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Document de recherche 2020/033

Importance des espèces dominantes de zooplancton pour les habitats potentiels d’alimentation des baleines noires de l’Atlantique Nord dans le golfe du Saint Laurent : une approche bioénergétique

Par Lehoux, C., Plourde S., et Lesage, V.

Résumé

La baleine noire de l’Atlantique Nord (BNAN) est une espèce en voie de disparition qui se nourrit principalement de Calanus finmarchicus dans ses aires d’alimentation traditionnelles dans l’Atlantique Nord-Ouest. Dans les dernières années, le golfe du St-Laurent (GSL) a été identifié comme une aire d’alimentation importante pour cette population. Dans cette région, Calanus finmarchicus, C. hyperboreus qui est plus grand et riche en lipides, C. glacialis ainsi que d’autres petits calanoids tels que Pseudocalanus spp. et Temora spp. et le krill sont abondants. Étant donné que la diète des BNAN est inconnue dans le GSL, la contribution relative de ces proies aux BNAN au début et à la fin de l’été entre 2006-2017 a été évaluée en utilisant un modèle bioénergétique. Le modèle a utilisé la distribution 3D des proies prédites en couplant la biomasse de zooplancton intégrée sur toute la colonne d’eau et les distributions verticales spécifiques à chaque espèce. Le modèle a évalué l’énergie acquise selon la densité de proies dans chaque couche de 10 m et l’énergie requise par des femelles matures qui sont au repos, enceintes ou qui allaitent. Un habitat propice se définit par une différence positive entre l’énergie acquise et l’énergie requise divisée par l’énergie requise. La différence entre les habitats propices avant et après 2010 a été évaluée de même que la sensibilité aux paramètres du modèle. L’effet de la distribution verticale du zooplancton sur leur disponibilité aux BNAN et la relation entre les habitats propices et la bathymétrie ont aussi été testés. C. hyperboreus a été identifié comme la proie qui fournit le plus d’énergie aux BNAN comparé aux autres espèces sauf pour le sud-ouest du GSL en août-septembre, quand la contribution de C. finmarchicus augmente comparativement à juin-juillet. La contribution des autres espèces était dans l’ensemble négligeable. Le sud-ouest du GSL a été identifié comme l’habitat le plus propice pour les BNAN en juin-juillet, alors que le nord du GSL, plus précisément la zone au nord the l’île d’Anticosti a été identifiée comme l’habitat le plus propice en août-septembre. En utilisant les paramètres du modèle qui minimisent le gain énergétique net, il n’y avait presque aucun habitat qui fournissait suffisamment d’énergie pour satisfaire les besoins énergétiques journaliers des BNAN. En utilisant les paramètres du modèle qui maximisent le gain énergétique, de très grandes régions couvrant plus de 50 % du sud-ouest du GSL en juin-juillet et le nord du GSL en août-septembre étaient propices. Même si le gain en énergie n’a pas diminué de façon marquée dans le nord du GSL entre 2006-2010 et 2011-2017, il a diminué dans le sud du GSL résultant en une diminution de la persistance des habitats propices aux BNAN dans la région durant la période plus récente. La distribution des habitats propices aux BNAN a changé entre les deux périodes avec des régions propices plus grandes en 2011-2017 dans la vallée de Shédiac et sur le banc des Orphelins en juin-juillet et le nord de l’île d’Anticosti en août-septembre comparativement à 2006-2010. Dans les dernières années, l’abondance des grandes espèces de Calanus a diminué alors que l’abondance des petits calanoides a tendance à augmenter. Si cette tendance continue, l’énergie disponible aux BNAN est susceptible de diminuer et d’être insuffisante pour remplir leur besoin énergétique.

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