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Document de recherche 2011/110

Évaluation des stocks de crabes des neiges du plateau néo-écossais en 2010

Par J.S. Choi et B.M. Zisserson

Résumé

En 2010, les débarquements de crabes des neiges ont respectivement atteint 576 t et 13 150 t dans les zones nord-est et sud-est de la Nouvelle-Écosse, et 229 t dans la zone de pêche du crabe 4X en 2009-2010, alors que les totaux autorisés des captures étaient respectivement de 576 t, 13 200 t et 230 t. Les taux de prises moyens non normalisés ont atteint respectivement 55, 102,4 et 36 kg/casier levé-1. Ces taux de prises représentent une diminution de 27 % dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse, une augmentation de 14 % dans le sud-est et une augmentation de 27 % dans la zone de pêche du crabe 4X par rapport à 2009.

Le taux de capture de crabes à carapace molle dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse est passé de 6,6 % en 2009 à 3,5 % en 2010, continuant ainsi l'amélioration du taux depuis 2007, où il était estimé que 111 % des débarquements étaient rejetés comme crabes à carapace molle. Ce résultat est en grande partie attribuable à une pêche printanière : 91 % des débarquements totaux dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse en 2010 ont été pris au printemps, où la capturabilité des crabes à carapace molle est plus basse. Au sud-est de la Nouvelle-Écosse, la manutention des crabes à carapace molle est passée de 16 % en 2009 à 7,7 % des débarquements en 2010. La transition à des saisons de pêche plus précoces semble avoir amélioré les taux de manutention des crabes à carapace molle au sud-est de la Nouvelle-Écosse lors de la saison de pêche de 2010. Les taux de rejets de crabes à carapace molle dans la zone de pêche du crabe 4X demeurent très bas, principalement en raison de la pêche automnale et printanière. L'incidence des crabes à carapace molle et de la mortalité potentielle connexe due à la manutention continuera d'être un enjeu nécessitant une diligence continue et une adaptabilité de la flottille du crabe des neiges. Le taux de prises accidentelles d'espèces non ciblées est très bas, étant estimé à moins de 0,01 % et 0,93 % du total des débarquements de crabes des neiges dans l'est de la Nouvelle-Écosse et dans la zone de pêche du crabe 4X, respectivement, au cours des quatre dernières années.

Il est prévu que le recrutement dans la pêche continue au cours des deux à quatre prochaines années dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse puisque des densités élevées d'adolescents dont la carapace mesure de 70 à 90 mm de largeur ont été observées. La distribution relativement stable de crabes mâles de toutes les catégories de taille dans les sud-est de la Nouvelle-Écosse pourrait entraîner un recrutement plus stable au cours des prochaines années, par opposition au recrutement cyclique observé par le passé dans tous les secteurs. Dans la zone de pêche du crabe 4X, des densités élevées de crabe dont la carapace mesure de 20 à 50 mm de largeur ont été observées, bien qu'un manque flagrant d'adolescents avec une carapace entre 50 et 90 mm puisse forcer la pêche dans la zone 4X à dépendre du mouvement des crabes provenant du sud-est de la Nouvelle-Écosse. Les premiers crabes de la vague actuelle de recrutement ont commencé à s’intégrer à la biomasse exploitable en 2007 dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, en 2008 dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse et en 2009 dans la zone de pêche du crabe 4X. Le potentiel de reproduction de la population du plateau néo-écossais a atteint son plus haut niveau en 2007-2008 et présente maintenant une tendance à la baisse. La production de larves devrait continuer pendant encore une ou deux années au nord-est de la Nouvelle-Écosse et plus longtemps dans le sud-est et dans la zone de pêche du crabe 4X.

La biomasse exploitable de crabes des neiges après la pêche dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse a été estimée à 2 810 t (intervalle de confiance de 95 % : 2 180 à 3 780 t) par rapport à 2 790 t (intervalle de confiance de 95 % : 2 220 à 3 840 t) en 2009. Dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, la biomasse exploitable de crabes des neiges après la pêche a été estimée à 48,5 x 103 t (intervalle de confiance de 95 % : 32,2 à 77,9 x 103 t) par rapport à 49,3 x 103 t (intervalle de confiance de 95 %:33,2 à 79.3 x 103 t) en 2009. Dans la zone de pêche du crabe 4X, la biomasse exploitable de crabes des neiges avant la pêche était de 930 t (intervalle de confiance 95 % : 590 à 1 440 t) par rapport à 1 070 t (95 % : 640 à 1 730 t) en 2009-2010, ce qui représente une réduction de 13 %.

Ces caractéristiques positives des populations sont modérées par un certain nombre d'incertitudes additionnelles, y compris l'influence de la prédation par les poissons de fond, plus particulièrement sur les crabes des neiges immatures et à carapace molle, et les fluctuations rapides et importantes de température, puisque celles-ci peuvent avoir des incidences directes et indirectes sur les crabes des neiges. Par exemple, un réchauffement élevé peut avoir des répercussions négatives directes sur les crabes des neiges puisqu'ils sont sténothermes d'eau froide. Même les importants refroidissements observés dans l'ensemble du plateau néo-écossais en 2009, avec une expansion de l'habitat connexe, peuvent avoir des conséquences négatives indirectes telles que l'introduction ou la prolifération d'espèces envahissantes ou de maladies (p. ex. Hematodinium sp.), ou la réduction de la production primaire brute. Outre ces facteurs, les signes d’un retour initial des indicateurs écologiques, sociaux et économiques de l’état du système vers un système légèrement dominé par les invertébrés accroissent davantage l’incertitude quant à la viabilité à moyen et long termes de la population de crabes des neiges du plateau néo-écossais.

Le taux de mortalité par la pêche dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse a été estimé à 0,19 (intervalle de confiance de 95 % : 0,14 à 0,24), soit un taux de capture de 17,3 %, le même qu'en 2009. Le bon recrutement et une réduction importante de la manutention des crabes à carapace molle entraînent une perspective favorable. Jusqu'à ce qu'une forte augmentation persistante de la biomasse exploitable soit observée, les taux de capture à long terme entre 10 % et 20 % font partie de la stratégie visant à assurer la durabilité de cette pêche. Une stratégie de pêche réduite ou inchangée est recommandée.

Le taux de mortalité par la pêche dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse a été estimé à 0,23 (intervalle de confiance de 95 % : 0,15 à 0,33), soit un taux de capture de 20,5 %, une légère augmentation par rapport au taux de mortalité par la pêche de 0,20 en 2009. Le bon recrutement laisse présager une perspective favorable, toutefois, la pêche de crabes à carapace molle demeure un problème important pour cette flottille. Des taux de capture à long terme entre 10 % et 30 % font partie de la stratégie visant à assurer la durabilité de cette pêche. Une stratégie de pêche réduite ou inchangée est recommandée.

Le taux de mortalité par la pêche dans la zone de pêche du crabe 4X en 2009-2010 a été estimé à 0,22 (intervalle de confiance de 95 % : 0,15 à 0,33), soit un taux de capture de 19,7 %, par rapport au taux de mortalité par la pêche de 0,19 en 2008-2009. Des taux de capture à long terme entre 10 % et 30 % font partie de la stratégie visant à assurer la durabilité de cette pêche. Puisque le recrutement dans la période 2011-2012 est incertain, une stratégie de pêche réduite ou inchangée est recommandée.

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