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Document de recherche 2016/052

Définition et caractérisation de l'habitat du béluga (Delphinapterus leucas) de l’estuaire du Saint-Laurent selon une approche écosystémique

Par Mosnier, A., Larocque, R., Lebeuf, M., Gosselin, J.-F., Dubé, S., Lapointe, V., Lesage, V., Lefaivre, D., Senneville, S., Chion, C.

Résumé

Au sein du de Pêches et Océans Canada (MPO), l’approche écosystémique est envisagée comme un outil pour la planification des opérations, la réalisation des projets et la préparation d’avis. En réponse à cette orientation stratégique, le secteur des sciences du MPO s’est engagé à implanter l’approche écosystémique dans ses activités sous la forme d’initiatives de recherche écosystémique (IRÉ) dans chacune des six régions administratives du MPO. Dans la région du Québec, deux projets pilotes ont été mis en place, l’un ciblant les espèces fourragères responsables de la présence du rorqual bleu (Balaenoptera musculus) dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent et l'autre visant à définir et caractériser l’habitat du béluga du Saint-Laurent, Delphinapterus leucas. Issu de cette dernière thématique, le présent document se veut également une contribution aux connaissances nécessaires pour assurer la protection de cette population considérée comme en voie de disparition. On y présente, dans un premier temps, une revue des données sur la fréquentation des différentes régions par les bélugas, sur la caractérisation des composantes physiques, chimiques et biologiques de l’habitat, sur le régime alimentaire récent des bélugas, de même que sur les menaces susceptibles d’affecter le béluga ou son habitat et de compromettre le rétablissement de cette population. Basée sur l’intégration des données environnementales disponibles, l’approche écosystémique est ensuite appliquée par l’intermédiaire de plusieurs exercices de modélisation visant à expliquer la présence et les variations de densité des bélugas détectés lors de relevés aériens systématiques et à chercher d’éventuelles caractéristiques communes aux zones les plus utilisées. Les résultats des analyses montrent qu’en été les bélugas peuvent se retrouver dans la quasi-totalité de l’estuaire du Saint-Laurent, dans un réseau de 36 zones de concentration entre lesquelles ils sont susceptibles de se déplacer au cours d’une même journée. Ces zones de concentration peuvent être assemblées en trois groupes ayant des caractéristiques spécifiques liées à la probabilité d’occurrence de lançon Ammodytes americanus), à la dureté du sédiment, à la vitesse et la variabilité du courant de surface ainsi qu'à la probabilité d’occurrence de structures océanographique comme des gyres ou des fronts. Les modèles utilisés ne montrent pas de relations importantes entre les variations d’occurrence ou de densité des bélugas et les variables environnementales disponibles et ne permettent pas de recommander des indicateurs simples de la qualité de l’habitat. Par contre, la carte synthèse produite par l’analyse de 35 inventaires aériens complétés en été de 1990 à 2009 peut représenter un outil utile pour la gestion, bien qu’il soit toutefois crucial de bien considérer le caractère dynamique de la distribution des bélugas. L’application de l’approche écosystémique nécessite des données détaillées sur un grand nombre de variables, hors plusieurs variables importantes comme la distribution et la répartition des proies potentielles, la salinité et la température, n’étaient pas disponibles avec la couverture et la résolution spatiale ou temporelle requise lors de cette étude. Ces connaissances sont nécessaires pour identifier les caractéristiques de l’habitat remplissant les fonctions biologiques essentielles et pour identifier les activités ou phénomènes pouvant provoquer une dégradation de ces caractéristiques et affecter le rétablissement de la population de bélugas du Saint-Laurent.

Avis d’accessibilité

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