L'Enquête de 1995 sur la pêche récréative au Canada
Points saillants
Résumé
La pêche récréative constitue une activité économique d'importance pour le secteur des ressources naturelles. En 1995, plus de 4,2 millions de pêcheurs adultes se sont livrés à la pêche au Canada. De ce total, près de 749 000 venaient de l'étranger, principalement pour s'adonner à la pêche récréative. Les 4,2 millions de pêcheurs adultes visés par l'enquête ont pêché pendant 55,5 millions de jours et capturé plus de 254 millions de poissons, toutes espèces confondues. Des poissons capturés, à peine un peu plus de 113 millions (44,6 %) ont été conservés. Bien que la pêche proprement dite constitue le pôle d'intérêt des pêcheurs, la qualité de l'eau et l'absence de contaminants dans les poissons capturés sont les facteurs qui leur font le plus apprécier leur activité.
En tout, les pêcheurs ont dépensé 7,4 milliards de dollars au Canada en 1995, dont 4,9 milliards en relation directe avec la pêche. Ils ont dépensé près de 2,5 milliards de dollars à l'égard de forfaits, de l'hébergement, de la restauration, du transport, de fournitures de pêche et d'autres services directement liés à leur activité. À ces dépenses se sont ajoutées les sommes qu'ils ont investies dans des biens durables pour améliorer leur accès à la ressource et mieux l'apprécier. Les pêcheurs récréatifs ont investi près de 4,9 milliards de dollars en 1995 en vue d'acquérir des biens durables comme du matériel de pêche, des bateaux, des moteurs, du matériel de camping et des véhicules spéciaux. Ils estiment que près de 2,4 milliards de dollars ont directement été consacrés à la pratique de la pêche.
Les pêcheurs ont en outre indiqué qu'ils étaient prêts à dépenser en moyenne 17,37 $ par jour en plus de leurs dépenses courantes pour se prévaloir d'autres services liés à leur activité. Ils ont indiqué qu'ils étaient prêts à payer la somme supplémentaire globale de 964 millions de dollars, les dépenses des résidents contribuant pour près de 83 % de ce total. Des différences notables ont été constatées entre les résidents et non-résidents. Les premiers ont indiqué qu'ils étaient prêts à payer 16,35 $ par jour environ contre 21,52 $ dans le cas des non-résidents canadiens et 25,77 $ dans celui des étrangers.
Les pêcheurs récréatifs non-résidents ont effectué plus de 3 millions de déplacements dans un but de pêche ou autre. Un peu plus de la moitié de ces déplacements ont été faits par des visiteurs étrangers, et le reste par des Canadiens séjournant dans des provinces et territoires autres que les leurs. Dans l'ensemble, les pêcheurs non-résidents ont pêché à l'occasion de près de 58 % de leurs déplacements, contre 80 % dans le cas des étrangers.
Le cadre socio-économique et biologique que cette enquête devrait aider les gestionnaires à mieux évaluer et gérer les ressources halieutiques. À titre d'exemple, les résultats impressionnants qui ont été obtenus ces cinq dernières années en ce qui concerne le taux de capture et de remise à l'eau révèlent que les pêcheurs récréatifs comprennent mieux maintenant la nécessité de préserver cette ressource naturelle fragile et précieuse.
Comparaisons par rapport à 1990
En raison d'un changement majeur adopté dans la méthodologie de l'enquête sur les résidents de l'Ontario (une enquête fondée sur les permis s'est substituée à l'enquête sur les ménages), il est impossible d'établir des comparaisons directe avec les résultats de 1990. Les comparaisons qui suivent sont fondées sur les résultats globaux de 1990 et de 1995, dont ont été exclus les pêcheurs récréatifs de l'Ontario, (annexe 5).
