Document de recherche 2012/158
Évaluation de l’état du stock de morue (Gadus morhua) dans la sous division 3Ps de l’OPANO en 2011
Par B.P. Healey, E.F. Murphy, J. Brattey, N.G. Cadigan, M.J. Morgan, D. Maddock Parsons et J.C. Mahé
Résumé
L'état du stock de morue dans la sousdivision 3Ps de l’Organisation des pêches de l'Atlantique Nord-Ouest (OPANO) a fait l'objet d'une évaluation lors d'un processus d'évaluation régionale (PER) en octobre 2011. L'état du stock a été mis à jour à partir des données recueillies jusqu'au printemps 2011. Voici les principales sources de données utilisées dans les évaluations : une série chronologique d’indices d’abondance et de biomasse obtenus par des relevés au chalut de fond effectués à l’hiver et au printemps au moyen d’un navire de recherche canadien, des relevés par pêches sentinelles côtières, des journaux de bord des navires de recherche scientifique de < 35 pi et les débarquements signalés des pêches commerciales, les données océanographiques, ainsi que des études de marquage. Les débarquements de l’année de gestion de 2010-2011 (du 1er avril au 31 mars) ont totalisé 7 800 tonnes ou juste 68 % du total autorisé des captures (TAC). Même s'il s'agit de la deuxième année consécutive où le TAC n'a pas été atteint, cela reste inhabituel. Les participants de l'industrie ont signalé que cette anomalie était due surtout à une réduction de la rentabilité, à d'autres considérations relatives au marché et à la diminution de la disponibilité des poissons dans les zones extracôtières. Au moment du PER, la saison de pêche 2010-2011 était toujours en cours, et les données provisoires sur les débarquements totaux s’établissaient à 2 600 t. On ignore le nombre de prises dans le cadre de la pêche récréative depuis 2007, mais, d'après les estimations précédentes, on croit qu’il représente une faible fraction (~1 %) des débarquements commerciaux.
Un ensemble de composantes du stock de morue est exploité dans la sous-division 3Ps. En conséquence, l’impact de la pêche à des niveaux de TAC particuliers sur toutes les composantes ne peut pas être quantifié. Cependant, le relevé effectué par le navire de recherche de Pêches et Océans Canada (MPO) couvre presque tout le stock, et l’on croit que les tendances observées reflètent généralement les tendances globales du stock.
Les indices d'abondance et de biomasse du relevé du printemps 2011 du navire de recherche du MPO étaient inférieurs à ceux de 2010 et se situent actuellement en dessous de la moyenne de la série chronologique de 1983 à 2010. On considère que la classe d’âge de 2006 est bien au-dessus de la moyenne et les résultats du relevé pour cette classe sont comparables à ceux des classes des années 1997 et 1998, qui avaient contribué à la croissance du stock et alimenté la pêche commerciale pendant des années. Les taux de prise des relevés sentinelles au filet maillant dans les eaux côtières ainsi que les journaux de bord des navires de < 35 pi indiquent une certaine stabilité. Cependant, les taux de prise récents à la palangre que donnent ces mêmes sources indiquent un déclin.
La biomasse du stock reproducteur (BSR), estimée à partir d'un modèle de cohorte basé sur les relevés, a diminué ces dernières années et se situerait, selon les estimations, en dessous du point de référence limite (PRL) pendant 2008 et 2009. Après, la BSR a augmenté et on estime qu'elle se situe au-dessus du PRL en 2011, avec une faible probabilité (0,08) qu'elle soit en dessous. Une projection d'un an jusqu'en 2012 établie à l'aide du modèle des cohortes a révélé que la BSR dérivée des relevés continuera de s'accroître si la mortalité totale demeure près des valeurs actuelles (c.-à-d. ±20 %). Cette augmentation est causée par le recrutement de la classe d'âge relativement abondante de 2006 dans la biomasse reproductrice. La projection indique également que la probabilité que la BSR soit inférieure au PRL en 2012 est faible (de 0,02 à 0,09). Une projection de trois ans jusqu'en 2014 indique que la biomasse totale et la biomasse reproductrice déclineront par la suite et la probabilité qu'elles se situent en deçà du PRL en 2014 varie entre 0,03 et 0,56, en fonction de la mortalité présumée.
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