Crabe vert
Carcinus maenas
Renseignez-vous sur le crabe vert, en particulier ses caractéristiques d’identification, son habitat, sa propagation, ses répercussions et notre intervention.
Sur cette page
- Caractéristiques d’identification
- Où l’espèce est-elle envahissante?
- Répartition
- Habitat
- Répercussions
- Intervention
- Galerie de photos
- Cartes
- Liens connexes
Caractéristiques d’identification
Le crabe vert (Carcinus maenas) est un petit crustacé qu’on retrouve en zone côtière. Il est reconnaissable aux caractéristiques suivantes :
- carapace :
- dentelée et en forme de trapèze
- présence de cinq pics pointus de chaque côté des yeux et de trois lobes arrondis entre ces derniers
- bout des pattes arrières :
- velu
- pointu
- légèrement aplati
- pinces avant de tailles différentes
- taille pouvant atteindre dix centimètres
- couleur variant de vert à rouge ou jaune
- tempérament :
- territorial
- agressif
Si vous pensez avoir vu un crabe vert, signalez-le.
Voici les crabes indigènes qu’on trouve dans les zones riveraines de l’Est du Canada qui sont semblables au crabe vert :
- Crabe commun (Cancer irroratus), qui :
- est plus gros (jusqu’à quinze centimètres)
- possède une large carapace de forme ovale qui peut être rouge/brun ou mauve
- a neuf lobes arrondis de chaque côté des yeux
- Crabe nordique (Cancer borealis), qui :
- est plus gros (jusqu’à dix-huit centimètres)
- possède une carapace de texture rugueuse
- a neuf lobes arrondis de chaque côté des yeux
- Crabe demoiselle (Ovalipes ocellatus), qui :
- a pattes arrière comportant des pointes ovales
- a cinq encoches de chaque côté des yeux, comme le crabe vert
- est blanc à jaune/gris, avec taches rouges/mauves
Voici les crabes indigènes qu’on retrouve dans les zones riveraines de l’Ouest du Canada qui sont de couleur verte et qu’il est possible de confondre avec le crabe vert :
- Crabe des laminaires (Pugettia producta), qui :
- a un nez pointu prononcé
- possède une carapace qui est plus longue (de l’avant à l’arrière) que large.
- Crabe casqué (Telmessus cheiragonus), qui :
- est couvert de soies et de bosses
- possède une carapace en forme de diamant
- Crabe d’Oregon (Hemigrapsus oregonensis), qui :
- a trois épines de chaque côté des yeux
- possède une carapace carrée
Où l’espèce est-elle envahissante?
Au Canada, le crabe vert a envahi :
- le Nouveau-Brunswick en 1951
- la Nouvelle-Écosse en 1953
- le golfe du Saint-Laurent en 1994
- l’Île-du-Prince-Édouard en 1997
- la Colombie-Britannique en 1998
- les Îles-de-la-Madeleine, au Québec, en 2004
- Terre-Neuve-et-Labrador en 2007
Bien que les individus aient la même apparence, on trouve différentes populations de crabes verts dans l’Est du Canada. La première population s’est établie au Canada atlantique au début des années 1950, en migrant vers le nord à partir de la côte est des États-Unis. Elle tolère moins le froid.
Une deuxième population, arrivée dans les années 1980 et 1990 au Nord de la Nouvelle-Écosse, tolère mieux les eaux plus froides, car elle est issue de populations présentes dans le Nord de l’Europe. Ces deux populations se sont mélangées et croisées, formant une troisième population hybride tolérante au froid qui se propage aussi rapidement au nord et au sud du Canada atlantique.
Des populations établies de crabes verts ont été trouvées sur la côte ouest de l’île de Vancouver. Depuis 2018, de nouvelles détections de crabes verts ont eu lieu dans le Nord de l’île de Vancouver (Port Hardy); le sud de l’île de Vancouver (Esquimalt, lagune de Witty); les îles Gulf (Salt Spring Island); et le sud des eaux de la Colombie-Britannique (Boundary Bay).
Répartition
Le crabe vert est originaire d’Europe et d’Afrique du Nord. Il est probablement arrivé en Amérique du Nord vers 1817, transporté dans les cales de navires en bois.
On pense que les crabes verts se propagent pendant leur longue phase larvaire (qui dure jusqu’à 90 jours) par transport maritime (transferts d’eau de ballast) ou par dérive sur les courants océaniques. Les adultes peuvent également se déplacer d’une région à l’autre en se glissant à bord de bateaux et en se cachant dans les engins de pêche ou les emballages de fruits de mer.
