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Carnet d'identification d'espèces de plantes envahissantes d'eau douce du Québec

Les envahisseurs aquatiques

Pour arrêter la prolifération des espèces aquatiques envahissantes et ainsi protéger nos écosystèmes, il est primordial que tous les utilisateurs des plans d'eau soient aux aguets. Le présent carnet a pour objectif de faire connaître plusieurs espèces qui ont envahi les milieux d'eau douce du Québec. Il comprend également des espèces qui ne sont pas encore présentes, mais qui sont susceptibles d'envahir nos lacs et cours d'eau. Il vous aidera à les reconnaître et vous indiquera ce qu'il faut faire pour les empêcher de se disperser et de s'installer dans nos plans d'eau.

Comme partout dans le monde, le Québec est aux prises avec des espèces animales et végétales qui envahissent nos eaux douces. Originaires d'Asie, d'Europe, d'Afrique ou même de l'Amérique, elles nuisent aux espèces indigènes (qui sont originaires du milieu) et souvent, en l'absence de prédateurs naturels, croissent et prolifèrent au point où il devient impossible de les contrôler et de s'en débarrasser. Ce carnet se concentre sur les espèces végétales envahissantes.

Exemple de plan d'eau pouvant contenir des espèces aquatiques envahissantes.

Exemple de plan d'eau pouvant contenir des espèces aquatiques envahissantes.

Vecteurs de propagation

C'est souvent par l'intervention humaine que des espèces quittent leur milieu d'origine pour en envahir de nouveaux. De nombreux vecteurs contribuent à l'introduction et la propagation d'espèces aquatiques envahissantes (EAE) dans nos eaux:

  • l'eau des ballasts des navires océaniques;
  • les embarcations et les équipements associés aux activités nautiques et à la pêche récréative;
  • l'aquaculture, l'aquariophilie (garder des animaux et des plantes en aquarium) et les autres ventes commerciales d'espèces vivantes résultant en des introductions accidentelles ou intentionnelles.

Une fois introduites, les espèces peuvent s'établir et se propager naturellement :

  • par migration;
  • avec les courants;
  • par les pluies pouvant causer des inondations;
  • en s'accrochant à la faune ou aux plantes aquatiques.
Navire commercial pouvant être un vecteur de propagation des espèces aquatiques envahissantes. Crédit photo : J. Hill MPO.

Navire commercial pouvant être un vecteur de propagation des espèces aquatiques envahissantes. Crédit photo : J. Hill MPO.

Menaces pour l'environnement, l'économie et la société

Les espèces aquatiques envahissantes ont des impacts sur les espèces indigènes, car elles :

  • n'ont peu ou pas de prédateurs naturels;
  • compétitionnent avec les espèces indigènes pour la nourriture et l'espace, pouvant ainsi causer leur disparition;
  • contribuent à la dégradation des écosystèmes en affectant la qualité de l'eau, et en transportant des maladies ou des parasites.

Certaines espèces ont de graves impacts économiques, car elles affectent :

  • les pêches récréatives, commerciales et autochtones de même que l'aquaculture, en causant une diminution des espèces indigènes d'intérêt;
  • les infrastructures, en causant des dommages qui entrainent des coûts très élevés associés à leur contrôle, au nettoyage et aux réparations des installations touchées (canaux d'irrigation, usines de traitement de l'eau et centrales hydroélectriques).
Surface d'un plan d'eau envahie par une colonie de jacinthe d’eau, une plante aquatique envahissante.  Crédit photo : Katherine Parys USDA-ARS Bugwood.org.

Surface d'un plan d'eau envahie par une colonie de jacinthe d’eau, une plante aquatique envahissante. Crédit photo : Katherine Parys USDA-ARS Bugwood.org.

Portrait d'un envahisseur bien établi

La châtaigne d'eau est un exemple d'espèce envahissante qui a eu d'importantes répercussions depuis son introduction dans les années 1870 comme plante ornementale à Boston (Massachusetts, États-Unis). Arrivée au Québec en 1998 dans la rivière du Sud en Montérégie, elle s'est ensuite dispersée vers les régions de l'Outaouais et de Lanaudière.