En règle générale, par rapport à 1990, on a constaté une baisse de 6,6 % du nombre de pêcheurs adultes actifs, les non-résidents y contribuant pour 1,2 % et les résidents, pour 9 %. Le nombre de jours de pêche a diminué de 9,7 %, quoique, en moyenne, le nombre de jours de pêche par pêcheur n'ait diminué que de 3,4 %. De même, le nombre total de poissons capturés a chuté de 9,9 %, mais le nombre moyen de prises par pêcheur n'a baissé que légèrement de (3,5 %). Cela est principalement attribuable à la diminution de 19,3 % du nombre de poissons conservés, ce qui révèle une tendance persistante à pratiquer la capture et la remise à l'eau.
On a également constaté une augmentation de 5,2 % des dépenses affectées à des acquisitions majeures et à des investissements. La baisse de 14,5 % des dépenses engagées à l'égard du matériel de navigation de plaisance a été largement compensée par l'augmentation des dépenses affectées aux véhicules spéciaux et aux terrains et bâtiments. Les dépenses affectées à la restauration, à l'hébergement, au transport, etc., n'ont crû que de 3,3 %. Cependant, les dépenses consacrées à l'acquisition de fournitures de pêche ont grimpé de 31,5 % et les dépenses engagées à l'égard de forfaits de 11,4 %.
Profil du pêcheur
En 1995, on comptait au Canada 4,2 millions de pêcheurs adultes actifs (tableau 1), dont 3,3 millions étaient des résidents (qui vivent au Canada et qui pêchent dans leur province ou territoire de résidence). La majorité de ces pêcheurs résidents vivaient en Ontario et au Québec (tableau 2), mais le taux de participation, c'est-à-dire la proportion de la population qui pratique la pêche récréative, était le plus élevé au Yukon et, ensuite, à Terre-Neuve. En outre, plus de 185 000 pêcheurs canadiens non-résidents (qui vivent au Canada mais qui ont pêché à l'extérieur de leur province ou territoire de résidence) et plus de 749 000 pêcheurs non-résidents (qui vivent à l'étranger mais qui ont pêché au Canada) ont pêché activement en 1995. Des Canadiens non-résidents qui ont pêché en eau douce et en eau salée, 42,5 % ont pratiqué cette activité en Colombie-Britannique, et 71,8 % de pêcheurs étrangers ont pêché en Ontario. Les visiteurs, y compris les 185 540 Canadiens qui ont pêché en dehors de leur province de résidence, composaient 22,1 % du nombre total de pêcheurs adultes.
Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total | |
---|---|---|---|---|
Nombre de pêcheurs récréatifs - adultes | 3 285 840 | 185 540 | 749 260 | 4 220 640 |
Nombre de pêcheurs récréatifs actifs | ||||
Hommes | 2 482 873 | 158 169 | 644 333 | 3 285 375 |
(Âge moyen, en années) | 42 | 45 | 49 | 44 |
Femmes | 790 082 | 27 180 | 103 365 | 920 627 |
(Âge moyen, en années) | 40 | 43 | 48 | 41 |
Autres pêcheurs récréatifs actifs | 12 885 | 191 | 1 562 | 14 638 |
Juridiction | Pêcheurs résidents actifs | |
---|---|---|
Nombre | % | |
Terre-Neuve & Labr. | 122 677 | 3,7 |
Î.-P.-É. | 11 380 | 0,3 |
Nouvelle-Écosse | 57 941 | 1,8 |
Nouveau-Brunswick | 64 694 | 2,0 |
Québec | 1 026 743 | 31,2 |
Ontario | 1 039 581 | 31,6 |
Manitoba | 120 599 | 3,7 |
Saskatchewan | 132 955 | 4,0 |
Alberta | 219 807 | 6,7 |
C.-B. eaux douces | 294 439 | 9,0 |
C.-B. eaux salées | 181 209 | 5,5 |
Yukon | 6 292 | 0,2 |
T. N.-O. | 7 523 | 0,1 |
Total | 3 285 840 | 100,0 |
Les hommes comptaient pour 75,6 % des pêcheurs adultes résidents, 85 % des non-résidents et 86 % des étrangers. Près de 80 % des pêcheurs non-résidents étaient des étrangers, surtout des Américains venant des régions de recensement des États du centre nord-est (32,3 %), du centre nord-ouest (24,1 %) et de l'Atlantique centre (figure 1). Les autres étaient des Canadiens qui pêchaient à l'extérieur de leur province de résidence, 61,1 % venant des Prairies (tableau 3).
