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Document de recherche 2016/045

Évaluation du potentiel de rétablissement de l’unité désignable du sud du golfe du Saint-Laurent (SGSL) pour la merluche blanche (Urophycis tenuis Mitchill), janvier 2015

Par Douglas P. Swain, Luc Savoie et Sean P. Cox

Résumé

L’unité désignable (UD) du sud du golfe du Saint-Laurent (SGSL) pour la merluche blanche (Urophycis tenuis) a été évaluée en voie de disparition par le comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en Novembre 2013. Cette UD consiste principalement de merluche blanche se retrouvant dans la division 4T de l’OPANO. Les indices du relevé au chalut de fond de navire de recherche de 4T indiquent une baisse de 90% dans l'abondance des adultes depuis 1985 (environ trois générations). La plupart de cette baisse a eu lieu entre 1985 et 1996, bien que l'indice continu à baisser lentement. Les indices sentinelles disponibles depuis 2003 (relevé au chalut de fond) ou 1996 (programme à la palangre) indiquent également une baisse continue, avec des valeurs récentes, les plus basses de la série chronologique. La biomasse du stock reproducteur (BSR) estimée par les modèles de population a diminué d'une moyenne de 52.850 t en 1978 à 1982 et à 3.850 t en 2013, soit une baisse de 93%. En revanche, l'abondance des juvéniles a fluctué sans tendance depuis 1978. La superficie occupée par les merluches adultes dans le SGSL en septembre a diminué d'environ 25 000 km2 au début des années 1980 à 5000 km2 au cours des dernières années, mais a peu changé au cours de cette période pour les juvéniles. En été et début de l'automne, la merluche blanche dans le SGSL provienne soit des eaux côtières peu profondes ou des eaux plus profondes le long de la pente du chenal Laurentien et de la cuvette du Cap- Breton. La proportion de merluche provenant des zones côtières a diminué au fil du temps, avec la merluche pratiquement absente de ces régions au cours des dernières années. Cela semble découler de l'augmentation du risque de prédation par les phoques gris dans les zones côtières. Ces régions contiennent des zones de frai et d'alimentation importantes pour la merluche. La pêche dirigée de la merluche blanche a été fermée depuis 1995, et la mortalité par pêche a diminué à des niveaux négligeables. Le taux instantané de mortalité par pêche est négligeable, étant en moyenne de F = 0,002 pour les âges de 4-5 (0,2% par an) et F = 0,035 pour les âges de 6 ans et plus (3,4% par an) depuis 2006. En revanche, la mortalité naturelle a augmenté à des niveaux très élevés, avec une moyenne de 87% par an pour les âges 4-5 et 78% par an pour les âges 6+ depuis 2000. L'augmentation de la prédation par les phoques gris est considérée comme une cause importante de cette augmentation de la mortalité naturelle. Le recrutement reste fort dans cette population, malgré une très faible BSR. Cela reflète des taux très élevés de recrutement au cours des 20 dernières années.

BSR égale à 40% de la BSR qui produit la production excédentaire maximale de recrutement est proposé en tant que cible de rétablissement. BSR a été inférieure à la cible depuis 1995. L'estimation la plus récente (2013) est de 30% de la cible, sans aucune chance d'être au niveau ou au-dessus de cette cible. Dans les conditions actuelles, des baisses sont projetées, sans aucune chance d'atteindre l'objectif de rétablissement et une probabilité de 19-38% d'extinction dans 60 ans, même sans pêche. Les réductions du taux instantané de mortalité naturelle (M) fourniraient une certaine possibilité de rétablissement. Sous l'état actuel de la productivité élevée du recrutement, la probabilité de rétablissement a été estimée à 27% 30 ans après une réduction de 20% en M, 95% 30 ans après une réduction de 30% en M, et 51% et 100% 6 et 20 ans après une réduction de 40% en M. Au niveau inférieur de la productivité du recrutement observée dans les années 1978-1994, une réduction de 50% en M seraient insuffisants pour permettre le rétablissement et la probabilité de rétablissement serait de 77% 30 ans après 60% de réduction en M. Aux niveaux actuels de l'effort de pêche, les prises accessoires de la merluche blanche dans les pêcheries commerciales diriger à d'autres poissons de fond ont un effet négligeable sur la trajectoire de la population. Les niveaux élevés actuels de mortalité naturelle sont la principale menace et est le facteur le plus important limitant le rétablissement de cette population.

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