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Document de recherche 2011/124

Évaluation du stock de morues-lingues (Ophiodon elongatus) et avis sur le rendement du stock dans les eaux extérieures de la Colombie-Britannique

Par J.R. King, M. McAllister, K.R. Holt et P.J. Starr

Résumé

La morue-lingue (Ophiodon elongatus) est unique à la côte ouest de l’Amérique du Nord. Son aire de répartition couvre les eaux littorales depuis la Californie jusqu’en Alaska, le centre de son abondance se trouvant au large de la côte de la Colombie-Britannique. On peut observer la morue-lingue sur le fond, à des profondeurs oscillant entre 300 et 400 m, mais la plupart des individus occupent des zones rocheuses à des profondeurs allant de 10 à 100 m. Des études de marquage ont montré que la morue-lingue était essentiellement non migratoire; toutefois, la délimitation des zones fréquentées par ces stocks en Colombie-Britannique n’est pas clairement établie. Les populations de morues-lingues en Colombie-Britannique sont évaluées et gérées selon cinq unités distinctes fondées sur les zones statistiques du MPO. Ces unités comprennent le stock du détroit de Georgie (zone 4B), qui se trouve dans des eaux intérieures, et quatre stocks des eaux extérieures : sud-ouest de l’île de Vancouver (zone 3C), nord-ouest de l’île de Vancouver (zone 3D), détroit de la Reine-Charlotte (zones 5A et 5B) ainsi que détroit d’Hécate et côte ouest de Haida Gwaii (zones 5C, 5D et 5E). La présente évaluation contient des avis pour les quatre zones des eaux extérieures seulement (zone 3C, zone 3D, zone 5AB et zone 5CDE).

La morue-lingue représente une proportion importante des prises dans les pêches commerciales et sportives au poisson de fond au large de la Colombie-Britannique. L’espèce est principalement exploitée par chalutage, mais également par la pêche à la ligne, y compris la palangrotte, la palangre et la ligne traînante. Pour la saison de pêche 2009-2010, une limite de taille de 65 cm a été imposée pour toutes les morues-lingues retenues dans les pêches commerciales. La limite de taille a également été appliquée aux pêches sportives dans les zones 3C, 3D et 5A seulement. Tout le long de la côte, une fermeture hivernale (du 16 novembre au 31 mars) était en vigueur pour les pêches commerciales à la ligne, de même que pour les pêches sportives dans les zones 3C, 3D et 5A. Toutes les pêches commerciales sont gérées à l’aide d’un système de quota individuel de bateau. En 2009, les prises commerciales totales dans les zones de gestion des eaux extérieures ont été de 2 014 tonnes. Pour la même année, les prises sportives totales ont été estimées à 44 tonnes (27 275 individus).

Nous avons utilisé un modèle bayésien de production excédentaire pour évaluer l’état du stock de morues-lingues dans chacune des quatre zones d’évaluation. Les données d’entrée pour les modèles propres à une zone donnée comprenaient les prises annuelles totales depuis 1927, au moins trois indices de l’abondance relative (avec les coefficients de variation) et la distribution a priori des probabilités pour les paramètres estimés. On a utilisé les estimations des paramètres propres à une zone donnée relatifs au taux de croissance intrinsèque (r) et à la capacité biotique (K) pour calculer les paramètres de gestion comme le rendement maximal soutenu (RMS), le taux de mortalité optimal dans les pêches au RMS (FRMS) et la taille optimale du stock au RMS (BRMS). Nous avons effectué une projection sur cinq ans au moyen du modèle d’évaluation selon un éventail de nouvelles politiques concernant les prises constantes (p. ex., niveaux des totaux autorisés des captures) afin de créer des tables de décision pour chaque zone d’évaluation. Des analyses de sensibilité ont été menées pour permettre l’évaluation des effets de différentes hypothèses d’évaluation des stocks sur les résultats.

L’état actuel du stock de morues-lingues est évalué dans le contexte du Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution (MPO, 2009), qui requiert la définition de trois zones d’état des stocks (zone saine, zone de prudence et zone critique). La délimitation de ces zones est fondée sur un point de référence supérieur (PRS), fixé à 80 % de BRMS, qui définit la limite entre la zone saine et la zone de prudence, et un point de référence limite (PRL), fixé à 40 % de BRMS, qui définit la limite entre la zone de prudence et la zone critique. Pour chaque zone d’évaluation, nous présentons la probabilité que les niveaux actuels de la biomasse se situent à l’intérieur des zones saine et critique. De plus, nous quantifions l’état du stock par rapport à des paramètres de gestion utilisés communément, notamment la biomasse actuelle par rapport à BRMS, la biomasse actuelle par rapport à la biomasse non exploitée, et le taux de mortalité dans les pêches par rapport à FRMS. Les paramètres de gestion additionnels rapportés incluent le RMS et le rendement de remplacement pour 2010, qui représente le rendement qui peut être retiré sans mener à une hausse ou à un déclin de la biomasse en 2011.

Selon les médianes des distributions estimées a posteriori pour la biomasse actuelle, les stocks de morues-lingues dans les quatre zones d’évaluation se situent fort vraisemblablement dans la zone saine (c.-à-d., que la biomasse actuelle est supérieure à 80 % de BRMS). Il existe une forte incertitude quant aux estimations de l’état du stock dans les zones 3C et 5AB. Nous avons une grande confiance que le stock des zone 3D et 5CDE se situe dans la zone saine.

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