Juridiction/État Groupe de recensement | Nombre total |
---|---|
Canadien | |
Maritimes | 9 165 |
Québec | 15 946 |
Ontario | 40 018 |
Prairies | 121 443 |
Colombie-Britannique | 9 927 |
Territoires | 1 016 |
Autres | 1 303 |
Total Canadien | 198 818 |
Non-Canadien | |
Nouvelle Angleterre | 14 875 |
Atlantique central | 131 322 |
Nord-est central | 244 825 |
Nord-ouest central | 182 705 |
Montagne | 29 236 |
Pacifique | 85 783 |
Sud atlantique | 26 929 |
Sud-est central | 10 398 |
Sud-ouest central | 18 559 |
Hawaii | 531 |
Alaska | 1 783 |
Royaume Unis | 3 034 |
Europe | 6 630 |
Afrique | 42 |
Asie | 297 |
Australie/région Pacifique | 312 |
Autres | 955 |
Total Non-Canadien | 758 216 |
Total des non-résidents | 957 034 |
Figure 1 : Répartition par région des citoyens des états-Unis qui étaient titulaires de permis de pêhe au Canada en 1995
Effort de pêche
La pêche récréative est une des principales activités récréatives au Canada. En 1995, les pêcheurs adultes se sont adonnés à cette activité pendant environ 55,5 millions de jours au total (tableau 4). Plus de 42 % de ces jours ont été passés en Ontario, le Québec venant au second rang avec 19,6 %.
Type de pêche | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Eaux douces | 45 881 704 | 1 208 295 | 4 912 771 | 52 002 770 |
Eaux salées | 2 954 785 | 202 302 | 347 322 | 3 504 409 |
Total | 48 836 489 | 1 410 597 | 5 260 093 | 55 507 179 |
Nombre moyen de jours de pêche | 14,9 | 7,6 | 7,0 | 13,2 |
Près de 88 % de cet effort a été fourni par les pêcheurs canadiens dans les eaux de leur province ou territoire de résidence, tandis que seulement 2,5 % de cet effort a été fourni par des Canadiens séjournant dans d'autres provinces, et 9,5 % par des étrangers. En moyenne, les résidents ont pêché 14,9 jours, les non-résidents canadiens 7,6 jours et les étrangers 7,0 jours. L'effort de pêche (93,7 %) a principalement porté sur les eaux douces.
La prise
En 1995, les pêcheurs récréatifs ont capturé plus de 254 millions de poissons, toutes espèces confondues, et en ont conservé à peine plus de 113 millions (tableau 5 et 6). Les pêcheurs résidents ont capturé 86 % du poisson conservé en 1995, gardant en moyenne près de 30 poissons chacun au cours de l'année. Les non-résidents canadiens ont chacun conservé en moyenne 9,5 des poissons pris dans les autres provinces et territoires, tandis que les pêcheurs de l'étranger en ont conservé en moyenne 18,6 chacun, et ce, pour toute l'année.
Espèces de poisson | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Truites | 52 943 547 | 1 036 953 | 2 074 767 | 56 055 267 |
Doré | 25 315 886 | 1 463 410 | 19 493 513 | 46 272 809 |
Perchaude | 37 106 747 | 736 554 | 4 547 213 | 42 390 514 |
Brochet | 15 808 454 | 964 295 | 11 524 695 | 28 297 444 |
Achigan | 16 514 013 | 429 333 | 5 353 748 | 22 297 094 |
Éperlan | 13 000 874 | 3 518 | 57 158 | 13 061 550 |
Mollusques et crustacés | 5 395 760 | 249 787 | 622 170 | 6 267 717 |
Saumon | 4 005 132 | 281 094 | 569 841 | 4 856 067 |
Corégone | 1 788 173 | 52 978 | 125 384 | 1 966 535 |
Kokani | 741 158 | 66 258 | 37 428 | 844 844 |
Ombles | 397 707 | 48 668 | 38 854 | 485 229 |
Maquereau | 443 437 | 1 500 | 612 | 445 549 |
Ombre arctique | 410 258 | 75 369 | 126 656 | 612 283 |
Plie | 107 856 | 0 | 0 | 107 856 |
Morue | 104 734 | 1 084 | 325 | 106 143 |
Autres | 21 799 349 | 326 925 | 8 142 842 | 30 269 116 |
Total | 195 883 086 | 5 737 725 | 52 715 206 | 254 336 017 |
Espèces de poisson | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total | % Conservés |
---|---|---|---|---|---|
Truites | 33 812 171 | 333 073 | 480 624 | 34 625 868 | 61,8 |
Doré | 12 555 880 | 502 736 | 3 654 681 | 16 713 297 | 36,1 |
Perchaude | 17 346 070 | 134 967 | 2 058 030 | 19 539 067 | 46,1 |
Brochet | 4 321 874 | 169 935 | 1 280 900 | 5 772 709 | 20,4 |
Achigan | 3 144 411 | 40 288 | 746 703 | 3 931 402 | 17,6 |
Éperlan | 8 942 630 | 3 518 | 57 158 | 9 003 307 | 68,9 |
Mollusques et crustacés | 4 245 715 | 167 629 | 559 582 | 4 972 926 | 79,3 |
Saumon | 1 733 212 | 155 535 | 290 580 | 2 179 327 | 44,9 |
Corégone | 865 008 | 15 746 | 48 673 | 929 426 | 47,3 |
Kokani | 505 057 | 40 830 | 26 797 | 572 684 | 67,8 |
Ombles | 137 670 | 8 631 | 8 636 | 154 937 | 31,9 |
Maquereau | 314 093 | 1 037 | 373 | 315 503 | 70,8 |
Ombre arctique | 60 515 | 11 914 | 18 224 | 90 653 | 14,8 |
Plie | 31 526 | 0 | 0 | 31 526 | 29,2 |
Morue | 52 018 | 836 | 206 | 53 060 | 50,0 |
Autres | 9 647 162 | 115 855 | 4 781 484 | 14 544 501 | 48,1 |
Total | 97 715 012 | 1 702 530 | 14 012 651 | 113 430 193 | 44,6 |
% Conservés | 49,9 | 29,7 | 26,6 | 44,6 |
C'est en Ontario qu'a été capturée près de la moitié de tout le poisson. Toutefois, la proportion globale du poisson conservé n'était que de 34,4 % en Ontario, ce qui signifie que les pêcheurs ont grandement observé le principe de la capture et de la remise à l'eau du poisson dans cette province en 1995. Toutes les provinces et territoires à l'ouest de l'Ontario (à l'exception du secteur des eaux à marées de la Colombie-Britannique) ont également enregistré un faible pourcentage global de poisson conservé, contrairement aux provinces de l'est où (à l'exception du Nouveau-Brunswick) le pourcentage du poisson conservé était supérieur.
Figure 2 : Proportion des poissons gardés par les pêcheurs
Sur le plan des espèces capturées (figure 2), la truite représentait 30,5 % de tous le poisson conservé, suivie de la perchaude (17,2 %), du doré jaune (14,7 %), de l'éperlan (7,9 %) et du grand brochet (5,1 %). Le doré jaune était l'espèce la plus pêchée par les deux groupes de non-résidents, contribuant pour 26,2 % des prises des pêcheurs étrangers et pour 28,6 % des prises des non-résidents canadiens. En moyenne, les pêcheurs récréatifs ont gardé 44,6 % du poisson qu'ils ont capturé. Les résidents en ont conservé 49,9 %, les non-résidents canadiens 29,7 %, et les étrangers 26,6 %. Dans l'ensemble, les pêcheurs ont conservé une plus grande proportion de fruits de mer (79 %), de maquereau (71 %), d'éperlan (69 %) et de kokani (68 %), et une proportion plus faible de brochet (20 %), d'achigan (18 %) et d'ombre arctique (15 %).
Caractéristiques des voyages des non-résidents
Les pêcheurs récréatifs non-résidents ont effectué plus de 3 millions de voyages d'agrément au Canada et ont pêché au cours de 57 % de ceux-ci, soit à l'occasion de 1,8 million de voyages (tableau 7). Les non-résidents canadiens ont pêché au cours de 35 % seulement de leurs séjours dans d'autres provinces et territoires, tandis que les visiteurs étrangers ont pêché au cours de 78 % de leurs séjours. Les pêcheurs non-résidents ont passé 12,6 millions de jours en voyage au total, tous territoires et provinces confondus, dont un peu plus de la moitié (52,5 %) en Ontario. Les non-résidents ont consacré 6,7 millions de ces journées (53 %), tous territoires et provinces confondus, les étrangers y ayant consacré 5,3 millions de jours et les non-résidents canadiens, 1,4 million de jours. Les expéditions d'une journée ont représenté près de 25 % de toutes les sorties de pêche en 1995, les étrangers effectuant ce type de sortie dans une proportion plus faible que les Canadiens séjournant dans d'autres provinces ou territoires.
Caractéristique | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|
Déplacements ou voyages - toutes raisons | 1 559 361 | 1 548 685 | 3 108 046 |
Voyages de pêche | 550 980 | 1 214 405 | 1 765 385 |
- % | 35,3 | 78,4 | 56,8 |
Nombre de jours en voyage - toutes raisons | 4 848 219 | 7 738 887 | 12 587 106 |
Jours consacrés à la pêche | 1 410 597 | 5 260 093 | 6 670 690 |
- % | 29,1 | 68,0 | 53,0 |
Nombre de voyages de pêche (sans coucher) | 168 354 | 265 276 | 433 630 |
Nombre total de nuits passées au cours de | 2 384 639 | 5 739 296 | 8 123 935 |
voyages de pêche |
Les Canadiens qui ont pêché hors de leur province ou de leur territoire ont privilégié les eaux à marées de la Colombie-Britannique dans une proportion de 23,2 %, l'Ontario suivant de près, avec 21,7 %. Les non-résidents canadiens ont consacré 25,6 % de leurs jours de pêche en Ontario et 18 % dans le secteur des eaux douces de la Colombie-Britannique.
L'Ontario a été le lieu de prédilection des étrangers, lesquels y ont effectué 75 % de toutes leurs expéditions de pêche, y passant 69 % de leurs séjours au Canada et 76 % de leurs journées de pêche. Le secteur des eaux à marées de la Colombie-Britannique vient au deuxième rang des préférences exprimées par les pêcheurs dans une proportion de 7,1 %, 10,1 % et 6,6 % respectivement. Plus de huit millions de nuits ont été consacrées aux voyages d'une journée ou plus en 1995, dont 70,6 % par les étrangers.
Dépenses et investissements
Ceux qui s'adonnent à la pêche récréative génèrent une grande activité économique. Si leurs dépenses ne permettent pas, à elles seules, d'évaluer l'apport économique de la pêche, elles font néanmoins ressortir l'incidence économique directe de la pêche récréative.
En 1995, les pêcheurs récréatifs ont dépensé 2,5 milliards de dollars à l'égard de biens et de services directement liés à leurs activités de pêche (tableau 8). Les dépenses des résidents ont représenté 1,75 milliard de dollars du total, soit 533 $ par pêcheur. Les non-résidents canadiens ont dépensé 124 millions de dollars, soit 666 $ par pêcheur, et les étrangers, 655,7 millions, soit 875 $ en moyenne par pêcheur. La ventilation des dépenses fait ressortir que l'Ontario a bénéficié de la plus grande part de ces dépenses, soit 40,6 % du total, suivi du Québec (22,8 %), du secteur des eaux à marées de la Colombie-Britannique (11,1 %) et du secteur des eaux douces de la Colombie-Britannique (8,7 %).
Figure 3 : Répartition des dépenses attribuables à la pêhe récréative
Les résidents de l'Ontario ont contribué pour 33,1 % de l'ensemble des dépenses des pêcheurs résidents, et ceux du Québec y ont contribué pour 30,6 %. Les non-résidents canadiens ont privilégié la Colombie-Britannique, où ils ont fait 35,5 % de leurs dépenses totales directement liées à la pêche dans le secteur des eaux à marées et 16 % dans d'autres régions de cette province. Quant aux étrangers, ils ont engagé en Ontario la part impressionnante de 65,5 % de leurs dépenses directes.
La restauration, l'hébergement, le transport et les forfaits ont compté pour 82 % des dépenses des pêcheurs résidents (figure 3) contre 87 % dans le cas des non-résidents et des étrangers.
Les pêcheurs étrangers ont affecté 242 millions de dollars à l'achat de forfaits (près de 57 % de la valeur globale des forfaits), ou 37 % de toutes leurs dépenses (tableau 8). Les forfaits en Ontario, au Québec et dans le secteur des eaux à marées de la Colombie-Britannique ont respectivement représenté 41,8 %, 23,6 % et 18,3 % de ces dépenses.
Dépenses | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Nourriture et hébergement | 591 355 168 | 43 494 958 | 226 386 736 | 861 236 862 |
Transport | 695 348 968 | 35 688 538 | 107 520 378 | 838 557 884 |
Services de pêche | 127 080 678 | 9 177 966 | 51 400 294 | 187 658 938 |
Engins de pêche | 164 161 883 | 6 284 340 | 23 122 652 | 193 568 875 |
Forfaits* | 155 585 132 | 27 940 868 | 242 035 596 | 425 561 596 |
Autres | 18 889 866 | 1 083 326 | 5 195 749 | 25 168 941 |
Total | 1 752 421 695 | 123 669 996 | 655 661 405 | 2 531 753 096 |
Moyen par pêcheur sportif actif | 533,33 | 665,51 | 875,42 | 599,85 |
Les dépenses affectées à l'achat de biens durables servant à la pratique de la pêche constituent un autre élément d'importance majeure. En 1995, les pêcheurs récréatifs ont investi plus de 4,8 milliards de dollars dans des bateaux, des moteurs, du matériel de camping, des véhicules spéciaux et d'autres biens durables (tableau 9).
Dépenses | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Attirail de pêche | 248 784 695 | 4 337 515 | 6 500 673 | 259 622 884 |
Bateaux | 1 016 144 574 | 15 108 117 | 10 296 425 | 1 041 549 117 |
Équipement de camping | 431 175 923 | 3 763 008 | 2 689 433 | 437 628 363 |
Véhicules spéciaux | 1 848 544 322 | 4 890 644 | 3 020 001 | 1 856 454 967 |
Terrains-bâtiments | 1 043 946 420 | 64 947 952 | 38 433 614 | 1 147 327 986 |
Autres investissements | 114 319 295 | 1 645 285 | 3 535 001 | 119 499 580 |
Total | 4 702 915 229 | 94 692 521 | 64 475 147 | 4 862 082 897 |
Moyenne par pêcheur sportif actif | 1 431,27 | 509,57 | 86,08 | 1 151,98 |
Presque tous ces investissements, soit 96,7 % du total, ont été faits par des résidents. Un peu plus de 38 % des sommes investies dans les biens durables ont été affectées à l'égard de véhicules spéciaux comme des tout-terrain (VTT), des camionnettes de camping et d'autres véhicules du même genre qui, ces dernières années, sont devenus extrêmement populaires auprès des pêcheurs.
Figure 4 : Proportion des achats ou des investissements des pêheurs récréatifs attribuables à la pêhe récréative au Canada
L'Ontario (29,5 %), le Québec (28,4 %) et la Colombie-Britannique (21,5 %) ont été les principaux bénéficiaires de ces investissements. C'est à Terre-Neuve que les pêcheurs ont affecté la plus grande part de leurs dépenses à des véhicules spéciaux, suivi du Nouveau-Brunswick (46 %) et du Québec (44 %). Seuls les pêcheurs pratiquant leur sport dans le secteur des eaux à marées de la Colombie-Britannique ont investi davantage dans le matériel de navigation de plaisance que dans les véhicules spéciaux.