Fruit épineux de la châtaigne. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Fruit épineux de la châtaigne. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Plan d'eau envahi par la châtaigne d'eau. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Plan d'eau envahi par la châtaigne d'eau. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Ce que vous pouvez faire

Comment contrer la propagation des espèces aquatiques envahissantes?

Pour éviter de propager des EAE entre différents plans d'eau, il est important de respecter les règles élémentaires de précaution suivantes :

Activités nautiques et de pêche récréative

Agent des pêches de Pêches et Océans Canada (MPO) qui lave une embarcation de plaisance avec de l'eau chaude à haute pression à la suite de sa sortie de l'eau.

Agent des pêches de Pêches et Océans Canada (MPO) qui lave une embarcation de plaisance avec de l'eau chaude à haute pression à la suite de sa sortie de l'eau.

Pictogramme « Lavez, videz, séchez » de Pêches et Océans Canada (MPO)

Pictogramme « Lavez, videz, séchez » de Pêches et Océans Canada (MPO)

Animaux et plantes d'aquarium et de jardin d'eau

Contrôle d'une espèce envahissante en milieu naturel

Pictogramme « Arrêtez les espèces aquatiques envahissantes – Ne les relâchez pas » de Pêches et Océans Canada (MPO) représentant une tige de plante relâchée en milieu naturel

Pictogramme « Arrêtez les espèces aquatiques envahissantes – Ne les relâchez pas » de Pêches et Océans Canada (MPO) représentant une tige de plante relâchée en milieu naturel

Les espèces de plantes envahissantes du Québec

Plantes émergentes

Stratiote faux-aloès

(Stratiotes aloides)

Caractéristiques

Feuilles pointues d’un Stratiote faux-aloès en fleurs à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Jörg Hempel.

Feuilles pointues d’un Stratiote faux-aloès en fleurs à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Jörg Hempel.

Fleur du stratiote faux-aloès. Crédit photo : Krzysztof Ziarnek Kenraiz.

Fleur du stratiote faux-aloès. Crédit photo : Krzysztof Ziarnek Kenraiz.

Plants de stratiote faux-aloès à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Kommentator1989.

Plants de stratiote faux-aloès à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Kommentator1989.

Origine

Le stratiote faux-aloès, aussi connu sous les noms d'aloès d'eau et de faux aloès, est une plante vivace envahissante originaire d'Europe et du Nord-Ouest de l'Asie. Elle a été observée pour la première fois en Amérique du Nord en 2008 dans la rivière Trent, en Ontario. Il est très probable que son introduction dans le milieu naturel soit due à sa vente comme plante ornementale pour les jardins d'eau. Au Québec, elle est observée depuis 2018 dans la rivière des Outaouais (baie de Carillon), en amont de Montréal.

Habitat

Le stratiote faux-aloès s'établit généralement dans les eaux calmes et peu profondes comme :

On le retrouve, enraciné ou non, dans des fonds boueux et recouverts de dépôts organiques jusqu'à des profondeurs de 5 m. À maturité, les plants produisent des stolons (plantes miniatures) qui engendrent d'autres plants, formant de très denses tapis flottants qui se multiplient rapidement.

Espèces semblables

Le stratiote faux-aloès ressemble à quelques plantes aquatiques indigènes, tels les rubaniers (Sparganium spp.) et les sagittaires (Sagittaria spp.). Cependant, les feuilles aux bords dentelés et tranchants du stratiote faux-aloès permettent de le distinguer assez facilement des autres plantes.

Espèce semblable : Tiges du rubanier d'Amérique qui émergent du plan d’eau. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Tiges du rubanier d'Amérique qui émergent du plan d’eau. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Grandes feuilles flottantes et tiges fleuries du sagittaire cunéaire. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Grandes feuilles flottantes et tiges fleuries du sagittaire cunéaire. Crédit photo : Marilee Lovit.

