Avis scientifique 2021/042
Évaluation de la pêche au concombre de mer des eaux côtières du Québec en 2020
Sommaire
- Au Québec, la pêche au concombre de mer à la drague a débuté en 2008 et demeure toujours au stade exploratoire dans les zones de gestion 3, B et C et au stade expérimental sur la Basse-Côte-Nord. Les débarquements annuels ont totalisé en moyenne 1 085,7 tonnes (t) pour la période de 2017 à 2020, dont 57,4 % provenaient de la rive nord de la Gaspésie et 42,6 % de la Côte-Nord.
- L’effort de pêche semble généralement bien réparti à l’intérieur des zones de gestion.
- Des travaux récents confirment que la mesure de la longueur et du poids individuel des concombres de mer est fortement influencée par les conditions de capture et de manutention.
Côte-Nord
Zone 3
- L’effort autorisé est passé de 100 à 120 jours de pêche en 2018. Les débarquements annuels ont été en moyenne de 463 t de 2017 à 2020. Ils sont comparables à ceux de la période 2014-2016 (467 t), tandis que l’effort de pêche réalisé a augmenté en moyenne de 8,2 % par rapport à la même période, passant d’une moyenne de 85 jours de pêche (2014-2016) à 94 jours de pêche (2017-2020).
- La PUE moyenne de 2017 à 2020 (233 kg/h·m) est comparable à celle des années 2009-2016 (240 kg/h·m).
- La longueur moyenne des individus mesurés en mer a augmenté en 2018 (127 mm) par rapport à 2016 (108 mm) et est demeurée stable depuis. Cependant, elle demeure sous les valeurs enregistrées de 2009 à 2015 (137 mm en moyenne).
Basse-Côte-Nord
- Quatre inventaires ont été effectués de Kégaska à Blanc-Sablon en 2017 (deux inventaires), 2018 et 2020. L’analyse des inventaires suggère que la densité et la taille du concombre de mer en Basse-Côte-Nord sont faibles.
Gaspésie
- En 2015, des sous-zones ont été instaurées dans les zones B et C afin de favoriser une meilleure distribution de l’effort de pêche. Parallèlement, la strate de profondeur exploitable est passée de 22-40 m à 32-42 m. Les TAC ont été ajustés à la baisse en conséquence de cette diminution de la surface exploitable.
- Dans les zones de gestion AA, A et B, des essais de récolte en plongée ont été réalisés en 2017 et 2018, à des profondeurs d’environ 18 m. Cette activité ne s’est pas poursuivie en 2019 et 2020 en raison d’enjeux de rentabilité et des difficultés techniques de la récolte en plongée.
Zone B
- Le TAC a été réduit de 350 t en 2016 à 325 t en 2017. Les débarquements annuels de 2017-2020 ont été de 300,1 t en moyenne. L’effort de pêche est en augmentation depuis 2016.
- La PUE a diminué de 2017 à 2018 et est en augmentation depuis pour atteindre 581 kg/h·m en 2020, légèrement sous la valeur de 2017 (641 kg/h·m).
- La longueur moyenne des concombres mesurés en mer de 2017 à 2019 a été relativement stable (135 mm) et est similaire à celle de 2016 (134 mm).
Zone C
- Le TAC de 382 t en 2016 a été réduit à 352 t en 2017 et à 271,8 t en 2020. Les débarquements ont diminué de 421,6 t en 2017 à 259,3 t en 2020. L’effort moyen exercé de 2017 à 2020 a augmenté de 17,6 % par rapport à celui de la période 2015-2016.
- La PUE moyenne a diminué entre 2017 et 2020, et était en moyenne (183 kg/h·m) inférieure de 9,2 % à celle des années 2015-2016 (201 kg/h·m).
- La longueur moyenne des concombres mesurés en mer a été stable de 2017 à 2019 (131 mm en moyenne) et similaire à celle de 2015-2016 (137 mm en moyenne).
Relevés indépendants de la pêche
- Un relevé scientifique mené par Pêches et Océans Canada (MPO) en 2018 et des relevés post-saison menés par l’AGHAMM de 2016 à 2020 ont été réalisés sur la rive nord de la Gaspésie.
- Le relevé du MPO montre que le long de la péninsule gaspésienne, les concombres de mer sont plus abondants et plus petits à des profondeurs de moins de 20 m.
- Ce relevé a également montré que la densité et le poids moyen du concombre décroissent d’ouest en est. Pour les profondeurs pêchées (32-42 m) dans les zones B et C, la densité moyenne était de 184 et 63 individus/1 000 m2 et le poids moyen était de 780 et 667 g respectivement.
- L’ensemble des relevés indique que la densité des concombres de mer est plus élevée dans les aires protégées que dans les sites pêchés l’année du relevé.
Perspectives pour les saisons de pêche 2021 à 2023
- Pour la zone 3, un effort annuel près du niveau déployé de 2017 à 2020 pourrait permettre le maintien des rendements de la pêche pendant les trois prochaines années. De plus, il est suggéré d’instaurer une ou plusieurs zones refuges.
- Pour les zones B et C, compte tenu des mesures additionnelles de conservation en place (aires de protection, limites de profondeur autorisées pour la pêche), le maintien des débarquements près du niveau moyen de 2017 à 2020 ne devrait pas avoir un impact majeur sur l’abondance du concombre de mer dans l’ensemble de ces zones au cours des trois prochaines années.
Le présent avis scientifique découle de la réunion sur les avis scientifiques régionale du 1 au 2 juin 2021 sur l’évaluation de la pêche au concombre de mer des eaux côtières du Québec. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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