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Document de recherche 2008/057

Analyse de la viabilité des populations du saumon atlantique de l’arrière-baie de Fundy avec et sans banques de gènes vivants

Par A.J.F. Gibson, H.D. Bowlby, J.R. Bryan, et P.G. Amiro

Résumé

Le présent document de recherche vise à fournir des renseignements généraux sur la dynamique des populations de saumon atlantique de l'arrière-baie de Fundy à l’appui du plan de rétablissement pour cette unité désignable (UD). On y traite de questions liées au mandat de l’évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du saumon atlantique de ce secteur en ce qui concerne l’abondance, les tendances, les trajectoires, les objectifs de rétablissement et la viabilité des populations. Le nombre de saumons atlantiques de l'arrière‑baie de Fundy, que l’on estimait à près de 40 000 adultes par le passé a diminué et on compte actuellement moins de quelques centaines d’adultes à l’état sauvage. Selon les analyses bayésiennes des indices d’abondance, le taux de déclin est de plus de 99 % pour ces populations au cours des trente dernières années. Les relevés par pêche électrique de saumons juvéniles qui ont été réalisés au début des années 2000 montrent que les saumons ont disparu de nombreux cours d’eau de l'arrière‑baie de Fundy. Deux types d’analyses de la viabilité des populations (AVP), l’une fondée sur les tendances de la population de la rivière Stewiacke et l’autre sur le cycle biologique de la population de la rivière Big Salmon, indiquent qu’il est très probable que cette UD disparaîtra d’ici une dizaine d’années, en l’absence d’intervention humaine ou de changement du taux de survie en mer. À l’heure actuelle, la principale intervention consiste en un programme de banques de gènes vivants (BGV) destiné à réduire le plus possible la perte de diversité génétique, de telle manière que les populations puissent se rétablir lorsque les conditions seront propices à leur survie à l’état sauvage. Dans le cadre de ce programme, le saumon est prélevé à l’état sauvage au cours de son avalaison, élevé jusqu’à la maturité et amené à frayer en captivité. Les alevins vésiculés sont ensuite lâchés dans leur cours d’eau d’origine en vue de maximiser leur exposition au milieu naturel. Ce programme permet de sauter la phase marine du cycle biologique durant laquelle la population à risque est exposée à un taux de mortalité extrêmement élevé. Une AVP fondée sur le cycle biologique comprenant le recours aux BGV indique qu’il est fort probable que la population pourra être maintenue au moyen des BGV. De plus, cette AVP a été utilisée pour explorer des scénarios représentant quatre façons par lesquelles les êtres humains peuvent influer sur cette UD : mortalité accessoire dans les pêches, dommages incidents aux juvéniles dus à des activités se déroulant à proximité des cours d’eau, mortalité des saumons en dévalaison lors de leur passage dans les barrages et rétablissement de l’habitat. En l’absence de BGV, les résultats révèlent que pour les faibles taux actuels de survie en mer, ni la probabilité de rétablissement (proche de zéro), ni la probabilité de disparition (proche de un) ne sont très sensibles aux faibles niveaux de mortalité anthropique. De même, avec un taux de survie en mer élevé, les probabilités de disparition ou de rétablissement sont peu sensibles aux faibles niveaux de mortalité anthropique, quoique les taux de rétablissement et l’effectif des populations rétablies diminuent quand la mortalité augmente. De plus, de faibles taux de mortalité anthropique ont peu d’effet sur la probabilité de disparition (proche de zéro) quand il y a des apports des BGV, même quand la survie en mer est très faible. Lorsque les populations commencent à se rétablir, il y a une période critique durant laquelle la probabilité de disparition et la probabilité de rétablissement sont toutes deux sensibles à de faibles taux de mortalité. L’utilisation du nombre de reproducteurs nécessaires à la conservation, un point de référence limite employé pour la gestion de la pêche au saumon, est proposée comme objectif de rétablissement de l’abondance propre à chaque cours d’eau. On ne connaît pas le nombre de cours d’eau requis pour le maintien à long terme de l’UD, mais la probabilité de persistance, l’intégrité écologique des écosystèmes fluviaux dans lesquels le saumon a été observé et les avantages qu’en tirent les êtres humains augmentent tous s’il y a rétablissement du saumon dans le plus grand nombre possible de cours d’eau. On recommande qu’une réévaluation des objectifs de rétablissement et des effets de la mortalité anthropique soit effectuée une fois que les populations montreront des signes de rétablissement.

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