Plantes flottantes

Châtaigne d'eau

(Trapa natans)

Caractéristiques

Rosette de châtaigne d'eau en fleur. Crédit photo : Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec.

Rosette de châtaigne d'eau en fleur. Crédit photo : Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec.

Fruit épineux de la châtaigne d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Fruit épineux de la châtaigne d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Rosettes de châtaigne d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Rosettes de châtaigne d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Organisme de bassin versant Corporation de l'Aménagement de la Rivière l'Assomption.

Origine

La châtaigne d'eau provient des régions tempérées chaudes d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Elle a tout d'abord été introduite comme plante ornementale pour les jardins d'eau aux États-Unis à la fin des années 1870. Depuis, elle s'est propagée par des introductions accidentelles ou intentionnelles, les activités nautiques, la pêche récréative et les animaux dans plusieurs États du Nord-Est américain, en Ontario et au Québec. Elle a été signalée au Québec une première fois en 1998 en Montérégie avant de s'installer dans plusieurs régions au sud de la province.

Habitat

La châtaigne d'eau croît dans des eaux calmes, ensoleillées et riches en éléments nutritifs, comme les lacs, les marais ou les chenaux. Elle prolifère jusqu'à des profondeurs de 5 m à 6 m. Elle s'enracine généralement dans des fonds vaseux, mais peut s'accommoder de fonds plus grossiers. Elle produit des noix, les châtaignes, qui se déposent au fond de l'eau à maturité, à la fin de l'été. Celles-ci contiennent plusieurs graines qui conservent leur potentiel de germination pendant plusieurs années.

Espèces semblables

La châtaigne d'eau ne ressemble à aucune plante indigène présente dans l'est du Canada.

Faux-nymphéa pelté

(Nymphoides peltata)

Caractéristiques

Fleurs et feuilles du Faux-nymphéa pelté.

Fleurs et feuilles du Faux-nymphéa pelté. Crédit photo : Krzysztof Ziarnek Kenraiz

Fleur du faux-nymphéa pelté

Fleur aux bordures frangées du Faux-nymphéa pelté. Crédit photo : Réginald Hulhoven

Origine

Le faux-nymphéa pelté, que l'on appelle aussi faux nénuphar, est une plante vivace originaire d'Asie et d'Europe. Elle a été introduite en Amérique du Nord à la fin du 19e siècle pour être utilisée comme plante ornementale dans des jardins d'eau. Elle est maintenant observée dans plusieurs plans d'eau des États-Unis et de l'est du Canada. En Ontario, sa présence a été notée à plusieurs endroits au sud de la province. Sa présence est peu documentée au Québec avec seulement deux signalements dans des aménagements horticoles à Montréal (2012) et à Sherbrooke (2018).

Habitat

Plants de Faux-nymphéa pelté en fleurs à la surface d'un plan d'eau.

Plants de Faux-nymphéa pelté en fleurs à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Gouwenaar.

Le faux-nymphéa pelté se retrouve généralement dans les plans d'eau calmes et riches en éléments nutritifs, tels que :

Il peut s'installer jusqu'à des profondeurs de 4 m et se reproduit grâce à ses graines qui flottent et s'accrochent à la faune aquatique ou aux embarcations. Cette plante se multiplie également par l'enracinement de fragments de ses tiges.

Espèces semblables

Le faux-nymphéa pelté ressemble à plusieurs autres plantes indigènes du Canada, notamment le faux-nymphéa à feuilles cordées (Nymphoides cordata). On peut différencier ces deux plantes par la taille de leurs feuilles ainsi que la couleur et la taille de leurs fleurs. Le faux-nymphéa à feuilles cordées possède des feuilles de 5 cm à 7 cm et de petites fleurs blanches de moins de 1,5 cm.

Espèce semblable : Feuilles flottantes arrondies et fleurs blanches du faux-nymphéa à feuilles cordées.

Espèce semblable : Feuilles flottantes arrondies et fleurs blanches du faux-nymphéa à feuilles cordées. Crédit photo : Marilee Lovit.

