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Déclaration conjointe des Amériques pour la protection de l'océan dans le cadre du neuvième Sommet des Amériques

Les gouvernements soussignés :

Reconnaissant que l'océan couvre les trois quarts de notre planète, qu'il fournit près de la moitié de l'oxygène que nous respirons, qu'il absorbe plus d'un quart du dioxyde de carbone que nous produisons, qu'il joue un rôle essentiel dans le cycle de l'eau et le système climatique et qu'il constitue une source importante de biodiversité et de services écosystémiques. Il relie nos populations et nos marchés et fait partie intégrante de notre patrimoine naturel et culturel. Il contribue au développement durable et au développement d’économies océaniques durables ainsi qu'à l'éradication de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, au commerce et au transport maritimes, au travail décent et aux moyens de subsistance.

Conscients des effets néfastes des changements climatiques sur l'océan, notamment la hausse des températures, l'acidification des océans et des côtes, la désoxygénation et les changements qu'elle entraîne dans les cascades trophiques, l'élévation du niveau de la mer, la fonte des calottes polaires, l'érosion côtière et les phénomènes météorologiques extrêmes.

Sachant que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée prive de nombreux pays d'une ressource naturelle essentielle et demeure une menace persistante pour leur développement durable.

Rappelant l’importance d'atteindre les cibles de l'Objectif de développement durable no 14 « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » dans les délais prescrits, et la nécessité de poursuivre les efforts à long terme, en tenant compte des réalités, des capacités et des niveaux de développement différents des pays et en respectant leurs politiques et leurs priorités.

Soulignant la nécessité de faire la transition vers une protection et une conservation efficaces des océans à l'échelle mondiale, en vue de protéger ou de conserver au moins 30 % des océans d'ici 2030.

Conscients que les aires marines protégées, établies et gérées efficacement, ainsi que les autres mesures de conservation efficaces par zone, offrent de multiples avantages, notamment la protection des écosystèmes, des habitats et d’espèces uniques, la préservation et le rétablissement des ressources halieutiques, tant sur le plan de la taille que sur celui de la biomasse, l'augmentation des possibilités de tourisme et d'emploi local, et le développement durable des communautés côtières.

Reconnaissant l'importance de faire progresser les mécanismes régionaux qui permettent le développement des connaissances scientifiques et l'échange de pratiques exemplaires dans le but de renforcer les processus de désignation et de mise en œuvre efficace des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone.

Ont décidé :

  1. D’établir un plan de travail qui prévoit des initiatives et des mesures visant à favoriser la collaboration, la coordination ou la mise en commun d'expériences permettant :
    1. De promouvoir la coopération entre les systèmes nationaux d'aires marines protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone.
    2. De cerner des possibilités d’améliorer la conservation des océans grâce à la création et à la mise en œuvre efficace d'aires marines protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone dans des écosystèmes marins et côtiers sous-représentés ou non représentés, tout en offrant des avantages sur le plan climatique, alimentaire, socioéconomique et culturel.
    3. De contribuer à la connectivité écologique de la région en protégeant les habitats essentiels et les voies de migration des mammifères marins à l'échelle régionale.
    4. De cerner des possibilités de créer des initiatives et des réseaux nationaux, régionaux et mondiaux d'aires marines protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone, et d'améliorer et de renforcer les initiatives et les réseaux actuels, tels que le corridor marin du Pacifique oriental tropical et les travaux de la Commission permanente du Pacifique Sud.
    5. De promouvoir la coopération et la mise en commun d'expériences et de pratiques exemplaires au sein de la région en ce qui concerne la gestion efficace et efficiente des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone.
    6. De promouvoir les échanges et les processus de renforcement des capacités avec les partenaires et les intervenants participant à l'administration, à la gestion et à la protection des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone à l'échelle locale, nationale et régionale.
    7. De renforcer la gouvernance des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone, en contribuant à la protection et à la durabilité des services écosystémiques qu'elles fournissent et en favorisant la participation des communautés locales et autochtones.
    8. De renforcer les échanges et le développement scientifiques, et de promouvoir le recours aux connaissances locales et traditionnelles pour assurer une gestion efficace des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone, notamment grâce à la coopération internationale, afin d'améliorer les observations scientifiques.
    9. De définir et de promouvoir les aires marines protégées et les autres mesures de conservation efficaces par zone comme des outils fondés sur la nature permettant d'atténuer les émissions de gaz à effet de serre et de s'adapter aux effets néfastes des changements climatiques.
    10. De cerner des occasions de financement et de former des alliances pour mettre en œuvre correctement les aires marines protégées et les autres mesures de conservation efficaces par zone qui sont liées aux efforts déployés dans le cadre de cette déclaration.
  2. D’explorer les possibilités de coopération avec les peuples autochtones et des entités non gouvernementales, notamment des organisations de la société civile, des organisations internationales, les gestionnaires des aires marines protégées et des autres mesures de conservation efficaces par zone, ainsi que des fondations, qui peuvent collaborer et participer à la réalisation de ces objectifs, selon les modalités de participation significative convenues.
  3. De travailler ensemble pour atteindre l'objectif consistant à protéger ou à conserver au moins 30 % des océans d'ici 2030, notamment par la désignation et la mise en œuvre efficace d'un réseau d'aires marines protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone.
  4. De tirer parti des conférences internationales pour se réunir et assurer le suivi de la mise en œuvre du plan de travail.
  5. De mettre sur pied un système de coordination devant être géré par deux pays, en commençant par le Chili et le Canada, le leadership étant ensuite transféré tous les deux ans aux autres pays de la coalition par rotation alphabétique.

Signée à Los Angeles, aux États-Unis d’Amérique, le 9 juin 2022, en anglais et en espagnol.

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