Avis scientifique 2008/024

Évaluation du potentiel de rétablissement du brosme (Brosme brosme)

Sommaire

• En mai 2003, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a procédé à une évaluation du brosme et a jugé qu’il était menacé. On envisage actuellement de l’ajouter à la liste de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).
• L’abondance du brosme a diminué depuis les années 1970; toutefois, on ne dispose pas de suffisamment de données pour déterminer l’ampleur du déclin et il y a des éléments d’information contradictoires quant à savoir si l’abondance du brosme a continué de diminuer depuis la fin des années 1990.
• L’aire de répartition du brosme dans les eaux canadiennes n’a pas diminué et l’espèce ne semble avoir disparu d’aucune des zones où on la capturait par le passé.
• Le brosme adulte préfère les habitats structurés au fond dur situés dans des profondeurs de 400 à 600 m. On ne sait pas quel est l’habitat de prédilection du brosme juvénile. 
• Compte tenu des incertitudes associées aux indicateurs d’abondance dont on dispose, un objectif précis de rétablissement de l’abondance du brosme n’a pu être établi. À la lumière des renseignements courants, un objectif de rétablissement du stock de brosme consisterait vraisemblablement à parvenir à un effectif  de l’ordre de celui qu’on observait du milieu à la fin des années 1980, avant le vaste et brutal déclin des indices sur l’état du stock dont on disposait alors. Toutefois, il faut savoir qu’on n’a pas de mesure fiable de l’ampleur actuelle de l’effectif du stock par rapport à cette période. Par conséquent, un programme provisoire possible à réaliser consisterait à encourager les mesures débouchant sur une tendance croissante de l’abondance du brosme. 
• Un objectif spatial raisonnable consisterait à maintenir la répartition actuelle du brosme.
• Selon le modèle d’évaluation utilisé dans la présente évaluation et dans l’hypothèse où les  prises accessoires et les rejets non déclarés de brosme resteraient constants, des débarquements commerciaux de brosme dans 4X d’environ 200 tm se traduiraient par 75 % de probabilité que la biomasse augmente d’au moins 50 % au bout de 15 ans (soit en une génération), alors que des débarquements de brosme dans 4X d’environ 600 tm se traduiraient par environ 54 % de probabilité que la biomasse augmente d’au moins 50 % au bout de 15 ans. Pour obtenir les mêmes résultats sur l’ensemble de la zone de gestion (4VWX + 5Zc), il faudrait multiplier ces débarquements par 1,43.
• La pêche est la seule grande source connue de mortalité d’origine anthropique chez le brosme. Les débarquements canadiens de brosme en provenance de 4VWX et de 5Zc se sont situés entre 790 tonnes métriques (tm) et 1 490 tm entre 1999 et 2006. La vaste majorité de ces débarquements vient de la pêche du poisson de fond à la palangre dans 4X et 5Zc. On sait aussi que du brosme est capturé accessoirement dans certaines pêches du homard. La mortalité minimale du brosme dans la pêche du homard en 2005-2006 a été estimée à au moins 226 tm dans la zone de pêche du homard (ZPH) 34 et 22 tm dans la ZPH 41.
• L’habitat ne semble ni être, ni risquer de devenir un facteur limitatif à la survie et au rétablissement du brosme. Il n’y a pas de menaces connues ayant occasionné une baisse de la quantité et de la qualité de l’habitat. 
• Diverses incertitudes sont associées à la présente évaluation. Ainsi, la survie des brosmes remis à l’eau est peut-être surestimée dans l’analyse des prises accessoires de la pêche du homard dans les ZPH 34 et 41, parce qu’elle ne tient compte que de la condition immédiate et non de la survie à long terme. De plus, toutes les sources de mortalité n’ont pas été prises en compte, comme les pêches de homard hors des ZPH 34 et 41 et les autres pêches au casier.

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