Document de recherche 2011/046

Mise à jour de 2010 sur l'état et les progrès en matière d'objectifs de gestion de l'anguille d'Amérique en Ontario

Par A. Mathers et T.C. Pratt

Résumé

Le recrutement de l’anguille d’Amérique dans les eaux ontariennes a chuté d’environ 97 p. 100 depuis le début des années 1980. Deux indices d’abondance de l’anguille jaune, n’ayant aucun lien avec les pêcheries, indiquent un déclin semblable pour la même période. L’anguille d’Amérique est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition (2007) de l’Ontario, ce qui interdit de tuer, harceler, posséder, acheter, vendre, échanger, louer ou de transporter cette espèce. En 2005, le comité directeur canadien sur l’anguille pour le passage en aval et les questions d’habitat a élaboré une « analyse décisionnelle » visant à mettre au point des mesures d’atténuation en vue d’accroître le nombre d’anguilles qui migrent du fleuve Saint-Laurent. On a mis fin à la pêche commerciale de l’anguille en Ontario en 2004, et à la pêche récréative en 2005. Un projet pilote de capture dans des trappes et de transport de l’anguille jaune a été lancé en 2008 dans le cadre du plan d’action d’Ontario Power Generation en vue de compenser le taux de mortalité des anguilles d’Amérique dû aux turbines à la centrale Saunders sur le fleuve Saint-Laurent. Les grosses anguilles, >800 mm, capturées comme prises accessoires des pêcheries commerciales multispécifiques en place dans le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent ont été transportées dans les environs des deux centrales ou remises en liberté dans le fleuve Saint-Laurent. Entre 2008 et 2010, plus de 3 000 anguilles ont été transférées en aval de tous les obstacles afin de faciliter la migration en aval. Les résultats préliminaires donnent à penser que certains de ces poissons réussissent à migrer du fleuve Saint-Laurent; toutefois, il semble peu probable de pouvoir considérablement accroître le nombre d’anguilles transportées avec la méthode actuelle de capture. En outre, on a commencé en 2006 à augmenter les stocks avec des civelles et des pibales du Canada atlantique, et ce, comme moyen de maintenir la présence des anguilles dans ces eaux. Environ 4 millions d’anguilles ont été stockées dans le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent. Les anguilles stockées semblent bien survivre, croître rapidement et se distribuer à partir des sites de stockage; cependant, on ignore encore si les anguilles de ces stocks contribueront au stock reproducteur. Les estimations indiquent que le taux de mortalité de l’anguille en Ontario a diminué de plus de 50 p. 100 par rapport au point de référence de 1997 à 2002. Cette baisse est attribuable à la fermeture des pêcheries ontariennes et à la diminution très marquée de l’abondance d’anguilles en Ontario.

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