Hydrocharide grenouillette

(Hydrocharis morsus-ranae)

Fleur de l'hydrocharide grenouillette. Crédit photo : Aiwok.

Fleur de l'hydrocharide grenouillette. Crédit photo : Aiwok.

Caractéristiques

Origine

L'hydrocharide grenouillette, aussi nommée hydrocharis grenouillère, est originaire d'Europe et de certaines régions d'Afrique et d'Asie. Cette plante vivace a été introduite en Amérique du Nord au début des années 1930 pour être utilisée comme plante ornementale dans des jardins d'eau. Au Canada, cette petite plante a été introduite dès 1932 dans des étangs expérimentaux d'Ottawa. Elle a été retrouvée dans le canal Rideau en 1939 et a depuis progressé dans la rivière des Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et de nombreuses régions du Québec. Elle est aussi présente dans les lacs Ontario et Érié.

Hydrocharide grenouillette en fleur à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Michigan Sea Grant.

Hydrocharide grenouillette en fleur à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Michigan Sea Grant.

Habitat

L'hydrocharide grenouillette prolifère dans les eaux calmes et riches en éléments nutritifs. On la retrouve dans :

Cette plante pousse rapidement pour former de denses tapis flottants. Grâce à ses bourgeons qui coulent au fond de l'eau à la fin de l'automne et qui remontent à la surface à la fin de l'hiver, de nouveaux plants se forment au printemps.

Espèces semblables

L'hydrocharide grenouillette ressemble à plusieurs autres plantes indigènes du Canada, notamment les différentes espèces de nénuphars (Nuphar spp.). Cependant, il est possible de les différencier par la forme et la taille de leurs feuilles et de leurs fleurs. Contrairement à l'hydrocharide grenouillette, les nénuphars ont plutôt de grandes feuilles ovales, allant de 7 cm à 40 cm, et des fleurs jaunes avec cinq à six pétales à bordure lisse.

Espèce semblable : Larges feuilles arrondies du Grand nénuphar jaune à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Larges feuilles arrondies du Grand nénuphar jaune à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Fleur jaune et ronde du grand nénuphar jaune. Crédit photo : Marilee Lovit.

Espèce semblable : Fleur jaune et ronde du grand nénuphar jaune. Crédit photo : Marilee Lovit.

Jacinthe d'eau

(Eichhornia crassipes)

Caractéristiques

Jacinthe d'eau en fleur à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Ted D. Center USDA Agricultural Research Service Bugwood.org.

Jacinthe d'eau en fleur à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Ted D. Center USDA Agricultural Research Service Bugwood.org.

Feuilles ovales de la jacinthe d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Feuilles ovales de la jacinthe d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Colonie de jacinthe d'eau qui envahit la surface d’un plan d’eau. Crédit photo : Katherine Parys USDA-ARS Bugwood.org.

Colonie de jacinthe d'eau qui envahit la surface d’un plan d’eau. Crédit photo : Katherine Parys USDA-ARS Bugwood.org.

Origine

La jacinthe d'eau est une plante vivace envahissante originaire du sud du Brésil. Elle a été signalée une première fois en Amérique du Nord après avoir été importée à la Nouvelle-Orléans en 1884. Elle est maintenant présente dans plusieurs États américains, où elle est vendue comme plante ornementale pour les étangs et les jardins d'eau. En Ontario, sa présence a été signalée dans la région Windsor-Essex (sud-ouest du lac Érié). Au Québec, elle a été observée à quelques reprises en milieu naturel dans la région de Montréal depuis 2020, elle n'est toutefois pas établie.

Habitat

La jacinthe d'eau pousse dans les eaux calmes et peu profondes des étangs, des marais, des petits cours d'eau et des bords de lacs. Dans de bonnes conditions, soit avec le plein soleil, elle peut doubler sa population en une semaine en formant de denses tapis flottants. Cette plante est facilement disséminée par le vent et les courants, car ses rosettes connectées sont rarement retenues par des racines.

Espèces semblables

La jacinthe d'eau ne ressemble à aucune plante aquatique indigène de l'est du Canada.

