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Stratégie pour le réseau d’aires marines protégées pour la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent

Stratégie pour le réseau d’aires marines protégées pour la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent

Stratégie pour le réseau d’aires marines protégées pour la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent (PDF, 7.18 Mo)

Table des matières

Étapes de configuration du réseau

La création du réseau pour la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent suit les principes directeurs et les éléments de configuration précédemment définis et aussi ceux du Cadre national pour le réseau d’aires marines protégées au Canada. Il se concrétisera à travers les grandes étapes qui sont décrites à l’annexe 2 de ce document.

Identifier et faire participer les parties intéressées tout au long du processus

Les parties intéressées continueront d’être informées tout au long de l’initiative du réseau d’AMP afin de faciliter la compréhension, l’adhésion et la participation. Les activités de communication permettent de bien camper l’initiative et de décrire clairement les obligations gouvernementales pour la création d’un réseau. Ceci comprend d’expliquer les différentes étapes de la démarche, de communiquer les résultats escomptés du réseau et de faire les liens entre cette initiative et les autres démarches et projets déjà en cours dans la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent.

Pour entreprendre la concertation entre les instances fédérales et provinciales ayant des rôles et responsabilités en matière d’aire marine protégée, les mécanismes de gouvernance existants sont utilisés (p. ex. le Groupe bilatéral sur les aires marines protégées dans la région du Québec du MPO, les processus fédéraux-provinciaux bilatéraux convenus dans la région du Golfe du MPO ou encore le Comité de surveillance régionale de gestion des océans dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador du MPO).

Des approches spécifiques pour la mobilisation des groupes autochtones seront mises en oeuvre incluant les mécanismes et protocoles de consultation existants lorsqu’applicables tout au long du processus.

Pour mobiliser les intervenants clés (p. ex. des représentants des industries, des organisations non gouvernementales ainsi que du milieu universitaire), les comités et groupes de travail existants ou d’autres approches de participation, comme des discussions bilatérales ou des ateliers de travail sur des enjeux précis, peuvent s’avérer appropriés.

Cette approche de mobilisation se poursuivra tout au long du processus de développement et de mise en oeuvre du réseau.

Déterminer les objectifs stratégiques de conservation et principes économiques et sociaux

Comme mentionné à la section précédente, les objectifs stratégiques de conservation ont été déterminés en s’inspirant des critères énoncés dans le Rapport des Açores. Les principes économiques et sociaux qui ont été retenus font partie des principes directeurs décrits à la section Principes directeurs plus haut dans ce document, soit de reconnaître et de considérer les aspects économiques, sociaux et culturels et de minimiser les impacts économiques et sociaux de la mise en place du réseau. La détermination des objectifs stratégiques de conservation et des principes économiques et sociaux est une étape cruciale du processus et a une influence majeure sur le développement de la configuration du réseau.

Recueillir, cartographier et analyser les meilleurs renseignements écologiques, économiques, sociaux et culturels disponibles

Les meilleures données disponibles pour le milieu marin sont recherchées, triées, traitées et cartographiées. Les rapports scientifiques et les bases de données sont une source de renseignements primordiale. Ces données sont recueillies auprès des ministères provinciaux et fédéraux, des organisations, groupes ou autres intervenants qui ont un lien avec le milieu marin et doivent, de préférence, couvrir l’échelle de la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent pour éviter les données trop fragmentaires.

Les informations écologiques se composent de données océanographiques, de données sur un large éventail d’espèces marines (p. ex. les poissons, les oiseaux de mer, les mammifères marins, les invertébrés, etc.) et d’habitats (p. ex. les concentrations de coraux et d’éponges, les marais salés, les herbiers de zostères, les caractéristiques naturelles particulières, etc.) et sont liées aux objectifs de conservation stratégiques du réseau.

C’est également à cette étape du processus qu’il est nécessaire de consigner et d’intégrer les considérations économiques, sociales et culturelles dans la configuration du réseau. Un inventaire détaillé des utilisations marines pour la biorégion de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent est compilé et organisé par type et niveau d’utilisation et leur répartition. Le but est de minimiser, autant que possible, les impacts négatifs du réseau sur les activités humaines. L’examen de la cartographie des activités humaines et des données écologiques permet de faire une évaluation sommaire des endroits où les pressions sur les composantes biologiques sont plus intenses et également des sites qui ont une valeur écologique et où les activités humaines sont limitées.

La collaboration des scientifiques et experts est essentielle à cette étape, puisqu’ils fournissent une expertise en la matière et aident à valider la méthodologie utilisée pour intégrer les couches de données. Ainsi, des rencontres avec les scientifiques et experts, sous forme de réunions ou d’ateliers de consultation, doivent être faites à cette étape du processus.

