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Politique sur les nouvelles pêches d’espèces fourragères

Les espèces fourragères jouent un rôle spécial dans les écosystèmes aquatiques. Situées au bas de la chaîne alimentaire, ces espèces constituent une importante source de nourriture pour les prédateurs dépendants et d’autres poissons, les mammifères marins, les reptiles et les oiseaux. Le hareng, le capelan et la crevette sont des exemples d’espèces fourragères.

Lorsqu’une espèce fourragère connaît une baisse de l’abondance, un prédateur dépendant peut subir : des changements importants dans son régime alimentaire; une réduction du taux de croissance et de l’accumulation de graisses; une baisse du succès de reproduction et/ou un retard de maturation; et des changements dans les cycles normaux de distribution saisonnière. Le rôle joué par les espèces fourragères dans l’écosystème ajoute donc des contraintes à la planification, à la mise-en-œuvre et à l’évaluation de leur pêche durable.

Depuis de nombreuses décennies, certaines espèces fourragères, comme le hareng, soutiennent des pêches durables et économiquement viables au Canada, sans que l’écosystème ne subisse de perturbations indues. Il faut maintenir cette tendance pour les nouvelles pêches d’espèces fourragères.

La Politique sur les nouvelles pêches d’espèces fourragères a été élaborée dans ce but. Elle expose les grandes lignes d’une approche de gestion des nouvelles pêches d’espèces fourragères pour que celles-ci soient planifiées et pratiquées de façon à maintenir l’intégrité de l’écosystème. Elle complète aussi la Politique sur les nouvelles pêches, qui énonce les exigences et les procédures à respecter pour le lancement de toutes les nouvelles pêches au Canada.

La Politique sur les nouvelles pêches d’espèces fourragères a cinq objectifs principaux :

  1. maintenir l’espèce cible, les prises accessoires et les espèces écologiquement dépendantes dans les limites des fluctuations naturelles de l’abondance;
  2. maintenir les relations écologiques (p. ex., prédation et compétition) entre les espèces touchées directement ou indirectement par la pêche dans les limites des fluctuations naturelles de ces relations;
  3. réduire autant que possible les risques de voir survenir dans l’abondance des espèces ou dans leurs relations entre elles des changements qui seraient difficiles ou impossibles à renverser;
  4. maintenir le plein potentiel reproductif de l’espèce fourragère, notamment sa diversité génétique et la structure géographique de sa population;
  5. ouvrir des possibilités pour des pêches commerciales viables.

Cette politique satisfait à la nécessité d’accorder plus d’importance, au niveau national et international, à l’application de l’approche écosystémique et du principe de précaution à la gestion des pêches, tout en répondant aux intérêts de l’industrie, qui recherche de plus en plus de nouvelles possibilités de pêche. Elle donne suite également au vif intérêt que porte le public aux effets de la pêche sur les écosystèmes et à la demande des consommateurs qui exigent des preuves de pratiques de pêche durable.

La politique sera appliquée chaque fois qu’une proposition de pêche d’une nouvelle espèce fourragère sera présentée à Pêches et Océans Canada. Les pêches des espèces fourragères existantes sont en train d’être révisées par rapport aux principes de la nouvelle politique. Tous les ajustements qui pourraient être identifiés seront discutés lors des processus de consultation pour les pêches. Par contre, les changements importants proposés à une pêche d’espèce fourragère existante, par exemple aux taux d’exploitation, aux engins de pêche ou aux saisons, et qui risquent de nuire à la conservation de l’espèce, nécessiteront une évaluation en fonction de la nouvelle politique.

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