Laitue d'eau

(Pistia stratiotes)

Caractéristiques

Rosette d'une laitue d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Leslie J. Mehrhoff University of Connecticut Bugwood.org.

Rosette d'une laitue d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Leslie J. Mehrhoff University of Connecticut Bugwood.org.

Rosette d'une laitue d'eau vue de dessous. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Rosette d'une laitue d'eau vue de dessous. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Rosettes de laitue d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Rosettes de laitue d'eau à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest.

Origine

La laitue d'eau est une plante vivace envahissante qui est probablement originaire des régions tropicales et subtropicales. Elle aurait été introduite par les eaux des ballasts des navires et disséminée par les activités liées aux jardins d'eau et à l'aquariophilie. En Amérique du Nord, elle a été signalée une première fois en Floride au 18e siècle et, au Canada, elle a été trouvée en 2010 en Ontario (rivière Détroit et lac Sainte-Claire). Au Québec, des plants de laitue d'eau ont été observés à quelques reprises dans le lac des Deux-Montagnes et la rivière des Mille-Îles depuis 2019, elle n'est toutefois pas établie.

Habitat

La laitue d'eau est très sensible au froid et croît mieux en plein soleil, dans les eaux calmes et peu profondes des bords de lacs et des petits cours d'eau, des étangs et des marais. Grâce à son habileté à se multiplier rapidement, elle peut souvent recouvrir la superficie totale d'un lac, d'une rive à l'autre, en peu de temps.

Espèces semblables

La laitue d'eau ne ressemble à aucune plante aquatique indigène de l'est du Canada.

Plantes submergées

Cabomba de caroline

(Cabomba caroliniana)

Caractéristiques

Fleur du cabomba de Caroline

Fleur du cabomba de Caroline. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Tige et feuille en forme d'un éventail du cabomba de Caroline.

Tige et feuille en forme d'un éventail du cabomba de Caroline. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Origine

Le cabomba de Caroline provient du sud-est des États-Unis et de certaines régions d'Amérique du Sud. Prisé en aquariophilie, son introduction en milieu naturel est probablement issue de cette activité et sa dissémination due aux activités nautiques. Signalé une première fois en 1991 dans le centre de l'Ontario (lac Kasshabog et rivière Crowe), il s'est propagé depuis dans le nord-est des États-Unis. Le cabomba de Caroline n'a pas encore été rapporté au Québec.

Habitat

Plants de cabomba de Caroline à la surface d'un plan d'eau

Plants de cabomba de Caroline à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Leslie J. Mehrhoff University of Connecticut Bugwood.org

Le cabomba de Caroline prolifère dans les eaux lentes ou calmes des petites rivières, des fossés, des étangs et des lacs, dans moins de 3 m de profondeur. Cette plante a la capacité de pousser rapidement et de former de denses tapis sous ou à la surface de l'eau. Elle se multiplie par la fragmentation des tiges ou des rhizomes (tiges modifiées souterraines et horizontales), ce qui peut former de nouveaux plants. Tolérant les eaux froides des hivers canadiens, elle reste verte toute l'année.

Espèces semblables

Le cabomba de Caroline ressemble à plusieurs plantes aquatiques indigènes, dont l'utriculaire vulgaire (Utricularia vulgaris), la renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis) et le bident de Beck (Bidens beckii).

Ces plantes indigènes peuvent être différenciées du cabomba de Caroline par leurs feuilles. Celles de l'utriculaire vulgaire sont munies de petits sacs (utricules). La renoncule aquatique a de petites feuilles submergées qui sont subdivisées comme des branches d'arbres de 1 cm à 2 cm. Les feuilles du bident de Beck sont plutôt finement divisées en de nombreux segments filiformes formant des éventails de 3 cm à 5 cm.

