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Document de recherche 2019/035

Caractérisation de l’orthoréovirus pisciaire (RVP) et des maladies associées pour guider les évaluations des risques de transfert d’agents pathogènes en Colombie Britannique

Par Polinski, M. et Garver, K.

Résumé

L’orthoréovirus pisciaire (RVP) est un virus commun et largement répandu chez le saumon. Au Canada, presque tous les saumons d’élevage en mer sont probablement infectés par le RVP avant d’être pêchés et le virus a été détecté dans des spécimens archivés remontant au moins au milieu des années 1980 en Colombie‑Britannique. Les saumons sauvages (toutes espèces confondues) sont aussi parfois infectés par le RVP. La détection est généralement plus faible dans les populations sauvages que dans celles d’élevage, et toutes les espèces de saumon ne sont pas également sensibles à l’infection par le RVP. Plus précisément, le saumon rouge semble légèrement réfractaire comparativement à d’autres espèces comme le saumon atlantique. Parmi les espèces sauvages de saumon du Pacifique dans le Pacifique Est, le saumon coho et le saumon quinnat ont la plus forte prévalence de RVP (9 % et 6 % environ, respectivement); cette prévalence semble indépendante du fait que le poisson a été prélevé dans des endroits très proches d’une ferme d’élevage de saumon ou dans des zones dépourvues de fermes d’élevage de saumon. La prévalence cumulative du RVP détectée chez le saumon rouge de l’ouest de l’Amérique du Nord au cours de la dernière décennie est de 1,5 % environ d’après l’échantillonnage de 7 000 spécimens, dont plus de 6 000 ont été prélevés dans les stocks de la Colombie-Britannique. Néanmoins, des études en laboratoire démontrent que le saumon atlantique infecté par le RVP (selon le stade d’infection) peut transmettre le virus au saumon rouge avec qui il cohabite, bien que l’on ignore encore si le temps d’exposition minimal, la dose minimale et de telles exigences de transmission seraient atteints dans des environnements naturels. Chez certains saumons d’élevage, le RVP a causé des maladies – notamment une cardiopathie ou de l’anémie – en particulier en Europe et au Japon. Chez le saumon d’élevage de la Colombie‑Britannique, le RVP a été détecté, dans de rares cas, chez des saumons atlantique et des saumons quinnat malades où le virus a pu contribuer à la maladie ou en être la cause. Cela comprend au moins un cas de cardiopathie grave chez le saumon atlantique d’élevage et un cas d’anémie chez le saumon quinnat d’élevage au cours de la dernière décennie. On ne comprend pas bien si ou quand la maladie peut se manifester à la suite d’une infection par le RVP, ce qui semble nécessiter des facteurs étiologiques complexes qui comprennent des composants de l’hôte, du virus et de l’environnement. Des variations régionales et virales de la virulence du virus, qui dépendent de la souche, ont été documentées, et la maladie n’a été dépistée jusqu’à présent que dans les populations de saumons d’élevage. Il est important de noter que le RVP dans le Pacifique Est semble moins virulent que le RVP dans l’Atlantique Est et que l’infection expérimentale du saumon rouge et du saumon atlantique par la souche de RVP endémique dans le Pacifique Est n’a pas fait en sorte qu’une maladie importante se manifeste ou que la fonction respiratoire soit touchée, même si des infections sanguines systémiques extrêmes se sont développées chez ces espèces. De plus, des facteurs de stress comme la smoltification, l’hypoxie, la poursuite exhaustive ou la surinfection virale secondaire (virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse) du saumon n’ont pas provoqué ou accru cette virulence du RVP. Par conséquent, ni la présence ni la quantité de RVP générée au cours d’une infection ne sont des indications de maladie ou de dommage physiologique chez le saumon de la Colombie-Britannique.

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