Compte rendu 2008/018
Évaluation du potentiel de rétablissement de l’esturgeon jaune – Populations des Grands Lacs – du haut Saint-Laurent; du 5 au 7 novembre 2007
Présidents : T.C. Pratt, et L.M. O’Connor
Sommaire
Plus de 30 chercheurs, biologistes et intervenants clés qui s’intéressent à l’esturgeon jaune et qui œuvrent dans le bassin des Grands Lacs se sont réunis du 5 au 7 novembre à Sault‑Sainte‑Marie pour mener une évaluation du potentiel de rétablissement des populations d’esturgeon jaune du bassin. Les populations d’esturgeon jaune des Grands Lacs et du Saint‑Laurent ont été évaluées comme étant « menacées » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en novembre 2006. Les mesures initiales requises en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) pour éclairer la décision relative à l’inscription à la liste de la LEP comprennent la tenue d’une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) suivie d’une analyse socioéconomique ainsi que l’organisation de consultations auprès des intervenants touchés par l’inscription à la liste. Le secteur des Sciences du MPO a élaboré le cadre de l’EPR afin de fournir l’information et l’avis scientifique nécessaires au respect des diverses exigences de la LEP.
Trois documents de recherche, le premier portant sur les besoins en matière d’habitat de l’esturgeon jaune, le deuxième, sur des scénarios de modélisation du rétablissement selon les stades de développement, et le troisième, sur les étapes décrites dans le cadre de l’EPR, ont été présentés aux participants avant l’atelier et ont fait l’objet d’un examen par des pairs au cours de l’atelier. On observe un degré considérable d’incertitude entourant le nombre, l’abondance et la trajectoire de la plupart des populations d’esturgeon jaune dans les bassins des Grands‑Lacs et du Saint‑Laurent, bien que quelques populations aient fait l’objet d’études exhaustives. En raison de ses caractéristiques biologiques et de ses besoins en matière d’habitat, l’esturgeon jaune devra faire l’objet de mesures de gestion qui limiteront les effets des facteurs de perturbation d’origine anthropique. Un consensus limité a été atteint concernant les objectifs de rétablissement parmi les participants, nombre d’entre eux étant d’avis que l’objectif proposé était trop élevé. Pour traiter de cet enjeu, l’objectif a été appliqué à une unité de gestion de l’esturgeon (UGE) habituellement constituée d’un certain nombre de populations qui étaient soit génétiquement distinctes, soit géographiquement isolées des autres UGE.
La modélisation indique que selon l’ensemble des taux de mortalité actuels estimés et aux paramètres du cycle biologique, l’esturgeon jaune des Grands Lacs et du Saint‑Laurent aura besoin de 170 à 300 ans pour atteindre l’objectif de rétablissement. Toutefois, si les principales menaces pesant sur le rétablissement de l’espèce, à savoir l’exploitation et la présence de barrages, faisaient l’objet de mesures, le rétablissement devrait être atteint, dans une probabilité de 95 %, dans un délai variant de 20 ans à un peu plus de 100 ans.
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