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Document de recherche 2013/093

Évaluation des stocks de sébaste à longue mâchoire (Sebastes alutus) sur la côte ouest de l'île de Vancouver, en Colombie Britannique

Par Andrew M. Edwards, Rowan Haigh et Paul J. Starr

Résumé

Le sébaste à longue mâchoire (Sebastes alutus) est une espèce commerciale de sébaste importante qui fréquente les canyons marins le long de la côte de la Colombie-Britannique. On a évalué l'état des stocks de sébaste à longue mâchoire au large de la côte ouest de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, en présupposant l'existence d'un seul stock exploité entièrement dans les zones principales 3C et 3D de la Commission des pêches maritimes du Pacifique (CPMP). C'est la première fois qu'un modèle de population est utilisé pour évaluer ce stock.

Nous avons utilisé un modèle de prises annuelles selon l'âge et le sexe tenant compte des données de trois séries de relevés au chalut indépendants de la pêche; des estimations annuelles des prises commerciales depuis 1940; des données sur la composition selon l'âge de la pêche commerciale (données obtenues sur une période de 15 ans) et d'une des séries de relevés (données obtenues sur une période de 4 ans). Le modèle se fonde sur l'hypothèse d'un état à l'équilibre non exploité en 1940; les données des relevés couvrent la période de 1967 à 2012 (tous les ans ne sont cependant pas représentés). Ce modèle a été utilisé dans un cadre d'évaluation bayésienne (à l'aide de la méthode de Monte-Carlo par chaîne de Markov) pour quantifier les incertitudes entourant les quantités estimées.

Les taux d'exploitation estimés ont été calculés en divisant les prises totales par la biomasse vulnérable au milieu de l'année. Les taux d'exploitation ont atteint un pic au milieu des années 1960 en raison du nombre considérable de prises effectuées par les flottes étrangères et un autre pic, moins important, au début des années 1990. Les taux d'exploitation demeurent faibles depuis le milieu des années 1990; le taux d'exploitation pour 2012 s'élevait à 0,035 (0,018-0,077), ces chiffres indiquent respectivement la valeur médiane ainsi que les 5e et 95e centiles de la distribution bayésienne a posteriori.

On estime la biomasse reproductrice (femelles adultes uniquement) au début de 2013 à 0,41 (0,19-0,68) de la biomasse reproductrice non exploitée. Sa valeur estimée est de 1,53 (0,55-3,32) de biomasse au rendement maximal soutenu (BPMS), où BPMS représente la biomasse reproductrice à l'équilibre qui soutiendrait la production maximale soutenable (PMS).

Les avis à l'intention des gestionnaires sont présentés sous la forme de tables de décision qui indiquent les probabilités de dépasser le niveau de référence limite et le niveau de référence supérieur du stock pour des projections décennales réalisées à partir d'un éventail de scénarios de prises constantes. Les principaux niveaux de référence utilisés sont un niveau de référence limite de 0,4BPMS et un niveau de référence supérieur de 0,8BPMS, qui constituent les niveaux de référence provisoires de l'approche de précaution de Pêches et Océans Canada. On présente aussi des tables de décision avec d'autres niveaux de référence fondés sur des proportions de la biomasse à l'équilibre non exploitée, la biomasse actuelle et le taux d'exploitation en fonction de la PMS.

La biomasse reproductrice estimée au début de 2013 a une probabilité de 0,99 de dépasser le niveau de référence limite de 0,4BPMS et une probabilité de 0,87 de dépasser le niveau de référence supérieur de 0,8BPMS.

La médiane de la PMS estimée est de 1 048 tonnes (700 t-1509 t) tandis que les prises moyennes récentes (de 2007 à 2011) s'élevaient à 547 t. La probabilité pour que le taux d'exploitation en 2012 soit inférieur à celui qui est associé à la PMS s'établit à 0,89.

Les projections décennales pour des prises constantes de 600 t indiquent que les probabilités pour que la biomasse reproductrice se situe au-dessus des niveaux de référence sont fondamentalement les mêmes que celles mentionnées ci-dessus; les projections prévoient également une augmentation de la biomasse reproductrice médiane.

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