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Réponse des Sciences 2016/024

Estimation de l’abondance des éperlans arc-en-ciel (Osmerus mordax) géniteurs du lac Utopia et des dommages admissibles

Contexte

Le lac Utopia fait partie du bassin hydrographique de la rivière Magaguadavic, dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick. L’éperlan arc-en-ciel du lac Utopia représente l’un des trois seuls cas d’occurrence confirmée au Canada où des populations d’éperlans génétiquement divergentes coexistent en tant que paire d’espèces sympatriques. Deux populations d’éperlans coexistent dans le lac Utopia, une forme de petite taille et une forme de grande taille. La forme d’éperlans arc-en-ciel de grande taille du lac Utopia a été désignée en novembre 2008 comme étant menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). La désignation est justifiée comme suit :

« La présente population fait partie d’une paire sympatrique génétiquement divergente d’Osmerus qui est endémique à un seul lac au Canada et dont l’indice de zone d’occupation est extrêmement faible (6 km2). La population ne fraye que dans trois (3) petits ruisseaux dans le bassin hydrographique, et elle pourrait rapidement disparaître suivant une dégradation des ruisseaux de frai en raison d’une augmentation du développement sur la rive du lac et des impacts de la pêche à l’épuisette. Cette population est menacée par l’introduction d’espèces exotiques et par l’accroissement de l’eutrophisation ». (COSEPAC 2008).

En octobre 2010, le MPO a réalisé une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) (MPO 2011, Bradford et al. 2012). À l’heure actuelle, il est impossible d’estimer l’abondance des géniteurs. Un objectif en matière d’abondance provisoire (jusqu’à ce qu’une estimation de la population soit disponible) de l’éperlan arc-en-ciel de grande taille du lac Utopia, dérivé de la taille minimale estimée de la population pour maintenir la diversité génétique, a été recommandé comme étant  2 000 géniteurs durant les nuits où le frai atteint un pic. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) une recommandation régionale d’inscription à la liste a été par la suite suivie en 2013, et une décision finale d’inscription est à venir.

Par le passé, une pêche récréative à l’éperlan à l’épuisette était pratiquée dans les cours des tributaires du lac Utopia, entre le 1er avril et le 31 mai. La plus grande partie de cette pêche à l’épuisette se déroulait dans la décharge du lac Mill et la décharge du lac à la Truite (figure 1), en partie grâce à leur facilité d’accès. En conséquence, il existe de fortes chances que la plus grande partie de la montaison soit vulnérable à la pêche. On n’a jamais recueilli de données sur les prises et sur l’effort pour cette pêche; cependant, l’effort de pêche historique est considéré comme étant faible (Bradford et al. 2012). La pêche a été fermée par ordonnance modificative depuis le printemps 2011; cependant, nous disposons de renseignements anecdotiques selon lesquels une pêche illégale serait pratiquée.

Il existe un permis communautaire pour des pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles qui autorise la pêche à l’épuisette et la pêche à la ligne pour toutes les formes d’éperlans du sud-ouest du Nouveau-Brunswick, y compris les poissons de petite et de grande taille que l’on trouve dans le lac Utopia. La limite des filets pour ce permis communautaire a été établie à 60 poissons par personne et par jour, au cours d’une saison allant du 15 avril au 31 mai. Depuis 2013, les détenteurs de permis pour la pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles ont accepté les conditions du permis, lesquelles comprenaient une fermeture de la saison de pêche à l’épuisette pendant le frai dans les ruisseaux Smelt, Unnamed et Second.

Si l’éperlan arc-en-ciel de grande taille du lac Utopia est inscrit sur la liste en vertu de la LEP, les activités qui entraînent la mortalité de ces poissons, comme la pêche, ne seront pas en conformité avec la LEP. Les permis accordés en vertu de la LEP ne peuvent pas être délivrés pour des pêches visant des espèces inscrites; cependant, de telles pêches peuvent faire l’objet d’une exemption dans un programme de rétablissement si l’activité ne compromet pas la survie ou le rétablissement de l’espèce. En l’absence de données sur l’abondance de l’éperlan arc-en-ciel de grande taille du lac Utopia, on ne sait pas si un certain niveau de prélèvements ne compromettant pas la survie ou le rétablissement de l’espèce pourrait être autorisé. Pour étayer l’établissement d’exemptions, nous avons besoin d’estimer l’abondance de la population et de fixer, en s’appuyant sur celle-ci, un objectif en matière d’abondance mis à jour pour le rétablissement; nous devons également comprendre les niveaux actuels de mortalité et les niveaux maximaux de dommages admissibles. Nous aurons également besoin d’une telle information pour étayer d’autres aspects de la planification du rétablissement, si les poissons de grande taille de cette espèce sont ajoutés à l’annexe 1 de la LEP.

Les objectifs de la présente réponse des Sciences sont les suivants :

Pour répondre à ces objectifs, on a lancé, en 2014, une étude de marquage-recapture en vue d’estimer l’abondance de la population dans la décharge du lac Mill, la décharge du lac à la Truite et le ruisseau Spear, dans lesquels on a décelé la présence d’éperlans arc-en-ciel de grande taille du lac Utopia.

La présente réponse des Sciences découle d’un processus de réponse des Sciences qui a été appliqué le 19 novembre 2015 et qui portait sur l’Estimation de l’abondance de la population d’éperlans arc-en-ciel (grande taille) du lac Utopia et des dommages admissibles.

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