Document de recherche 2023/002
Modélisation et prévision de l’exposition de l’écosystème aux pesticides de bain rejetés par les exploitations piscicoles marines : Une première perspective
Par Page, F.H., Haigh, S.P., O’Flaherty-Sproul, M.P.A., Wong, D.K.H., et Chang, B.D.
Résumé
Le présent document traite des modèles servant à prévoir les rejets des principes actifs chimiques associés aux traitements pesticides par bain utilisés dans les exploitations piscicoles avec cages en filet. Le document présente un aperçu du contexte et des processus conceptuels connexes que l’on désire modéliser, les défis de la modélisation, une revue des efforts de modélisation à ce jour, et une description de quelques modèles simples. En règle générale, la modélisation des rejets et de la dispersion des pesticides de bain en est encore à ses débuts. Il y a eu peu d’efforts de modélisation, et peu de modèles ont été étalonnés ou validés en profondeur. En outre, peu de modèles ont été intégrés dans les pratiques de gestion des pesticides.
La complexité des modèles varie, allant des modèles s’appuyant sur de nombreuses hypothèses simplificatrices, par exemple un courant constant, à des modèles qui utilisent des représentations plus réalistes, comme des courants variant dans le temps et dans l’espace. De manière générale, les résultats des modèles fondés sur les courants constants dans l’espace peuvent ne pas être représentatifs lorsque les distances de déplacement sont supérieures à 500 m. Ceci est un problème, car les rejets de pesticide de bain se déplacent souvent sur des distances supérieures à 500 m. Les modèles hydrodynamiques offrent une solution potentielle. Cependant, leur mise en œuvre et leur utilisation exigent beaucoup de ressources et les prévisions ne sont que des représentations imparfaites des situations réelles. Néanmoins, leur utilisation devrait être envisagée lorsque les distances de déplacement prévues dépassent 500 m.
Tous les modèles comportent des incertitudes et des sensibilités. De manière générale, les modèles qui prévoient l’exposition aux pesticides de bain n’ont pas été étudiés et quantifiés en profondeur, notamment pour ce qui est de leur sensibilité aux particularités et à la résolution hydrographiques, aux conditions initiales particulières de l’exploitation et au comportement des principes actifs. Les modèles prédictifs, qu’il s’agisse de modèles prévisionnels ou rétrospectifs, sont tributaires de la validité des hypothèses concernant les conditions futures et passées, et comme celles‑ci sont souvent mal connues, tout résultat d’un modèle doit être interprété avec prudence et tenir compte des incertitudes. L’étalonnage et la validation des modèles présentent des défis en raison des difficultés à réaliser des observations spatiales et temporelles étendues pour les rejets de plusieurs sites d’exploitation et selon plusieurs scénarios de traitement.
Malgré les incertitudes, les modèles peuvent être utiles pour la prise de décisions réglementaires. Le choix du modèle dépend des besoins des décideurs, et l’interprétation des résultats du modèle nécessite des règles de décision clairement définies. Pour faire des recommandations précises concernant le choix des modèles, il est nécessaire de classifier les besoins de gestion, d’évaluer plus en détail les incertitudes et les sensibilités des modèles, et de vérifier et valider les modèles choisis.
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