Espadon de l'Atlantique Nord

Espadon
Nom :
Espadon
Nom latin :
Xiphias gladius
Groupe :
Poissons pélagiques
Lieu :
Océan Atlantique
Engin de pêche :
Palangre et harpon
Saison de pêche :
Avril à décembre

Aperçu de l’espèce

L’espadon est un poisson grand migrateur que l’on retrouve partout dans l’océan Atlantique et dans la mer Méditerranée. Sa gestion est assurée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), qui fixe chaque année les quotas pour chacune de ses 48 parties contractantes.

La gestion de la pêche à l’espadon dans l’Atlantique Nord est un succès canadien et international. Aujourd’hui, la pêche est durable, bien contrôlée et surveillée. En 1999, la CICTA, appuyée par le Canada et d’autres partenaires, a mis en œuvre un plan décennal pour le rétablissement du stock et, aujourd’hui, les évaluations scientifiques confirment que le stock d’espadon de l’Atlantique Nord est entièrement rétabli.

Débarquements :
Les débarquements canadiens annuels d’espadon étaient en moyenne de 1 200 à 1 300 tonnes au cours de la dernière décennie. En 2013 les débarquements se sont chiffrés à 1 505 tonnes. En 2012 les débarquements se sont chiffrés à 1 485 tonnes. En 2011, les débarquements se sont chiffrés à 1 554 tonnes. Et en 2010, les débarquements se sont chiffrés à 1 345 tonnes.
Valeur :
100 pour cent de l’espadon débarqué dans la région du Canada atlantique sont exportés vers les États-Unis. En 2013, la valeur a atteint 12,3 millions de dollars. En 2012, la valeur a atteint 10,6 millions de dollars. En 2011, la valeur globale des exportations a atteint 10,5 millions de dollars. La valeur au débarquement s’élevait à 10,5 millions en 2010.
Biomasse :
La tendance relative de la biomasse d’espadon de l’Atlantique Nord affiche une hausse constante depuis 2000.
Tendances de la population :
Tendance générale à la baisse des débarquements depuis 2005, néanmoins supérieure à la moyenne des débarquements des 15 dernières années.
Pêche :
Il y a 77 titulaires canadiens de permis de pêche de l’espadon au sein de la flottille de palangriers et plus de 1 200 permis de pêche au harpon seulement. En 2009, seulement 52 permis de pêche à la palangre étaient actifs et moins de 100 titulaires de permis de pêche au harpon ont déclaré des débarquements.
Mesures de conservation :
Un des éléments importants de la conservation de cette espèce est la faiblesse de l’effort, assurée en partie par une limite du nombre de permis autorisés, un quota, des restrictions applicables aux engins et des fermetures ciblées de certaines zones et pendant certaines périodes. Des limites de taille minimale ont aussi été établies pour protéger les jeunes poissons et assurer l’avenir du stock.

Renseignements sur l’espèce

L’espadon est un poisson grand migrateur que l’on retrouve partout dans l’océan Atlantique et dans la mer Méditerranée. Il migre dans la zone économique exclusive du Canada en été et à l’automne pour se nourrir dans les eaux fertiles des bassins de la plate-forme et de la pente continentale.

En tant que groupe d’espèces, ces poissons sont généralement gros et peuvent souvent dépasser les 100 kilogrammes. Le plus grand espadon jamais observé mesurait 4,5 mètres et pesait 537 kilogrammes.

Les espadons adultes ont peu de prédateurs naturels, à l’exception peut-être des requins, de sorte que la prédation aurait peu d’incidence sur son abondance. Il se nourrit de diverses proies, notamment des poissons de fond, des poissons pélagiques et des invertébrés.

Des expériences de marquage ont montré que l’espadon pouvait vivre jusqu’à 15 ans, bien que l’on établisse l’âge maximal courant à une dizaine d’années.

Pêche

La pêche de l’espadon revêt une grande importance sociale et économique pour les collectivités de tout le Canada atlantique.

L’espadon est capturé au moyen de palangres ou de harpons. La flottille de pêche au harpon obtient 10 pour cent du quota canadien d’espadons et la pêche à la palangre prédominante compte pour 90 pour cent des captures annuelles. La flottille de pêche à la palangre est aussi autorisée à pêcher au moyen de harpons et capture chaque année, avec ce genre d’engin, entre cinq et dix pour cent du quota de la flottille.

La capture d’espadon au harpon se fait principalement en bordure du banc Georges et du banc de Brown et cible principalement des espadons femelles qui nagent à la surface de l'eau pendant la journée. La pêche canadienne à la palangre des gros poissons pélagiques est pratiquée à partir du banc Georges au sud de la Nouvelle-Écosse jusqu’au-delà du banc de Brown à l’est de Terre-Neuve, lorsque l’espadon, la principale espèce ciblée, migre dans la zone économique exclusive du Canada (ZEE).

En juin 2010, la pêche au harpoon a reçu une écocertification du Marine Stewardship Council à l’effet qu’elle est une pêche durable et bien gérée. La pêche de poissons pélagiques à la palangre dans l’Atlantique Nord-Ouest du Canada, a obtenu la certification du Marine Stewardship Council (MSC) en avril 2012. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le processus d’évaluation, veuillez consulter le site Web du MSC.

Mesures de conservation

Le Canada s’appuie d’abord et avant tout sur les meilleurs avis scientifiques connus pour gérer la pêche de l’espadon.

Des scientifiques canadiens dirigent les efforts internationaux en vue d’améliorer les connaissances sur la biologie et la migration de l’espadon. Ils sont aidés en cela par les pêcheurs d’espadon canadiens qui comprennent l’importance de l’exploitation durable des ressources pour l’avenir des pêches. Grâce à leur expertise et à leur expérience, les pêcheurs contribuent à l’élaboration des Plans de gestion intégrée des pêches du Canada.

