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Document de recherche 2013/050

Examen des risques environnementaux potentiels liés à l'utilisation de pesticides pour traiter le saumon de l'Atlantique contre les infestations de pou du poisson dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick, au Canada

Par Dr. L. Burridge

Résumé

Récemment, des bains thérapeutiques de pesticides ont été utilisés dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick pour lutter contre les infestations de pou du poisson sur le saumon de l'Atlantique élevé dans des filets en eau libre. Dans le cadre des homologations d'urgence des bains thérapeutiques contre le pou du poisson, l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) souhaitait obtenir des données supplémentaires sur les effets biologiques des pesticides sur les organismes non ciblés. Pour cet examen, on a analysé les effets biologiques de trois pesticides sur des organismes non ciblés : Salmosan® (ingrédient actif : azaméthiphos), AlphaMax® (ingrédient actif : deltaméthrine) et Paramove® 50 (ingrédient actif : peroxyde d'hydrogène). Toutefois, on n'utilise actuellement que Salmosan® et Paramove® 50. L'examen a permis de constater que, dans les essais de laboratoire, la toxicité aiguë létale variait selon le pesticide, les espèces non ciblées et le stade biologique. L'azaméthiphos (ingrédient actif du Salmosan®) est une neurotoxine dont la formulation est soluble dans l'eau, ce qui rend improbable son accumulation dans les sédiments ou sa bioaccumulation dans les tissus. Dans les essais de toxicité aiguë létale, les homards et les crevettes adultes étaient les espèces les plus vulnérables à l'azaméthiphos (48 h CL50 pour le homard adulte : 1,39 µg d'azaméthiphos l-1; 96 h CL50 pour les mysidacés : 0,52 mg d'azaméthiphos l­1) tandis que les homards adultes exposés à des concentrations inférieures aux concentrations prescrites pour le traitement affichaient des effets comportementaux sublétaux affectant, par exemple, la reproduction pour les femelles. La deltaméthrine est un pyréthroïde synthétique qui nuit à la fonction de la membrane des fibres nerveuses et dont la toxicité pour les crustacés est bien connue (96 h CL50: pour les homards adultes : 1,4 ng l-1; larves de homard de stade 3 et 4 : respectivement de 3,7 à 4,9 ng l-1 et 28,2 ng l-1; amphipodes : de 1,7 à 8.0 ng l-1). En raison de sa faible solubilité et de ses coefficients élevés d'adsorption et de lipophilie, la deltaméthrine peut demeurer dans les sédiments. Elle est métabolisée rapidement par les poissons et son accumulation dans les tissus est donc peu probable. Le peroxyde d'hydrogène contenu dans Paramove® 50 forme des bulles dans les intestins et l'hémolymphe, ce qui paralyse les muscles et fait flotter le pou du poisson sur la surface de l'eau. Il est complètement miscible dans l'eau, ne persiste pas dans l'environnement et ne se bioaccumule pas, et se décompose en oxygène et en eau en environ 7 jours. Il y a peu de données sur la toxicité du peroxyde d'hydrogène pour les organismes marins. Les bains thérapeutiques contre le pou du poisson ont eu des résultats variables et leur efficacité dépend de la température de l'eau. En résumé, dans les essais de toxicité létale des matières actives en laboratoire, les homards étaient invariablement plus vulnérables aux agents thérapeutiques que la crevette de sable et la mysis effilée. Le degré de toxicité dépendait de l'agent thérapeutique : parmi les trois formulations testées, Paramove® 50 était la moins toxique et AlphaMax® la plus toxique.

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