Maquereau (Scomber scombrus L.)
Sur cette page
- Aperçu de l’espèce
- Historique de la pêche
- Contexte écosystémique
- Recherche et avis scientifiques
- Plan de gestion intégrée des pêches et plan de rétablissement
- Sources
Aperçu de l’espèce
Description physique
Le maquereau est un petit poisson de mer avec un corps fusiforme et effilé, rétrécissant jusqu’à la queue, qui est profondément fourchue. Il est de couleur bleu métallique, avec les flancs argentés et le ventre blanc argenté. Le maquereau se distingue par les bandes foncées et ondulées qui partent du dos et s’arrêtent à mi-flancs. Le maquereau n’a pas de vessie natatoire. Il doit donc nager continuellement pour s’oxygéner.
Répartition
Le maquereau est répandu, transfrontalier et migrateur. Il est un poisson qui se rassemble en bancs et qui préfère vivre dans des eaux caractérisées par une plage étroite de températures (de 7 à 16 °C). On le trouve dans l’Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest. Les maquereaux présents dans l’Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest sont génétiquement distincts et il n’existe aucune preuve de migration transatlantique.
La population de l’Atlantique Nord-Ouest est présente dans les eaux côtières allant de la Caroline du Nord au Labrador. Elle est composée des contingents de reproducteurs du sud (États-Unis) et du nord (Canada). Le contingent du nord fraye principalement dans le sud du golfe du Saint-Laurent en juin et juillet. Le contingent du sud fraye au large du sud de la Nouvelle-Angleterre et dans l’ouest du golfe du Maine en avril et en mai. Le Canada évalue et gère uniquement le contingent du nord.
Cycle biologique
Le maquereau est une espèce à ponte fractionnée, c’est-à-dire qu’il fraye plusieurs fois par saison de fraie, principalement dans les eaux de surface, à des températures de 10 à 16,5 °C, avec un pic entre 13 et 14 °C. Les œufs du maquereau de l’Atlantique se concentrent près de la surface. Ils éclosent après un à six jours, selon la température de l’eau. Les larves grandissent pendant environ trois semaines avant de se métamorphoser en juvéniles, qui peuvent atteindre 20 cm de longueur dès le mois de novembre de la première année de croissance. Le maquereau, qui arrive habituellement à maturité à 2 ou 3 ans, peut vivre plus de 15 ans, avec une taille maximale d’environ 45 cm et peser jusqu’à 800 grammes.
Après la fraie, le contingent du nord entame une importante migration trophique. Cette migration se produit dans toutes les eaux du Canada atlantique et du Québec, de la fin du mois de juillet au mois d’octobre ou de novembre. Par la suite, les poissons migrent vers le sud dans des eaux plus profondes, de la limite du plateau néo-écossais jusqu’à la côte de la Caroline du Nord. Une partie du stock se mélange et hiverne avec le contingent du sud.
On ne connaît pas entièrement les voies de migration du maquereau de l’Atlantique Nord-Ouest. Le maquereau ira là où il y a de meilleures conditions environnementales, comme la disponibilité de la nourriture et les températures, qui lui permettront de prendre du poids afin de survivre à l’hiver et de frayer l’année suivante.
Historique de la pêche

Le contingent du nord de maquereaux de l’Atlantique Nord-Ouest soutient d’importantes pêches commerciales, d’appât, récréatives et autochtones à des fins alimentaires, sociales et rituelles (ASR) dans l’Est du Canada. Selon la région et la période de l’année, la pêche côtière est pratiquée à l’aide des engins suivants :
- filets maillants ;
- turluttes ;
- palangrottes ;
- sennes ;
- pièges ;
- fascines.
Une grande partie des maquereaux capturés dans les pêches commerciales est destinée à servir d’appât dans d’autres pêches, notamment dans les pêches suivantes :
- Homard américain ;
- Crabe des neiges ;
- Thon rouge de l'Atlantique ;
- Flétan de l'Atlantique.
Cela renforce l’importance économique du maquereau. La majorité des débarquements ont lieu entre juin et octobre. Pendant l’hivernage, certains maquereaux sont récoltés dans la pêche commerciale américaine.
La pêche commerciale du maquereau en Amérique du Nord remonte aux années 1600. Le maquereau était principalement une pêche de subsistance jusque dans les années 1800. À l’origine, on le pêchait avec des sennes de plage, des filets et des palangrottes. La pêche a connu une croissance rapide après l’amélioration des techniques de salage dans les années 1820. Au début des années 1850, les prises ont augmenté avec l’invention de la senne coulissante qui, dès les années 1870, était devenue le principal engin utilisé pour cette pêche. De 1876 à 1960, les débarquements canadiens enregistrés ont fluctué d’environ 3 000 tonnes (t) à 30 000 t.
Dans les années 1980 et 1990, les débarquements canadiens de maquereau étaient relativement stables avec une moyenne d’environ 22 000 t par année. Ils ont atteint un niveau record de 55 726 t en 2005. Cela s'explique par l’augmentation marquée de l’effort de pêche des petits et grands senneurs sur les côtes est et ouest de Terre-Neuve et par la présence de l’importante classe d’âge de 1999.