Espèce semblable : Tiges de feuilles submergées de Bident de Beck

Espèce semblable : Tiges de feuilles submergées de Bident de Beck. Crédit photo : Donald Cameron

Espèce semblable : Fleurs et feuilles flottantes de la renoncule aquatique

Espèce semblable : Fleurs et feuilles flottantes de la renoncule aquatique. Crédit photo : Petr Brož

Myriophylle à épis

(Myriophyllum spicatum)

Caractéristiques

Épis émergé du myriophylle à épis

Épi émergé de petites fleurs du myriophylle à épis. Crédit photo : I. Simard, Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec

Tige de Myriophylle à épis

Tige de Myriophylle à épis. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Origine

Le myriophylle à épis est une espèce d'Europe et d'Asie qui a probablement été introduite sur la côte Est des États-Unis en 1860 par les eaux des ballast des navires. Elle a probablement été également introduite par l'aquariophilie. Comme cette plante peut se multiplier par fragmentation, elle aurait été disséminée ensuite par plusieurs activités comme la pêche récréative et les activités nautiques. Mentionné une première fois au lac Saint-Pierre dès 1958, le myriophylle à épis est maintenant présent dans plus de 200 plans d'eau du Québec, incluant en Abitibi, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. Il est aussi présent dans le sud de l'Ontario et aux États-Unis.

Habitat

Plants de myriophylle à épis submergés

Plants de myriophylle à épis submergés. Crédit photo : Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec

Le myriophylle à épis est une plante vivace qui s'établit dans les eaux peu profondes des étangs, des marais, des fossés, des canaux et des lacs, ainsi que dans les secteurs calmes des rivières et des fleuves. On le retrouve le plus souvent entre 1 m et 4 m de profondeur, mais il peut s'enraciner dans les sédiments (gravier, sable, vase et débris végétaux) jusqu'à une dizaine de mètres de profondeur.

Espèces semblables

Il est possible de confondre le myriophylle à épis avec le myriophylle aquatique (Myriophyllum aquaticum) et avec plusieurs espèces indigènes, dont 6 espèces de myriophylles (Myriophyllum spp.), des utriculaires (Utricularia spp. - plantes carnivores) et des cornifles (Ceratophyllum spp.). On peut les distinguer grâce à la forme de leurs feuilles, mais généralement seuls des experts peuvent le faire.

Espèce semblable : Tiges de Cornifle nageante sur le rivage, ses feuilles de texture rigide conservent leur forme hors de l’eau.

Espèce semblable : Tiges de Cornifle nageante sur le rivage, ses feuilles de texture rigide conservent leur forme hors de l’eau. Crédit photo : Stefan.lefnaer

Espèce semblable : Tige de feuilles du myriophylle de Sibérie, une des 6 espèces indigènes de myriophylles.

Espèce semblable : Tige de feuilles du myriophylle de Sibérie, une des 6 espèces indigènes de myriophylles. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Myriophylle aquatique

(Myriophyllum aquaticum)

Caractéristiques

Partie émergée d'une tige de myriophylle aquatique qui ressemble à un petit conifère.

Partie émergée d'une tige de myriophylle aquatique qui ressemble à un petit conifère. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Tige et couronne de feuilles du Myriophylle aquatique.

Tige et couronne de feuilles du Myriophylle aquatique. Crédit photo : Paul Skawinski, Aquatic Plants of the Upper Midwest

Plants de myriophylle aquatique à la surface d'un plan d'eau

Plants de myriophylle aquatique à la surface d'un plan d'eau. Crédit photo : Alison Fox University of Florida Bugwood.org

Origine

Le myriophylle aquatique est une espèce sud-américaine aussi connu sous le nom de myriophylle brésilien. Cette plante vivace aurait tout d'abord été introduite aux États-Unis vers 1890 comme plante d'aquarium et de jardin d'eau. Pouvant notamment se multiplier par fragmentation, elle aurait été disséminée par la pêche récréative et les activités nautiques. Le myriophylle aquatique a été observé dans l'est de l'Ontario en 2006 et est maintenant présent dans au moins 26 États aux États-Unis. Il n'a pas encore été rapporté au Québec.

