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Document de recherche 2011/008

Diversité et divergence génétiques et phénotypiques chez les populations sympatriques d’éperlan arc en ciel du lac Utopia (Osmerus mordax)

Par I.R. Bradbury, R. Bradford et P. Bentzen

Résumé

Le complexe que forment les éperlans arc‑en‑ciel du lac Utopia, au Nouveau‑Brunswick, représente une occurrence indépendante de multiples formes écologiques sympatriques de ce poisson, dont l’identification et la situation restent à élucider. Nous réévaluons ici l’existence d’une divergence phénotypique et génétique chez l’éperlan arc‑en‑ciel du lac Utopia en nous fondant sur des échantillons de géniteurs prélevés en 1980-1981, 1990-1991, 2002-2003 et 2010. La divergence phénotypique a été étudiée d’après diverses caractéristiques méristiques (dénombrement des branchitechnies et des rayons de nageoire) et mesures morphométriques linéaires. Il ressort de manière générale du dénombrement des branchitechnies que deux groupes d’éperlans seraient présents, tandis que la variation de la longueur corporelle reflète trois modes distincts. L’analyse des principales composantes et l’analyse discriminante quadratique des valeurs morphométriques linéaires soutiennent les hypothèses de présence de deux ou trois groupes de tailles (98-99 % d’exactitude dans l’assignation); la suppression statistique de la taille diminuait notablement (~65 %) le succès d’assignation. Les données sur 20 ans concernant 10 locus microsatellites soutiennent avec constance l’hypothèse de deux populations distinctes. L’analyse des principales composantes et  le regroupement bayésien fondé sur STUCTURE révélaient la présence de deux populations, l’une associée aux deux plus petits modes de taille et l’autre composée d’individus de ~170 mm de longueur à la fourche. Les signes d’une hybridation entre les formes apparaissaient chez les deux morphes. De plus, de multiples individus de la petite forme de l’espèce ont été identifiés avec des génotypes de sa grande forme. Dans l’ensemble, les résultats laissent croire à l’existence d’éperlans de deux formes génétiquement distinctes dans le lac Utopia, avec des signes de divergence phénotypique chez la petite forme. La présence récurrente d’individus hybrides et le flux génétique de la grande forme vers la petite donnent à penser que la stabilité de la paire va probablement dépendre de la persistance de conditions environnementales locales propices et qu’une fusion introgressive des formes est possible si les conditions changent. De plus amples études du taux d’hybridation, du devenir des hybrides et de l’écopaysage sélectif associé au lac sont nécessaires pour évaluer l’état des populations d’éperlan du lac Utopia et continuer d’œuvrer à leur conservation. 

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