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Document de recherche 2006/003

Évaluation du potentiel de rétablissement de la raie tachetée (Leucoraja ocellata) de 4T et 4VW : biologie, situation actuelle et menaces

Par Swain, D.P., J.E. Simon, L.E. Harris, et H.P. Benoît

Résumé

En mai 2005, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné la population de raie tachetée (Leucoraja ocellata) du sud du golfe du Saint-Laurent (SGSL, div. 4T de l’OPANO) et celle de l’est du plateau Néo-Écossais (EPNE, div. 4VW) comme étant en danger de disparition et menacée, respectivement. Le présent rapport résume l’information sur la biologie, la situation actuelle et les menaces possibles de la raie tachetée dans ces zones en vue d’aider à la planification du rétablissement.

La raie tachetée du SGSL semble distincte de celle des autres secteurs, ce qui pourrait correspondre à un glissement de niche vers les zones extérieures au Golfe où la raie tachetée et la raie hérisson (L. erinacea) sont des espèces sympatriques. Les raies tachetées femelles viennent à maturité à 42 cm dans le SGSL, mais la longueur à laquelle 50 p. 100 atteignent la maturité dans l’EPNE se situe à 75 cm. En été, la raie tachetée peut être observée dans les zones côtières peu profondes dans le SGSL et sur les bancs hauturiers dans l’EPNE.

D’après les taux de prise des relevés d’été et d’automne du navire de recherche (NR), les raies tachetées adultes ont diminué de 96 % depuis 1971 dans le SGSL et de 90 % depuis 1970 dans l’EPNE. Rien ne semble indiquer, selon les taux de capture au cours des relevés du NR, que cette tendance à la baisse de l’abondance des adultes soit interrompue. Un relevé réalisé par l’industrie au printemps dans l’EPNE depuis 1995 révèle une diminution des taux de prise semblable à celle que dénote le relevé de juillet du NR dans l’EPNE. La baisse des taux de capture illustrée par le relevé de septembre du NR dans le SGSL pourrait entraîner une surestimation du déclin de la population si l’habitat optimal se trouve du côté côtier de la zone de relevé. Toutefois, on a aussi observé des chutes d’abondance dans ces zones côtières, si l’on en juge par les taux de prise au cours d’un relevé côtier réalisé depuis 2000.

Les débarquements de raie tachetée sont négligeables dans le SGSL. L’estimation médiane des prises accidentelles rejetées à l’eau au cours des pêches de poissons de fond et de crevettes dans le SGSL a dépassé 1 000 t au cours de la plupart des années de la décennie 1970, mais elle a glissé jusqu’à des valeurs très faibles (<50 t) ces dernières années. La raie tachetée est aussi vraisemblablement capturée dans le cadre de la pêche du pétoncle dans le SGSL, mais l’ampleur de ces captures accessoires est inconnue. Les prises déclarées par les flottilles étrangères dans l’EPNE se chiffraient en moyenne à 1 061 t par année entre 1970 et 1993, à 77 t entre 1994 et 1999 et sont négligeables depuis. Les débarquements dans le cadre de la pêche dirigée de la raie dans l’EPNE sont passés de 1 045 t la première année (1994) à <300 t par année depuis 2001. Les rejets annuels estimatifs des flottilles nationales de pêche du poisson de fond dans l’EPNE auraient atteint en moyenne 1 461 t entre 1970 et 1992, et se situer entre 350 et 50 t de 1993 à 2004.

Les gros poissons démersaux, prédateurs potentiels de petits poissons, ont connu un déclin aussi bien dans le SGSL que dans l’EPNE au cours des années 1980. L’abondance des phoques s’est accrue dans les deux zones depuis les années 1960.

L’estimation du potentiel de capture et de la disponibilité de la raie tachetée au cours des relevés du NR est indiquée dans les annexes. On trouve aussi un résumé des conclusions de la réunion d’évaluation du potentiel de rétablissement (du 21 au 23 novembre 2005), basées sur le matériel du présent document et d’un document d’accompagnement sur la modélisation de la population.

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