Sélection de la langue

Recherche

Qu’est-ce que l’habitat du poisson?

Le saviez-vous?

La Loi sur les pêches définit l’habitat du poisson comme suit : « eaux où vit le poisson et toute aire dont dépend, directement ou indirectement, sa survie, notamment les frayères, les aires d’alevinage, de croissance ou d’alimentation et les routes migratoires ».

Certaines caractéristiques de l’environnement aquatique sont essentielles à la survie des poissons. Les poissons doivent avoir accès aux caractéristiques ou composantes de l’habitat suivantes à diverses étapes de leur cycle de vie pour survivre et prospérer :

La définition d’un « habitat idéal » dépend du type d’espèce et du stade de son cycle vital. Les paramètres relatifs à la qualité de l’eau (température, salinité, pH et oxygène dissous), les caractéristiques physiques (profondeur et débit de l’eau, matériau du substrat, types de végétation et connexions avec d’autres habitats) et les autres organismes présents dans l’environnement sont autant de caractéristiques importantes qui détermineront les espèces qu’on trouve dans un habitat.

Habitat de frai du homard

La plupart des espèces de poissons ont des exigences spécifiques quant à l’endroit où elles déposent leurs œufs, et elles investissent beaucoup d’énergie pour trouver le bon endroit. Certaines espèces préfèrent les frayères avec une végétation aquatique abondante, tandis que d’autres ont besoin de hauts-fonds de gravier façonnés par l’action des vagues et que d’autres encore préfèrent les zones avec une remontée d’eau souterraine.

Périodes particulières

L’un des moyens d’éviter les répercussions sur le poisson et leur habitat est de veiller à ce que tous les travaux effectués dans l’eau ou à proximité respectent les périodes particulières établies (soit une période d’activité restreinte, au cours de laquelle les travaux doivent être évités afin de prévenir les répercussions sur le poisson et son habitat à des stades sensibles de leur vie, soit, à l’inverse, une période à moindre risque au cours de laquelle les travaux doivent être effectués). Les périodes particulières, varient en fonction de la province, de l’espèce ou du plan d’eau.

Les zones de frai appropriées sont souvent uniques ou limitées dans un plan d’eau et elles diffèrent généralement des zones que les poissons utilisent pour se nourrir ou passer de l’état de juvénile à celui d’adulte.

Les périodes choisies par les espèces de poissons pour se reproduire peuvent également varier. Les poissons d’eau froide frayent généralement au printemps ou à l’automne, tandis que les espèces d’eau froide et d’eau chaude préfèrent le printemps et le début de l’été.

Si les habitats de frai sont dégradés, les poissons qui s’y reproduisent habituellement les abandonneront très probablement. Faute d’endroits appropriés pour frayer, certaines populations de poissons peuvent diminuer en abondance et, par conséquent, compromettre l’équilibre écologique d’un plan d’eau.

Accès à la nourriture

Les jeunes poissons ont besoin de manger peu après leur éclosion. La plupart d’entre eux commencent par manger du plancton avant de passer à des proies plus grosses, telles que des insectes et même d’autres poissons.

La qualité de la zone riveraine détermine la nourriture disponible, car sa végétation aquatique sert de refuge aux insectes et aux poissons qui se trouvent au bas de la chaîne alimentaire aquatique, et les arbres et arbustes des rives constituent une source de nourriture pour ces espèces qui se nourrissent de poissons.

Ainsi, même si cela n’est pas évident au premier abord, la coupe de la végétation du littoral peut nuire à la survie des poissons.

Abri et couverture adéquats

Les poissons sont tantôt des prédateurs, tantôt des proies. En tant que proies, les poissons ont de meilleures chances de survie s’ils peuvent accéder à un endroit où ils peuvent échapper à leurs prédateurs, par exemple autour des troncs d’arbre, des rochers et de la végétation aquatique dans les eaux peu profondes.

Les types de couverture utilisés par les poissons peuvent varier au cours de leur vie. Par exemple, un jeune brochet reste près des côtes dans des eaux peu profondes avec de la végétation et des branches tombées pour échapper à ses prédateurs, mais à mesure qu’il grandit, le poisson se déplace vers des eaux plus profondes au large et utilise des troncs d’arbres submergés comme couverture pour tendre une embuscade à ses proies.

Si nous nettoyons les zones de baignade ou l’accès à un plan d’eau en enlevant les troncs, les rochers et la végétation, nous privons les poissons d’une couverture précieuse. Ils devront alors quitter ces zones pour se rendre dans d’autres endroits qui ne répondront peut-être pas entièrement à leurs besoins.

Accès à d’autres habitats

Bien que les structures telles que les barrages et les traversées de cours d’eau présentent nombreux avantages, comme la production d’hydroélectricité, et sont nécessaires pour relier les réseaux routiers et ferroviaires, ils peuvent constituer des obstacles qui perturbent les processus écologiques – en déconnectant les rivières et les lacs des zones humides et des plaines d’inondation, en modifiant le débit d’eau et en influençant le déplacement des sédiments. Cette « déconnexion » est parfois appelée fragmentation de l’habitat aquatique ou perte de connectivité aquatique.

Les obstacles limitent également le déplacement des espèces aquatiques au sein d’un bassin hydrographique. Tous les poissons doivent migrer entre différents habitats pour survivre – ils ont besoin d’endroits spécifiques pour se nourrir, s’abriter, se reposer et se reproduire. Le saumon atlantique est un exemple d’espèce de poisson qui doit pouvoir migrer pour achever son cycle vital. Il vit en milieu marin à l’âge adulte et migre vers des zones d’eau douce pour frayer.

Des obstacles aussi petits qu’une fascine de 30 cm de haut ou une levée de quelques dizaines de mètres carrés peuvent constituer des obstacles infranchissables pour les poissons et les empêcher d’atteindre des sites essentiels à leur survie. La santé des poissons peut également être touchée lorsque les obstacles obligent les poissons à dépenser plus d’énergie que la normale pour se déplacer à travers les structures.

Un examen plus approfondi de la base de données canadienne sur les obstacles aquatiques

Les obstacles à la connectivité aquatique sont fréquents et leur élimination est nécessaire pour rétablir la connectivité et l’accès aux habitats vitaux. Ces types de projets de restauration sont coûteux et il est souvent difficile d’évaluer les obstacles à supprimer pour une incidence positive maximale.

Grâce au financement du MPO et de la Fondation RBC ainsi qu’à la participation des intervenants engagés, la Fédération canadienne de la faune (FCF) a développé la base de données canadienne des obstacles aquatiques.

La base de données canadienne sur les obstacles aquatiques est une base de données nationale normalisée, tenue à jour et ouverte sur les obstacles à la connectivité aquatique, qu’ils soient d’origine humaine ou naturelle. Elle permet aux utilisateurs de visualiser, de filtrer et de télécharger des données hydrographiques et des données sur les obstacles aquatiques provenant de l’ensemble du Canada.

La base de données canadienne sur les obstacles aquatiques vise à :

Dans le cadre du programme de protection du poisson et de son habitat du MPO, il est important de connaître les obstacles parce que :

Pour en savoir plus sur la base de données canadienne sur les obstacles aquatiques et les répercussions que les obstacles peuvent avoir sur les écosystèmes d’eau douce, consultez le site Web de la Fédération canadienne de la faune.

Date de modification :