Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2021/039

Évaluation du stock de veuve (Sebastes entomelas) de la Colombie-Britannique en 2019

Par Starr, P.J. et Haigh, R.

Résumé

La veuve (Sebastes entomelas) est omniprésente le long de la côte de la Colombie-Britannique (d’environ 100 à 500 mètres de profondeur) et est présente en fortes densités le long de la côte ouest de l’île de Vancouver et dans les eaux jouxtant la bordure de la plate-forme continentale, entre la pointe de l’île de Vancouver et le sud du cap Saint-James. Des bancs de veuves ont été étudiés près de l’île Triangle à l’aide de relevés acoustiques. Cette espèce effectue une migration nycthémérale (elle se trouve près du fond le jour et au milieu de la colonne d’eau la nuit), et se nourrit de crevettes, d’euphausiacés, de salpes et de poissons. Les regroupements nocturnes rendent la veuve très vulnérable à la pêche commerciale au chalut pélagique.

Cette espèce soutient la quatrième pêche de sébaste en importance en Colombie-Britannique avec un total autorisé des captures annuel à l’échelle de la côte de 2 358 t en 2017 (98 % pour la pêche au chalut) et des prises annuelles moyennes pour toutes les pêches combinées de 2 001 t entre 2014 et 2018. La présente évaluation porte sur le stock à l’échelle de la côte de la Colombie-Britannique qui est exploité par plusieurs pêches agrégées en une seule pêche modélisée. Les analyses de la biologie et de la distribution n’ont pas permis d’établir l’existence de stocks régionaux distincts pour la veuve. On avait présumé la présence d’un seul stock à l’échelle de la côte lors de la dernière évaluation du stock de veuve en 1998.

On utilise un modèle des prises annuelles selon l’âge ajusté à des séries de relevés au chalut indépendants de la pêche, à des séries d’indices dérivés de la capture par unité d’effort (CPUE) de la pêche au chalut de fond, à des estimations des prises commerciales annuelles effectuées depuis 1940 et à des données sur la composition du stock selon l’âge provenant de relevés (cinq années de données tirées de quatre relevés) et de la pêche commerciale (30 années de données). Le modèle part d’un état d’équilibre présumé en 1940, et les données de relevés couvrent la période de 1967 à 2018 (bien que toutes les années ne soient pas représentées). Neuf cycles de référence utilisant un modèle à deux sexes ont été réalisés dans un cadre bayésien (selon la procédure de Monte-Carlo par chaîne de Markov [MCMC]) pour un scénario qui fixait la mortalité naturelle (M) à trois niveaux (0,07, 0,08 et 0,09) et établissait l’âge maximal (A) à trois valeurs (40, 45 et 50) en estimant le taux de variation de la fonction stock-recrutement (h), la capturabilité (q) pour les relevés et la CPUE, ainsi que la sélectivité (µ) dans le cadre des relevés et de la pêche commerciale au chalut. Ces neuf cycles ont été combinés en un scénario de référence composite qui explorait les principaux axes d’incertitude dans l’évaluation du stock. Douze analyses de sensibilité ont été effectuées pour tester l’effet d’autres hypothèses de modélisation.

Le scénario de référence composite suggère que la faible exploitation observée au cours des premières années, y compris celle des flottilles étrangères, conjuguée à des événements de recrutement vigoureux (en 1961 et en 1990), a soutenu la population jusqu’à présent. Les taux d’exploitation ont été élevés au cours d’une période de pêche intensive par la flottille nationale allant du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, ce qui a fait diminuer la taille du stock. Les taux d’exploitation ont diminué avec la mise en œuvre de la présence d’observateurs sur tous les bateaux en 1996 et l’introduction de limites de prise jumelées à des quotas individuels de bateau en 1997.

La biomasse féconde (femelles matures seulement) au début de 2019 est estimée à 0,37 (0,26-0,54) de la biomasse non exploitée (médiane et 5e et 95e quantiles de la distribution a posteriori bayésienne). La biomasse est estimée à 1,51 (0,92-2,61) fois la biomasse féconde dans une condition de rendement maximal soutenu, BRMS.

L’avis à l’intention des gestionnaires est présenté sous la forme de tableaux de décision qui fournissent les probabilités de dépassement du point de référence limite (PRL) et du point de référence supérieur (PRS) selon les projections quinquennales, dans une fourchette de niveaux de prises constants. Des points de référence provisoires conformes à l’approche de précaution du MPO ont été utilisés : le PRL a été fixé à 0,4BRMS et le PRS, à 0,8BRMS. La biomasse féconde estimée au début de 2019 a une probabilité de 1 d’être au-dessus du PRL et une probabilité de 0,98 d’être au-dessus du PRS. Les projections quinquennales fondées sur un niveau de prises constant de 2 000 tonnes/année indiquent qu’en 2024, la biomasse féconde a une probabilité de 0,99 de demeurer au-dessus du PRL et une probabilité de 0,91 de demeurer au‑dessus du PRS. Un niveau de prises supérieur à 2 250 tonnes/année ferait en sorte que u2024 dépasse le point de référence URMS avec une probabilité supérieure à 0,5.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :