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Foire aux questions

 

Quelle taille (petite ou grande) les raies peuvent-elles atteindre?

Réponse:

La taille des raies varie beaucoup, de seulement quelques centimètres de largeur à plus de 9 m d'envergure! Les plus petites raies au monde (ordre des Myliobatiformes) sont les raies électriques (famille des Narkidae), qui ont environ la taille d'une crêpe, c'est-à-dire 10 cm d'envergure pour un poids d'à peine 500 g. La plus grande raie (du même ordre) est la mante atlantique (Manta birostris), qui peut atteindre jusqu'à 900 cm d'envergure et pèse quelques tonnes (des milliers de kilogrammes)! La plus petite raie du monde (ordre des Rajiformes) est la raie étoilée (Raja stellata), qui atteint une longueur totale maximale de 76 cm. Le pocheteau gris (Dipturus batis) est la plus grande raie au monde (ordre des Rajiformes) : il peut atteindre jusqu'à 250 cm de longueur.

Depuis quand les raies existent-elles?

Réponse:

Les raies font partie du plus vieux groupe de vertébrés à mâchoires encore vivants. Les premiers fossiles remontent au Jurassique inférieur (il y a environ 150 millions d'années). Elles sont exceptionnellement résistantes puisqu'elles ont survécu à un certain nombre d'extinctions mondiales importantes. On sait que tous les principaux taxons sont apparus entre le Crétacé supérieur (il y a environ 100 millions d'années) et le Paléocène (il y a environ 50 millions d'années). Toutefois, il est difficile de déterminer l'âge exact des fossiles de raies, car les poissons cartilagineux laissent peu de traces fossiles derrière eux, à l'exception de quelques dents et écailles.

Les raies électriques produisent-elles vraiment de l'électricité?

Réponse:

Tout à fait! Toutes les raies électriques sont munies d'organes spécialisés capables de produire une décharge électrique variant entre 8 et 220 volts selon l'espèce et qui leur servent à assommer ou à tuer leurs proies. Chaque organe est composé de 500 à plus de 1 000 électroplaques (muscles aux fibres striées) toutes énervées du même côté, de sorte que lorsque les muscles de l'organe se contractent, ils produisent tous ensemble un choc électrique. Par exemple, en partie à cause de sa grande taille, les organes électriques de la torpille noire (Torpedo nobiliana) peuvent produire un choc de 220 volts! Fait intéressant, d'autres raies (ordre des Rajiformes) sont aussi « électriques » : elles produisent de faibles impulsions électriques au moyen d'organes situés dans leur queue. Le système sensoriel des raies, quant à lui, semble être « réglé » au stimulus approprié. Par exemple, la fréquence moyenne de l'impulsion électrique produite par l'organe électrique des Raja eglanteria adultes est de 2,5 Hz, ce qui se rapproche le plus de la fréquence la plus élevée de leur sensibilité à l'électricité (2-3 Hz). Ce phénomène facilite peut-être la communication en cas d'interaction sociale ou lors de la reproduction.

Les raies ont-elles des « ennemis »?

Réponse:

Bien que l'on tende à penser que les poissons cartilagineux sont essentiellement des prédateurs (surtout à cause des romans et des films comme Les dents de la mer), de nombreuses espèces d'élasmobranches constituent des proies importantes pour d'autres espèces. Par exemple, les œufs de raie se font manger par divers animaux, des gastéropodes carnivores aux cachalots, et ils représentent une importante source de nourriture dans les écosystèmes marins tempérés partout dans le monde. Les raies, jeunes et âgées, sont les proies de nombreux prédateurs, comme des requins, d'autres raies et des phoques. Cependant, comme les élasmobranches sont dépourvus d'os et d'otolithes, on trouve rarement des restes solides de ces poissons dans le contenu stomacal ou les fèces de leurs prédateurs, ce qui rend difficile d'établir des prévisions précises quant aux taux de prédation. Il arrive parfois que l'on trouve des plaques osseuses et des épines de raies dans le contenu stomacal et les fèces de phoques. On a également déjà trouvé de petites raies encore entières dans l'estomac d'un certain nombre de dauphins et de petits odontocètes. Dans certaines régions du monde, on a aperçu des prédateurs en train de chasser certaines espèces de raies. Par exemple, dans les milieux tropicaux, on a observé des requins-marteaux attaquer et manger des pastenagues, et en Nouvelle-Zélande, on a vu des épaulards chasser des aigles de mer et des pastenagues.

Enfin, le plus grand « ennemi » des raies est l'être humain. L'abondance de nombreuses espèces de raies a chuté de façon considérable au cours des dernières décennies, en partie à cause de la surexploitation associée aux pêches directes et indirectes. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'utilisation et la surutilisation des raies par les humains, veuillez consulter la section Conservation des raies du site Web.

Comment les raies évitent-elles leurs prédateurs?

Réponse:

Voici quelques-unes des nombreuses méthodes utilisées par les raies pour éviter leurs prédateurs.

  1. Les stratégies dont se servent les raies le plus fréquemment sont probablement la dissuasion, la défense et l'envol. Les raies sont dotées de disques épineux afin de dissuader les prédateurs, et de nombreuses espèces sont dotées d'épines venimeuses capables d'infliger de sérieuses blessures. Elles peuvent également se déplacer rapidement, par de brefs à-coups.
  2. Pour éviter leurs prédateurs, les raies se cachent ou se camouflent fréquemment. Elles s'enfouissent souvent dans le substrat pour ne pas être vues, et le dos de nombreuses espèces se confond avec le substrat, ce qui les aide à se camoufler.
  3. Les raies peuvent également modifier leur utilisation de l'habitat pour éviter les prédateurs. Par exemple, on a observé un spécimen de raie pastenague à plume (Pastinachus sephen) dans la baie Shark, en Australie-Occidentale, se reposer dans des eaux très peu profondes sur des fonds sablonneux exemptes de requins prédateurs, tels le requin-marteau et le requin-tigre.
  4. Les raies peuvent modifier leurs niveaux d'activité et leurs habitudes afin de s'assurer qu'elles rencontreront le moins de prédateurs possible. Par exemple, Dasyatis lata est moins active le jour, quand les prédateurs sont plus susceptibles de la voir.
  5. En dernier lieu, la formation de groupes peut aussi servir à éviter les prédateurs; cependant, ce comportement n'a pas été observé souvent chez les raies à l'état sauvage. Pastinachus sephen qui réside dans la baie Shark, en Australie-Occidentale, est un exemple d'espèce qui forme des groupes. Les individus de cette espèce se regroupent lorsque le risque lié aux prédateurs est élevé (c.-à-d. lorsque la luminosité est faible ou l'eau plus turbide), probablement pour renforcer la vigilance.
Les raies peuvent-elles vomir, excréter et uriner?

Réponse:

Tout à fait! Beaucoup d'élasmobranches vomissent, mais ce phénomène est rarement observé chez les individus à l'état sauvage. En laboratoire, un réflexe de vomissement a été induit chez des raies et des chiens de mer. Chez d'autres espèces de requins, le vomissement implique l'éversion complète de l'estomac. Certains pêcheurs qui ont attrapé des requins à la ligne ou au filet ont signalé des cas d'éversion de l'estomac chez des espèces comme le requin bleu (Prionace glauca) et le requin-tigre (Galeocerdo cuvier), et des données empiriques laissent entendre que l'éversion de l'estomac, suivie d'une déglutition, se produit naturellement chez presque toutes les espèces de requins de la famille des Carcharnihidae. Ce type de régurgitation et d'éversion n'a toutefois jamais été observé chez les batoïdes à ce jour.

L'excrétion et la miction sont des éléments essentiels du processus digestif des raies. En d'autres termes, une partie de la nourriture consommée par les raies n'est pas absorbée par le tube digestif et est donc expulsée sous forme de fèces ou excrétée sous forme de déchets azotés dans l'urine. Peu d'études ont été menées sur l'efficacité de la digestion des élasmobranches; toutefois, les études portant sur certaines espèces d'élasmobranches (comme le requin citron Negaprion brevirostris) ont permis de constater que la nourriture reste dans le tube digestif des élasmobranches pendant longtemps (c.-à-d. jusqu'à 18 jours) comparativement aux poissons téléostéens. Une étude sur la digestion de la raie hérisson (Leucoraja erinacea) menée en laboratoire indique que les taux d'évacuation varient selon le type de proies, la composition du tégument externe de la proie, la teneur en graisse des tissus ainsi que la structure osseuse interne de la proie. Les tissus et les pieds des pétoncles et des euphausiacés sont digérés plus rapidement que les polychètes et les lançons.

Les raies vivent-elles seulement dans l'océan? Ou existe-t-il des espèces d'eau douce?

Réponse:

Les élasmobranches sont essentiellement des poissons marins. Cependant, quelques espèces vivent dans des estuaires et des baies d'eau saumâtre, et 3 % des espèces (environ 30 espèces) ne vivent qu'en eau douce. Par exemple, en Amérique du Sud, les raies de la famille des Potamotrygonidae sont un parfait exemple d'élasmobranches d'eau douce, car elles ne vivent qu'en eau douce. De nombreuses espèces d'élasmobranches vivant dans l'eau douce connaissent un déclin attribuable à la pollution et à la destruction de leurs habitats restreints. Par exemple, en 2004, le gouvernement australien a ajouté Zearaja maugeana – la seule espèce de raie non marine connue sur les quelque 400 espèces de raies de l'ordre des Rajiformes dans le monde – à sa liste d'espèces menacées. Cette espèce a été découverte en 1988 en Tasmanie, et elle est confinée aux tronçons supérieurs de deux systèmes estuariens biologiquement uniques caractérisés par une eau présentant de faibles concentrations en nutriments et une faible salinité.

Quelle était l'utilité des raies pour les humains par le passé?

Réponse:

Les raies ont été utilisées à diverses fins par les sociétés maritimes partout dans le monde, en partie à cause de leur prévalence historique dans les milieux marins. Le long de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, par exemple, différentes espèces de raies étaient pêchées à des fins alimentaires, mais elles jouaient aussi un rôle important dans les mythes et les légendes. Des cordes neurales, des dents, des épines et des denticules cutanés bien préservés ont été trouvés dans de nombreux sites archéologiques sur la côte du Pacifique. Malheureusement, il est souvent difficile d'estimer l'importance réelle des raies dans le cadre de l'économie préhistorique d'après les sites archéologiques puisque les restes des poissons cartilagineux se conservent relativement mal par rapport aux restes des poissons osseux.

Les Romains et les Grecs de l'Antiquité trouvaient eux aussi une utilité aux batoïdes. Plus particulièrement, les médecins prescrivaient des décharges électriques de raies électriques pour traiter de nombreuses maladies. Scribonius Largus, un physicien romain, a été le premier à consigner le recours aux chocs électriques d'une torpille pour traiter les maux de tête et la goutte. Les raies électriques étaient aussi utilisées par les Grecs de l'Antiquité comme anesthésique durant les opérations et les accouchements, l'électricité étant censée endormir la douleur. En fait, le terme « narcotique » est dérivé de narke, le terme grec désignant ce type de raies.

Les raies peuvent-elles avoir le cancer?

Réponse:

Au cours des dernières années, on a fait la promotion de l'extrait de cartilage brut de requin comme remède contre le cancer. Cette croyance est attribuable à une fausse idée selon laquelle les requins ne peuvent pas avoir le cancer. En vérité, les requins et les raies peuvent développer des tumeurs cancéreuses. Une étude menée en 2004 a examiné la présence de tumeurs chez des membres de la classe des chondrichthyens. Même si les taux réels de cancer n'ont pas été déterminés, on a trouvé 42 cas de tumeurs bénignes ou malignes dans des publications, notamment chez 16 raies, dont la raie épineuse (Amblyraja radiata) dans l'Atlantique Nord. D'autres espèces de batoïdes présentaient aussi des cellules cancéreuses, par exemple un pocheteau gris (Dipturus batis) qui avait un fibrosarcome cutané, et la raie épineuse (Raja radiata), dont un certain nombre d'individus avaient des mélanomes. Les raies ayant des tumeurs faisaient partie de la famille des Dasyatidae. Malheureusement, les cancers présumés chez les requins ont contribué à au moins deux importants résultats négatifs : 1) une chute marquée des populations de requins partout dans le monde; 2) l'attrait de patients vers d'autres traitements non éprouvés contre le cancer.

Comment éviter de marcher sur une pastenague?

Réponse:

Pour éviter de se faire piquer par une pastenague dans une eau peu profonde près de la plage, il convient de faire glisser lentement ses pieds sur le sable. Cela avertit toutes les pastenagues présentes dans les environs que quelqu'un approche et les éloigne. De plus, les lunettes polarisées sont fort utiles pour détecter les pastenagues et ainsi éviter de leur marcher dessus dans les eaux peu profondes.

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