Avis scientifique 2008/046
Évaluation du potentiel de rétablissement du meunier de Salish (Catostomus sp.) au Canada
Sommaire
- L’habitat essentiel potentiel inclut tous les tronçons de cours d’eau où vivent actuellement des populations et qui présentent une fosse continue sur plus de 50 m et excédant 70 cm de profondeur à l’étiage. Cet habitat inclut tous les habitats aquatiques et les bandes de réserve riveraine couvertes de végétation indigène présents le long des deux rives sur toute la longueur du tronçon. La végétation riveraine la plus importante est la forêt mature du fait que celle-ci assure une fonction écologique efficace et protège l’habitat du cours d’eau.
- Les estimations actuelles de l’abondance du meunier de Salish n’ont pas été publiées, sont incomplètes (certaines populations n’ont pas été couvertes) et hautement incertaines; ainsi, elles ne nous permettent pas de décrire les tendances relatives à l’abondance. Pour ces raisons, les participants n’ont pas tous approuvé les estimations de la population présentées dans le document de travail original pendant le processus d’examen par des pairs.
- L’ensemble des estimations de la capacité actuelle de l’habitat, au sein de chaque bassin hydrographique, sont inférieures à la capacité requise pour soutenir 7 000 adultes, ce qui constitue un point de référence moyen quant à la population viable minimale (PVM) nécessaire pour assurer (probabilité de 99 %) la persistance à long terme d’une population isolée de vertébrés (Reed et al., 2003). Une seule population (delta du ruisseau Chilliwack) semble afficher une capacité de l’habitat permettant de soutenir 4 700 adultes, ce qui représente la PVM nécessaire pour assurer la persistance à long terme avec une probabilité de 90 %. Cependant, ces estimations de la capacité de l’habitat sont hautement incertaines, et il est possible que les populations des différents cours d’eau ne soient pas aussi isolées les unes des autres que ce qui a été supposé au moment de l’établissement des points de référence à l’égard de la PVM.
- L’emplacement géographique de l’habitat essentiel potentiel des populations connues de meuniers de Salish est précisé dans Pearson (2007). Aucune relation spécifique aux meuniers n’a été établie entre la largeur des zones tampons et le maintien de la fonction écologique du cours d’eau. En conséquence, on a défini la largeur recommandée des zones tampons riveraines pour l’habitat essentiel potentiel au moyen des relations établies pour les salmonidés entre la largeur des zones tampons et la fonction écologique, telles que décrites dans les méthodes d’évaluation du Riparian Areas Regulation de la C.-B. (Pearson, 2007). On peut utiliser les relations générales établies pour les salmonidés entre la largeur des zones tampons et la fonction écologique pour mesurer les compromis sur les plans biologique et socio-économique jusqu’à ce que l’on entreprenne des recherches sur l’établissement de relations propres au meunier.
- L’hypoxie, la perte de l’habitat, la dégradation, la destruction et la fragmentation de ce dernier sont les plus importants facteurs qui portent atteinte à la survie ou au rétablissement de l’espèce.
- Le rétablissement de la population est fonction des mesures qui seront prises pour freiner et inverser la dégradation de l’environnement dans lequel se trouve l’habitat du meunier de Salish. La probabilité de rétablissement sera faible si l‘impact sur les habitats découlant de l’expansion agricole, industrielle et urbaine n’est pas atténué par des mesures de protection et de restauration de l’habitat, en particulier à la lumière des augmentations prévues de la croissance de la population humaine dans la vallée du Fraser.
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