Habitat

Le myriophylle aquatique croît généralement dans les secteurs calmes des rivières et des fleuves ainsi que dans les eaux peu profondes des étangs, des marais, des canaux et des lacs. Il se retrouve dans des profondeurs d'environ 1,3 m et s'enracine sur les berges boueuses.

Espèces semblables

Le myriophylle aquatique peut être confondu avec le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) et plusieurs espèces indigènes, dont 6 espèces de myriophylles (Myriophyllum spp.), des utriculaires (Utricularia spp. – plantes carnivores) et des cornifles (Ceratophyllum spp.). Il est possible de les différencier par leurs feuilles, mais généralement seuls des experts peuvent le faire.

Espèce semblable : Tiges d’Utriculaire vulgaire portant des feuilles modifiées (billes noires) qui servent de flotteur et piège à insectes.

Espèce semblable : Tiges d’Utriculaire vulgaire portant des feuilles modifiées (billes noires) qui servent de flotteur et piège à insectes. Crédit photo : Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec.

Espèce semblable : Tige de Cornifle nageante, ses feuilles de texture rigide conservent leur forme hors de l’eau.

Espèce semblable : Tige de Cornifle nageante, ses feuilles de texture rigide conservent leur forme hors de l’eau. Crédit photo : S. Tanaka

Potamot crépu

(Potamogeton crispus)

Amas de tiges de potamot crépu suspendues aux dents d’un râteau

Amas de tiges de potamot crépu suspendues aux dents d’un râteau. Crédit photo : Minnesota Aquatic Invasive Species Research Center

Caractéristiques

Origine

Originaire d'Europe, d'Asie, d'Afrique et d'Australie, le potamot crépu (ou potamot frisé) est une plante aquatique vivace. Son introduction en Amérique du Nord par l'aquariophilie remonte au début ou au milieu du 19e siècle. Au Québec, elle a été détectée une première fois dans la rivière Richelieu en 1932. Le potamot crépu est disséminé d'un plan d'eau à un autre par les courants, les activités nautiques et la pêche récréative. Se propageant par la fragmentation de ses tiges, il aurait ainsi envahi plusieurs plans d'eau du Québec depuis les années 1950.

Tige et feuilles ondulées du potamot crépu

Tige et feuilles ondulées du potamot crépu. Crédit photo : Krauses Laichkraut

Habitat

Le potamot crépu peut s'établir dans les eaux douces comme dans les eaux saumâtres. Il peut s'enraciner dans des fonds de sable fin, de limon et d'argile à des profondeurs allant jusqu'à 4 m. On l'observe dans les eaux calmes et faiblement oxygénées. Même si les parties visibles de la plante disparaissent à la fin de la saison estivale, les racines survivent dans le fond. La plante est également très résistante au froid.

Espèces semblables

Le potamot crépu est assez facilement différentiable des potamots indigènes qui peuplent nos eaux grâce à ses feuilles ondulées. De plus, contrairement à plusieurs espèces de potamots qui présentent 2 types de feuilles, les submergées et les flottantes, le potamot crépu n'en possède qu'une seule sorte (submergées).

Espèce semblable : Feuilles submergées et feuilles flottantes du Potamot émergé.

Espèce semblable : Feuilles submergées et feuilles flottantes du Potamot émergé. Crédit photo : Marilee Lovit

Lavez videz séchez : Plus d'information

Pictogramme « Lavez, videz, séchez – Arrêtez les envahisseurs aquatiques » de Pêches et Océans Canada (MPO)

Pictogramme « Lavez, videz, séchez – Arrêtez les envahisseurs aquatiques » de Pêches et Océans Canada (MPO)

Pêches et Océans Canada

© Sa Majesté la Roi du chef du Canada, 2024

Fs23-726/2024F-PDF
978-0-660-68779-7
Mars 2024
This publication is also available in English.

Que faire si vous découvrez des espèces envahissantes?

  1. Tentez de les identifier;
  2. Prenez des photos, notez l'endroit (coordonnées GPS), le nombre d'individus (si possible) et la date de l'observation;
  3. Signalez toute observation d'espèces aquatiques envahissantes à Pêches et Océans Canada :

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