Habitat
Le crabe vert est une espèce riveraine. Il se trouve habituellement dans des eaux de faible profondeur, soit moins de 6 mètres. Il peut tolérer une vaste gamme de températures et de degrés de salinité de l’eau. On le trouve dans les milieux suivants :
- marais salés
- herbiers, notamment les zostères
- côtes rocheuses
- plages sablonneuses
- endroits abrités
- eaux peu profondes, dans les fonds qui sont sableux, boueux ou recouverts de galets
Le crabe vert adulte est très résistant et peut survivre hors de l’eau pendant cinq jours ou plus. Ses cachettes comprennent :
- les caisses
- les bateaux
- les seaux
- les engins de pêche
- le matériel d’aquaculture
Répercussions
Le crabe vert est très résilient et il peut perturber l’équilibre des écosystèmes estuariens et marins, affectant ainsi la biodiversité. Le crabe vert :
- vit de 4 à 7 ans
- peut manger une grande variété de plantes et d’animaux
- dans le cas des femelles, peut pondre jusqu’à 185 000 œufs une ou deux fois par année
Répercussions écologiques
Le crabe vert a des effets néfastes sur les écosystèmes indigènes en :
- détruisant les bancs de mollusques
- se nourrissant d’animaux indigènes, comme :
- les palourdes
- les huîtres
- les moules
- les petits poissons
- les crabes juvéniles
- d’autres crustacés, y compris des homards juvéniles
- privant de leur nourriture les espèces de crabes indigènes
- perturbant les herbiers de zostère, qui servent d’habitats aux juvéniles de nombreuses espèces de poissons
Répercussions socioéconomiques
Le crabe vert a des effets sur les industries de la pêche de l’aquaculture en :
- endommageant les anguilles lorsqu’elles pénètrent dans les pièges
- réduisant l’abondance des espèces récoltées en :
- privant de leur nourriture et de leurs abris les crabes et les homards indigènes
- se nourrissant de mollusques et de crustacés, y compris des homards juvéniles, ainsi que de petits poissons et de poissons juvéniles
Intervention
Une fois le crabe vert établi, il est pratiquement impossible de l’éradiquer. Toutefois, nous pouvons limiter sa propagation et les dommages qu’il cause.
Pêches et Océans Canada collabore avec de nombreux partenaires, notamment :
- le milieu universitaire
- les pêcheurs
- les peuples autochtones
- les groupes de conservation
- les membres de la communauté
- les ministères provinciaux et territoriaux
- les États-Unis
Nous offrons de la formation sur l’identification adéquate, les méthodes d’échantillonnage et les normes de collecte des données. Des permis appropriés pour détecter les invasions dès leur début et contrôler les populations de crabes verts sont disponibles dans certaines régions. Si votre organisation souhaite établir un partenariat, veuillez communiquer avec Pêches et Océans Canada (liste des personnes-ressources par région).
Dans les secteurs où le crabe vert a fait l’objet d’une pêche massive, les taux de capture de ces crabes ont diminué considérablement et les espèces indigènes ont pu récupérer leur territoire.
Galerie de photos
Cartes
Liens connexes
- Le crabe vert dans les eaux de Terre Neuve
- Carnet d’identification des espèces marines dans l’Est du Canada
- Évaluation des risques représentés par le crabe vert (Carcinus maenas) dans les eaux canadiennes
- Évaluation des risques représentés par le crabe européen (Carcinus maenas) dans les eaux canadiennes (en anglais seulement)
- Plan d’action transfrontalier MPO-Washington (en anglais seulement)
- Synthèse de la biologie du crabe vert européen (Carcinus maenas)
- L’altération de l’habitat par le crabe vert européen (Carcinus maenas), une espèce envahissante, cause la perte de zostère en Colombie-Britannique (en anglais seulement)
- Répartition et caractéristiques biologiques du crabe vert européen, Carcinus maenas, en Colombie-Britannique, pour la période de 2006 à 2013 (en anglais seulement)
- Évaluation écologique du crabe vert (Carcinus maenas) envahissant à Terre-Neuve entre 2007 et 2009
- Un jeu de cache-cache : interactions fondées sur l’habitat entre les crabes verts européens et les crabes de boue indigènes dans le Canada atlantique (en anglais seulement)
- Établissement du lien entre, d’une part, le déclin de la zostère et les répercussions sur les communautés de poissons connexes, et, d’autre part, l’envahissement par le crabe vert européen (Carcinus maenas) (en anglais seulement)
- Utilisation de l’Outil de quantification du risque biologique (OQRB) pour prédire le coût potentiel du crabe vert, Carcinus maenas, dans l’Atlantique canadien
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