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Document de recherche 2003/007

État du requin-taupe commun (Lamna nasus) de l' Atlantique Nord-Ouest dans le contexte de l'espèce en péril

Par S. Campana, W. Joyce et L. Marks

Résumé

Le requin-taupe commun produit peu de petits et n'atteint la maturité qu'à un âge avancé par rapport à l'âge de sa première capture. Ces caractéristiques de son cycle biologique le rendent très vulnérable à la surexploitation. L'unité évolutionnaire significative du requin-taupe commun dans l'Atlantique N.-O. est représentée par une unique population qui habite en grande partie dans les eaux canadiennes allant du banc Georges et du golfe du Maine à Terre-Neuve et au golfe du Saint-Laurent.

La population vierge de requins-taupes communs de l'Atlantique N.-O. a fait l'objet d'une pêche intensive, au rythme d'environ 4 500 t par an, au début des années 1960, avant que la pêche ne s'effondre six ans plus tard. La population s'est rétablie lentement depuis les années 1970 et 1980, période où les débarquements annuels étaient en moyenne de 350 t. Des captures de 1 000 à 2 000 t tout au long des années 1990 semblent avoir à nouveau réduit l'abondance de la population, ce qui a abouti à de très bas taux de prises et à un faible nombre de femelles à maturité. Tous les indicateurs de l'effectif de la population de requins-taupes communs, fondés sur une vaste reconstitution de l'abondance de l'espèce, ont sensiblement diminué depuis 1961. On estime que l'effectif actuel représente 10 à 20 % de celui de la population vierge de 1961. Tout indique que la mortalité par pêche est grandement ou totalement responsable du déclin de l'abondance de la population depuis 1961.

Il ressort de la plus récente évaluation du stock que les captures annuelles moyennes de 1 000 t des années 1990 se sont traduites par une valeur F d'environ 0,20. L'analyse des tables de mortalité révèle qu'une mortalité par pêche supérieure à 0,08 occasionnera un déclin de la population. Le quota de prises actuelles de 200-250 t équivaut à pêcher au RMS (F de 0,04-0,05) et permettra à la population de se rétablir. Le déclin de la population a donc cessé et il est réversible; l'effectif augmentera à un taux annuel d'environ 2,5 %. Le taux maximal d'augmentation d'une population non exploitée est d'environ 5 %.

L'actuelle zone d'occupation de l'espèce varie selon la saison en raison de migrations à grande échelle. Calculée sur l'ensemble de l'aire de distribution annuelle (golfe du Maine, plateau néo-écossais, sud de Terre-neuve et golfe du Saint-Laurent), elle est au total d'environ 425 000 km2. Il ne semble pas y avoir de changement dans la zone d'occupation ou dans le degré de fragmentation depuis 1961.

L'estimation actuelle du nombre de femelles adultes parmi la population est de 6 075, ce qui représente environ 10 % du nombre de femelles adultes présentes parmi la population vierge il y a de cela trois générations.

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