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Document de recherche 2019/023

Évaluation du risque pour le saumon rouge du fleuve Fraser attribuable au transfert de la bactérie Yersinia ruckeri à partir des fermes d’élevage de saumon atlantique situées dans la région des îles Discovery (Colombie-Britannique)

Par Mimeault, C., Wade, J., Boily, F., Johnson, S., Jones, S.R.M., Aubry, P., Foreman, M.G.G., Garver, K.A., Holt, C., Burgetz, I.J. et Parsons, G.J.

Résumé

Pêches et Océans Canada (MPO), dans le cadre de l’Initiative des sciences de l’aquaculture pour l’évaluation des risques environnementaux, mène une série d’évaluations du risque pour le saumon rouge du fleuve Fraser (Oncorhynchus nerka) en raison du transfert d’agents pathogènes du saumon atlantique (Salmo salar) dans les fermes de la région des îles Discovery, en Colombie-Britannique.

Le présent document constitue l’évaluation des risques que pose pour le saumon rouge du fleuve Fraser la bactérie Yersinia ruckeri présente dans les fermes d’élevage de saumon atlantique situées dans la région des îles Discovery, en Colombie-Britannique, selon les pratiques d’élevage actuelles. L’évaluation s’est déroulée en trois étapes principales : premièrement, une évaluation probabilistique en quatre étapes consécutives (infection à la ferme, dissémination d’agents pathogènes, exposition du saumon rouge du fleuve Fraser et infection du saumon rouge du fleuve Fraser); deuxièmement, une évaluation des conséquences; et troisièmement, une estimation des risques.

La bactérie Y. ruckeri est l’agent responsable de la maladie bactérienne de la bouche rouge et est endémique en Colombie-Britannique, au Canada, où elle a été détectée à la fois chez le saumon sauvage et le saumon d’élevage. Selon les preuves de l’infection et de la présence de la maladie qui ont été déclarées dans les fermes d’élevage de saumon atlantique entre 2002 et 2017, il est très improbable, avec un degré de certitude raisonnable, que les saumons atlantiques élevés dans la région des îles Discovery soient contaminés par Y. ruckeri au cours d’une année compte tenu des pratiques d’élevage actuelles. Bien que les taux d’excrétion chez le saumon atlantique contaminé par Y. ruckeri n’aient pas été quantifiés, il est extrêmement probable, avec une certitude élevée, que la bactérie sera disséminée dans l’environnement marin à partir de saumons atlantiques contaminés, étant donné les pratiques d’élevage dans les parcs en filet. Compte tenu du chevauchement temporel limité des infections par Y. ruckeri dans les fermes d’élevage et de la migration des saumons rouges juvéniles du fleuve Fraser dans la zone des îles Discovery, il est très improbable, avec une certitude raisonnable, qu’au moins un juvénile soit exposé au cours d’une année donnée. L’exposition des adultes est extrêmement improbable étant donné l’absence de chevauchement temporel entre leur période de migration et les infections dans les fermes d’élevage. Dans l’hypothèse d’une exposition, il est extrêmement improbable, avec une certitude raisonnable, que des saumons rouges du fleuve Fraser soient contaminés par la bactérie Y. ruckeri attribuable auxfermes d’élevage de saumon atlantique étant donné que l’on considère que ces fermes représentent une pression d’infection négligeable. Dans l’ensemble, la conclusion a été qu’il est extrêmement improbable que des saumons rouges du fleuve Fraser soient contaminés par la bactérie Y. ruckeri disséminée à partir des fermes d’élevage de saumon atlantique dans la région des îles Discovery selon les pratiques actuelles.

L’ampleur potentielle des conséquences sur l’abondance et la diversité du saumon rouge du fleuve Fraser a été déterminée comme étant négligeable, avec une certitude élevée. Cette conclusion est assortie d’une certitude élevée étant donné que la maladie bactérienne de la bouche rouge est principalement une maladie de la truite d’eau douce.

Dans l’ensemble, l’évaluation a permis de conclure que la bactérie Y. ruckeri provenant des fermes d’élevage de saumon atlantique dans la région des îles Discovery pose un risque minime pour l’abondance et la diversité du saumon rouge du fleuve Fraser compte tenu des pratiques actuelles d’élevage. Les conclusions ont été tirées à partir d’une série de cotes estimées à l’aide d’une fourchette d’incertitudes. Il conviendrait de revoir la présente évaluation du risque à mesure que les résultats de nouvelles recherches viendront combler les lacunes dans les connaissances.

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