues retirent de nombreux organismes de grande taille et causent la sédimentation et le déplacement d’organismes situés à proximité du sillon laissé par les dragues. Pendant une période de 10 ans, on a étudié les effets à long terme des dragues hydrauliques à coquillages sur l’habitat et la communauté benthique des zones de pêche en ciblant un site du banc Banquereau se trouvant à une profondeur de 65 à 70 m. Les répercussions les plus importantes ont été observées dans l’élimination des palourdes et des bivalves non ciblés de la région. Compte tenu de la nature sédentaire des palourdes et de leur faible taux de croissance, on peut considérer ces répercussions comme étant de nature à long terme.

L’imagerie du fond marin obtenu par sonar a permis de détecter l’emplacement de certains sillons 10 ans après le dragage, ce qui indique que les changements de la structure sédimentaire causés par les dragues hydrauliques peuvent persister. Ces sillons étaient situés à des profondeurs importantes, ce qui laisse croire que la profondeur a probablement une incidence sur la persistance des sillons. Les zones moins profondes sont plus touchées par les vagues et les courants. Les pêches à la drague hydraulique à coquillages sont pratiquées sur du sable assez mobile et bien trié, ce qui peut aider à atténuer l’impact global de ces engins.

Même si les dragues ont d’importantes répercussions immédiates sur le fond marin, on a déterminé qu’ils ont généralement un impact plus faible que celui d’autres engins de pêche entrant en contact avec le fond, car leur empreinte est relativement petite. Les changements climatiques et divers phénomènes environnementaux comme les ondes de tempête, l’érosion des berges et la réduction de la couverture de glace pourraient avoir une incidence négative sur les populations de mactre de Stimpson. En raison de l’augmentation des températures, un changement bathymétrique de la répartition de la mactre de Stimpson pendant un épisode d’eau anormalement chaude est possible. Un déplacement latitudinal est également susceptible de se produire là où la profondeur (p. ex. le chenal Laurentien) et le substrat (p. ex. le Grand Banc) ne limitent pas l’habitat convenable. En plus des changements de latitude et de profondeur des espèces liés à la température du fond, on s’attend également à des changements dans le taux de croissance, le poids des tissus et les taux de mortalité en raison des changements climatiques.

Avis scientifiques et recherche

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Sources

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