Les groupes autochtones et les intervenants clés sont également invités à participer, à discuter et à compléter les données économiques, sociales et culturelles recueillies (ce qui offre la possibilité d’inclure de l’information qui aurait pu être inconnue des scientifiques et des experts). Une composante essentielle du processus consiste aux méthodes, aux critères et aux techniques cartographiques utilisées pour intégrer ces renseignements à la configuration du réseau.

Définir les options de configuration pour un réseau d’aires marines protégées

Le scénario d’un réseau est une carte qui identifie les zones à inclure dans le réseau et qui est préparée en considérant les propriétés et principes de configuration du réseau. Si ces zones sont effectivement et efficacement protégées, il est probable que les objectifs définis préalablement seront atteints.

Les zones de grande valeur pour la conservation sont déterminées grâce à l’outil d’aide à la décision (analyse spatiale), en considérant les informations écologiques et biologiques pertinentes. Afin de chercher à comprendre et à atténuer les répercussions sociales, économiques et culturelles éventuelles de chaque aire proposée et contribuer aux buts secondaires du réseau, les données économiques, sociales et culturelles sont également ajoutées à l’analyse. En fait, il s’agit de prendre en compte les informations écologiques, économiques, sociales et culturelles pour générer la configuration des scénarios du réseau qui atteignent toujours les objectifs stratégiques de conservation recherchés, qui contribuent à des retombées économiques, sociales et culturelles positives et à long terme et qui incorporent les caractéristiques culturelles tout en minimisant, dans la mesure du possible, les impacts économiques et sociaux négatifs à court terme.

La participation des groupes autochtones et des parties intéressées est sollicitée à cette étape. C’est l’occasion de discuter de différents scénarios pour le réseau et de les peaufiner en fonction de connaissances additionnelles qu’ils peuvent détenir et des préoccupations soulevées.

En plus des AMP, il existe différents types d’autres mesures de conservation efficaces dans les océans du Canada pouvant être considérés pour l’inclusion dans le réseau. Une analyse des lacunes de ces outils de gestion pour la conservation est alors entreprise afin d’identifier quelles zones de la configuration du réseau ne sont pas protégées ou si les mesures en place sont insuffisantes pour atteindre les objectifs de conservation. Dans certains cas, il peut être nécessaire d’ajuster les mesures de gestion de certains sites existants, afin d’améliorer leur valeur de conservation. Cette analyse de lacunes aide également à déterminer où de nouvelles AMP ou d’autres mesures de conservation pourraient potentiellement être mises en place afin de compléter la configuration du réseau et atteindre les objectifs de conservation.

Élaborer la configuration du réseau d’aires marines protégées

Une fois l’analyse des lacunes faite, les scénarios de réseau potentiels établis et validés par les parties intéressées ciblées, la configuration du réseau d’AMP peut être établie.

Après l’achèvement de l’analyse des outils de gestion existants pour la conservation et l’identification des lacunes, des mesures de conservation adéquates ainsi que des statuts légaux qui peuvent s’appliquer sont proposés pour chaque site non protégé (lacune) dans la configuration du réseau. Puisque le réseau ne peut être constitué d’un seul coup, il est de mise de déterminer les aires marines protégées à établir prioritairement. Par exemple, des sites où des composantes écologiques sont menacées ou soumises à des pressions anthropiques élevées peuvent être identifiés comme des zones prioritaires pour la conservation. Le risque est l’un des nombreux facteurs utilisés pour donner une priorité aux aires qui seront protégées en premier. Cependant, il est important de noter que le site n’a pas besoin d’être à risque pour être protégé dans le réseau (p. ex., les sites vierges, d’importance écologique significative, d’importance culturelle significative, entre autres). La priorisation sera faite lors de la mise en oeuvre.

Mettre en oeuvre la configuration du réseau par les autorités responsables

La mise en oeuvre de la configuration du réseau relève des autorités responsables qui agissent selon leurs propres mandats, priorités et échéanciers. De plus, chaque autorité responsable d’établir une aire marine protégée ou une mesure de conservation le fait selon son propre processus légal.

La mise en oeuvre du réseau se fera graduellement selon les ressources disponibles et l’évaluation des mesures de conservation existantes.

Les autorités responsables entreprendront des consultations pour chacun des sites d’intérêt pour la création de futures AMP ou autres mesures de conservation. Pour Pêches et Océans Canada, chaque région mènera cette action dans la biorégion.

Suivre et évaluer le réseau d’aires marines protégées

Un programme de suivi qui favorise une gestion adaptative est créé et mis en oeuvre. Un suivi adéquat des mesures de conservation et de gestion est effectué afin d’évaluer si les mesures de conservation du réseau permettent d’atteindre ses buts et ses objectifs.

Un avis scientifique peut être nécessaire afin de déterminer des indicateurs qui permettront de suivre les objectifs des aires marines protégées et du réseau.

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