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La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes

Histologie normale - Surfaces externes

Tégument

La panope a un périostracum (une matière organique cornée contenant de la conchyoline) constitué de deux couches acellulaires qui forment un tégument continu, résistant et flexible recouvrant la surface de l’épithélium des siphons et du manteau (Figure 1a). Chez les panopes junéviles, ce tégument prolonge le périostracum de la couche externe de la coquille. Sur le plan histologique, la couche interne (proximale) du périostracum est éosinophile, généralement homogène et semble être sécrétée par l’épithélium sous-jacent. La couche externe (distale) semble d’épaisseur relativement uniforme et présente parfois des plaques basophiles irrégulières. Chez les panopes juvéniles âgées de moins de deux ans, une modification de la couche distale du tégument acellulaire a été observée sous la forme de structures épineuses sur la surface du tiers postérieur du manteau musculaire (Figure 1b). Au contraire, les surfaces externes des siphons de la palourde du Pacifique (Protothaca staminea, Figure 1c) et de la palourde japonaise (Venerupis philippinarum, Figure 1d) sont dépourvues de ce revêtement et consistent en une couche de cellules épithéliales simples disposées en colonnes portant des microvillosités.

Figures 1a à 1d. Coupes histologiques de la surface externe de siphons de palourdes. Coloration à l'hématoxyline-éosine.

Figure 1a. Le siphon d'une panope adulte a une mince couche de cellules épithéliales de forme cubique à pavimenteuse (ep) qui sépare le tissu musculaire sous-jacent (mf) des deux couches de périostracum acellulaire, une épaisse couche éosinophile (el) et une couche externe légèrement basophile présentant parfois des plaques basophiles irrégulières plus foncées (bp).

Figure 1b. Le manteau musculaire situé juste devant le siphon d’une panope juvénile. Comme chez l’adulte, les cellules épithéliales (ep) séparent le tissu musculaire sous-jacent (mf) du périostracum acellulaire. Cependant, sur le tiers postérieur du manteau musculaire à proximité du siphon, la couche distale du périostracum est modifiée pour former des structures épineuses (th) sur la surface de la couche éosinophile (el).

Figure 1c. Le siphon contracté d’une palourde du Pacifique, Protothaca staminea, montre le tissu musculaire sous-jacent (mf) avec un tégument de cellules épithéliales en colonnes (ep) dont la surface externe est couverte de microvillosités (mv) plutôt que d’un périostracum.

Figure 1d. À plus fort grossissement, le siphon décontracté d’une palourde japonaise, Venerupis philippinarum, montre les détails de la surface externe des microvillosités (mv) recouvrant les cellules épithéliales en colonnes (ep) et le tissu musculaire sous-jacent (mf).

Manteau

La viscère est entourée par la cavité palléale qui est délimitée par les tissus du manteau. Un feuillet palléal tapisse la face interne de la coquille s’étalant de la face dorsale jusqu’à la ligne palléale. Il est formé de tissu conjonctif vésiculaire lâche et de quelques fibres musculaires éparses s’étendant entre un épithélium en colonnes sur la surface distale (appliquée à la coquille) (Figure 2) et un épithélium simple cubique tapissant la cavité palléale. La surface de l’épithélium en colonnes qui recouvre l’entière surface distale du feuillet palléal est dotée d’une bordure en brosse (ou microvillosités).

Figure 2. Coupe transversale de la surface distale du feuillet palléal tapissant la surface interne de la coquille. Ce tissu comprend relativement peu de fibres musculaires (mf) et est revêtu de cellules épithéliales en colonnes (ep) portant des microvillosités (mv) qui sont orientées vers la coquille. Notez que les noyaux des cellules épithéliales sont localisés vers le centre plutôt qu’à la base de la cellule contrairement aux cellules épithéliales dans la région du tissu glandulaire (voir Figure 3a ci-dessous).

Une région glandulaire du feuillet palléal, épaissie et brun foncé, (Figure 4 marque bg sur la page anatomie) couvre les extrémités dorsales des branchies et des palpes labiaux droits et gauches et occupe une position ventrale par rapport à la charnière; elle pourrait remplir la fonction de glande sécrétrice. Sur le plan histologique, cette zone a l’aspect d’une glande holocrine (Figures 3a et 3b). Deux minces couches acellulaires éosinophiles occupent l’espace entre la coquille et les cellules épithéliales simples en colonnes de cette glande brune (Figure 3a). La glande est formée de cellules épithéliales adjacentes les unes aux autres qui sont parfois disposées en follicules entourés de fibres musculaires intercalées avec des cellules de tissu conjonctif vésiculaire. Ces cellules épithéliales contiennent une vacuole unique et volumineuse remplie d’une matière granuleuse qui vire au brun-rouge après coloration à l’hématoxyline-éosine. Dans certaines zones, les cellules semblent s’être détachées pour se retrouver dans la lumière, leurs noyaux devenant compacts et pycnotiques et le contenu de leur vacuole, plus dense et uniforme (Figure 3b).

Figures 3a et 3b. Tissu glandulaire dans le manteau adjacent à la charnière des panopes. Coloration à l’hématoxyline-éosine.

Figure 3a. L'épithélium en colonnes (ep) est attaché à la coquille par deux couches éosinophiles acellulaires (el) et on retrouve une couche de fibres musculaires (mf) entre l’épithélium et les cellules glandulaires (gt).

Figure 3b. Un follicule de tissu glandulaire (gt) entouré de fibres musculaires (mf) et contenant des cellules desquamées (sc) dans la lumière.

L’épais manteau musculaire fusionné forme la surface ventrale et antérieure de la cavité palléale. Cette surface est composée d’un épithélium simple cilié disposé en colonnes contenant des cellules caliciformes. Deux bourrelets de tissu glandulaire s’étirent le long du manteau musculaire de chaque côté de la ligne médiane (Figure 4). Une petite papille conique (environ 2 x 4 mm) fait saillie à l’intérieur de la chambre infrabranchiale à l’extrémité dorsale de l’ouverture pédieuse.

Figure 4. Coupe transversale des deux bourrelets de tissu glandulaire (gt) sur l’épais manteau musculaire (mm) et orientés vers l’intérieur de la chambre infrabranchiale (ib) de la cavité palléale d’une panope juvénile. Observez la couche éosinophile acellulaire (el) sur la surface externe du manteau musculaire. Coloration à l’hématoxyline-éosine.

Références

Morse, M.P. and Zardus, J.D. 1997. Bivalva. Microscopic Anatomy of Invertebrates Vol. 6A Mollusca II. F.W. Harrison and A.J. Kohn. Wiley-Liss. pp. 7-118.

Simkiss, K. 1988. Molluscan Skin (excluding Cephalopods). The Mollusca Vol. 11 Form and Function. E.T. Truman and M.R. Clarke. Academic Press Inc. pp. 11 - 35.

Information de citation

Bower, S.M. and Blackbourn, J. (2003): La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes : Histologie normale - Surfaces externes.

Dernière révision en date du : août 2020
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