De 2000 à 2010, les débarquements canadiens se sont chiffrés en moyenne à 40 498 t, les flottes de Terre-Neuve capturant constamment la majorité des prises. Une baisse s’est produite en 2011 et les débarquements restent inférieurs à 12 000 t depuis.

Version textuelle
Total autorisé des captures (TAC) et débarquements de maquereau de l’Atlantique du Canada en milliers de tonnes (kilotonnes ; kt), et valeur des débarquements en millions de dollars ($M) de 2012 à 2021, avec des données préliminaires (P) pour 2022.
Année | TAC (kt) | Débarquements(kt) | Valeur ($M) |
---|---|---|---|
2012 | 36.0 | 6.5 | 5.5 |
2013 | 36.0 | 8.6 | 5.5 |
2014 | 8.0 | 6.5 | 5.0 |
2015 | 8.0 | 4.1 | 8.9 |
2016 | 8.0 | 7.7 | 6.8 |
2017 | 10.0 | 9.5 | 10.8 |
2018 | 10.0 | 11.1 | 11.0 |
2019 | 8.0 | 8.7 | 9.2 |
2020 | 8.0 | 8.0 | 9.0 |
2021 | 4.0 | 4.5 | 8.6 |
2022 (P) | 0.0 | 0.1 | 0.2 |
Contexte écosystémique
La température et d’autres facteurs, comme la disponibilité des proies, influent sur les habitudes de migration et les caractéristiques du cycle biologique du maquereau. Depuis la fin des années 1990, la température des eaux de surface et des eaux au fond de l’Atlantique Nord-Ouest ne cesse d’augmenter dans la plupart de l’habitat du contingent du nord.
La survie des maquereaux juvéniles dépend de :
- la biomasse du stock ;
- l’état corporel des femelles reproductrices ;
- la disponibilité de la nourriture pour les larves.
Davantage de larves survivront si leurs proies de prédilection sont abondantes au bon endroit (où la plupart des œufs éclosent) et au bon moment (lorsque les larves se développent). La température détermine souvent ces tendances.
Le maquereau occupe une place centrale dans les réseaux trophiques aquatiques et joue donc un rôle essentiel dans l’écosystème. Le maquereau est une espèce clé pour le transfert d’énergie des niveaux trophiques inférieurs (p. ex. zooplancton) aux prédateurs de niveau supérieur. Il est vulnérable à divers prédateurs, notamment :
- des poissons (p. ex. thon rouge de l’Atlantique) ;
- des mammifères marins (p. ex. phoques gris) ;
- des oiseaux de mer (p. ex. Fous de Bassan).
Ces prédateurs peuvent consommer de grandes quantités de maquereau, ce qui a des répercussions importantes lorsque la biomasse est faible. Les prédateurs peuvent éliminer une proportion relativement importante du stock. Une augmentation de la mortalité naturelle peut entraver le rétablissement du stock.
La variation de l’abondance du maquereau peut par la suite se répercuter sur ses prédateurs. Par exemple, le Fou de Bassan est la seule espèce d’oiseau de mer connue pour se nourrir principalement de maquereau. Le déclin du succès de la reproduction des Fous de Bassan dans le sud du golfe a été associé à la diminution de la biomasse du stock reproducteur du maquereau.
L’état corporel du maquereau dépend de la disponibilité des proies. Cependant, étant donné que la croissance du maquereau ne varie pas beaucoup au fil du temps, les facteurs écosystémiques à l’origine des changements sont considérés comme d’importance mineure.
Les prises accessoires dans la pêche du maquereau sont faibles et ne sont pas connues pour avoir une incidence importante sur d’autres espèces.
Recherche et avis scientifiques
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Plan de gestion intégrée des pêches et plan de rétablissement
Consultez le Plan de gestion intégrée des pêches et le Plan de rétablissement du maquereau
Sources
- Bernier et al. 2018. State of the Atlantic ocean synthesis report. Canadian Technical Report of Fisheries and Aquatic Sciences, 3167: 154.
- Brosset et al. 2020. A fine-scale multi-step approach to understand fish recruitment variability. Scientific Reports, 10, 16064.
- Bourret et al. 2023. Quantifying genetic differentiation and population assignment between two contingents of Atlantic mackerel (Scomber scombrus) in the Northwest Atlantic. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 80: 1084-1097.
- Mbaye et al. 2020. Modelling Atlantic mackerel spawning habitat suitability and its future distribution in the north-west Atlantic. Fisheries Oceanography, 29: 84–99.
- Overholtz et al. 2011. Impacts of Interannual Environmental Forcing and Climate Change on the Distribution of Atlantic Mackerel on the U.S. Northeast Continental Shelf. Marine and Coastal Fisheries, 3: 219–232. http://doi.wiley.com/10.1080/19425120.2011.578485.
- Smith et al. 2020. Atlantic mackerel (Scomber scombrus L.) in NAFO Subareas 3 and 4 in 2018. Canadian Science Advisory Secretariat Research Document, 013: iv+37p.
- Ware and Lambert 1985. Early Life History of Atlantic Mackerel (Scomber scombrus) in the Southern Gulf of St. Lawrence. Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 42: 577–592. http://www.nrcresearchpress.com/doi/10.1139/f85-075.
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