Toutes les activités de pêche doivent être consignées dans des journaux de bord approuvés par le ministère des Pêches et des Océans (MPO), selon des règles établies par ce dernier. Parmi les données inscrites, doit figurer le nombre de poissons remis à l’eau, morts ou vivants. Les pêcheurs doivent aussi observer des conditions de permis rigoureuses, notamment :

  • ne pas pêcher dans les zones fermées pour protéger les géniteurs, prévenir la prise accessoire de thon rouge et préserver des zones vulnérables comme la zone de protection marine du Gully sur la plate‑forme Scotian;
  • respecter les limites de taille minimale des prises;
  • respecter les exigences liées aux appels de sortie en mer pour la pêche et de retour à quai;
  • soumettre tous leurs débarquements à la vérification à quai;
  • manipuler adéquatement et remettre à l’eau toute espèce en péril identifiée, dont la tortue luth.

Le Canada a adopté une approche globale pour l’application de la loi qui repose sur l’installation à bord de tous les palangriers de systèmes complexes permettant d’exercer une surveillance des navires. Il mise aussi sur la surveillance aérienne, la vérification à quai et les observateurs en mer.

Participation de l’industrie

L’industrie participe pleinement aux efforts de conservation et de gestion visant à assurer la pérennité de l’espèce, ce qui comprend le financement d’un programme d’observateurs indépendants embauchés pour surveiller la pêche en mer. (La flotte de pêche au harpon a contribué financièrement à des études scientifiques plutôt qu’au programme d’observateurs en mer.) En raison de la nature de la pêche à la palangre, il importe aussi de réduire les prises accessoires et la remise à l’eau de poissons morts. C’est pourquoi l’industrie, en étroite collaboration avec le gouvernement, a mis en œuvre diverses mesures d’atténuation, par exemple :

  • L’utilisation d’hameçons circulaires censés réduire le taux de prises accessoires d’espèces non ciblées et augmenter les chances de survie des poissons remis à l’eau.
  • La remise à l’eau, dans la mesure du possible, de tous les poissons d’espèces vulnérables encore vivants.
  • Le débarquement, le signalement et la mise en marché des prises d’espèces non ciblées pour minimiser le gaspillage des ressources.
  • La collaboration avec le MPO à un programme de recherche sur les prises accessoires dans le cadre de la pêche pélagique à la palangre en vue de réduire les prises d’espèces vulnérables.

La flottille de palangriers pélagiques doit observer un code de conduite pour la manipulation et la remise à l’eau des tortues marines. À bord de tous les bateaux actifs se trouve une trousse d’instruments pour déprendre les tortues marines, ainsi que des épuisettes pour faciliter la manipulation et la remise à l’eau tout en minimisant les blessures.

Débarquements d’espadon
Débarquements d’espadon – Perspective historique

La figure 1 est intitulée « Débarquements d’espadon – Perspective historique ». Il s’agit d’un diagramme à colonnes bidimensionnel présentant une perspective historique des débarquements d’espadons (en tonnes) enregistrés de 1992 à 2008 par les pêcheurs canadiens. L’axe x indique chaque année, tandis que l’axe y indique les débarquements en tonnes de 0 à 2 500 tonnes, par paliers de 500 tonnes. Ce diagramme montre une croissance faible et constante des débarquements canadiens de 1996 à 2008, qui respecte les quotas estimés. Les quotas sont indiqués à l’aide d’une ligne au­dessus des débarquements canadiens.

Au cours de la dernière décennie, le total des débarquements au Canada a atteint un sommet de 1 664 tonnes en 2005. Depuis 2003, les prises d’espadon de l’Atlantique Nord par les pays pêcheurs membres de la CICTA ont été inférieures au total autorisé de captures, accroissant d’autant les chances d’un rétablissement rapide.

Estimations de la population

En raison de la nature hautement migratoire de l’espadon, les scientifiques se fient principalement aux données provenant de la pêche commerciale. En tant que membre de la CICTA, le Canada a l’obligation de fournir chaque année, à cette dernière, des données sur les captures, les captures selon la taille et les captures par unité d’effort. La présentation obligatoire des journaux de bord détaillés, la vérification à quai, la présence d’observateurs ainsi que de biologistes à bord des bateaux font toutes partie du processus de collecte de données. Cette information est utilisée par les scientifiques de la CICTA pour procéder à l’évaluation des stocks. Une évaluation complète du stock d’espadon a généralement lieu tous les trois ou quatre ans. La dernière évaluation du stock d’espadon de l’Atlantique remonte à 2009.

Les résultats de l’évaluation du stock sont rendus publics sur le site Web de la CICTA

Biomasse de l’espadon
Biomasse de l’espadon – Perspective historique

La figure 2 est intitulée « Biomasse de l’espadon – Perspective historique ». Il s’agit d’un diagramme à colonnes bidimensionnel présentant une perspective historique de la biomasse d’espadon dans l’Atlantique Nord, estimée en tonnes métriques par les pêcheurs canadiens. L’axe y illustre la tendance de la biomasse de 1950 à 2010, de 0 à 140 000 tonnes, par paliers de 20 000 tonnes. La biomasse estimative, qui était élevée en 1950, a connu un déclin faible et constant jusqu’à 2000. Elle connaît depuis une croissance modérée.

La tendance estimative de la biomasse relative révèle une hausse constante du stock depuis 2000. Les résultats actuels indiquent que le stock est à son niveau de durabilité ou même à un niveau supérieur. Le rendement maximal durable (RMD) représente la moyenne la plus élevée de prises pouvant être capturées à même un stock dans les conditions environnementales existantes. L’expression « B RMD » désigne simplement la biomasse produisant le RMD.

Renseignements supplémentaires

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