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Réponse des Sciences 2017/031

Examen de l’introduction proposée d’alevins de saumon rouge de l’Okanagan dans les lacs Skaha et Okanagan : historique, incertitudes et répercussions

Contexte

Le bassin du fleuve Columbia abrite un agrégat de saumons rouges (Oncorhynchus nerka; O. nerka), composé de trois populations de saumons rouges, c’est-à-dire la population de l’Okanagan en Colombie-Britannique (C.-B.), au Canada, la population du lac Wenatchee, dans l’État de Washington, et la petite population du lac Redfish, en Idaho, laquelle est désignée en vertu de l’Endangered Species Act (ESA) des États-Unis. En moyenne, la population de l’Okanagan comptait pour plus de 80 % de tous les saumons rouges qui reviennent au bassin du Columbia au cours de la dernière décennie.

Le saumon rouge anadrome et le saumon kokani qui réside en eau douce sont deux écotypes de l'espèce Oncorhynchus nerka qui sont souvent présents en tant que populations sympatriques qui partagent un lac d'alevinage (habitat de croissance des juvéniles). Les paires écotypiques étroitement apparentées s'établissent naturellement : la présence de saumons rouges semble faire augmenter la population subséquente de saumon kokani. Le lac Okanagan ne contient actuellement aucun spécimen de saumon rouge, mais contient des saumons kokanis qui fraient sur les rives et en cours d'eau qui présentent peu de différences morphologiques et génétiques. Ces derniers peuvent constituer des écotypes initiaux. Le lac Okanagan a connu une perturbation environnementale importante au cours des 100 dernières années, et la trajectoire dans l'évolution des écotypes kokanis (différenciation génétique stable, à la hausse ou à la baisse) n'est pas connue.

Dans le cadre d'un programme d'introduction du saumon rouge dans le lac Okanagan, l'Okanagan Nation Alliance (ONA) a introduit des spécimens de saumon rouge d’élevage dans le lac Skaha en tant qu'essai initial de 12 ans. Les résultats éclaireront les futures introductions dans le lac Okanagan. De 1999 à 2003, l'ONA a mené une phase d'évaluation dans le lac Skaha. Elle a ensuite commencé à introduire des alevins de saumon rouge d’élevage dans le lac, dans le cadre d'un projet collaboratif de réintroduction dans le lac Skaha. Depuis le lancement du programme, des données d’observation servant à évaluer les maladies et d’autres répercussions écologiques ont été recueillies sur une base continue par l’ONA, et ont fait l’objet d’un examen annuel par les trois partenaires (ONA, Pêches et Océans Canada [MPO], ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles de la Colombie-Britannique) du groupe de travail technique canadien du bassin de l’Okanagan (Alexander et Hyatt éd. 2015). Une récente étude génétique laisse entendre qu'une grande partie de l'introgression a eu lieu chez les populations de saumon rouge et de saumon kokani du lac Skaha depuis l'introduction de spécimens de saumon rouge en 2004 (Veale et Russello 2016). Les conséquences à long terme sur les saumons kokanis résidents sont encore inconnues.

En Colombie-Britannique, le Comité des introductions et des transferts (CIT) examine les demandes d’introduction et de transfert d'espèces aquatiques d’élevage afin d’évaluer les risques d'effets pathologiques, écologiques et génétiques sur les espèces et les écosystèmes indigènes, et de veiller à ce que les exigences en matière de délivrance de permis en vertu de l’article 56 du Règlement de pêche (dispositions générales) soient respectées. À la délivrance d’un permis, le CIT peut également ordonner la prise de certaines mesures visant à réduire au minimum les risques liés aux activités de transfert (p. ex., désinfection des œufs, mise en quarantaine des stocks). Plus précisément, le CIT peut recommander au ministre de délivrer un permis si :

  1. la libération ou le transfert de poissons est en accord avec la gestion et la surveillance judicieuses des pêches;
  2. les poissons sont exempts de maladies et d’agents pathogènes qui pourraient nuire à la protection et à la conservation des espèces;
  3. la libération ou le transfert ne risque pas d’avoir un effet néfaste sur la taille du stock de poissons ou sur les caractéristiques génétiques du poisson ou des stocks de poissons.

L’ONA a demandé l'autorisation de relâcher jusqu’à 750 000 alevins de saumon rouge dans le lac Okanagan en 2017, et a indiqué que son écloserie a la capacité d'élever 7 millions d’alevins, l'introduction annuelle maximale étant estimée à 3,5 millions d'alevins. Pour fournir une recommandation quant à l’autorisation d'introduction, le CIT exige des avis scientifiques concernant les perturbations écosystémiques, le transfert d'agents pathogènes ou les interférences génétiques potentiels associés à l'introduction proposée. Par conséquent, la Division de la gestion de l’aquaculture du MPO a demandé au Secteur des sciences de passer en revue la documentation et les résultats de l’évaluation en cours du programme de réintroduction expérimental dans le lac Skaha, ainsi que d’autres sources de renseignements pertinents, et de fournir des conseils sur les répercussions et les risques potentiels ainsi que les incertitudes associées à des introductions d'importances variables d’alevins de saumon rouge dans le lac Okanagan. L’évaluation et l’avis découlant de la réponse du Secteur des sciences au Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) serviront à soutenir la prise d’une décision concernant l'autorisation réglementaire.

La présente réponse des Sciences découle du processus de réponse des Sciences de mai 2017 sur l’Examen de l’introduction proposée d’alevins de saumon rouge de l’Okanagan dans les lacs Skaha et Okanagan : historique, incertitudes et répercussions.

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