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Document de recherche 2007/039

Évaluation du potentiel de rétablissement du chabot pygmée du lac Cultus (Cottus Sp.)

Par Harvey, B.

Résumé

Le chabot pygmée du lac Cultus est une forme de chabot côtier (Cottus aleuticus) confinée aux eaux intérieures. Le chabot côtier est une espèce courante dans les lacs et les cours d’eau répartis le long de la majeure partie de la côte Pacifique de l’Amérique du Nord; dans le lac Cultus, toutefois, on ne trouve l’espèce que presque exclusivement sous sa forme naine. Cette population unique est inscrite en tant que population menacée à l’annexe 1 de la LEP principalement en raison de sa nature extrêmement endémique; autrement dit, elle n’est présente qu’à un emplacement et n’a pas accès à d’autres habitats appropriés. Une proposition de programme de rétablissement pour le chabot pygmée, préparée avant la présente évaluation du potentiel de rétablissement (EPR), expose en détail les objectifs de rétablissement ainsi que les approches à adopter pour y parvenir.

Nous ne savons que très peu de choses au sujet des antécédents naturels du chabot pygmée du lac Cultus, de ses exigences en matière d’habitat pour ses différents stades de développement (ainsi que des habitats qui peuvent être limitatifs), des causes de mortalité ou des facteurs environnementaux qui en affectent l’abondance. Pour cette raison, la présente évaluation du potentiel de rétablissement ne peut que fournir qu’un avis fondé sur la meilleure information disponible, tout en signalant les nombreuses lacunes au chapitre des données. En outre, il est présentement impossible de procéder à une analyse du risque absolu.

On croit que le chabot pygmée utilise la plus grande partie du lac Cultus, de la surface jusqu’au fond, à l’exception d’une bande littorale mal définie (rivage) où il n’a pas été encore observé. L’habitat essentiel du chabot pygmée du lac Cultus est décrit provisoirement comme étant équivalent à son aire de répartition connue (qui pourra changer lorsque nous en saurons davantage). L’inscription du chabot pygmée du lac Cultus n’est fondée sur aucune tendance significative concernant l’effectif du fait que l’on ne dispose pas de suffisamment de données pour démontrer l’existence d’une telle tendance ni pour estimer la taille actuelle de la population. Jusqu’à ce qu’un programme de dénombrement du chabot pygmée du lac Cultus soit mis sur pied, l’objectif de rétablissement doit demeurer une population en santé et auto-suffisante, tandis que l’objectif en matière de répartition doit être de maintenir l’aire de répartition actuelle dans les zones limnétiques et probablement benthiques du lac et de ses affluents.

Comme la désignation de l’habitat essentiel du chabot pygmée du lac Cultus est équivalente à son aire de répartition connue et qu’il s’agit d’une désignation provisoire, il est présentement impossible d’affirmer si les relations avec l’écosystème ou l’habitat essentiel dans le lac limitent la viabilité à long terme de la population. La principale menace d’origine anthropique pesant sur le chabot pygmée du lac Cultus est l’introduction potentielle d’espèces de poissons exotiques, lesquelles pourraient accroître la prédation, introduire des maladies ou provoquer des changements dans l’habitat et dans la disponibilité de la nourriture qui affecteront la survie du chabot. L’approche prudente à adopter pour réduire ces risques est de mettre sur pied et de maintenir une campagne de sensibilisation avec écriteaux, brochures, annonces publicitaires, insertions dans des programmes scolaires et inspections ponctuelles. La prise accidentelle de chabots dans les chaluts pélagiques utilisés pour dénombrer les saumons rouges juvéniles constitue un dommage admissible.

Dans le cas d’une espèce comme le chabot pygmée du lac Cultus, dont la biologie de base, l’utilisation de l’habitat et l’abondance sont peu documentées, la recherche de solutions de rechange à des activités humaines qui causent un dommage à l’espèce ou à son habitat essentiel demeure une démarche remplie de bon sens. Aucune prévision quantitative ne peut être effectuée; il faudra attendre que des modèles mathématiques utilisant des données sur l’abondance réelle soient mis au point. Il est présentement impossible d’analyser la viabilité de la population de chabots pygmées du lac Cultus en raison du manque de données sur l’abondance, l’utilisation de l’habitat et le recrutement. Cependant, les chaluts pélagiques ainsi que les relevés hydroacoustiques qui servent présentement à dénombrer les saumons rouges juvéniles pourraient être modifiés pour dénombrer les chabots pygmées du lac Cultus et ainsi fournir une certaine base quantitative que l’on pourrait utiliser avec un modèle.

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