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Document de recherche 2016/065

Principaux prédateurs et consommation de harengs de l'Atlantique (Clupea harengus) juvéniles et adultes dans le sud du golfe du Saint-Laurent

Par Hugues P. Benoît et Jean-François Rail

Résumé

Le hareng (Clupea harengus) est l'une des principales espèces de proies de plusieurs poissons, mammifères marins, oiseaux de mer et grands prédateurs pélagiques dans de nombreux écosystèmes de l'Atlantique Nord, y compris le sud du Golfe du Saint-Laurent (SGSL; Atlantique Nord-Ouest, Canada). Comme pour bien des petites espèces de poissons fourrages pélagiques, la prédation peut représenter une importante source de mortalité pour le hareng, égale aux prélèvements par la pêche, si ce n'est pire que celle-ci. Les changements dans l'abondance du hareng et de leurs prédateurs peuvent donc entraîner un manque important de stationnarité de la productivité du hareng, ce qui peut fausser la perception de l'état du stock et de sa réaction à des niveaux de pêche donnés. Dans le présent rapport, nous avons examiné les renseignements disponibles sur les tendances interannuelles et saisonnières de l'abondance, de la répartition et du régime alimentaire des principaux prédateurs du hareng dans le sGSL. Cette information a été recueillie à l'appui d'un examen du cadre d’évaluation pour la composante de reproducteurs d'automne du sGSL qui a été mené du 13 au 15 avril 2015. Les renseignements étaient suffisants pour estimer la consommation annuelle de harengs du sGSL par le fou de Bassan (Morus bassanus), le cormoran (Phalacrocorax sp.), le phoque gris (Halichoerus grypus), le thon rouge (Thunnus thynnus), la merluche blanche (Urophycis tenuis) et la morue franche (Gadus morhua). La fiabilité de ces estimations variait selon les prédateurs et était meilleure pour les prédateurs des poissons de fond. La consommation par des cétacés n'a pu être estimée que pour le milieu des années 1990, où elle représentait 37 % de la consommation totale estimée par des prédateurs, ce qui indique que les estimations de la consommation pour les autres années pourraient être considérablement biaisées à la baisse. En 2013, la consommation par tous les prédateurs autres que les cétacés était presque égale aux débarquements de la pêche, confirmant ainsi l'importance relative du taux de mortalité naturelle de cette espèce fourragère. La consommation de hareng par la morue, un prédateur important par le passé, a atteint un sommet au milieu des années 1980, mais affiche une baisse depuis. Le déclin observé depuis 1990 dans la consommation par la morue et la merluche blanche a été compensé par des augmentations estimées de la consommation par les phoques gris et les fous de Bassan. La quantité de harengs consommée chaque année par le thon rouge est quelque peu incertaine, mais elle a probablement augmenté à un niveau relativement élevé depuis 2000. Des relevés d'abondance supplémentaires pour certains prédateurs importants (p. ex., cétacés, thon rouge) et la surveillance continue des régimes alimentaires des prédateurs permettront d'améliorer l'estimation de la consommation par les prédateurs, idéalement à un point où ces renseignements pourront être plus directement intégrés au cadre d'évaluation du hareng du sGSL. Pour l'instant, les renseignements disponibles servent surtout à identifier les principaux prédateurs, à définir les changements de leur importance relative au fil du temps et à obtenir une indication de l'échelle globale de la mortalité par prédation du hareng du sGSL.

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