Les résidents ont indiqué que 48,3 % de leurs investissements étaient directement liés aux activités de pêche récréative, contre 44,9 % dans le cas des non-résidents canadiens et de 72,7 % dans celui des étrangers (figure 4), ce qui chiffre ces investissements à 2,4 milliards de dollars, soit 48,6 % du total (tableau 10). Globalement, les dépenses et investissements liés en tout ou en partie à la pêche récréative ont totalisé 7,4 milliards de dollars (somme des valeurs des tableaux 8 et 9) en 1995. On estime que 4,8 milliards de dollars, ou 66 % de ces dépenses, ont été entièrement affectés aux activités de pêche.
Dépenses | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Attirail de pêche | 248 784 695 | 4 337 515 | 6 500 673 | 259 622 884 |
Bateaux | 741 404 651 | 11 686 017 | 8 115 605 | 761 206 273 |
Équipement de camping | 198 388 985 | 1 676 828 | 1 211 010 | 201 276 823 |
Véhicules spéciaux | 614 813 766 | 2 670 344 | 1 428 021 | 618 912 132 |
Terrains-bâtiments | 375 005 235 | 21 005 442 | 27 003 826 | 423 014 502 |
Autres investissements | 93 124 594 | 1 126 587 | 2 611 548 | 96 862 729 |
Total | 2 271 521 926 | 42 502 734 | 46 870 683 | 2 360 895 343 |
Volonté de payer
On a demandé aux pêcheurs récréatifs de répondre à la question : « Si vous aviez dû payer plus cher pour pêcher en 1995, à cause de l'augmentation du coût de l'essence, de l'hébergement, du matériel et d'autres services, en fonction de quel montant supplémentaire auriez-vous décidé de ne plus pêcher? » On a proposé à tous les pêcheurs récréatifs du Canada des catégories de réponse s'échelonnant de 1 $ à « plus de 100 $ ».
Plus de 35 % des pêcheurs ont indiqué ne pas vouloir consacrer plus d'argent.
Les catégories des montants de 10 $ et 20 $ par jour ont été les plus fréquemment choisies, (tableau 11) ces réponses ayant été données par près d'un tiers de tous les pêcheurs actifs (et près de 50 % des pêcheurs disposés à payer plus). Les montants quotidiens moyens indiqués étaient de 16,35 $ environ dans le cas des résidents, de 21,52 $ dans le cas des non-résidents canadiens, et de 25,77 $ dans le cas des étrangers, pour une moyenne globale de 17,37 $ par jour, par pêcheur.
Frais supplémentaires quotidiens | Résidents | Non-résidents Canadiens | Non-résidents Non-Canadiens | Total |
---|---|---|---|---|
Inconnu | 36,7 | 36,4 | 28,9 | 35,3 |
Moins que 10.00$ | 11,7 | 7,2 | 7,1 | 10,7 |
10.00$ | 17,9 | 14,8 | 13,7 | 17,0 |
20.00$ | 15,0 | 13,6 | 16,2 | 15,2 |
30.00$ | 6,1 | 6,1 | 8,0 | 6,4 |
40.00$ | 2,8 | 2,4 | 3,5 | 2,9 |
50.00$ | 5,5 | 9,4 | 9,6 | 6,4 |
60.00$ | 0,7 | 0,6 | 1,5 | 0,8 |
70.00$ | 0,5 | 1,0 | 1,4 | 0,7 |
80.00$ | 0,5 | 0,9 | 1,3 | 0,7 |
90.00$ | 0,1 | 0,1 | 0,3 | 0,1 |
100.00$ | 1,7 | 4,9 | 4,6 | 2,3 |
Plus que 100.00$ | 0,8 | 2,6 | 3,9 | 1,4 |
Frais supplémentaires globaux | 798 533 568 $ | 30 398 791 $ | 135 485 363 $ | 964 417 721 $ |
Moyenne par pêcheur | 243,02 $ | 163,84 $ | 180,83 $ | 228,50 $ |
Moyenne par jour de pêche | 16,35 $ | 21,52 $ | 25,77 $ | 17,37 $ |
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